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MessageSujet: Zéro pointé= à la porte !   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeLun 29 Sep - 15:29

Tout est dit en deux phrases : « Pour 2012, (Nicolas Sarkozy) avait promis de rétablir l'équilibre des comptes publics, de faire baisser le taux des prélèvements obligatoires, de ramener le plein-emploi et d'améliorer le pouvoir d'achat. Pour l'instant, c'est zéro pointé ». Ce jugement cruel n'est pas le fait d'un opposant enragé ou d'un plumitif gauchisant. Il a été émis, ce matin même, par l'éditorialiste du quotidien économique « La Tribune ». Il a suffi à Philippe Mabille d'observer les faits d'un œil froid pour écrire que « Nicolas Sarkozy a vu s'envoler en fumée tous ses engagements de campagne ».

Jour après jour, l'implacable actualité se charge d'instruire le procès de l'échec de la politique gouvernementale inspirée par le président de la République. Christine Lagarde a confirmé dimanche que le nombre de demandeurs d'emplois avait augmenté d'environ 40.000 personnes au mois d'août. Un chiffre catastrophique : c'est la hausse du chômage sur un mois la plus élevée depuis une quinzaine d'années ! Une nouvelle désastreuse alors même que la crise financière n'était pas encore entrée dans sa phase aiguë. La dégradation de la situation de l'emploi est certes la conséquence du ralentissement de la croissance économique. Mais elle a été encore aggravée par le régime favorable aux heures supplémentaires – qui incite les employeurs à faire « travailler plus » leurs salariés plutôt qu'à embaucher – instauré au début du quinquennat sarkozyste.

Les pouvoirs publics, qui en sont encore à tenir des « réunions de crise » entre ministres, n'ont pas réagi, à ce jour, au retournement de conjoncture par une réponse forte. Cela n'empêche pas les déficits publics de continuer à filer à vive allure. De source officielle, le déficit budgétaire s'élèvera, en 2008, à 49,4 milliards d'euros contre 41,7 prévus dans la loi de finances initiale. Mieux, le déficit affiché dans le projet de budget 2009 grimpe à 52,1 milliards d'euros. La dette publique devrait représenter, l'année prochaine, 66% du PIB (contre 65,3% en 2008). La ministre de l'Economie elle-même reconnaît que la France sera incapable de respecter ses engagements européens en revenant à l'équilibre des finances publiques en 2012. Le pouvoir sarkozyste n'est décidément pas plus libéral que social.

La parade des mots
Face à cet affront du réel, la parade des mots devient de plus en plus dérisoire. Qu'importent les beaux discours, à la sauce Guaino, sur la malfaisance du capitalisme financier et le retour de l'Etat si rien ne change à la politique effectivement menée. Comme par hasard, le projet de budget 2009 qui vient d'être dévoilé ne comporte aucune mesure inspirée de cette rhétorique inspirée. Sarkozy ne pourra pas éternellement masquer par la magie du verbe l'inefficacité de sa politique.

Le volontarisme exacerbé qu'il affiche contraste de plus en plus violemment avec l'indigence des résultats. Le leader de la droite a certes quelques expérience en la matière. Il a réussi à conserver sa réputation de champion de la sécurité alors même que les résultats de son action étaient minces. Rien n'indique cependant qu'il reproduira avec succès un tel tour de passe-passe sur des problèmes économiques et sociaux qui s'annoncent de plus en plus lourds. Le spectre des faillites bancaires a déjà atteint ce week-end l'Europe. La baguette magique de Sarkozy fera de moins en moins illusion.



Lundi 29 Septembre 2008 - 15:21
Eric Dupin

LA PORTE ! LA PORTE ! LA PORTE !
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MessageSujet: Ca ne s'arrange pas   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 12 Oct - 7:18

Le 6 octobre, ce «lundi noir», un Président protégé par des CRS parlait à des futurs chômeurs dans une usine automobile menacée. Tout un symbole.

L'effondrement des marchés financiers a d'abord été une formidable excuse pour l'équipe au pouvoir: si le chômage a repris sa hausse, «c'est la faute à la Bourse». Mais cette semaine, la France comme ses voisins européens a connu le gouffre du krach boursier. Et certains compteurs idéologiques ont dû inévitablement se remettre à zéro.

L'aveu d'une imposture idéologique
Cette tourmente financière ne pose pas seulement la question de la régulation d'un système. Elle attaque le discours présidentiel sur le travail et le mérite. Le flemmard était l'ennemi de la gente sarkozyste. On découvre que des traders acharnés au boulot et des prêteurs sans scrupules ont coulé le système qui les a nourri. Il faut maintenant socialiser leurs pertes, engloutir des milliards d'euros de nos (futurs) impôts pour réparer les bévues bancaires. Les libéraux d'hier sont les premiers à crier au secours de l'Etat aujourd'hui.

Mais ce n'est pas tout. Sans cette crise, le MEDEF n'aurait pas proposé une réforme des rémunérations des cadres dirigeants. Et quelle réforme ! C'est un véritable aggiornamento idéologico-pratique du MEDEF, soutenu officiellement par Nicolas Sarkozy: limiter les «retraites-chapeaux», subordonner les stock-options à un intéressement général des salariés, interdire les attributions d'actions gratuites sans condition de performance, limiter les indemnités de départ à deux ans de salaires, les prohiber en cas de démission ou d'échec. On croit lire les confessions d'un Al Capone de la finance.

Il a donc fallu attendre une crise financière, révélant l'imprudence collective d'un secteur, pour cet aveu public, endossé par le président. La classe dirigeante économique, toujours prompte à dénoncer le RMiste fainéant, ne s'imposait aucune gouvernance véritable. Pour le dire autrement, là-haut, certains se goinfrent sans limite, et dans des conditions déraisonables.

Jusqu'à maintenant, les efforts collectifs étaient pour les faibles, les pauvres et les sans-voix. Il y a peu, quelques mois à peine, le gouvernement nous expliquait qu'il était «raisonnable» de sanctionner un chômeur ayant refusé deux offres «raisonnables» d'emploi et que les seniors devaient cesser de compter sur des pré-retraites. Il y a peu, la France devait se remettre au travail et virer ses fainéants, suivant le fameux slogan de campagne «travailler plus pour gagner plus.»

Merci donc à Wall Street, LEHMAN BROTHERS, JP Morgan, Dexia et autres AIG pour cette mise au point idéologique.

L'hyper-communication en échec
Ce n'est ni la première fois ni la dernière que Nicolas Sarkozy communique davantage qu'il n'agit. Il y a 6 mois, nous rappelions déjà que le président français appliquait à merveille la maxime «gouverner, c'est faire croire.» Mais cette fois-ci, il trébuche.

Tout et n'importe quoi devient matière à communication politique. La crise s'étendant, la moindre décision, fut-elle technique, évidente ou sans valeur est devenue objet de communication. Mercredi, Fillon a ainsi annoncé la création d'une «structure juridique» qui portera les prises de participations, rachètera les banques en difficultés et les revendra le moment venu. On a envie de s'étonner : «et alors ?» Il s'agit d'une simple mesure technique, sans aucun impact sur la réalité des problèmes. Mais annoncer la création d'une structure fait croire que le gouvernement agit. On pourrait même s'inquiéter: le gouvernement hyperactif de Nicolas Sarkozy n'avait donc aucun outil d'intervention avant cette création administrative ??

«C'est cette structure qui nous permettra, en cas de besoin, de mettre en œuvre notre stratégie qui consiste, au cas où une banque serait en difficulté, à la recapitaliser, à en maîtriser la stratégie et la gestion, à la redresser et à remettre les participations de l'Etat sur le marché lorsque les circonstances le permettront»

La crise est aussi trop grave pour que la communication présidentielle fonctionne à coup sûr. Sarkozy a habitué les Français à s'agiter en conférence de presse à chaque coup dur. Cette fois-ci, cela ne marche pas, alors que le président se donne beaucoup de mal: discours de Toulon, sauvetage de Dexia, réunion de la profession bancaire, puis d'un G4 samedi dernier, déclaration communes des 27 Etats membres de l'UE lundi 6 octobre, réunion des ministres des Finances le 7 au Luxembourg, cellule de crise à l'Elysée vendredi. Rien ne rassure les marchés.

Certaines déclarations sont mêmes contre-productives : vendredi 10 octobre, Bernard Accoyer, le terne président de l'Assemblée Nationale, a suggéré le lancement d'un emprunt d'État, assorti d'une «amnistie fiscale» pour ceux qui accepteraient de rapatrier leurs capitaux en France. Serait-on en guerre ? Faut-il déjà amnistier les collabos de l'évasion fiscale ?

Les mesures qu'il ne prend pas
Tout occupé à rassurer d'insaisissables marchés financiers, le Président n'a pas pour autant modifié son agenda intérieur : la question sociale n'est toujours pas à l'ordre du jour. Sarkozy aurait pu suspendre (ou annuler) le bouclier fiscal, revaloriser les minima sociaux, et renforcer la protection sociale. Il aurait pu annoncer des mesures qui rassurent, protègent et soudent un pays bousculé par une récession internationale. Il aurait pu «virer les nuls» de son équipe: Christine Lagarde qui est contredite par les faits à chaque fois qu'elle s'exprime; Laurent Wauquiez tout satisfait des chiffres du chômage de juillet, Rachida Dati qui s'empêtre dans son autocratisme, ou Eric Woerth qui parle de «récession technique».

Rien n'y fait. Les réformettes anachroniques de l'été 2007 voulaient soutenir le travail, via la défiscalisations des heures supplémentaires. Les Français ne cherchent pas à travailler plus, mais à travailler tout court. Ces mesures voulaient encourager la propriété immobilière, les Français ne cherchent pas à emprunter mais à régler leurs dettes. Ce paquet faisait au passage quelques cadeaux aux plus fortunés, n'est-il pas temps de les annuler à l'heure où des centaines de milliards d'euros sont engloutis pour renflouer des banques imprudentes et vont plomber nos comptes pour des décennies à venir ?

Le gouvernement continue son programme, comme l'orchestre du Titanic jouait sur le ponton du paquebot. Il a trouvé des dizaines de milliards pour sauver et rassurer les banques. L'imagination fait toujours défaut quand il s'agit de la protection sociale et environnementale.

Ainsi, le Revenu de Solidarité Active a été péniblement adopté cette semaine par l'Assemblée Nationale. Certains à l'UMP râlent contre cette ponction supplémentaire de 1 milliards d'euros (à peine 1/6ème de ce que les gouvernements belges, luxembourgeois et français ont injecté une première fois dans Dexia en l'espace de 24 heures...).

De son côté, Jean-Louis Borloo a ouvert jeudi le débat parlementaire sur sa loi d'orientation générale en application du Grenelle de l'Environnement. Il a quasiment un an de retard, et il a déjà réduit ses ambitions. Dès la fin de l'été, Sarkozy et Fillon lui ont expliqué qu'il n'y avait plus d'argent dans les caisses.

Krach boursier, faillite idéologique, agitation médiatique, quelle riche semaine ! Un vrai trou noir.

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MessageSujet: De plus en plus minable   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Oct - 9:28

Qui va siffler la fin de Sarkozy ?
Par Juan. Cette 76ème semaine de Sarkofrance, un événement a supplanté la crise : les sifflets qui ont accueilli la Marseillaise. L'UMP en a fait des tonnes sur le sujet. Histoire de faire oublier que ceux qui méritent vraiment d'être sifflés continuent leur oeuvre…

En cette 76ème semaine de Sarkofrance, les Bourses mondiales ont joué au yoyo avec nos nerfs. Nicolas Sarkozy, président semestriel du Conseil Européen, est parvenu à mettre d'accord ses voisins de la zone euro, puis l'Union Européenne dans son ensemble de dépenser 1 700 milliards d'euros pour sauver le système bancaire d'une crise de confiance. En France, certains ont fait beaucoup de vacarme sur une anecdote sportive, celle d'un hymne national sifflé pendant un match amical mardi soir. Une distraction de plus pour éviter de siffler les véritables mauvais joueurs.

On n'a pas sifflé la fin du capitalisme
Cette semaine, ce n'est pas la fin d'un monde. L'UMP, sous l'impulsion de son président fantôme, s'est empressé d'installer des « ateliers » pour travailler à « la refondation du capitalisme. » Comment laisser des idéologues libéraux réfléchir à sauver leur système ? Serait-ce une thérapie de groupe ? Dès les premiers jours, la réaction de Nicolas Sarkozy a été sans équivoque. La crise financière est la conséquence d'une poignées d'irresponsables fautifs en Bourse. Où est donc passée la merveilleuse « main invisible du marché » ? Les traders ont beau jeu d'expliquer qu'ils n'ont fait que leur métier. Ils ont raison. Le capitalisme a substitué l'illusion financière à la croissance des industries et des services. Du côté de la Sarkozie et des milieux d'affaires, le discours est rodé: le système a été perverti. Ben voyons.

Nicolas Sarkozy, samedi 18 octobre, est dans les bureaux de George W; Bush dans sa résidence de vacances de Camp David pour le convaincre d'organiser un nouveau Bretton Woods. Nicolas Sarkozy se prendrait-il pour De Gaulle ? La comparaison avec celui qui dirigea la France Libre puis un véritable gouvernement d'union nationale, et présida à la création de la Sécurité Sociale et des services publics au lendemain de la guerre serait funeste pour le Monarque actuel de l'Élysée.

Personne n'a sifflé le Président
Nicolas Sarkozy avait la voix enrouée en fin de semaine. Le rythme soutenu de ces derniers jours le changent de ses longs weekends d'août. Surtout, il ne comprend pas grand chose à ce qui se passe. En mars 2005, Nicolas Sarkozy encourageait les subprimes sans le savoir. Il fallait prêter aux pauvres !

« Il faut mettre en œuvre rapidement la réforme du crédit hypothécaire. Ce n'est quand même pas excessivement audacieux de proposer que les crédits immobiliers soient tout simplement et uniquement garantis sur la valeur des biens achetés ; ni excessivement anormal de demander aux banques d'accorder sur la même hypothèque un nouveau crédit, lorsque le précédent emprunt a été partiellement remboursé. Il faut inciter les banques à prêter à tous et pas seulement aux plus aisés. » (source: UMP)

Nicolas Sarkozy a réussi dimanche dernier à mettre d'accord l'Eurogroupe, les chefs d'Etats membres de la zone euro. C'est une performance qu'il faut saluer. La crise était grave. Nicolas Sarkozy a rattrapé son propre retard inconséquent des 3 semaines précédentes. Il peut surtout remercier le Premier ministre britannique Gordon Brown. Ce dernier a convaincu ses homologues des seules bonnes actions à mettre en œuvre : il fallait débloquer le crédit interbancaire. Les établissements financiers ne se font plus confiance, et risquent de ne plus prêter à personne. Asphyxie générale ! Sarkozy, seul, avait décidé de garantir les dépôts des particuliers, de construire 30 000 logements et de transférer 22 milliards d'euros de la collecte des Livrets A vers le crédit aux PME. Une goutte d'eau dans une piscine en débordement.

Lundi soir, comme ses homologues anglais, allemand, ou italien, il a annoncé son propre plan de plusieurs centaines de milliards d'euros. Finalement, Sarkozy s'est retrouvé à la remorque de Brown.
Cette crise l'a semble-t-il conforter dans sa stature de Monarque. Il porte plainte contre l'ancien patron des RG à cause de la publication des carnets privés de ce dernier; il exige l'interdiction de la commercialisation d'une poupée Vaudou à son effigie; il demande à supprimer les régions (majoritairement à gauche) au profit des départements (où le rapport gauche/droite est plus équilibré); il régente même le comportement des spectateurs dans les stades; et il s'octroie une augmentation de 11% de son budget en 2009. Il est vrai qu'il voyage beaucoup. Il lui fallait un bel avion tout beau tout neuf. C'est chose faite pour le Monarque.

On a sifflé la Marseillaise, et alors ?
L'inconséquence ou simplement la joie du défi de quelques supporteurs a permis aux bonnes consciences de la Sarkofrance de se refaire une santé. L'indignation fut nationale. Bernard Laporte, le patron de casino et secrétaire d'Etat aux Sports a réclamé un «public sain.» Siffler l'hymne, comme brûler des billets de banque ou le drapeau, a de tous temps dérangé les Etats. L'oukase présidentiel est tombé le lendemain: les matches qui seront troublés par de tels comportements seront suspendus immédiatement. Le Monarque a parlé, de façon impulsive comme souvent.
Michel Platini lui a gentiment rétorqué que la réaction présidentielle était crétine: « Il y a trente ans, quand je jouais avec l'équipe de France, La Marseillaise était sifflée sur tous les terrains. » Et l'ancien champion d'expliquer: « Je ne vois pas dans les sifflets qu'on a entendus au Stade de France un manque de respect ou une insulte à la France mais simplement des manifestations contre un adversaire d'un soir, en l'occurrence l'équipe de France, que l'on veut battre. » Merci Michel, on va pouvoir retrouver une activité normale. Priver 50 à 70 000 supporters de leur match est simplement la meilleure façon de provoquer des émeutes. Peut-être pourrait-on cesser d'assimiler 11 joueurs éventuellement talentueux courrant après une baballe à un acte de fierté nationale ? Quelques heures plus tard après l'affront national, il nous a aussi fallu rappeler :

Pourtant, réfléchissez un peu, amis patriotes. La France est une belle cause qu'un ministre de l'Identité Nationale, exécuteur d'une politique indigne de son chef Nicolas, bafoue un peu plus chaque jour. Dans la France de Brice Hortefeux, il faut savoir apprendre à expliquer à nos amis étrangers pourquoi on peut séparer des familles d'immigrés, demander un test ADN pour justifier une maternité, et en même temps employer des clandestins pour la rénovation de la maison de campagne du Président.
En sarkofrance, tout est possible.

Taisez-vous les pauvres !
La crise est là, mais rien ne change en Sarkofrance. Après les mauvaises nouvelles du mois d'août, l'UNEDIC table désormais sur une hausse de 46.000 chômeurs en 2008. Il y a à peine trois mois, elle attendait une baisse de 80.000 pour l'année. Vendredi dernier on apprenait que la production industrielle aussi avait fléchi en août, de 0,4% par rapport à juillet. L'inflation s'est confirmée à 3,6% en septembre dans la zone euro, preuve que le marché reste tendu malgré le ralentissement de la croissance, voire l'entrée en récession pour certains pays tel la France depuis 3 mois.

François Fillon a bien commencé un mea culpa discret: mercredi sur RTL, il a avoué que le gouvernement allait revenir aux contrats aidés, pour juguler la hausse du chômage. Voici enfin l'échec de la « politique des heures sup » officialisé ! Mais c'est l'arbre qui cache encore la forêt: aucune mesure d'accompagnement social de la récession à venir n'a été annoncé.

Le durcissement de la politique sociale amorcée depuis 18 mois se poursuit: avec la généralisation du travail le dimanche, Le gouvernement laisse croire que la consommation sera plus grande si les horaires de la distribution s'assouplissent. En période de baisse du pouvoir d'achat, l'argument est un peu simple. Une exception ? La mise en œuvre d'un Revenu de Solidarité Active dont le financement acquis au forceps paraît bien ridicule face aux sommes monstrueuses dégagées en quelques heures pour sauver les banques. Rachida Dati a quelques peines à concilier son incompétence et les suicides à répétitions dans les mourroirs que l'on appelle prisons. Brice Hortefeux croit se refaire une éthique grâce à son « Pacte Européen de l'Immigration et de l'Asile », adopté par les 27 Etats membres.

Ne faut-il pas siffler Frédéric Lefebvre ?
L'UMP est un parti godillot. C'est le propre des partis au pouvoir. Un homme s'en distingue. Frédéric Lefebvre, l'un des 3 porte-paroles du Parti. Il est de tous les combats. C'est normal. C'est son métier. Frédéric Lefebvre est l'homme des basses œuvres et des confidences de Nicolas Sarkozy. Lobbyiste professionnel, il défendait les intérêts de belles sociétés du tabac ou de l'agro-alimentaire. Il avait son bureau au Ministère de l'intérieur. Cécilia Sarkozy le détestait, car il couvrait son patron en « toutes occasions. » Il est député sans avoir été élu, grâce à la suppléance d'André Santini dont il a récupéré le fauteuil. Lefebvre a un avis sur tout, même s'il ne connaît pas grand chose (immigration, immobilier, culture, audiovisuel, heures supplémentaires). N'y-a-t-il personne pour l'arrêter ?


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MessageSujet: Bilan Dati : constat d’un immense gâchis   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeJeu 23 Oct - 15:38

1. La politique pénale de la ministre est versatile et incohérente.

- Mme Dati a mis en place une commission pour dépénaliser le droit des affaires, le droit boursier, le droit financier cette année c'est-à-dire juste avant la crise, elle n’a pas de vision politique et a fait le jeu de ceux qui ont déstabilisé l’économie.
- Politique pénale de tolérance zéro sans en prévoir les conséquences : surcharge des prisons, incapacité des juridictions à faire face aux volumes d’affaires.
- Elle demande aux parquets de requérir plus de peines de prison contre les mineurs et ensuite s’étonne du drame que constituent les suicides de mineurs.
- Elle demande plus de peines de prisons et ensuite, dans la panique, veut faire sortir les détenus de prison quand elle constate la catastrophe pénitentiaire générée par sa politique.
- Comme le président de la République elle a critiqué les sorties en libération conditionnelle pour ensuite vouloir multiplier les sorties avant les fins de peine.
- Sa politique contre la récidive a échoué.



2. Les chiffres de l'activité de la justice sont mauvais sous les gouvernements UMP.


Chiffres mauvais en matière d’efficacité de la justice : le dernier rapport CEPEJ 2008 (état des lieux de l’année 2006) est catastrophique pour la France :
- délais jugement notamment pour les divorces parmi les plus longs en Europe
- budget en % du PIB parmi les plus faibles d’Europe
- nombre de magistrat du parquet pour 100 000 habitant parmi les plus faibles d’Europe
- nombre de tribunaux pour 10 000 habitants parmi les plus faibles d’Europe et qui va baisser avec la réforme Dati

Les chiffres statistiques du ministère de la justice ne sont toujours pas publiés : la ministre a-t-elle quelque chose à cacher ou ne gère-t-elle plus ses services ? Les Français ont le droit, surtout après Outreau, de connaître les résultats de Mme Dati, c’est une nécessité de transparence démocratique.

3. Mme Dati gère mal son ministère.

- Absence total de dialogue avec les syndicats de surveillants, d’avocats, de greffiers, de magistrats, elle n’écoute pas ceux qui l’avaient avertie de graves problèmes (problème de tir sur la cour de la prison de Grenoble, problème des suicides de mineurs en prison, engorgement des tribunaux, surpopulation carcérale).
- Elle n’a pas conscience de son rôle et des urgences : Le même mois elle se rend au dîner de gala de la biennale des Antiquaires et ne se rend pas au congrès du principal syndicat de magistrats.
- Manque très important de greffiers, ce qui génère des retards importants de frappe des jugements au détriment des victimes (cf. le rapport CEPEJ sur ce point)

4. Par ses décisions, Mme Dati a affaibli la justice de proximité.
Au lieu de :
- créer des pôles de la famille comprenant les JAF, les juges des enfants, les juges des tutelles et de renforcer ainsi la justice de proximité (proposition PS commission justice).
- de simplifier la carte judiciaire (mise en cohérence des cours d’appel et des régions) pour rendre la justice plus simple

Elle a :
- supprimé sans cohérence des tribunaux utiles dont certains avaient des taux d’activité supérieurs à ceux qui n’ont pas été supprimés (Cf. la carte sur ejustice.fr)
- mis en place une commission de réforme de la procédure après avoir procédé à la réforme de la carte judiciaire, il fallait faire l’inverse
- omis d’écouter les élus locaux et les professionnels sur la carte judiciaire

Par exemple : suppression de la justice de proximité à Nogent le Rotrou ; les citoyens devront aller à Chartres pour les litiges devant le conseil des prud’hommes ou le tribunal instance.

• Dominique Barella •
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MessageSujet: «Insatisfaction totale» des magistrats après une rencontre avec Rachida Dati   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeSam 25 Oct - 15:27

Les syndicats parlent de «dialogue de sourds» après leur rencontre avec la ministre hier soir, au lendemain d'une journée d'action.

Les deux principaux syndicats de magistrats ont exprimé hier soir leur «insatisfaction totale» après deux heures d'entretien qualifiés de «dialogue de sourds» avec la ministre de la Justice Rachida Dati, au lendemain d'une journée d'action contre sa politique.

Seul motif de satisfaction de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) et du Syndicat de la magistrature (SM, gauche): Rachida Dati a confirmé qu'il n'y aurait pas de poursuite disciplinaire contre les magistrats visés par une enquête interne à la suite du suicide d'un mineur à la prison de Metz-Queuleu, ont annoncé les responsables des deux syndicats.

Le secrétaire général de l'USM, Laurent Bedouet, a fait part d'une «insatisfaction totale à propos des réponses apportées aux inquiétudes exprimées lors du mouvement» de jeudi, concernant «la conception du parquet» et «les assurances sur le budget de la justice».

La présidente du SM, Emmanuelle Perreux, a parlé notamment d'un «dialogue de sourds» sur le parquet, exposé selon les syndicats aux «pressions» de la ministre.

Le porte-parole de la ministre, Guillaume Didier, a évoqué pour sa part une discussion «constructive» au cours de laquelle «Rachida Dati a réaffirmé son attachement à l'indépendance des juges» et rappelé que les magistrats du parquet étaient «sous son autorité» et recevaient de sa part «des instructions de politique pénale».

Sur le budget, celui de la Justice est «le seul en hausse» de la loi de finances 2009, a dit Guillaume Didier.

Pour la secrétaire générale du SM, Hélène Franco, «Mme Dati est dans le déni de la réalité et des problèmes» alors que «des milliers de gens étaient dans la rue» jeudi pour dénoncer sa politique.
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MessageSujet: Le bal des illusions   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeLun 27 Oct - 6:56

Sarkozy mène le bal des illusions
Par Juan. En cette 77ème semaine de Sarkofrance, après un bref moment de détente aux obsèques de soeur Emmanuelle, Nicolas Sarkozy est reparti dans sa croisade pour sauver… le système. Et les grandes entreprises. Les victimes de la crise sociale attendront.

«Le doute est le principal ennemi que nous ayons à combattre et le doute grandira si les Français ont le sentiment qu'on leur cache quelque chose.»

Ainsi s'exprima Nicolas Sarkozy, jeudi 23 octobre, 77ème semaine de Sarkofrance.

Chaque jour, le Monarque affiche ainsi sa présence sur le front du combat contre la crise, à coups de milliards d'euros : «175 milliards d'euros d'investissement direct» dans l'économie ! Ah bon ?

Mais pour qui ? Nous cacherait-on quelque chose ?

Lundi, Sarkozy lâche le logement social, pas les banques
Lundi 20 octobre, Christine Boutin a subi la fronde d'un Sénat pourtant de droite : Christine Boutin, appliquant la promesse présidentielle de favoriser la propriété immobilière, avait prévu d'intégrer à sa loi l'accession sociale à la propriété dans le calcul du plancher de 20% de logements sociaux que chaque commune doit respecter d'ici quelques années. Le Sénat a donc rejeté par 314 voix contre 21 le funeste article. Mais François Fillon a déclaré le lendemain qu'il voulait que l'Assemblée Nationale réintroduise l'article supprimé. Merci François.

Lundi soir, Christine Lagarde a annoncé le prêt de quelques 10,5 milliards d'euros par l'État français aux 6 principales banques du pays, assorti de contre-parties difficilement mesurables. Deux poids, deux mesures ?

L'examen du budget 2009, qui a débuté également lundi à l'Assemblée Nationale, révèle aussi ses perles. Ainsi, les crédits alloués au logement social sont largement en baisse l'an prochain: 550 millions d'euros prévus dans le Projet de loi de finances 2009, contre 800 millions d'euros en 2008. La seule mesure sociale du budget 2009 est un Revenu de Solidarité Active péniblement financé par les classes moyennes. Pour le reste, il ne contient aucune mesure sociale en matière de santé, de protection sociale, de formation de reconversion, bref, de soutien aux plus faibles.

Ce budget ne remet pas non plus en cause les avantages fiscaux pour les plus riches voté il y a un an ni la défiscalisation des heures supplémentaires qui coûte sans rapporter. Combien de fois faudra-t-il rappeler que le bouclier fiscal a bénéficié à 615 contribuables ayant un patrimoine de plus 15,5 millions d'euros et des revenus annuels supérieurs à 42 000 euros, qui ont capté 63% du coût total du bouclier, soit 144 millions d'euros ? Combien de fois faudra-t-il répéter que le soutien aux heures supplémentaires plombe les comptes de la Sécu et des retraites tout en décourageant l'embauche de nouveaux salariés ?

Mardi, Sarkozy lâche ses promesses, pas sa verve.
Ne boudons pas notre plaisir. Que l'Europe politique ressuscite tel le Phénix de ses cendres à la faveur d'une tourmente financière est la meilleure nouvelle de ces derniers mois. Mardi matin, devant les parlementaires européens, Nicolas Sarkozy a condamné la faiblesse politique de l'Union. Surtout, il aimerait beaucoup que «sa» Présidence européenne soit prolongée.

S'est-il rappelé de sa timidité de candidat ?
«La question de la réécriture d'un texte plus global, scellant la dimension fondamentalement politique de l'Europe, se posera dans un second temps.» Nicolas Sarkozy, programme présidentiel, 2007.

Il a aussi souhaité que chaque pays de l'Union Européenne se dote de fonds souverains (s'ils n'existent pas) pour acquérir des participations dans les grandes entreprises européennes, afin d'éviter qu'elles passent sous contrôle extra-communautaire, à la faveur de la dépression boursière actuelle.

S'est-il rappelé de sa timidité de candidat ?
«La mondialisation est un fait. Il serait aussi vain de la nier ou de s'y opposer que de prétendre remettre en cause la loi de la gravité ou arrêter la course des nuages.» Nicolas Sarkozy, programme présidentiel, 2007.

Le même jour, Jean-Louis Borloo et le Parti Socialiste pouvaient conjointement se réjouir. Le premier croit avoir obtenu un blanc-seing pour sa récente conversion à la cause environnementale grâce au vote quasi-unanime de sa loi Grenelle 1 par les députés. Personne - je dis bien personne - ne lui a fait remarquer qu'il a beau jeu de se convertir au logement ecolo après avoir été ministre des Affaires Sociales et de la Ville pendant 4 ans sous la présidence Chirac. Les socialistes, eux, ont montré qu'ils pouvaient voter une loi défendue par Sarkozy, la «moins pire» d'entre elles. Politiquement, ils ont eu sans doute raison. Cette loi est un catalogue de belles intentions. Le débat sur les moyens (et les sanctions) est pour plus tard.

Mercredi, Sarkozy se détend
Mercredi, Nicolas et Carla Sarkozy ont pris la peine d'assister à la cérémonie en l'honneur de Soeur Emmanuelle. Une terrible photo les montre souriant, presque rigolant d'une blague intime. Indécent ? Sans doute moins indécent que les objectifs cachés de la réforme des collectivités territoriales. Mercredi, Sarkozy a «installé» la commission Balladur qui doit réfléchir à la fusion des régions avec les départements. Sarkozy a le choix : il peut supprimer les régions (21 à gauche, 1 à droite), ou les départements (58 à gauche contre 43 à droite). A votre avis, que préfère-t-il ?

Jeudi, l'abus de langage est manifeste
Le 23 octobre, Nicolas Sarkozy s'est dévoilé. On croyait au plan de relance. espérait quelques mesures sociales. Que nenni. Le président français a énoncé une suite de mesures «massives» qui ne profiteront qu'aux entreprises, de préférence grandes. Pour le soutien social aux dégâts économiques de la récession, vous repasserez ! La casse sociale des 18 derniers mois n'est pas remise en cause. Mais le Président a une belle excuse: «Pauvres, taisez-vous ! Il faut sauver le système d'abord.» Nicolas Sarkozy a servi l'argument habituel, historique et facile des puissants. Pour taire les grondements des précaires, il faut dénoncer l'ennemi commun. Pendant 18 mois, Sarkozy a alterné ses cibles: tantôt les fraudeurs aux indemnités chômage, tantôt les multi-récidivistes, tantôt les sans-papiers. Aujourd'hui, l'occasion est trop belle. L'écroulement des Bourses du monde menace d'emporter une système à bout de souffle: «0,5% ou 1%, qu'est-ce que ça change pour votre vie quotidienne ?» a-t-il déclaré.

Nicolas Sarkozy veut donc créer un fonds souverain, alimenté par un accroissement de la dette publique pour défendre les entreprises «stratégiques», libéraliser le travail le dimanche, exonérer à 100% tous les nouveaux investissements des entreprises en France de la taxe professionnelle jusqu'au 1er janvier 2010. Ultime sucette médiatique superflue, il veut aussi créer un poste de «médiateur du crédit.»

Vendredi, Claude Guéant savait tout...
Autre histoire, autre illusion. Yves Bertrand, l'ex-patron des Renseignements Généraux dont les carnets secrets se sont retrouvés publiés dans la presse il y a 10 jours, aujourd'hui accusé par Nicolas Sarkozy dans le cadre d'une plainte en justice pour diffamation, se défend et dénonce : Claude Guéant est mouillé. Ce dernier était son supérieur hiérarchique direct, et Yves Bertrand a expliqué avoir toujours «rendu compte» à sa hiérarchie des informations collectées par ses services y compris sur la vie privée de Nicolas Sarkozy. Guéant était en effet directeur général de la police nationale (de 1994 à 1998) puis directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur (de 2002 à 2004)... Nicolas Sarkozy.

Samedi, Sarkozy devient Che Guevarra en Chine
Nicolas Sarkozy s'est rendu au 7ème sommet Europe-Asie. Son discours à la séance d'ouverture est épatant. Devant 43 chefs d'Etat et de gouvernement d'Asie et d'Europe, Sarkozy s'enflamme comme un nouveau Che Guevara: «Mesdames et Messieurs, le monde va mal. Il va mal parce qu'il est face à une crise financière sans précédent dans sa gravité, dans sa soudaineté, dans sa violence et dans son déroulement. Le monde va mal parce qu'il est face à une crise du développement et ses conséquences sur l'environnement qui mettent en cause l'avenir même de l'humanité.» La belle affaire !

Les prisons débordent. Le chômage remonte. Les soins sont moins remboursés. Le nombre d'enseignants se réduit. Les précaires arrivent plus démunis que jamais dans la récession. Se cachant derrière des discours grandiloquents et "catastrophistes", le président français a choisi de soutenir les banques et les grandes entreprises, et de délaisser les plus fragiles.

( in Marianne)
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MessageSujet: Hausse continue du chômage   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeVen 31 Oct - 6:58

Le nombre de chômeurs inscrits à l'ANPE en catégorie 1, qui sert de baromètre officiel, a augmenté de 0,4 % en septembre, soit huit mille personnes. Ces chiffres avaient augmenté de 2,2 % en août, la plus forte hausse depuis mars 1993.

Cette hausse "contenue" du nombre des demandeurs d'emploi est "une hausse malgré tout", a déclaré Christine Lagarde, minimisant cette augmentation en signalant qu'elle est "moins alarmante que les chiffres du mois d'août". La ministre de l'économie et de l'emploi a également estimé que cela "justifiait pleinement l'ensemble des mesures" pour l'emploi annoncées par Nicolas Sarkozy.


Le nombre de demandeurs d'emploi des catégories 1 à 6, la définition la plus proche de la notion de chômeurs retenue par le Bureau international du travail (BIT) et Eurostat, a quant à lui augmenté de 1 % en septembre pour s'établir à deux millions trois cent quatre-vingt-dix-sept mille sept cents personnes.
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MessageSujet: Sarkozy dévoile enfin son programme : une politique de classe   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 2 Nov - 16:14

78ème semaine de Sarkofrance pour Juan, qui constate que Sarkozy nous refait le coup du «tournant de la rigueur», en pire : Sarkozy mène maintenant une vraie politique de classe débarrassée de tout vernis populaire.

Au printemps 1983, pressé par son ministre de l'Economie et des Finances de l'époque, Jacques Delors, François Mitterrand annonçait aux Français le «tournant de la rigueur.» Vingt-cinq ans plus tard, Nicolas Sarkozy semble refaire le coup à son électorat médusé. François Hollande s'est ainsi dépêché de dénoncer les reniements présidentiels. D'autres s'amusent d'un Sarkozy soit-disant devenu étatiste voire socialiste. L'opposition ne fait-elle pas fausse route ? Sarkozy ne s'est pas renié.

La crise actuelle a simplement fait éclater le vernis « populaire » d'une politique de classe sans ambiguïté. Cette dernière semaine, la 78ème de la Sarkofrance, le roi est enfin nu.

La tentation autoritaire
Les historiens et psychologues se pencheront plus tard sur cet étrange président qui dépose des plaintes à chaque attaque. Ce mercredi, il a perdu une manche. A trop user de la justice, celle-ci ne suit plus. Un juge, visiblement sans enjeu de carrière, a débouté le Président de sa plainte contre la poupée vaudou à son effigie. Si l'on ajoute la reprise en main de l'audiovisuel public, l'appel d'offre gouvernemental pour surveiller les blogs, la plainte contre un militant socialiste qui brandissait une pancarte «Casse-toi pov' Con» lors de sa visite à Laval, cette semaine fut riche !

La fausse rénovation du système financier
Mardi dernier, Nicolas Sarkozy a justifié son sauvetage des banques. L'assistance était docile, les manifestants tenus à l'écart: « L'argent des banques, c'est le vôtre ! »
Il n'a pas injecté 380 milliards d'euros dans le système financier français. Il a promis une garantie gigantesque, mais il s'est contenté de prêter aux principales banques françaises la coquette somme de 10,5 milliards d'euros à un taux double du marché (8% versus 4%). Bizarrement, il s'est étonné jeudi que lesdites banques ne prêtent pas assez. Premièrement, le prêt de l'État est très cher : emprunter à 8% pour prêter à 4% aux particuliers et aux entreprises est loin d'être une bonne affaire ! Deuxièmement, le ralentissement économique général n'encourage pas le crédit. Tout le monde le sait. Quand vos débiteurs flanchent faute de clients ou de revenus, voulez-vous leur prêter davantage ?

Le Monarque nous avait fait croire à un sauvetage. Il a en fait prêté, à des taux proches de l'usure, à quelques banques, plutôt que d'installer un contrôle de leur gouvernance; il a ainsi créé une société d'économie mixte, avec l'Etat actionnaire minoritaire pour éviter d'abîmer les critères de Maastricht, qui va gérer le refinancement des établissements de crédits. Et qui en aura le contrôle ? Les banques ! Ouaf ! Merci Président. je ne savais pas qu'on pouvait confier la rénovation d'un système à ceux qui l'ont plombé...

Les classes populaires, dindons de la farce
Bizarrement, l'unique aveu d'impuissance de Nicolas Sarkozy fut ... sur les questions sociales ! Contre les licenciements ou le déficit de l'assurance maladie, il n'y peut rien. Il faut que l'on se serre la ceinture sans moufter. Cette semaine, il a donc avoué : «on ne pourra pas éviter qu'il y ait des licenciements» a-t-il déclaré jeudi, devant des préfets, des trésoriers payeurs généraux et des banquiers.

L'assouplissement du code du travail n'est pas remis en cause. Les classes populaires en sont les seules victimes. En avril dernier, le gouvernement avait ainsi fait voter «son» projet de loi sur la flexisécurité. Ce dernier assouplissait les conditions de rupture du contrat de travail sans prévoir de disposition sur la formation ou la sécurité renforcée des chômeurs. Au contraire, le gouvernement a fait voter quelques mois plus tard son projet de sanction contre les chômeurs refusant «deux offres raisonnables d'emploi.»

Mardi à Réthel, Sarkozy a même annoncé vouloir simplifier les conditions de CDD (Contrats à Durée Déterminée). Actuellement, le CDD n'est possible que pour une mission identifiée, renouvelable une fois, ou un remplacement. Le salut contre la crise serait-il la généralisation de la précarité ? Une fois de plus, le Monarque profite de la crise pour accélérer la casse sociale. Le CDD n'est pas une réponse à la crise. Une preuve ? L'intérim est la forme la plus souple de travail temporaire pour une entreprise peu rassurée sur ses perspectives de croissance à long terme. Depuis avril dernier, l'intérim est en crise. En période de récession, les entreprises coupent ce qu'elles peuvent.

Sarkozy fait le pari que la précarisation du travail favorisera le rebond de croissance attendu pour 2010. Les seniors ne peuvent plus compter sur une pré-retraite à 55 ans. Sarkozy est heureux: «on a enfin libéré le travail des seniors».

L'assurance maladie est également sous pression. L'an prochain, les mutuelles vont augmenter leurs tarifs de 4 à 5%. Vendredi, les députés ont même élargi le champs des infractions à la Sécu : désormais, plusieurs «infractions ou omissions» seront susceptibles d'être sanctionnées comme «l'infraction aux règles du code de la Sécurité sociale ou de la santé publique» ou «l'absence de réponse ou la réponse fausse à toute demande de pièce justificative». Un député UMP a même tenté de défiscaliser les cotisations... patronales. Ben voyons !

La rigueur n'est pas la même pour tous. Le budget débloqué pour les 100 000 contrats aidés supplémentaires en 2009 est inférieur aux coûts des nouveaux avions de la Présidence (280 millions d'euros !). Y avait-il donc urgence à acheter un nouveau joujou volant pour l'hôte de l'Elysée ?

La fausse solidarité nationale
Le programme présidentiel consistait à faire croire aux classes populaires que leur avenir était dans la libération du travail et l'allègement des impôts pour tous. Mais le pouvoir d'achat n'a pas suivi; et ces défiscalisations ont plombé un peu plus les comptes de la Sécu et des retraites. Aujourd'hui, alors que la récession frappe le monde réel et plus seulement les 20% de Français qui avaient quelques placements en Bourse, on touche le fonds de l'hypocrisie : le Monarque ne remet pas en cause les cadeaux fiscaux offerts aux plus riches l'an dernier, ni les sacrifices imposés aux plus grand nombre.

Ainsi, le fameux bouclier fiscal que Nicolas Sarkozy a fait rabaisser de 60% à 50% semble inviolable : il a pourtant coûté 246 millions d'euros au budget de l'Etat en 2007 pour 16 000 bénéficiaires. Parmi eux, 671 contribuables ayant un patrimoine de plus 15,5 millions d'euros se sont vus restituer 68% de la somme, soit 231 900 euros en moyenne.

Ainsi, quand il s'agit de trouver quelques recettes supplémentaires pour le financement de la Sécurité Sociale, les parachutes dorés jusqu'à un million d'euros sont exonérés de la nouvelle taxe de 2%. Mais elle n'a pas hésité à créer des franchises médicales pour les malades.

Ainsi, un chômeur refusant deux offres « raisonnables » d'emploi sera sanctionné (réduction ou suppression de ses indemnités). Luc Chatel a même proposé la légalisation générale du travail le dimanche. Que se passera-t-il si un candidat refuse de bosser le dimanche ? Depuis un an, Nicolas Sarkozy répète à l'envie le même exemple des boutiques des Champs Elysées («sur le trottoir côté Nord, pas sur l'autre, l'ouverture le dimanche est autorisé»). L'un de ses conseillers pourrait-il lui dire qu'il en devient ridicule ?

Les rares mesures d'équité nationale étudiées cette semaine ont été le plafonnement de 4 niches fiscales, une prime transport et l'allègement des malus automobiles pour les familles nombreuses. Bravo et merci.

« Il suffit de dire une fois les choses, quand on en est convaincu. »
Nicolas Sarkozy, 17 juin 2008.
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MessageSujet: Obamania- Sarkomania   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 9 Nov - 8:02

Cette 79ème semaine de Sarkofrance, nos regards étaient ailleurs. En Amérique, Barack Obama a été finalement été élu 44ème président des Etats-Unis. La quasi-totalité de la classe politique française, président compris, avait déjà tenté de récupérer le phénomène depuis des mois. Le contraste avec la France, président compris, est pourtant saisissant.

Slogan contre slogan
«Yes, we can» serait la version américaine du sarkozyste «Ensemble, tout est possible.» L'analogie s'arrête à cette comparaison publicitaire sans valeur. En France, Nicolas Sarkozy n'a eu de cesse que de chercher des boucs-émissaires aux difficultés du pays : les fraudeurs en tous genres, les chômeurs qui ne trouvent pas assez vite un boulot, les seniors en pré-retraite, les traders, les malades qui coûtent trop cher, les criminels et la petite «racaille.» Cliver la société française en permanence est la quintessence du Sarkozysme politique. Le malentendu sarkozyste est là. Il défend le clivage contre le rassemblement.
Obama lui n'a promis aucune «rupture», un concept qui clive et qui oppose. Il a promis un rassemblement, un dépassement. Il a aussi prévenu qu'il se tromperait, qu'il ne réussirait pas à tous les coups: «il y aura des échecs et des désaccords. mais je vous préviendrai pour en discuter.» Il a assumé les contradictions de son pays. Bref, il a tenu un discours adulte à un électorat qui ne l'est pas toujours.

Le rêve américain de Sarkozy
Sarkozy admire l'Amérique. Moi aussi, mais pas pour les mêmes choses. Sarkozy rêve de Reagan et Bush; l'Amérique vote Obama. A peine élu, Sarkozy est allé faire acte d'allégeance chez Bush, barbecue inclus. A peine élu, il rappelait qu'il voulait que le crédit hypothécaire se développe en France comme aux Etats-Unis. Pas encore élu, il excusait l'arrogance française vis-à-vis de la guerre en Irak. Sarkozy revendiquait le modèle américain: le faible chômage, les subprimes, ou Tom Cruise, tout est bon de l'autre côté de l'Atlantique. Pendant la campagne, il se montrait même en jean, à cheval en camargue, comme un Georges W. Bush de pacotille.
Obama élu fera de l'ombre à Sarkozy. Président du conseil européen pour encore quelques semaines, ce dernier espère encore briller, sa Carla à ses côtés.

Flegme contre agitation
Puisque le monde s'amuse à des comparaisons hasardeuses, poursuivons l'exercice. En France, Nicolas Sarkozy s'agace, menace, s'agite. Il porte plainte contre une poupée, une pancarte, un texto. Il cherche à asphyxier et déstabiliser ses opposants. Tous les coups sont permis.
Barack Obama lui conserve un style détendu. Son flegme et son humour participent à son charisme. Et pourtant, la pression fut autrement plus forte: au plus fort de la campagne, il s'est fait traiter de communiste, de castriste, de fondamentaliste musulman. A chaque fois, il a affiché son calme et son sourire. En France, il suffit qu'un opposant tienne une pancarte «Casse-toi pov'con» sur le passage du cortège présidentiel pour qu'il soit poursuivi ... et condamné !
Bref, Barack est poli, tranquille et drôle. Nicolas est agité, parfois grossier, toujours rancunier.

Intégration contre identité nationale
Brice Hortefeux aura beau jeu de souligner que l'identité étasunienne transcende les races, les religions, les communautés. Le 5 novembre au matin, il a commis ce lapsus malheureux, en laissant clairement entendre que le métis Obama avait réussi son intégration. «C'est le témoignage que le défi de l'intégration peut être relevé.» L'Amérique «de souche» serait-elle blanche pour Brice Hortefeux ? Lundi et mardi, le ministre de l'identité nationale recevait à Vichy ses homologues européens en charge de l'immigration pour leur faire signer un pacte communautaire. Hortefeux a dû faire des concessions depuis plusieurs mois, pour convaincre ses confrères. Mais son Pacte reste stupide et dangereux. Comme l'écrit Joël Roman, «l'immigration économique non-qualifiée et le regroupement familial basculent dans l'immigration « subie », à vocation irrégulière.»
En France toujours, la précarisation de la société se lit aussi à l'aune de la politique judiciaire. Mercredi, Rachida Dati a ainsi présenté, sans plus de concertation qu'un communiqué sur le site Web de l'Elysée, son nouveau projet de loi sur la «rétention de sûreté». Ce projet vise à enfermer à vie des criminels ayant purgé leur peine, qu'un panel de magistrats et experts jugera dangereux. Jeudi, Rachida Dati a fait visiter l'une de ces prisons pour «détenus libérés». Quelle est la différence avec Guantanamo ? Le confort des chiottes individuelles ?

Protection contre précarité
Aux Etats Unis, Barack Obama a promis un retour de l'État et la réduction des inégalités fiscales. Même si personne ne s'attend à ce que le futur président américain nationalise l'économie américaine, il a proposé une rupture idéologique avec les 8 années d'iniquité fiscale et sociale de Georges W. Bush. Ce dernier a fait payer au monde, par l'accroissement de l'endettement public dans des proportions inconsidérées, l'allègement de la fiscalité des plus riches et le désengagement de l'Etat dans son propre pays. Obama a annoncé qu'il fallait revoir les impôts. Barack Obama défend une vision différente de l'Amérique idéalisée par Sarkozy. Il promeut davantage de régulation, comme une assurance maladie accessible au plus grand nombre car sponsorisée par l'Etat (quand son rival McCain en restait à soutenir le «marché libre» pour baisser les coûts de santé), ou le développement des médicaments génériques
En France, Nicolas Sarkozy a promis un chemin exactement inverse: défiscalisation, surtout pour les plus riches, et réduction de l'assurance sociale (chômage, retraites, assurance maladie). Même la crise financière puis la récession qui creusent le déficit budgétaire faute de croissance ne lui ont pas fait renoncer à son coûteux et inutile paquet fiscal.

En bref, l'État vu par Obama doit réinvestir la sphère sociale et économique. L'État version Sarkozy renforce son pouvoir de répression (Edvide, la nouvelle Direction du Renseignement intérieur, présidentialisme du régime) et se dégage de ses filets sociaux historiques.

Obama promet la relance
En France, Nicolas Sarkozy exclut toute relance. Aux Etats-Unis, Obama la promet. En France, le gouvernement fait voter un budget qui intègre une taxe sur le chiffre d'affaires des mutuelles (que ces dernières répercuteront sur leurs tarifs aux assurés), une autre sur l'épargne d'entreprise (primes de participation, intéressement, abondements des employeurs sur les plans d'épargne entreprise), jusqu'ici exonérés de cotisations sociales, mais une exonération des parachutes dorés inférieurs à 1 million d'euros; une réduction de la prime pour l'emploi (cf. l'Observatoire des inégalités) ; la quasi-absence de revalorisation faible augmentation du traitement des fonctionnaires (5 millions de personnes); la fin «des réseaux d'aide aux enfants en difficulté» (Rased); la baisse des budgets des ministères de l'emploi et de la Ville.

La poursuite du cauchemar français
Mardi, Nicolas Sarkozy s'est enthousiasmé pour la croissance verte. Il y mêle le développement des OGM en France et la prolifération nucléaire. Beaucoup de beaux mots. Le président français a raison de parler de croissance, concept en voie de disparition. Il n'a pas fallu un mois au gouvernement pour capituler et revoir ses prévisions à la baisse. Le budget établi en septembre, examiné depuis quelques semaines par le parlement est obsolète :
Pire, on apprend que les restrictions ne sont pas pour tout le monde. Le député Vert François de Rugy a cette question délicieuse, il y a quelques jours, à l'Assemblée Nationale :

«Nous discutons en ce moment un budget placé sous le signe de la rigueur. Les crédits de l'emploi et du logement sont en baisse. Les réductions d'effectif frappent tous les ministères, y compris celui de l'éducation nationale ou celui de l'écologie.

Dans ce contexte, je voudrais soumettre aux membres du Gouvernement une petite devinette : quels sont les agents de l'État qui, en 2009, se verront octroyer une augmentation de salaire moyenne de 15 300 euros ? Quels sont les heureux gagnants de ce jackpot, qui représente, pour chacun de ses bénéficiaires, l'équivalent de la progression de rémunération annuelle de 300 salariés payés au SMIC ?

Je ne vous ferai pas davantage attendre la réponse : ce sont – on l'apprend à la lecture du budget – les quatre-vingt-dix-huit collaborateurs les plus proches du Président de la République.»

Effectivement, le gouvernement s'est promis une augmentation de ces effectifs et de leur bonus pour 2009. Fillon a pris exemple sur son patron, qui s'est acheté un nouvel avion pour 280 millions d'euros, qui boit moins mais voyage plus, et qui a refait la déco de l'Elysée. La belle école !

Barack Obama est attendu comme le sauveur d'une Amérique en proie au doute, à la crise, et à deux guerres.

Mesurez-vous la différence avec le président français ?

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MessageSujet: Comme pour orangina..sauf que la pulpe elle décolle pas du fond   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 16 Nov - 7:28

Sarkozy: agité ou secoué?
Par Juan. En cette 80ème semaine de Sarkofrance, le président nous a offert un beau concentré de sa politique: du lundi au samedi, il s'est agité, agité, agité. Pour rien, comme d'habitude. En oubliant l'essentiel, comme toujours.

Le 11 novembre, Nicolas Sarkozy a félicité les mutins de la Grande Guerre, maintenant que tous les poilus sont morts. Le 12 novembre, Sarkozy s'est félicité de la célérité de sa Direction du renseignement intérieur qui a arrêté de dangereux anarchistes qui menaçaient de faire sauter nos rails. Le 13 novembre, il a agacé Georges W. Bush (qui s'en plaindra ?) mais aussi amusé la galerie américaine. Le 14 novembre, il voulait réconcilier l'Union Européenne avec la ... Russie en oubliant la Géorgie. Le 15 novembre, il tient « son » G20, sans Obama, avec un Bush réticent.

En France, le monarque échange réflexion contre agitation. Il accuse, agite, invective. Il lui faut une apparition médiatique par jour. C'est la technique du chef !

Vite ! Des terroristes du rail !
Une semaine à peine après le dépôt de 18 plaintes pour sabotages divers (et dangereux) par la SNCF, les forces de police plaçaient dix personnes en garde à vue, ce 11 novembre . Le lendemain, on croyait que l'enquête avait été d'une célérité rarissime. Michèle Alliot-Marie en profitait pour louer sa nouvelle Direction Centrale du Renseignement Intérieur . Le Président lui-même a tenu « à saluer l’efficacité et la mobilisation des forces de police et de gendarmerie dans cette enquête ». Comme nous l'écrivions mardi dernier , nul besoin de s'encombrer avec la présomption d'innocence en Sarkofrance . Laurence Ferrari, lundi 10 novembre, s'inquiétait dans le journal télévisé de TF1 devant la multiplication de ces actes de sabotage. Le téléspectateur peut être rassuré. Les « espions » de l'Elysée ont chopé 10 gauchistes. Pour peu qu'ils soient récidivistes, et jugés dangereux, les voilà partis pour longtemps dans les geôles de la République. Samedi, neuf d'entre eux seront déférés et présentés à un ou plusieurs juges d'instruction en vue d'être mis en examen. Voici Al Quaïda version ultragoche corrézienne. La Sarkofrance était en danger !

Vite ! Un Bretton Woods en trois semaines !
Dans l'estimé Washington Post, le quotidien américain pro-démocrate que l'on ne suspectera pas de pro-Bushism primaire, on pouvait lire cette semaine un éditorial de David Ignatius . Il livrait une belle critique contre l'amateurisme pressé du président français.
« Le danger est que ce sommet organisé à la hâte, hébergé par un président américain boiteux, propagera aussi un message subliminal de discorde sur le futur de l'économie mondiale. (...)Ce G20 a été comparé à un nouveau Bretton Woods. Mais comme un commentateur l'a noté, la conférence historique de 1944 a demandé 3 années de préparation, tandis que celui-ci n'a pris que 3 semaines. Même dans un monde en colère contre l'Amérique, il fait sens de construire un nouveau système financier avec davantage de prudence ».

Nicolas Sarkozy, ministre des Finances il y a encore peu, a gentiment saboté les travaux des commissions Montebourg-Peillon contre les paradis fiscaux. Il y a encore un an, le président élu encourageait les crédits hypothécaires. Il y a encore 6 mois, le président sauvait la tête de Daniel Bouton, le patron de la Société Générale après les déboires de l'affaire Kerviel (qui cachait elle-même quelques millions de pertes dans les subprimes).Le pyromane cherche aujourd'hui à se refaire une santé. Tant mieux pour lui. On s'amusera, au passage, de son comportement de petit garçon : l'un de ses conseillers a confié au Figaro que «Le président a été bien inspiré dans le choix de la date» qui tombe au beau milieu du Congrès de Reims du Parti Socialiste... Finalement, rares sont ceux qui attendent quelque chose de la grand-messe organisée à Washington: Sarkozy voulait la présence d'Obama, il ne viendra pas. Sarkozy avait exigé un G8 élargi à la Chine et l'Inde; Bush a convoqué un G20 pour le noyer; Sarkozy le voulait à New York, « là où tout a commencé », Bush a convié tout ce monde à Washington, et précisé que les seules subprimes américaines ne sauraient être l'unique cause des tourments financiers et économiques mondiaux. On dirait que l'administration américaine réalise un peu tard que Sarkozy ne fonctionne qu'à la vindicte expéditive et sans lendemain.

Vite ! Surveillons les blogs !
Il n'est pas nouveau que les services du gouvernement surveillent l'actualité du Web . Il y a quelques mois, la nomination du jeune Nicolas Princen a fait rire bien des blogueurs. Déjà l'an dernier, en 2007 , c'était WATCH, le département de veille conseil de TBWA Corporate, qui avait remporté l'appel d'offre du premier ministre. Il utilisait un moteur de veille « Weetrack » développé par l'institut d'études ... Opinion Way, le sondeur de la Sarkofrance. La nouvelle est que le ministère de l'Education Nationale a également 220 000 euros à dépenser pour, je cite, « repérer les leaders d’opinion, les lanceurs d’alerte et analyser leur potentiel d’influence et leur capacité à se constituer en réseau ». Xavier Darcos doit sacrément avoir peur du Web pour demander une telle alerte professionnelle. Certains confrères vigilants ont chacun(e) recensé les visites gouvernementales sur leurs blogs: Défense, Elysée, Intérieur, Éducation Nationale, tous y passent. Fonctionnaires solidaires ou veille du pouvoir ? Nul ne sait.

Vite ! Fichons les fous !
Triste mercredi, un jeune homme de 26 ans a été poignardé par un fou. Un vrai fou, schizophrène de 56 ans. Sans surprise, la présidence de la République dégaine le communiqué qui fâche, heurte et bouscule sans raison: le monarque demande au gouvernement « de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l’hospitalisation psychiatrique destinée notamment à mieux encadrer les sorties des établissements, à améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui, dans le cadre notamment de la création d’un fichier national des hospitalisations d’office ». Il ne se produit pourtant qu'un crime de cette nature tous les 3 ans, sur quelques 600 000 schizophrènes traités. Début 2007 déjà, le ministre de l'Intérieur de l'époque avait dû retirer de sa loi de prévention de la délinquance son projet de ficher les fous. Pire, Sarkozy choisit ses victimes . On l'entend peu sur le drame des clandestins bloqués dans la région de Calais.

Vite ! la Russie est notre amie !
Vendredi 14 novembre , les dirigeants européens retrouvent la Russie à Nice pour un sommet commun. Nicolas Sarkozy, allié à l'Allemagne et l'Italie, a beaucoup fait pour ce rapprochement avec cet encombrant voisin qui a annexé cet été - il faut appeler un chat un chat - deux provinces géorgiennes. Le clivage est rude entre les Européens. Les dirigeants de certains pays d'Europe centrale et orientale, voisins de l'Ours russe, alliés au Royaume Uni et à la Suède sont plus prudents. Ils ont exigé que le projet de déclaration commune prévoit que les négociations avec la Russie « ne légitiment en rien le statu quo en Géorgie, ou les comportements russes contraires à nos valeurs et principes ». Ils sont aussi inquiets du projet russe de déploiement de missiles dans l'enclave de Kaliningrad. Sarkozy ce vendredi a botté en touche sur le sujet...
Et contrairement aux propos tonitruants du président français un mardi 12 août , la Russie ne s'est pas retirée « sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités » de l'été dernier. Fallait-il se rapprocher d'elle aussi rapidement ?

Vite ! C'est la crise, il faut bosser le dimanche jusqu'à 70 ans !
La surprise du chef est enfin tombée vendredi matin. L'INSEE a publié le chiffre de la croissance du PIB au troisième trimestre : +0,14%. Prononcez-le à voix haute : zéro-virgule-quatorze-pour-
cent. Le terme « quatorze » a son importance. Après le recul de 0,3 % du produit intérieur brut au deuxième trimestre, la France n'est pas en récession « technique », un concept statisticien qui permet de sauver la face (« pas plus de deux trimestres de récession consécutifs »). Le chômage augmente, la production industrielle chute, les ventes de voitures neuves reculent de 7,3% en octobre ; les prix de l'immobilier se tassent. Les économistes n'ont que deux explications: les ménages ont finalement davantage consommé en septembre que prévu. C'est l'effet « rentrée des classes ». Et l'investissement des entreprises s'est redressé de façon inexpliquée. Plus dure sera la chute puisque la zone euro est globalement entrée, elle, en récession .

Nicolas Sarkozy n'a sans doute pas pris le temps de lire le blog de cette mère célibataire et SDF, «Un temps de retard ». La chronique d'une précarité sans filet, depuis septembre.

En France, à Paris.

Ami sarkozyste, où es-tu ?



Dimanche 16 Novembre 2008 - 07:00
Juan in Marianne sur le net
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MessageSujet: Un président usé qui abuse   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 23 Nov - 6:27

En France, Sarkozy multiplie les erreurs. A l'étranger, il se ridiculise. Et l'UMP est de plus en plus fragile. Croyez-vous que l'opposition essaierait d'en profiter? Pas du tout. Eparpillée par petits bouts façon puzzle, elle est pour le moment incapable de se structurer.

Pour ceux d'entre nous qui ont modestement couvert (ou suivi) le Congrès de Reims , cette 81ème semaine de Sarkofrance a confirmé une triste évidence : le président français peut être agité, princier, monarque, maladroit, nerveux, paranoïaque, inculte voire incompétent, aucun concurrent valide et valable ne s'est cependant distingué en France depuis mai 2007 pour le challenger durablement.



Un président usé qui abuse
Comme Sarkozy a néanmoins tenu nombre de promesses, elles devaient être finalement mauvaises: la répression criminelle est plus forte, mais les prisons débordent puisque que la réforme pénitentiaire était le cadet des soucis du nouveau Président. La défiscalisation des heures supplémentaires a grevé le budget de l'État , de la Sécurité Sociale et des retraites sans créer d'emplois. Le durcissement du traitement des chômeurs et pré-retraités a précarisé ces derniers. Les mesures d'économies sur le «train de la vie de l'Etat», par le biais symbolique de suppressions de postes de fonctionnaires sont apparues dérisoires dans le budget et dangereuses.


Nicolas Sarkozy s'est même permis de mettre le feu inutilement à des secteurs qui ne demandaient rien : citons la révision autoritaire et idéologique des programmes scolaires, la suppression des ressources publicitaires du service public audiovisuel et l'imposition du démarrage des programmes télévisuels à 20h35, ou la réforme de la carte judiciaire.

Dernier gadget, le «fonds souverain d'investissement stratégique». L'idée est séduisante, mais elle est réservée aux PME innovantes et aux entreprises stratégiques. Les salariés licenciés de Renault, PSA, Amora, Sanofi ou du secteur bancaire peuvent aller pointer au chômage ailleurs. Cet argent n'est pas pour eux. D'ailleurs, il n'y a que 6 milliards d'euros, et pas 20.


Un président qui se ridiculise
Il n'y a que quelques blogueurs tenaces et de rares journalistes têtus pour relever systématiquement les incohérences présidentielles. L'agitation médiatique et législative de Sarkozy n'a produit objectivement aucun effet positif sur l'économie et les conditions sociales des Français. A l'exception d'une minorité bénéficiaire du paquet fiscal, la majorité du pays se retrouve aujourd'hui davantage fragilisée qu'hier. Et le président français a beau expliquer crânement qu'il a sauvé la Géorgie, l'Europe politique et le système financier international, il devient la risée des observateurs étrangers. La France n'a jamais aussi bien porté sa caricature: Sarkozy est notre un petit coq gaulois. La première année, il se contentait de jacqueter dans les basses cours des dictatures du monde. Depuis cet été, c'est plus gênant. Il nous humilie devant des plus forts. Obama l'a gentiment snobé en juillet dernier. Medvedev, le président russe s'est gentiment gaussé de ses tics («le président Sarkozy aime être à la tribune pour parler»). L'estimé Washington Post a critiqué son agitation inutile il y a 10 jours.

Voici cette semaine l'International Herald Tribune qui flingue en bonne et due forme notre Monarque gaulois et son action européenne et internationale: l'Union pour la Méditerranée est oubliée aussitôt passé le 14 juillet; la présidence de l'Eurogroup après 2008 lui est refusée; son Traité simplifié est rejeté; son projet de refonte du capitalisme mondial est repoussé au 31 mars. Plus grave, le journaliste américain pointe l'inconstance dangereuse de Sarkozy dans l'affaire des missiles nucléaires américains à Kaliningrad : le Monarque, debout à la tribune à Nice à côté de Medvedev, critique l'utilité de ce bouclier américain, lui qui encourageait une éventuelle riposte nucléaire contre l'Iran. Puis, il se reprend quelques jours plus tard, après les protestations britanniques, tchèques et polonaises. Un ancien ministre de Tony Blair expliquera plus tard aux participants d'un meeting de l'OTAN en Espagne : «on dirait que Medvedev prend Sarkozy pour une truite grasse et lente qu'il peut dévider à loisirs.»

Seul compte le show, pour Nicolas S.


Mais un président sauvé ?
La crise mondiale aidant, Sarkozy a cependant gagné un sursis. Cet été, les sondages se sont retournés. Les Français craignent moins pour leur pouvoir d'achat que pour leur emploi. Le chômage est devenu la première préoccupation de nos concitoyens depuis cet été. Le slogan sarkozyste «Travailler plus pour gagner plus» reste obsolète et anachronique, mais il a tôt fait d'éclipser la misère sociale du pays. Si la gauche ne change pas rapidement son fusil d'épaule pour s'attaquer à la protection de l'emploi et la lutte contre la précarité, elle va une fois de plus passer à côté du sujet essentiel.


Cette récession est en effet pour l'instant une triple bonne nouvelle pour le président: elle masque son échec (paquet fiscal, heures supplémentaires, etc) ; elle divertit les attentions par la peur ; elle replace le discours sarkozyste sur le travail au cœur du dispositif. Car la France entre en récession, les déficits dérapent (mais le gouvernement ne renonce pas à ses échecs fiscaux) et l'administration Sarkozy semble gouverner à vue. Moins d'Etat un jour, Gosplan le lendemain, etc... Une chose demeure, les plus riches sont épargnés.

La coquille vide de l'UMP
Le parti majoritaire n'aide pas le Président. L'UMP a beau jeu de se moquer du Parti Socialiste, et de prendre un air mi-sérieux mi-compatissant («c'est important d'avoir une opposition en démocratie, mais regardez-les.»). Elle n'est pas mieux lotie. Hier agacés par son narcissisme «bling bling» qu'il a dû mettre de côté, les parlementaires expriment de temps à autre leur énervement: Christine Boutin en a fait les frais il y a un mois; Rachida Dati est lâchée en pleine campagne d'impopularité . Au sein même de l'UMP, l'agitation parfois grotesque de Frédéric Lefebvre , l'ancien lobbyiste et conseiller de l'ombre de Nicolas Sarkozy devenu député et porte-parole de l'UMP ne doit pas faire illusion.

L'UMP a perdu plus de 100 000 adhérents, Patrick Devedjian nommé à sa tête a été désavoué à plusieurs reprises depuis un an (par la nomination de sarkozystes zélés tels Xavier Bertrand à ses côtés); Jean-Pierre Raffarin, «l'autre patron par intérim» de l'UMP a été sèchement évacué de la présidence du Sénat. Même l'élection du patron des «Jeunes Populaires» s'est soldée par une mascarade à la fin de l'été. Il y a quelques semaines, l'UMP s'était lancée dans des «ateliers du changement» pour «refonder le capitalisme». La liste des 37 propositions est amusante; la présentation de ces dernières à la presse a été l'occasion de nombreuses précautions : en gros, elles n'engagent que les débatteurs mais pas le gouvernement, et certaines ne seront étudiées davantage. Bel exercice de communication.

Nicolas Sarkozy n'a pas plus de réservoir de voix à son extrême droite que le Parti Socialiste n'en a à sa gauche. le FN paraît durablement miné par l'agonie politique de son chef historique, et les récentes élections municipales ont encore prouvé que son électorat n'a pas retrouvé le chemin des urnes.

Une opposition éparpillée façon puzzle
L'opposition politique aurait pu profiter de cet effondrement. Que nenni. François Bayrou pâtit ainsi de son inexistence parlementaire et d'un positionnement toujours ambigü. Cette semaine, il en est venu à intervenir sur les radios pour protester contre le détournement «probable» de son vote à l'Assemblée Nationale : il a été crédité à tort d'un vote favorable à l'allongement de l'âge de la retraite à 70 ans; en fait, c'était juste son voisin de fauteuil qui s'était trompé de bouton... De leur côté, les Verts ont compris la leçon de leur petitesse en acceptant une large union écologiste, de Bové à Hulot, pour le prochain scrutin européen. L'activisme parlementaire de 4 députés ne suffit pas. Le Parti Communiste souhaite lui se coaliser avec le Parti De Gauche de Marc Dolez et Jean-Luc Mélenchon, deux dissidents socialistes depuis le 6 novembre. 1,3% + 0% = ? Restons sérieux. Olivier Besancenot travaille à son Nouveau Parti AntiCapitaliste, mais il ne veut pas diriger avec d'autres que lui.

En organisant le plus tard possible son Congrès, le Parti Socialiste a aussi manqué bien des étapes. Le rassemblement de Reims a été salutaire . Il a en effet permis de comprendre à nombre de sympathisants et militants que l'appareil historique du Parti n'était occupé qu'à une chose : contrer Ségolène Royal, les mammouths à la charge, usant et abusant de postures creuses. Que Martine Aubry ait finalement réussi à l'emporter d'une courte tête repousse à plus tard la mise en ordre de bataille du premier parti d'opposition. La base militante est plus apaisée que ces chefs.

Pourtant les mobilisations sociales ou républicaines se multiplient. L'opposition existe, mais elle n'est pas parvenue à se structurer. Les échecs électoraux éparpillent toujours les perdants. C'est la loi du genre. On se dispute, on se chamaille. Le temps presse. Il ne reste 3 ans et demi à l'opposition pour s'ouvrir, se rassembler, se rénover, et organiser la riposte sur le terrain.

Malgré son impopularité rapide et record, le Monarque se frotte encore les mains.


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MessageSujet: G20 une arnaque de grande ampleur   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeLun 24 Nov - 5:13

Il y a une semaine, le G20 disparaissait de l’actualité face au débat du PS. Et pourtant, à lire les Mariannautes, ce sommet fut une arnaque de grande ampleur où se sont révélées l’incompétence du président, la lâcheté des médias et la faiblesse de l’opposition française.


Où est passé Sarkozy ? Lui qui avait fixé la date du G20 pour éclipser le Congrès du PS est resté dans l’ombre de l’élection du successeur de François Hollande toute la semaine… et quand on lit les commentaires sur la réunion de crise des grands pays à Washington, on comprend qu’il n’ait pas voulu revenir ! « Mais puisqu'il nous dit que c'était un moment « historique », enfin ! Ironise Sagarmatha. Il a dû prendre des cours chez ses amis journalistes sportifs pour qui quasiment tout évènement sportif est historique. »

«C'était du vent !»
Ariane s’étonne de la naïveté ambiante face à un événement qui « décidé à la hâte et sans plusieurs mois de tractations et de préparation, n'allait pas accoucher d'autre chose que d'un souriceau en piteux état , voire mort-né ? » Un constat largement partagé, surtout au vu des conclusions de la réunion : « le G20 juge vital le rejet du protectionnisme, relève Benji dans la déclaration finale. Sarkozy a lui affirmé : « C'est un message que nous envoyons aux marchés. » Et aux populations qui souffrent pas de message ? »

Chacun y va de sa théorie pour expliquer la passivité du G20 : « Les USA en particulier, n'ont pas encore mordu assez la poussière pour se ranger à la raison », avance Movil, tandis que beaucoup penchent pour l’idée que c’est l’absence du nouveau président Obama qui a empêché toute décision importante. Une poignée, dont Jean Joly, devinent même les pires conspirations derrière cette crise, déclenchée « au moment opportun » par des think tanks internationaux…

Mais le bénéfice en revient pour tous au président français : « Réveillez vous, Sarko vous a encore embobiné, interpelle Ubu. Parce que Sarko n'avait aucun plan de relance ou de réforme financière, non ! C'était du vent ! »

La disparition de l’opposition…
La plus grande colère se déchaîne sur les journalistes : Kerjean en cherche un « pour ne serait-ce que souligner le fiasco total, la Bérézina, le Waterloo personnel de Sarkouille à ce sommet ? Et de se demander : ne mettait-il pas sa crédibilité sur ce sommet ? » Un autre mariannaute est offusqué : « Je reste effaré par le silence assourdissant, le train train médiatique mou du mou continu à la gloire de notre gouvernement, et aux états unis à celle d'Obama ! »

Robin et Benoît116 s'inquiètent pour leur part de l’absence de réaction à ce sommet, même à l’extrême gauche : « Pendant ce temps ATTAC et toutes les LCR/NPA du monde sont d'un silence abyssal, alors que pour la première fois ils ont le grand soir à portée de la pancarte, bizarre non ? », remarque le premier. Benoît en tire une conclusion très pessimiste : « S'ils ne savent pas saisir l'occasion, cela signifie qu'ils ne feront jamais rien. »

Poindi reste perplexe quant à la capacité du PS à combler le vide : « vu comme ça coince chez une partie des Socialistes (qui ne savent pas compter,) à l'idée d'alliance avec le Modem. comme le dit Bayrou , Sarko va en reprendre pour 10 ans ! » Le message envoyé le 17 novembre est encore d’une troublante actualité : en pleine crise économique, peut-on espérer une opposition crédible de la part d’un parti qui ne sait pas compter ?


Dimanche 23 Novembre 2008 - 07:00
Sylvain Lapoix
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MessageSujet: Officiel : il y a plus de 2 millions de chômeurs   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeVen 28 Nov - 7:25

Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE en catégorie 1 a augmenté de 2,4% (soit +46.900 personnes) en octobre par rapport à septembre et de 4,4% sur un an.


C'était prévu, c'est désormais confirmé. Le nombre de chômeurs inscrits à l'ANPE en catégorie 1 a augmenté de 2,4% (+46.900 personnes) en octobre par rapport à septembre et de 4,4% sur un an. Résultat : la France compte de nouveau deux millions de demandeurs d'emploi, selon un communiqué du ministère de l'Emploi publié ce jeudi soir.

Ce chiffre était tombé sous la barre des deux millions de personnes en mai 2007. Il faut remonter à mars 1993 pour retrouver une hausse mensuelle plus forte (+54.600).

Fin octobre 2008, 2.004.500 demandeurs d'emploi étaient donc inscrits à l'ANPE dans la catégorie 1, qui sert de baromètre de référence depuis 1995, et qui ne retient que les personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n'ayant pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé.

Sur un an, le nombre de chômeurs inscrits dans cette catégorie a augmenté de 84.900, soit 4,4% par rapport à octobre 2007.

Depuis le début de l'année, c'est la huitième hausse mensuelle des inscriptions à l'ANPE, après janvier (+0,7%), mars (+0,4%), mai (+0,3%), juin (+0,2%), juillet (+0,1%), août (+2,2%), septembre (+0,4%), et la sixième hausse consécutive depuis le mois de mai. D'août à octobre, le nombre d'inscrits à l'ANPE en catégorie 1 a bondi de 96.200 personnes.

En octobre, le chômage des hommes a beaucoup plus augmenté que celui des femmes (+3,5% sur un mois pour les uns, +1,3% pour les autres).

Les moins de 25 ans inscrits en catégorie 1 à l'ANPE ont augmenté de 4,3% comparé à septembre, pour atteindre 371.000 (+8,3% sur un an).

Pour les 25-49 ans, les inscriptions ont progressé de 2,1% à 1,3 million (+3,5% sur un an).

Le nombre de chômeurs de plus de 50 ans a crû de 1,2%, pour atteindre 296.400 (+4,1% en un an), chiffre qui n'intègre pas quelque 360.500 seniors sans emploi mais dispensés de recherche d'emploi.

Enfin, les chômeurs de longue durée (inscrits depuis plus d'un an à l'ANPE) ont progressé de 1,6% comparé à octobre (-2% sur un an), et parmi eux, le nombre de chômeurs inscrits depuis un à deux ans a augmenté de 2,6% et celui des inscrits de plus de trois ans de 1,4%.

Quant aux offres d'emploi déposées à l'ANPE, elles ont reculé de 5,5% en octobre sur un mois et de 9,8% sur un an, tombant sous les 300.000.

Comme résultats ça se pose là ! geek
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MessageSujet: Et Sarkozy abandonna le travail   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Nov - 12:43

82e semaine de Sarkofrance pour Juan. Les chiffres du chômage explosent, le «travailler plus pour gagner plus» ressemble plutôt à «travailler plus pour gagner pareil et faire virer des intérimaires», le pouvoir d'achat est la dernière des préoccupations de ce gouvernement qui n'apporte plus de soutien qu'aux entreprises et au capital.




Cette semaine, une chose incroyable s'est produite. Nicolas Sarkozy a abdiqué. Évidemment, il ne l'a pas avoué. Il a abandonné la promesse centrale de sa campagne électorale de 2007 : la priorité au travail. Cette semaine en effet, Nicolas Sarkozy a enfin annoncé la couleur. Jusqu'ici, la réponse «sociale» à la crise était minime. Le discours de Rethel incluait un modeste traitement social du chômage. Il y a deux jours, le monarque a confirmé la donne : face à la crise, le monarque n'aidera que les employeurs et le capital. Exit le travail et les travailleurs !

Électeurs sarkozystes, avez-vous voté pour cela ?

Gesticulateur
Le Monarque a un talent certain : celui de la répétition des discours. Devant les diplomates, les journalistes, les ouvriers, les maires, il répète à l'envie les mêmes phrases, les mêmes arguments, appuyés par les mêmes exemples. Les conseillers en charge de ses discours sont-ils déjà au chômage technique ? Un confrère blogueur l'a surnommé «Gesticulator.» Nicolas Sarkozy excelle effectivement à cacher ses contradictions et reniements par une gesticulation médiatique . Depuis des semaines donc, le Monarque répète jusqu'à l'écœurement la même rengaine: «on est passé à deux doigts de la catastrophe du siècle.» Mais de quelle catastrophe parle-t-il ? La vraie casse semble pour plus tard, l'an prochain. Les victimes sont connues : les pauvres, les salariés, les seniors , les classes moyennes, les fragiles.

Escamoteur
La déconvenue est totale : pour le 6ème mois consécutif, le chômage s'aggrave. Nicolas Sarkozy veut vous/nous faire croire que la «Grande Crise de Septembre» en est l'unique responsable . Le ralentissement économique français a commencé il y a 6 mois, révélant l'échec total et absolu d'une politique anachronique. Cette semaine, le sous-secrétaire d'État au Chômage Laurent Wauquiez a été envoyé au charbon, et son patron de président a crié ses slogans à coups d'haussements d'épaules convulsifs. En octobre, le chômage «officiel» a augmenté de 46 000 personnes pour s'élever à plus de 2 millions. Ce chiffre ne compte ni les précaires du temps partiel ni les chômeurs «techniques.» Dans leur communiqué de presse, la ministre «Marie-Antoinette» Lagarde et son secrétaire Wauquiez n'osent pas avouer le chiffre : 2 004 500 chômeurs «officiels» en France.

Mais ce n'est pas tout :cette semaine , les services de Jean-Louis Borloo ont annoncé que le nombre de mises en chantier de logements en France a reculé de 20,6% entre août et octobre, comparé à la même période un an plus tôt. Le financement par l'État de 30 000 logements, annoncé par Nicolas Sarkozy en septembre, n'a produit aucun effet. Le moral des industriels français a lui touché un nouveau plus bas en novembre, chutant à 80 points, son plus faible niveau depuis septembre 1993. La France compte 1,1 million de Rmistes, deux millions de travailleurs pauvres et sept millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Pour ceux-là, la réduction des indemnités chômage , les franchises médicales , et la réduction des pré-retraites ne sont pas remises en cause alors que la plus grave crise sociale du siècle menace. Un dernier chiffre ? Le chômage des plus de 60 ans a crû de 4,1% sur l’année. Vive le travail des seniors !

Imposteur
Tous les efforts gouvernementaux visent le soutien à l'investissement et aux entreprises. Le pouvoir d'achat et la protection des salariés sont oubliés. Travail versus capital ? Nicolas Sarkozy a choisi depuis longtemps. La crise fait tomber les masques. Politique de classe ? Le Monarque n'a pas renoncé à deux de ces mesures les plus inéquitables, anachroniques et inefficaces: l'incitation aux heures sup et les allègements fiscaux. Qui va payer ? Voici, à titre de simple illustration, un florilège des mesures votées cette semaine :

Le RSA est adopté , une bonne chose pour les plus pauvres, mais financé exclusivement par les classes moyennes.
Les bénéficiaires du bouclier fiscal n'auront plus à attendre le remboursement de l'Etat des sommes trop perçues par le fisc. L'an prochain, ils pourront directement les déduire de leur ISF et de leurs taxes d'habitation et foncière.
Frédéric Lefebvre a failli réussir à faire un adopter un amendement créant une nouvelle niche fiscale pour ceux des plus aisés qui souhaitent investir dans les pays en voie de développement. Le vrai retour de la Françafrique !
Contre l'avis du gouvernement, les députés ont voté la prime transport
Suivant l'avis du gouvernement, les députés ont renoncé aux taxes sur les stock-options, les actions gratuites et les retraites chapeaux.
Les parachutes dorés seront exonérés de taxes jusqu'à un million d'euros.
La hausse du minimum vieillesse de 25% promise par Sarkozy d'ici 2012 sera limitée aux personnes seules.
Alors que l'emprise de la Bourse sur l'économie est accusée de tous les maux, les députés ont voté que l'attribution de stock-options aux cadres soit désormais conditionnée à la distribution de stock-options ou d'actions gratuites à 90% des salariés, Autant tous plonger!

Irresponsable
La récession est là, il n'y a que Sarkozy et ses proches pour tenter de nous la cacher . Pour une seule raison, idéologique et personnelle, Nicolas Sarkozy n'abandonnera pas «SA» mesure phare, l'incarnation même de son slogan de campagne «Travailler plus pour gagner plus» : la défiscalisation des heures supplémentaires . Cette mesure, votée dans les premières heures de la Sarkofrance triomphante, a détruit l'emploi intérimaire un trimestre à peine après sa mise en œuvre . Dès le mois de juin, le chômage est reparti à la hausse, malgré les efforts gouvernementaux pour exclure des statistiques le plus grand nombre de sans-emplois. En août, une première dégradation sérieuse de l'emploi cassait l'élan présidentiel , deux semaines avant le premier krach boursier . Et jeudi dernier, le gouvernement devait préparer les esprits. la subvention des heures supplémentaires est la plus belle souplesse accordée aux entreprises de ces dernières années : elle leur permet de se passer de l'intérim, et d'éviter les CDD. mesure anachronique par excellence, elle signifie pour le salarié le renoncement à une augmentation de son salaire contractuel.

Mais Sarkozy ne renconcera pas à la mesure, elle est trop symbolique de sa «rupture.» En 2009, il ne s'agira pas de travailler plus pour gagner plus, mais simplement de travailler, même partiellement.

Monarque
Nicolas Sarkozy a peur de s'embêter l'an prochain, quand il ne présidera plus le Conseil Européen. Après avoir pris l'engagement de plus maquiller les photos gouvernementales qu'il publie (avec ou sans bague à 15 600 euros), le Figaro expliquait cette semaine ces états d'âme présidentiels. L'homme (ou la femme) de la rue pourrait croire que l'actualité française est suffisamment chargée. Mais la crise sociale et économique que traverse le pays semble peu préoccuper le monarque. Le Figaro relève ainsi les sujets d'inquiétude et de réflexion du président français ; en résumé, ses ambitions sont simples: va-t-il pouvoir toujours autant voyager («Je vais pouvoir voyager dans des pays différents») ? Comment garder l'UMP à sa botte («il y a six places à l'UMP en janvier et huit places éligibles pour les élections européennes, en juin ») ? Comment se montrer autant sur le «terrain» («Le président veut organiser au moins deux déplacements par semaine» ) ? Bref, une petite crise narcissique en perspective difficile à gérer pour les proches du chef de l'État.

Comble de la monarchie, voici le retour de la grâce présidentielle, cette fois-ci pour Noël. la grâce servait notamment à désengorger les prisons, au moment de la Fête Nationale le 14 juillet. Sarkozy nous a expliqué l'an passé qu'il ne cèderait pas à la tentation. Finalement, en bon monarque, il a changé d'avis et se réserve le droit de gracier une poignée de prisonniers méritants pour Noël. Il a demandé une liste de 50 détenus exemplaires à la Garde des Sceaux. Cette grâce est un double symbole : fini la grâce collective, place à la clémence du Monarque.

Le Monarque est tout de même parfois humilié : une Cour d'appel a imposé à l'éditeur de la poupée vaudou de bien préciser sur son objet qu'il était effectivement «insultant» pour le chef de l'Etat. Merci la Justice pour ce label marketing supplémentaire !

Quelle alternative?
L'unique réponse du clan sarkozyste (c'est un clan, en êtes-vous convaincu ?) est l'absence d'alternative. Sarkozy n'a pas d'opposant crédible . L'opposition a cependant une chance à saisir. Elle n'est pas si simple. Les Français craignent désormais davantage pour leur emploi que pour leur pouvoir d'achat. Pourtant, les arguments sont à portée de main : un président qui défend sa «classe»; des efforts inégalement partagés aux détriments des plus pauvres et des classes moyennes.
Martine Aubry commence très moyennement son rôle d'opposante en chef. Jeudi, elle a réclamé la suppression de «70 milliards d'euros de niches fiscales.» Vraiment ? Ses conseillers pourraient-ils lui dire que ce montant regroupe bien des aides très sociales. Ségolène Royal s'est rangée à la décision contestée de son Parti. Mais elle reste l'une des rares à tacler le monarque très clairement. Le Modem est lui encore inaudible, faute de représentation politique à la hauteur. Le mouvement écologiste se regroupe dans la perspective des élections européennes. Il pourrait révéler l'imposture «durable» du gouvernement en matière de défense de l'environnement . A l'extrême gauche, on attend avec impatience la constitution du Nouveau Parti Anticapitaliste autour d'Olivier Besancenot, toujours très présent.
Un paysage semble se dessiner au tour de trois pôles , un centre-gauche, offensif contre l'ineptie économique et l'imposture républicaine du Monarque; l'autre, écolo, ruinant la crédibilité présidentielle en matière de développement durable; le troisième très social, dénonçant la casse sarkozyste qui frappe les plus fragiles.

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MessageSujet: Psychose sécuritaire: l'arnaque   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Déc - 7:22

Cette 83ème semaine depuis l'élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy a annoncé, ou fait annoncer , une réforme par jour. Un programme que se résume simplement : alimenter la psychose sécuritaire pour faire oublier la précarité.

Psychose sécuritaire: l'arnaque
Lundi, le député-lobbyiste Frédéric Lefebvre a d'abord ressorti une vieille rengaine : il faudrait détecter les comportements violents chez l'enfant... dès la garderie ! Il n'y a que quelques extrémistes pour ne pas rigoler d'effroi devant une telle stupidité. C'était surtout une belle diversion pour masquer la gêne gouvernementale après l'arrestation musclée d'un journaliste de Libération.

Mercredi, Rachida Dati recevait les recommandations d'une commission «d'experts» sur la justice des mineurs : sursis réduits, abaissement à 12 ans de l'âge de la responsabilité pénale, autorisation du cumul des peines. Les «experts» de la Commission Varinard avaient été bien préparés. Le durcissement de la répression contre les plus jeunes délinquants est le cheval de bataille d'une droite grossière qui répond toujours par la répression aux inégalités. Depuis 1945, une seule chose a changé dans notre jeunesse : on lui a chipé l'espoir.

La ministre Dati s'emmêle dans les chiffres (eh non, la majorité des mineurs incarcérés ne l'est pas pour des actes criminels !), et parle de «bon sens.» Qu'est-ce qui se cache derrière ces déclarations populistes contre le jeunesse délinquante ? Deux cents jeunes criminels, dont une vingtaine d'ultra-délinquants. Les mineurs de moins de 13 ans représentent 0,3% des condamnés (en 2006). En 2007, 1,3% des 204 000 mineurs condamnés étaient condamnés pour des actes criminels (viols, vols à main armée, homicides, trafic, enlèvements). Tout ça pour ça ?!

L'imposture sécuritaire est une propension bien connue à crier au loup quand les difficultés s'aggravent. Lundi, lors de sa journée de RTT , le président français a fait communiquer une réaction démagogique par les services de l'Elysée : il «comprend l'émoi suscité» par l'arrestation brutale au petit matin, jusqu'à la double fouille au corps, du journaliste Vittorio de Fillipis. Il désavouait ainsi ses deux ministres Alliot-Marie et Dati qui justifiaient le matin même sur les ondes la légalité de l'opération. Pour un président qui use et abuse, comme certains élus de sa majorité, des plaintes en diffamation (SMS, publicité Ryanair, poupée vaudou ), la situation est... cocasse.

Mardi, devant des médecins et infirmiers médusés , Sarkozy continuait son show liberticide : il a expliqué comment il comptait «sécuriser» les hôpitaux psychiatriques: caméras de surveillance, GPS pour suivre les malades hors des murs, nouvelles cellules d'enfermements, 200 chambres d'isolements, fichier des hospitalisations d'office, visa préfectoraux pour les sorties, etc. «Mettez vous à ma place», s'est-il excusé. Bienvenue à Gattaca .

Le même jour, la justice infligeait un désaveu à la psychose gouvernementale : en libérant 3 des 5 suspects de la «cellule invisible» interpellés dans l'affaire des sabotages de caténaires de la SNCF, la justice reconnaît que la menace n'était pas ce qu'elle était.

Mais combien d'erreurs judiciaires, de violences policières, de souffrances individuelles faudra-t-il endurer ?

Relance : la précarité négligée
Face à la crise, Nicolas Sarkozy a dû enfin annoncer ses plans : mercredi, l'aumône pour les «très pauvres», jeudi un plan général d'investissement et de trésorerie. Il voulait faire rêver, rassurer et consoler. Restons sérieux.

Ramenons d'abord les sommes en jeu à l'échelle du pays : la dépense publique en France est de 1 000 milliards d'euros. Le chômage augmente désormais de 40 000 personnes par mois. Le nombre de bénéficiaires du RMI a cru de 10 000 en septembre dernier. En 2007, les Restos du Coeur ont distribué 91 millions de repas, 9 millions de plus que l'année précédente. Le nombre de personnes vivant en France en-dessous du seuil de pauvreté est évalué à 7,1 millions. Et le plan de Sarko dans tout ça ? 1,3% du PIB... C'est à la fois beaucoup, et pas grand chose.

Face à cette situation, Sarkozy a annoncé quelques bonnes mesures, comme alléger les contraintes de trésorerie des entreprises privées (11 milliards d'euros), et accélérer l'investissement public (10,5 milliards d'euros). La vraie relance immédiate et rapide est marginale : 2 milliards d'euros pour l'immobilier et l'automobile, plus 1,2 milliards pour l'emploi et une obole pour la solidarité (760 millions).

La gauche crie au pouvoir d'achat oublié, mais les perdants sont ailleurs : les Français ont peur pour leur boulot, leur logement, l’éducation de leurs gamins, leur maintien, leur survie. Il aurait fallu sécuriser les plus fragiles, qui sont aussi les plus nombreux, c'est-à-dire recoudre les filets sociaux que Sarkozy a détruits, baisser rapidement le coût de la vie, sans fragiliser les entreprises, et enfin rétablir l’équité notamment fiscale .

La gauche aurait pu critiquer l'encouragement à l'endettement : alors que les ménages précarisés par la baisse de leur pouvoir d'achat et le chômage n'arrivent pas à payer leurs traites, Sarkozy encourage l'achat de voitures et de logement ! Il favorise l'endettement des ménages en généralisant davantage le prêt à taux zéro pour les nouvelles acquisitions de logement neuf. Ironie du sort, depuis lundi , la loi DALO est entrée pleinement en effet : «le citoyen reconnu prioritaire pourra porter un recours contre l’Etat.»

Les plus pauvres ne sont pas mieux lotis : le fameux RSA n'entrera en vigueur qu'en juillet 2009, et l'aumône présidentielle immédiate est une prime de 200 euros pour chacun des 1,8 millions de personnes potentiellement bénéficiaires du RSA qu'ils ne recevront qu'en avril prochain. Mercredi, Sarkozy avait pris soin de «dédier» un déplacement supplémentaire aux «Très Pauvres» : il a recyclé de vieilles annonces (comme la revalorisation du minimum vieillesse de 25 % d'ici à 2012, sa promesse présidentielle d'avant-crise), promis l'augmentation des pensions de réversion «pour les couples les plus modestes» de «80 euros supplémentaires par mois», la construction de mille nouvelles places d'accueil pour sans domicile fixe et la rénovation des centres d'hébergement, pour 160 millions d'euros par l'Etat, et la dotation de 20 millions d'euros l'an prochain aux associations qui distribuent de l'aide alimentaire, pour leur informatisation et leurs équipements (mais pourquoi donc après l'hiver ?).

Les investissements publics posent question: jeudi à Douai, Sarkozy a recyclé des investissements déjà prévus : ainsi, la construction de 100 000 logements sociaux en 2009 est-elle incorrectement présentée. Le Plan de Cohésion Sociale de 2004 prévoyait déjà 80 000 logement en 2004 à 120 000 en 2009. Nous aurait-on menti ? Pire, il oublie la croissance verte : le secteur automobile n'est pas incité à accélérer le lancement de voitures propres. Rien n'est dit sur les énergies renouvelables alors qu'il eut suffit d'exiger d'EDF de faire un effort. La seule bonne nouvelle est la construction anticipée de 4 lignes de TGV et d'un canal maritime.

Pire, Sarkozy profite de la crise pour nous refiler une dérégulation des marchés publics: le plan de relance assouplit les règles de dépenses... des administrations. N'est-ce pas où le besoin de gouvernance est toujours nécessaire ? Grâce à ces règles, nous avons ainsi tous appris récemment que le ministère de l'Education nationale avait 220 000 euros à dépenser par an pour une veille de l'internet et de l'opinion...

En définitive, que faut-il comprendre de ces annonces milliardaires à répétition ? Le 14 octobre , un plan de sauvetage bancaire pour 360 milliards d'euros de garantie (seuls 10 milliards ont été prêtés aux 6 principales banques du pays, à un taux double du marché); le 23 octobre , encore «175 milliards d'euros d'investissement direct» dans l'économie ; le 20 novembre , voici le «fonds souverain» pour investir dans les PME innovantes et les industries stratégiques, avec ses 20 milliards d'euros annoncés pour 6 milliards d'euros véritablement débloqués. Aujourd'hui, 26 milliards. Et demain ?

Il est un chiffre que la Présidence agitée omet de préciser : le déficit budgétaire dérapera de 15 milliards dès l'an prochain, à 70 milliards d'euros. Fillon a promis qu'il redescendrait à 0,9% du PIB en 2012. Demain, on rase gratis !

«Yes, we're fucked up» auraient pu crier les précaires de ce pays, paraphrasant le «Yes, we can» de Barack Obama.

Cauchemar français.

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MessageSujet: N...le petit !   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Déc - 8:40

« Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien. Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.
L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue !
Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé.
Victor HUGO, dans "Napoléon, le petit" ».
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MessageSujet: Nicolas et ses petites contrariétés   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Déc - 8:54

Par Juan. En cette 84ème semaine de Sarkofrance, le petit Nicolas était contrarié. Entre les sorties de Dati, Darcos, Rama Yade, le report du vote de la loi sur le travail du dimanche, les très mauvais chiffres du chômage et du déficit commercial et les Chinois pas contents, il n'a pas eu beaucoup de satisfactions.


Notre président a commencé cette semaine boudeur, agacé, voire énervé. Il avait pourtant (enfin) rencontré le Dalaï-Lama le week-end dernier : mais l'ennemi est à l'intérieur. Les gaffes gouvernementales perdurent, la fronde parlementaire également. Heureusement, le soulagement est venu vendredi, avec un accord européen bancal sur la réforme des institutions, le plan climat-énergie et la relance économique.



Gouvernement de gaffeurs
Darcos se datise-t-il ? Le ministre de l'Education Nationale a sans doute largement atteint le niveau d'impopularité de sa collègue de la Justice. Il conserve une différence : quand Dati gaffe, il préfère provoquer. On ne sait pas quel est le sentiment profond du Monarque à l'encontre de ce «fidèle» qui s'est aliéné la quasi-totalité du corps enseignant. Cette semaine, ces derniers ont innové dans leurs formes de protestation : concerts dans les écoles, appels à la désobéissance pédagogique, «réveillons revendicatifs» en soirée, etc.


Pour Rachida Dati, la messe semble dite. Sa dernière gaffe a été immédiatement corrigée. Quand elle qualifie de «bon sens» la recommandation de la Commission Varinard d'enfermer les enfants de 12 ans les plus violents, François Fillon la tacle aussitôt en se déclarant «totalement hostile à ce qu'on mette en prison des enfants de 12 ans».


Nicolas Sarkozy devrait commencer à s'inquiéter d'un autre fidèle: Frédéric Lefebvre, député pour quelques mois encore (sauf démission d'André Santini) et toujours lobbyiste professionnel, fait feu de tout bois dans les médias pour exister et provoquer. Il lui arrive de trébucher, comme avec ses déclarations il y a 10 jours en faveur de la détection des comportements violents à la maternelle;
Mais Sarkozy est déjà très agacé par ses autres parlementaires. Voici les sénateurs et députés de son camp exprimant coup sur coup leur autonomie. L'un d'entre eux dépose un amendement de défiscalisation partielle des pertes en bourse, et c'est la bronca même à droite ! Une soixantaine de parlementaires UMP ont aussi écrit publiquement leur désaccord avec la généralisation du travail le dimanche. Et le Nouveau Centre, supplétif centriste du pouvoir, hésite à voter la réforme de l'audiovisuel. Il est drôle - ou triste - de constater que ceux qui n'ont jamais émis le moindre état d'âme au sein du camp présidentiel sont les «débauchés de gauche» Kouchner, Bockel et Besson. Ces collaborateurs-là de Nicolas Sarkozy s'accrochent à la branche présidentielle comme à une radeau de survie.


Rama fait sa star
Mais l'énervement présidentiel principal de la semaine concerne Rama Yade. Nicolas Sarkozy n'a pas apprécié qu'elle décline publiquement son invitation à la candidature sur la liste UMP des élections européennes de juin prochain conduite par Michel Barnier. La punition est venue le lendemain : elle ne remplacera pas Jean-Pierre Jouyet qui quitte le secrétariat d'Etat aux Affaires Européennes, et son propre poste créé en mai 2007 est ensuite qualifié d'inutile par son ministre de tutelle. Mais pour qui se prend-elle ?


60ème anniversaire de la Déclaration des Droits de l'Homme des Nations Unies oblige, il fut beaucoup question de droits de l'homme cette semaine. Samedi dernier, le monarque a reçu son écharpe blanche du chef spirituel tibétain. le Dalaï-lama ne lui tient pas rigueur de l'avoir boudé en juillet dernier. On a peine à comprendre la logique d'une politique qui promeut le dialogue avec les tyrans de ce monde pour mieux les maîtriser et faire du commerce, puis s'attire leurs foudres quelques mois plus tard. La Chine n'était pas contente, et l'a fait savoir.


Le «dérapage» de Bernard Kouchner, mercredi à propos de Rama Yade, a aggravé le symbole : la politique étrangère de la France depuis mai 2007 n'est qu'un renoncement intégral en faveur du réalisme politique le plus cynique.


Lundi, devant un parterre de prix Nobel de la Paix, Nicolas Sarkozy a eu beau jeu d'avouer qu'il cherchait lui aussi sa «bonne décision;», celle qui fera date dans l'histoire de la défense des droits de l'Homme.
Ne cherchez pas trop longtemps, Monsieur le Président.


Sarkozy réplique
Provocation supplémentaire, la guerilla parlementaire de la gauche a plombé l'examen de la réforme de l'audiovisuel public. A tel point que le secrétaire Roger Karoutchi a crû bon de vouloir reporter sine die le vote de la loi sur le travail du dimanche. Quel affront ! Le Monarque a répliqué dès le lendemain; Nicolas Sarkozy était contrarié de voir l'un de ses projets chéris, symbole de sa «rupture», être ainsi enterré sous le double coup d'une fronde interne et d'un agenda parlementaire enlisé. La loi sera présentée coûte que coûte !


Bizarrement, les proches du président français n'ont pas relevé cette étude comparative de la productivité européenne : la France arrive en tête du classement ! C'est un beau démenti à la propagande sarkozyenne. Ce projet de travail le dimanche est une belle hypocrisie. D'après sondage, les Français le souhaitent... mais pour les autres ! Il ne créera pas d'emplois ; il affaiblira le petit commerce, notamment de proximité; il étalera les ventes sur 7 jours au lieu de 6, et il dégradera un peu plus la convivialité familiale, déjà affectée par une précarisation croissante de l'emploi.
Merci Monsieur le Président.


Règlements de comptes à l'UMP
Sarkozy a enfin trouvé un placard pour loger bien au chaud son fidèle et fatigué Patrick Devedjian («ministre de la relance» ?). Il a pu placer son «chouchou» à la tête de l'UMP. Pour la forme, Xavier Bertrand sera confirmé «par les militants» fin janvier. Il se murmure que Brice Hortefeux récupérerait le contrôle des investitures, tandis que le discret Alain Marleix, toujours au gouvernement, redécoupe au ciseau une carte électorale sur mesure pour le Président. Rachida Dati, encore elle, commence sérieusement à embarrasser son patron. Un journaliste a expliqué jeudi qu'elle était sereine car elle en savait beaucoup sur «les histoires de famille et du département des Hauts-de-Seine», notamment en matière de marchés publics du temps où Nicolas Sarkozy était le Président du département. La ministre est trop politique pour ne pas démentir. Ce fut fait vendredi.


Le grand rival Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée fourbit ses armes et maintient la pression. Il devrait se méfier, Sarkozy est capable de bien pire. Le conflit avec Villepin sur fonds d'affaire Clearstream en est un exemple. Au sein du camp présidentiel, les rivalités se gèrent à coups de barbouzes et d'avocats. C'est autre chose qu'au Parti Socialiste !


Les chiffres sont mauvais
Jour après jour, l'état du désastre économique dans lequel plonge notre pays se confirme. La réponse principale à la prolétarisation générale de nos concitoyens est à ce jour la généralisation du Revenu de Solidarité Active repoussée à... juillet prochain. Nous renverrons nos lecteurs sur l'un des premiers bilans du RSA à Argenteuil dans le Val d'Oise : 884 bénéficiaires potentiels, un peu moins de la moitié ont trouvé un emploi, moins de 10% d'entre eux ont touché un complément RSA, entre 1€ et 686€... Les statistiques du chômage ne sont pas belles non plus: 3 922 400 chômeurs étaient inscrits à l'ANPE à la fin du mois d'octobre. Vous avez bien lu. Pas 2 millions mais près de 4 millions, quand on prend la peine d'inclure tous les travailleurs à temps partiels qui aimeraient « bien travailler plus ». Et les seniors en «Dispense de Recherche d'emploi» sont exclus de ce comptage alors que la disparition de ce dispositif a été décidée par le gouvernement il y a 6 mois. La liste des fermetures provisoires ou définitives de sites s'allonge en France dans l'automobile et l'équipement (Peugeot, Renault, Ford, Faurecia, Mefro, Bridgestone, Michelin, Manitou, La Barre Thomas, Molex, Plastic Omnium, Toyota, Valeo), l'intérim (Adecco), l'alimentaire (Amora Maille), la distribution (la Camif, la Redoute), l'habillement (Bata), les technologies (HP, Sony), la chimie et la sidérurgie (Rhodia, Arkema, Henkel Technologies, ArcelorMittal), et la pharmacie (Pfizer, Sanofi-Aventis, 3M).


Autre chiffre, autre déception : le déficit commercial de la France s'est à nouveau creusé au en octobre, à plus de 7 milliards d'euros, soit presque le double d'octobre dernier.


Agacé le Président ? Il y a de quoi. Certaines phrases, cette semaine, révélaient surtout un narcissisme non conventionnel: «Je suis libre en tant que président de la République française de mon agenda», répondit-il aux critiques chinoises. Libre ? La charge présidentielle n'emporte-t-elle pas son lot de contraintes et de devoirs ?


Satisfaction européenne
Heureusement, Nicolas Sarkozy peut être satisfait de ses dernières semaines de présidence européenne. «Il était radieux, il jubilait» rapporte-t-on. Si son action contre la crise économique fut faible, il s'en sort avec les honneurs de la communication politique: «Ce qui se passe est vraiment historique», s'est-il réjoui vendredi après-midi. Les ouvriers d'Arcelor-Mittal se réjouissent également. Il est vrai que le Monarque a sauvé les apparences. Certes, les restaurateurs français attendront encore un peu («on décidera fin mars !») pour leur TVA à taux réduit, mais l'Irlande a accepté d'organiser un nouveau référendum sur le Traité de Lisbonne. Certes, quelques conditions irlandaises demeurent, comme le maintien de son commissaire européen, de sa neutralité militaire, de son autonomie fiscale et la non-remise en cause de sa législation sur l'avortement par le traité. Que reste-t-il dans le Traité ? Un machin technocratique de quelques centaines de pages pour régir les désaccords à 27 ?


Certes, le Plan Climat-énergie a été adopté par les 27 chefs d'Etat : 20% d'émissions de gaz à effet de serre en moins par rapport à leurs niveaux de 1990, 20% d'énergie renouvelable dans la consommation, et 20% d'économies d'énergie. Sarkozy a bien lâché un peu de lest - on ne lui en tiendra pas rigueur - mais les mesures coercitives pour les récalcitrants sont ... inexistantes. Qu'est donc ce plan écolo ? Une belle déclaration d'intentions ? Dans le détail, les industries pollueuses ne paieront qu'après 2013. Cinq ans encore tranquilles. Merci Président.


Les hésitations européennes ont failli planter la réunion voisine de Poznan, en Pologne, où 12 000 délégués de tous les pays ont fini par accoucher d'un calendrier et d'un programme de négociation d'un nouveau traité contre le changement climatique.


Le Monarque a même réussi à se féliciter de l'adoption du plan de relance économique de 200 milliards d'euros. Une belle lanterne ! Ce plan intègre les efforts disparates des Etats. La vraie mesure commune est ... l'autorisation accordée à la Commission Européenne d'allouer 5 milliards d'euros de fonds européens non dépensés à l'effort collectif. De quoi parle-t-on ?

Agacé ou fatigué ? Nicolas Sarkozy est peut-être simplement déçu d'abandonner la présidence européenne dans quelques jours, et se contenter de «collaborateurs» aussi frondeur ou gaffeurs.


Dimanche 14 Décembre 2008 - 07:00
Juan

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MessageSujet: Ce qu'en pense de Villepin   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeJeu 18 Déc - 19:26



alors puisqu'il a échoué ...quand est-ce qu'on le démissionne ? albino Laughing lol!
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MessageSujet: Bilan calamiteux et reculades   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 21 Déc - 14:24

En cette 85ème semaine de Sarkofrance, le Monarque a reculé devant les lycéens et remis à janvier le vote du travail le dimanche. L'Insee a désavoué ses prédictions sur la récession… et il a même admis s'être trompé (sur le plan banlieue). C'est donc vrai : c'est Noël.

L'agenda de cette 85ème semaine de Sarkofrance était rodé : lundi, on rassure le secteur automobile; mardi, on fait son bilan européen et le zélé Darcos lance sa réforme des classes de seconde ; mercredi, on avait planifié une belle distraction pour calmer les banlieues, « plan diversité » ; jeudi, on vote le travail le dimanche; et vendredi, on adopte le plan de relance.


Mais la machine s'est grippée. Des émeutes en Grèce, un ministre désavoué, une « pression de la rue », et voici une réforme reportée d'un an, quelques heures avant sa présentation officielle. Pour la première fois depuis mai 2007, Nicolas Sarkozy a reculé devant la menace.


La chose semble entendue: cette semaine, Nicolas Sarkozy a pris peur. Et si la France s'embrasait ?

Sarkozy et Darcos reculent devant les lycéens

Il se murmurait dans la presse informée que le président français s'inquiétait de l'ampleur des manifestations en Grèce. Un jeune tué par les forces de l'ordre, et voici un Mai 1968 incontrôlable qui embrase l'un de nos voisins européens, sur fonds de crise sociale et de blocages politiques. Xavier Darcos en a fait les frais. Dimanche, il affichait encore son mépris pour les opposants à sa réforme du moment, la réduction des enseignements communs obligatoires en classe de seconde. Il dénonçait les « perturbateurs » qui s'abriteraient derrière le mouvement lycéen, « qui enflamment des poubelles, jettent des caddies sur les grilles, et qui s'en prennent aux personnes ». Lundi, il retirait son projet. Et le président faisait savoir qu'il suivra « personnellement » les débats à venir sur cette réforme. Jeudi, Xavier Darcos propose son «Grenelle du lycée». Pour la première fois depuis 19 mois, le pouvoir a plié en quelques heures.


Sarkozy échoue sur le travail le dimanche
Second retrait « tactique », Sarkozy avait approuvé un compromis avec sa propre majorité sur le travail dominical. Embourbée par le harcèlement législatif de l'opposition à l'Assemblée Nationale, la réforme de l'audiovisuel a fini par être votée mercredi 17 décembre. Le projet relatif au travail dominical promet le même cauchemar : l'opposition a déposé 4 400 amendements. Jeudi, le Monarque a dû se résoudre au report de l'examen du texte à la mi-janvier, au lendemain d'une première séance houleuse à l'Assemblée nationale. A la mi-journée, l'Assemblée a annoncé l'annulation des séances de jeudi et le report de l'examen du texte. Le Monarque est-il vexé ? «Je ne pense pas qu'en s'agitant avec des pancartes et des badges sur les bancs de l'assemblée nationale, on rende particulièrement fiers les électeurs qui ont voté pour vous» a-t-il critiqué jeudi. Effectivement, les députés de l'opposition brandissaient des pancartes «ORTF» lors du vote de la loi audiovisuelle.


Une Europe affaiblie
Il l'a dit aux parlementaires européens. Mardi 16 décembre, Nicolas Sarkozy a expliqué à Strasbourg que ses 6 mois de présidence européenne l'avaient «changé». Encore ? Rappelez-vous, Nicolas Sarkozy «change» quand ça l'arrange. Le 14 janvier 2007, il avait déclaré déjà avoir «changé» pour son annonce officielle de candidature à la Présidence de la République : il fallait faire oublier l'agité menaçant de karcheriser ses ennemis de l'intérieur, pour faire place au rassembleur zen et sympathique. Le voici qui nous refait le coup à Strasbourg.


Certains commentateurs furent séduits. Ils se félicitèrent également de l'impulsion politique française. A y regarder de plus près, qu'avons-nous eu ? Un chef d'orchestre agité faisant semblant de connaître sa partition. Sarkozy a certainement affaibli l'Europe politique au profit d'une Europe de Nations. Certains s'en satisferont. L'Europe se construisait sur des traités inspirés par quelques leaders charismatiques, des règles supra-nationales, ou des oukazes bruxellois en tous genres. Depuis près de 6 mois, Nicolas Sarkozy est parvenu à remettre la négociation politique au premier plan.

L'Europe après Sarko est un lieu de bluff et de marchands de tapis.


Le vacarme du plan diversité
A en croire les thuriféraires du régime, le discours de Nicolas Sarkozy mercredi 17 décembre à l'Ecole Polytechnique sur la «diversité» n'était qu'un vacarme de plus, une distraction pour calmer la banlieue alors que l'explosion sociale menace. Le Monarque a reconnu lui-même que le plan Banlieue de Fadela Amara était un échec: «J'ai mis 18 mois pour m'en apercevoir». Avez-vous souvent entendu Sarkozy avouer s'être trompé ?


Sur le fond, personne ne critiquera la volonté présidentielle de promouvoir les classes modestes et la diversité dans la «formation des élites» ou les médias. Ni de reconnaître enfin que «si l'on regarde comment se distribuent les inégalités, il apparaît clairement qu'en réduisant toutes les fractures sociales, on réduira du même coup toutes les fractures ethniques, religieuses et culturelles». Nous critiquerons en revanche l'absence de fonds, l'imposture absolue d'un Président qui confond annonce et action, nomination avec volontarisme: un «Monsieur Diversité» en la personne de Yazig Sabeg qui s'affiche en faveur d'une discrimination positive; des objectifs sans moyens (tels 30% des places des nouvelles classes préparatoires réservées «aux meilleurs lycéens boursiers»), l'application du CV anonyme déjà voté il y a 3 ans, et la création d'outils statistiques.


La «banlieue» sera-t-elle calmée avec si peu ?



La reprise en main
Cette semaine, les rumeurs les plus folles ont circulé sur les changements prochains au gouvernement Fillon. Nicolas Sarkozy a embauché un Villepiniste, Bruno Le Maire, pour remplacer l'ancien socialiste Jean-Pierre Jouyet aux Affaires Européennes. En janvier, Xavier Bertrand devrait être officialisé à la tête de l'UMP, et abandonner son ministère du travail. Un gentil jeu de chaises musicales pourrait suivre. Dimanche dernier, le nom d'Eric Besson a été mentionné pour remplacer Brice Hortefeux au ministère de l'Identité Nationale. Mercredi, le Figaro jetait en pâture (sur ordre de l'Elysée ?) le nom du socialiste Malek Boutih pour incarner la Diversité au gouvernement, poste qui échut finalement à Yazig Sabeg. Bref, Sarkozy est reparti en chasse. Il veut assoir son contrôle malmené par une fronde interne au camp umpiste. Afficher ainsi qu'il peut se passer d'eux est une vieille tactique sarkozyenne.


Sarkozy a-t-il définitivement perdu ses soutiens à droite ?



Une économie au bord du gouffre
Vendredi, l'INSEE a confirmé que la France entrait en récession. Cette fois-ci, celle-ci n'a plus rien de technique; L'économie mondiale elle-même semble au bord du gouffre: mardi, pour la 10ème fois consécutive depuis l'été 2007, la FED américaine (Federal Reserve Board) a abaissé ses taux directeurs à ... 0%-0,25%. Elle aussi semble chercher à éviter ses huissiers. La semaine dernière, l'État allemand a eu quelques difficultés à emprunter 7 milliards d'euros en Bourse pour un malheureux emprunt public.
En France, l'Insee a prévu un «effondrement» de -0,8% au dernier trimestre 2008, suivi d'un nouveau recul de 0,4% au premier trimestre puis encore de 0,1% au second trimestre 2009. Les prévisions gouvernementales sont désavouées une fois de plus. L'INSEE nous prédit aussi une aggravation du chomage, avec 214 000 destructions d'emplois entre janvier et juin, une décélération brutale de l'inflation (avant la déflation ?), estimée à seulement +0,3% en juin prochain (contre +3,6% en juin dernier).



Vendredi, le Conseil des Ministres a joué l'autruche : il a adopté le plan de relance annoncé le 26 novembre dernier, avec un déficit budgétaire de 80 milliards d'euros (contre moins de 40 en 2006). Puis trois des siens, Lagarde, Woerth et Devedjian, se sont présentés à la presse pour dire que tout allait bien: l'INSEE aurait oublié d'intégrer les plans de relance français et européen dans sa note de conjoncture. Ben voyons. ce sont vraiment des benêts à l'INSEE ! En octobre dernier, Christine «Magic» Lagarde se félicitait déjà de la bonne résistance du pays à la crise mondiale, avec son fameux «zéro virgule quatorze pour cent» de croissance du PIB au 3ème trimestre.



La menace est réelle
Devant la catastrophe annoncée, mieux vaut sourire, même crispé. La boîte à outils sarkozyste est obsolète («Travailler plus pour gagner plus» ) et la révolte gronde. Un prestigieux hebdomadaire américain, Newsweek, s'inquiète d'ailleurs pour Nicolas 1er : Sarkozy s'est «affranchi de tout contre-pouvoir chez lui» et il est privé de prétexte européen après la fin de la présidence française. Le monarque est nu, et seul, devant la menace. Il en a conscience.

Les manifestations persistent, un peu partout en France. L'Assemblée Nationale est devenue un bourbier. Et le pire n'est pas encore arrivé.



Cette semaine, l'Elysée a réquisitionné à son profit 9 millions d'euros de crédits des budgets de la police et la Défense Nationale. Aucune explication n'a été donnée. Le décret est passé au Journal Officiel... dans sa version électronique uniquement, un dimanche après midi de surcroît.


Fallait-il que le Monarque soit inquiet...
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MessageSujet: Déficits publics : Sarkozy bat tous les records !   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Déc - 17:56

S'il ne relance pas la consommation des ménages, le plan de 26 milliards annoncé par le président de la République le 25 novembre relance au moins... le débat sur les déficits publics ! Un débat que le gouvernement espère éviter à tout prix alors que les députés, de droite comme de gauche, commence à poser des questions.

Les députés, de gauche comme de droite, s'inquiètent du dérapage des déficits publics. Le prétexte de la relance joue peu puisque le plan annoncé par Nicolas Sarkozy le 25 novembre dernier est finalement très avare en mesures à effet immédiat : à peine 4 milliards d'euros de soutien à la consommation et aux salaires, sur un chiffrage global de 26 milliards ! Ironie du sort, les dépenses publiques (Etat, collectivités locales et Sécurité Sociale) dépasseront en 2009 le précédent record qui date de 1997, la dernière année du gouvernement ... Juppé.

Même le Figaro est très inquiet: « Cette nouvelle se cache dans les toutes dernières pages du programme de stabilité pour les années 2009 à 2012, un document que Bercy est sur le point d'envoyer à Bruxelles, comme chaque année, pour détailler ses prévisions de finances publiques. » En effet, les dépenses publiques absorberont 52,7 % du PIB français en 2008 puis 53,5% en 2009, contre 52,4 % en 2007. En conséquence, le déficit public frolera les ... 100 milliards d'euros l'an prochain, dont une vingtaine de milliards sur les régimes sociaux et les collectivités, et 79 milliards de déficit budgétaire. Quand les députés demandent si l'Etat a quelques difficultés à emprunter pour financer ces écarts, la ministre Christine Lagarde reste évasive;


Tout va bien Madame la Marquise.
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MessageSujet: Listing des promesses non tenues   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 28 Déc - 17:42

L'abécédaire des promesses non-tenues de Nicolas Sarkozy
Par Juan. En cette fin d'année, dressons le bilan des promesses non-tenues du président de la République. Particulièrement celles que Nicolas Sarkozy avait affirmé vouloir tenir tout de suite, avec des résultats rapides. Abécédaire.




(photo : kevin - flickr - cc)
Il est temps, en ces derniers jours de décembre, de dresser le bilan des promesses non-tenues du président Sarkozy. 2008 fut sa première année entière d'exercice présidentiel.

Une année agitée mais maussade pour le Monarque : désastre des élections municipales, tensions internationales, remontée du chômage, présidence européenne sur fond de crise mondiale. Les sujets n'ont pas manqué pour justifier le volontarisme du Monarque. Mais le divorce entre Sarkozy et les Français semble consommé : au-delà de ses agapes amoureuses et dérapages bling-bling, Nicolas Sarkozy paye d'avoir trahi certaines promesses.

L'intégralité de son programme ne pouvait évidemment pas s'accomplir en 86 semaines de présidence. La critique vise ailleurs. Sur certains sujets, il nous avait promis des résultats rapides. Jugeons-le aux actes. La liste qui suit est une première revue, non exhaustive, des engagements non-tenus mais qui auraient dû l'être, un abécédaire des échecs de l'année qui devrait troubler l'électeur du 6 mai.

Allocations Familiales
« J'aiderai les familles à chacune des étapes de leur existence. En particulier, j'allouerai des allocations familiales dès le premier enfant », promettait Sarkozy dans son « projet;» électoral. En avril dernier, on apprenait que que les bonifications accordées pour les adolescents ne seraient plus versées dès les 11 ans, mais après 14 ans. Tout ça pour économiser 138 millions d'euros sur le dos de 4,5 millions de familles.

Banlieues
Fadela Amara était l'une des « prises » politiques de Nicolas Sarkozy en mai 2007. Elle incarnait aussi un espoir de rénovation et de réhabilitation des banlieues : site web participatif, déclarations tonitruantes sur le plan « anti-glandouille » en août 2007, puis annonce d'un plan « Banlieues Espoirs » en février 2008 soit-disant doté d'un milliard d'euros ! La promesse d'un contrat de travail unique sensé simplifier les embauches en banlieues est vite oubliée. Le plan Amara regroupe des dépenses gérées par d'autres ministères. Dix mois plus tard, le 17 décembre dernier, Nicolas Sarkozy reconnait que le plan est un échec.

Chômage
Sarkozy avait promis de réduire le nombre de chômeurs. Effectivement, les statistiques lui donnèrent raison. Et pour cause ! Après avoir fait voter la dégradation des indemnités chômage pour les sans-emplois qui refuseraient plus de « deux offres raisonnables », il a ignoré les travailleurs précaires. Dès avril 2008, l'intérim s'effondre. « Heureusement » pour lui, la crise mondiale lui donne un prétexte sur mesure pour masquer son échec.

Croissance
Sarkozy devait aller chercher « avec les dents » un point de croissance du PIB supplémentaire. On lui reprochera d'avoir négligé le contexte international. L'éclatement des subprimes américains date de ... l'été 2007. Dès septembre, Bruxelles, l'INSEE ou l'OCDE contredisaient les prévisions gouvernementales. Dès le second trimestre 2008, la production industrielle baissait. Le 29 mars dernier, nous écrivions : « Sarkozy voulait la rupture, il aura la crise mondiale. »

Déficits publics
« La maîtrise de nos finances publiques est un impératif moral autant que financier. Les jeunes générations ne peuvent accepter que les générations actuelles vivent à leur crédit » dixit le candidat Sarkozy. Avant même le déclenchement de la crise mondiale au second semestre, les déficits publics s'envolent et la promesse d'équilibre budgétaire en 2012 devient obsolète. La défiscalisation des heures supplémentaires aggrave les comptes de l'Etat, de la Sécurité Sociale et des retraites : 615 millions d'euros pour le seul dernier trimestre 2007 dans les comptes de la Sécu ! Dès mars dernier, Fillon suspend la promesse de réduire de 68 milliards d'euros pendant la mandature les prélèvements obligatoires. Le 4 avril, Sarko annonçait 166 « mesurettes » pour économiser 7 milliards d'euros. On les a déjà oubliées ! Pour 2009, le seul déficit budgétaire de l'Etat est prévu à 80 milliards d'euros par le gouvernement.

Droits de l'Homme
Lors de son discours de vainqueur, au soir du 6 mai, Nicolas Sarkozy fut lyrique. En matière de droits de l'homme, on allait voir ce qu'on allait voir ; 19 mois plus tard, le mensonge est patent : la France s'est réconciliée (si tant est qu'elle fusse fâchée) avec la quasi-totalité des dictatures du monde, pour reprendre un fructueux dialogue... commercial ! Syrie, Russie, Chine, Tunisie, etc, qui n'a pas sa centrale nucléaire ou ses avions Dassault ? La Françafrique continue. Même Bernard Kouchner a fait son mea culpa : un secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme ne sert à rien selon lui. Les Droits de l'Homme sont bel et bien oubliés.

Environnement
Sarkozy et Borloo s'étaient gargarisés de plaisir avec la tenue, jusqu'en octobre 2007, de leur Grenelle de l'Environnement. A l'exception du moratoire contre la culture d'un maïs transgénique (obtenu grâce à une grève de la faim) et du malus-bonus écolo pour l'acquisition de voitures, a fallu attendre un an pour faire voter la « première loi Grenelle », un catalogue de bonnes intentions dont le financement fut reporté à l'examen d'une seconde loi début 2009.

Lors du dernier Conseil Européen, son président, le même Sarkozy, est parvenu à un compromis minable sur l'engagement européen à l'horizon 2020 : à peine 4% de réduction des émissions carbone sur son territoire. La belle affaire !

Franchises médicales
En janvier 2007, Sarkozy promettait la lune. Rappelez-vous : « Je ne pense pas qu'il y ait matière à beaucoup d'économies dans la santé. Compte tenu de l'allongement de la durée de la vie, du progrès médical et de l'aspiration bien naturelle de nos concitoyens à vivre en bonne santé, l'investissement dans la santé sera forcément majeur ». Le 1er janvier dernier entraient en vigueur... de nouvelles franchises médicales pour économiser quelques 650 millions d'euros par an sur le dos des malades.

Gouvernement resserré
Le décompte réel des effectifs du gouvernement révèle qu'il n'est pas si resserré que promis par le candidat. Entre septembre 2007 et juillet 2008, selon l'annexe au projet de loi de finances pour 2009, les affectations dans les cabinets ministériels ont crû de 397 personnes et le montant des primes distribuées a progressé de près de 5 millions d'euros.

Immobilier
Favoriser l'accession à la propriété était l'une des priorités de Sarkozy. Le président nous vantait même les vertus du crédit hypothécaire ! Les mesures de soutien furent votées en 2007. Un an plus tard, on mesure combien le projet était anachronique. La crise des subprimes a éclaté à l'été 2007. La bulle immobilière en France était prête à exploser. De janvier à juin 2008, les crédits immobiliers ont chuté de 11%. La défiscalisation des intérêts d'emprunts n'a servi à rien. Les faillites boursières et le resserrement général du crédit ont achevé les ambitions présidentielles.

Police de proximité
Nicolas Sarkozy aurait du avaler son chapeau. Michèle Alliot-Marie a créé en janvier 2008 des « unités territoriales de quartier », histoire de faire oublier les déclarations de campagne (« La police de proximité mise en œuvre par M. Jospin a abouti à ce que, pour la première fois dans l'histoire de France, on a dépassé les 4 millions de crimes et délits »).

Pouvoir d'achat
Cf. Travailler plus pour gagner plus.

Prisons
La rénovation des prisons et des conditions de détention est l'un des grands échecs de la présidence Sarkozy à ce jour. Sa promesse de campagne était pourtant claire : « Je suis également partisan d'une grande loi pénitentiaire permettant à notre démocratie de définir ce qu'elle attend de ses prisons et de se donner les moyens de sa politique dans ce domaine ». Depuis, les records de surpopulation sont dépassés de mois en mois. Le 28 juillet, Rachida Dati présentait quelques mesurettes.

Protection des sources des journalistes
Bel effet de communication, en mars dernier. Rachida Dati a fait voter une loi. Mais son texte officialise en fait les exceptions à cette protection des sources, qui sont « à titre exceptionnel et à condition que la nature et la particulière gravité du crime ou du délit et les nécessités des investigations le justifient », comme le terrorisme par exemple...

République irréprochable
Sarkozy nous l'avait promis. Mais 2008 fut l'année de tous les excès : augmentation du traitement présidentiel de 173% en janvier 2008, nouvel avion, dérapage des frais de la Présidence, multiplication des déplacements d'ordre privé, légions d'honneur de complaisance, nomination des patrons de l'audiovisuel, grâce présidentielle pour Marchiani ou Tapie. Tout y est.

Retraites
Contrairement à ce qu'on nous raconte, la « grande » réforme des retraites n'a pas eu lieu. En fait, le gouvernement Sarkozy n'a fait que dégrader le régime par petites touches : suppression des pré-retraites de 57 à 60 ans, revalorisation a minima des pensions (moins que l'inflation en 2008), allongement à 41 ans de la durée de cotisation retraite passera mécaniquement à 41 ans, en application... de la loi Fillon de 2003.

Le véritable impact de Sarkozy sur les retraites fut la loi TEPA : la défiscalisation des intérêts d'emprunts immobiliers, et des heures supplémentaires (pour ne citer que les deux plus importantes) creusent le déficit des caisses des retraites de quelques 2,5 milliards d'euros par an...

Sans-abris
C'était l'un des engagements les plus démagogiques du candidat: le 18 décembre 2006, il promettait de supprimer tous les ans-abris dans les deux ans. Le 18 décembre dernier, il y avait (évidemment) encore pas mal de sans-abris en France. Près de 350 d'entre eux sont même morts de froid cette année.

Le 29 janvier dernier, à quelques semaines de la fin de l'hiver, Fillon avait fait un geste, un plan pluri-annuel pour prévenir les expulsions locatives et un programme de « réhabilitation des centres d'hébergement et d'augmentation des capacités. » Comme un bégaiement de l'histoire, Sarkozy répéta quasiment mot pour mot les mêmes promesses en décembre...

Seniors
« Je mets d'ailleurs les entreprises devant leurs responsabilités. On doit garder les quinquagénaires dans les entreprises », nous expliquait le candidat de la droite en 2007. On croyait qu'il allait agir sur les employeurs. Quel malentendu ! En mai dernier, les (futurs) retraités ont eu confirmation que (1) leur pension n'augmenterait que de 1,9% (1,1% en mars, 0,8% en septembre), (2) les pré-retraités de 57 à 60 ans devraient pointer prochainement au chômage, (3) la durée de cotisation retraite passerait mécaniquement à 41 ans et (4) qu'ils risquent d'être radiés du chômage après deux refus d'emploi comme tout chômeur. 60%* des seniors (55 à 65 ans) ont été ainsi précarisés en quelques jours.

Travail le dimanche
Même si l'examen de cette loi est reportée au 15 janvier 2009, ses supporters devraient s'interroger sur le rétrécissement brutal de son périmètre. Nicolas Sarkozy, qui travaille lui-même rarement le dimanche, a usé et abusé du fameux exemple des ouvertures de magasins sur les Champs-Elysées à paris. In fine, il a accepté de limiter le projet de loi à la légalisation des ouvertures actuelles.

« Travailler plus pour gagner plus »
Ce slogan mérite un blog à lui tout seul. Votée dans l'urgence dès juillet 2007, la loi TEPA exonérait les heures supplémentaires d'impôt et de cotisations sociales. Effet d'aubaine, les entreprises ont pu en profiter. Le marché de l'intérim s'est effondré dès le mois d'avril. En 2007 déjà, les Français n'ont pas travaillé plus. Le pouvoir d'achat a-t-il cru pour autant ? Non. L'envolée des prix de l'énergie et des matières premières conjuguée à une faible augmentation des salaires ont sabordé l'efficacité du dispositif. En 2008, le pouvoir d'achat des Français a baissé, le chômage technique s'étend, les destructions d'emploi se multiplient. On ne cherche pas à travailler plus, mais à travailler tout court.

Il y a presque un an, un confrère blogueur commentait ainsi l'actualité présidentielle : « Pour l'instant, la seule opposition véritable, c'est la réalité. »

Un an plus tard, le constat tient toujours. En 2007, Sarkozy a conduit une campagne électorale victorieuse sur des promesses intenables qui n'engagent que ceux qui y ont cru. Le débat électoral méritait mieux que ces intoxications.

In Maarianne sur le Net par Juan
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MessageSujet: Retour à l'agitation stérile   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 11 Jan - 16:27

Le retour du vacarme sarkozyen
Par Juan. Cette 88ème semaine de Sarkofrance a peut-être été supportable pour les sourds et les malentendants. Mais pour les autres, le vacarme orchestré (si on peut dire…) par le président a atteint un degré de décibels inégalé. Pour quoi faire? Rien. Comme d'habitude.






En cette 88ème semaine depuis son élection à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy a fait sa rentrée sous le signe du vacarme : déplacement finalement inutile au Proche Orient, interpellation narcissique du président américain, «bruit» sur l'instruction judiciaire, les prétextes à divertir l'opinion française de ses difficultés croissantes nous ont été servis en rafale.

Du vacarme au Proche Orient
Sur le moment, la décision de Nicolas Sarkozy d'élargir le déplacement prévu au Liban le 6 janvier à une tentative de médiation avait créé quelques espoirs. Israël avait certes refusé le 31 décembre la proposition européenne de trêve humanitaire. Mais on imaginait que la fameuse efficacité agitée du président français, après 6 mois de crises internationales à répétition, serait au rendez-vous. On imaginait que sa réconciliation avec le dictateur syrien, reçu en grande pompe le 14 juillet dernier à Paris, servirait enfin la cause de la paix. On imaginait que l'Union pour la Méditerranée et le réchauffement de nos rapports avec Israël permettraient de calmer les esprits. Que nenni ! Ce déplacement fut inutile. L'ex-président du Conseil Européen a échoué. Tsahal est passée à l'attaque terrestre à peine le président français parvenu sur place; la seule concession israélienne, l'ouverture quotidienne d'un «couloir» humanitaire de quelques heures, répondait à la pression de l'ONU et non de la France. Et Sarkozy a même commis une boulette provocatrice en stigmatisant le Hamas au moment même où les chars israéliens entraient dans la bande de Gaza.


Sarkozy a-t-il péché par orgueil et cru que son simple déplacement en solo résoudrait le conflit ? Bernard Kouchner, clown triste de cette farce diplomatique, déclarait encore, le 5 octobre dernier à Jérusalem: «Ayant été durant plusieurs heures à Jénine, je sens que quelque chose se passe, que quelque chose a rétabli la confiance chez les Palestiniens, en parlant avec les Israéliens, y compris avec les plus hauts responsables.» Quel visionnaire !


Du vacarme en France
Mercredi, Nicolas Sarkozy devait reprendre la main. Les parlementaires se plaignent d'un calendrier trop chargé. Les sénateurs UMP boudent, vexés par l'arrêt de la publicité après 20h sur les chaînes publiques alors que l'examen de la loi audiovisuelle débute à peine au Sénat. Les ministres «cacophonent» sur la relance. L'un dit qu'un second plan de relance sera possible si le premier ne suffit pas. Un autre déclare le contraire. Le ministre du Budget Woerth garantit que les dépenses sont parfaitement maîtrisées ... à 80 milliards d'euros près. La ministre Lagarde se réjouit de l'arrivée du froid pour stimuler les soldes de pulls et de manteaux. Sarkozy lui-même s'est pris à raconter n'importe quoi sur les banques mercredi lors de ses voeux aux parlementaires («Quant aux 10,5 milliards qui ont été versés aux banques, sur les 40 autorisés par le parlement, ils sont là non pas pour sauver une banque de la faillite mais pour éviter la contraction du crédit. (...) Ces 10,5 milliards (...), les banques les rémunèrent et les rémunèrent à 9%. y-a-t’il un seul d’entre vous qui aujourd’hui a placé ses économies à 9%? ")


Pour faire oublier cette incompétence collective, Nicolas Sarkozy a usé là aussi de sa parade habituelle : il annonce une nouvelle «rupture», qu'il sait par avance polémique. Et cela marche ! L'information fuite gentiment dans les colonnes du Monde la veille de son intervention. La profession judiciaire s'écharpe le mercredi matin, Libération en fait sa «une». L'après-midi, le plat est chaud. Le président balance: il s'abrite derrière des dérapages plus ou moins récents pour expliquer qu'un juge d'instruction ne pouvait à la fois conduire une enquête et en garantir son impartialité. Il faut donc le supprimer. Schéma classique, les proches du président, Fillon en tête, déminent ensuite («mais oui, on va débattre, ... comme pour l'audiovisuel...»). Pourquoi une telle annonce aujourd'hui ? On ne sait pas. Une commission était chargée de rendre ses propositions de réforme de la procédure pénale dans un mois. Deux de ses membres ont moyennement apprécié : une magistrate et un journalist e ont démissionné vendredi.


Du vacarme contre Obama
Jeudi, Nicolas Sarkozy profite d'un colloque de propagande coûteuse et inutile sur le «renouveau du capitalisme» pour interpeler bruyamment... Barack Obama ! «il ne peut plus y avoir un seul pays qui explique aux autres : «payez la dette qui est la nôtre». Il ne peut plus y avoir un seul modèle» crie-t-il à l'estrade. Quelques heures plus tard à l'Elysée, il remet ça : «les engagements vis-à-vis des contribuables et vis-à-vis des citoyens. Ils attendent des résultats et nous les obtiendrons. Franchement, si on peut les obtenir en accord avec Barack Obama, ça sera vraiment plus facile, mais ce n'est pas une condition sine qua non».


Y-avait-il une quelconque raison à cette interpellation préventive ? Non. L'actualité internationale est assez largement occupée par le drame de Gaza, et Barack Obama n'a fait aucune déclaration récente laissant entendre qu'il n'était pas prêt à réformer le système financier international. Sarkozy a laissé parler son narcissisme. Un vacarme de plus, un péché d'orgueil, un souci maladif et permanent de se placer au centre de la scène, fusse-t-elle internationale. Après son déplacement au Proche Orient, qui n'a rien débloqué, rien facilité, il a besoin d'aboyer contre Obama.


Celui qui prendra les rênes de la Maison Blanche dans dix jours annonçait d'ailleurs le même jeudi les premières mesures de son propre plan de relance. Cruelle comparaison avec le monarque français. Certes, la future administration américaine semble laisser filer son déficit budgétaire (à près de 10% du PIB !); mais les priorités sont différentes : réduction voire remboursement d'impôt pour les classes moyennes, investissements dans les «énergies nouvelles», amélioration de l'efficacité énergétique des logements, construction de nouvelles classes, bibliothèques, et laboratoires. Savez-vous qu'en France, le plan de relance de 26 milliards comprend 2,6 milliards d'euros d'équipements militaires ?


Derrière le vacarme, la reprise en main
On a peu parlé de la reprise main de la scène politique par Sarkozy : le monarque réorganise d'abord l'UMP, en y nommant ses ducs, dans une procédure démocratique digne de la Corée du Nord. Il prend soin de rassembler son camp. Au gouvernement, il promeut le félon Eric Besson à l'Identité Nationale, en remplacement de Brice Hortefeux qui reprendra les Affaires Sociales. Sarkozy entend ainsi dédiaboliser sa politique de rafles d'immigrés clandestins. Face à une opposition très éparpillée, le monarque débauchera aussi quelques centristes supplémentaires d'ici les élections européennes. Et Edouard Balladur planche sur la fusion de certaines collectivités locales, tandis que le secrétaire d'Etat Alain Marleix a redécoupé les circonscriptions législatives. Si vous ajoutez un budget de communication gouvernementale qui triplerait cette année et des sondages trompeurs, le plan est parfaitement huilé. La machine s'est cependant grippée, pour le plus grand honneur de notre démocratie. Jeudi, le Conseil Constitutionnel a rejeté le projet de redécoupage des circonscriptions qui voulait garantir deux députés minimum par département, un schéma plutôt favorable aux zones rurales et conservatrices. Les Sages ont également censuré la disposition qui prévoyait prévoyait qu'un ministre, ancien élu, puisse retrouver automatiquement son siège quand il quitte le gouvernement.


Derrière le vacarme, les souffrances de rentrée
Education, hôpital, précarité, moral des ménages, économie, les sujets de souffrances et d'inquiétude ne manquent pas sur le front intérieur. Et le gouvernement reste illisible. Il dépense des milliards d'un côté, et rogne sur quelques postes de fonctionnaires de l'autre.


Après la suppression de 13500 postes à l'Education Nationale en 2009, de 3000 postes de RASED (Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté), et de 3000 stagiaires à l'école primaire, voici les recrutements à l'Education Nationale qui sont en cause : les postes ouverts au recrutement d'instituteurs/trices en 2009 seront réduit de 3000 par rapport à 2008. Mardi 6 janvier, la direction générale du ministère de l'intérieur a informé les syndicats que les effectifs de la police baisseraient de 4 800 postes d'ici 2011.


Vendredi, Nicolas Sarkozy a voulu convaincre que l'hôpital ne manquait pas de moyens mais d'organisation. Le cortège hivernal de grippes, bronchiolites, accidents du froid et quelques décès dramatiques ont porté l'attention du public sur les difficultés de l'hôpital. Sarkozy a peur d'un nouveau front social. Lourdement déficitaires, les hôpitaux publics sont contraints de parvenir à l'équilibre en 2012, d'après le chef de l'Etat. Bizarrement, les raisons qui poussent chaque année davantage de Français aux portes des établissements publics ne sont jamais évoquées : et si le déremboursement des soins avait quelque chose à voir avec l'engorgement actuel ?


Lui qui instrumentalise le moindre fait divers douloureux pour sa propre cause idéologique, il a répété que «L'hôpital est une institution trop importante pour les Français, pour qu'il soit le lieu de polémiques parfaitement déplacées». En revanche, utiliser le malheur d'une famille qui perd son gamin de 26 ans assassiné par un psychopathe dans les rues de Grenoble pour justifier l'installation de caméras de surveillance dans les asiles, c'est très digne !


A chacun son vacarme...


Connaissez-vous la différence entre un train et Nicolas Sarkozy ?
Quand le train déraille, il s'arrête.


Dimanche 11 Janvier 2009 - 12:32
Juan

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MessageSujet: Bilans désastreux de début d'année   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 18 Jan - 11:05

Nicolas Sarkozy a présenté ses vœux d'omni-président un peu partout en France. De Paris à Saint-Lô, de Nîmes à Orléans ou Vesoul, l'ancien «député fainéant» s'est démultiplié sur les écrans des chaînes d'information pour distribuer cadeaux et remontrances.
Combien d'aller-retours en jet a-t-il dû accomplir pour sillonner la France cette semaine ? Cela n'améliorera ni son bilan carbone ni les comptes de l'Elysée.


Des voeux coûteux…
Le plan de relance, à défaut de «relancer» l'économie, sert à quelque chose: distribuer des cadeaux inattendus, et le faire savoir aux clientèles concernées. Voici donc 100 millions d'euros (et un conseil contesté) pour le patrimoine culturel, 100 millions d’euros pour la police et la gendarmerie; et 80 millions pour la rénovation des prisons. Mais le plus marquant est ailleurs : sans y paraître, Nicolas Sarkozy engage la France sur la voie d'un protectionnisme qui ne dit pas son nom. Au secteur automobile, il a rappelé jeudi que l'Etat apporterait son aide en contrepartie d'une localisation des emplois en France. Le lendemain, la ministre Christine Lagarde s'est joint à ses collègues des Vingt-Sept pour obtenir le feu vert de la Commission Européenne et libéraliser davantage le soutien direct aux entreprises nationales. La réponse européenne à la crise a fait long feu. Chacun, et la France la première, joue désormais sa partition. Où est passé ce «Président de l'Europe» qui prenait l'engagement, lors du G20 de novembre dernier, de s'abstenir «d'élever de nouvelles barrières aux investissements ou au commerce de biens et services » ? Où est passé celui qui se félicitait du plan de relance européen ?


Bref, Nicolas Sarkozy pratique un clientélisme politique dangereux.


…aux petits cadeaux entre amis
Mais les étrennes ne s'arrêtent pas là. En sus des Affaires Sociales, du Travail et de la Famille, Brice Hortefeux chipe la Ville à Christine Boutin, avec Fadela Amara dans les cartons. Drôle de couple que cette ancienne présidente de Ni Putes Ni Soumises qui voulait décourager «la glandouille» en banlieue avec l'ex-Monsieur Expulsions de Sans-Papiers de la Sarkofrance. Ce dernier a eu le commentaire nauséabond et malheureux à propos de Fadela Amara: «Une compatriote - comme ce n'est pas forcément évident, je le précise». Chassez le naturel, il revient au galop.


Lundi, Martin Hirsch recevait son cadeau, la jeunesse, qu'il chipe au gaffeur Bernard Laporte désormais cantonné aux Sports. Hirsch avait expliqué qu'il préférait rester Haut Commissaire plutôt que ministre car ses missions n'étaient que «provisoires». La jeunesse devrait méditer sur le sens de ce transfert...


Jean-Louis Borloo a lui réussi à se débarrasser de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui reprend l'économie numérique à Eric Besson. Pour justifier la compétence de NKM, le gouvernement rappelle dans son communiqué que son frère bosse dans le Web 2.0... L'ancienne secrétaire d'état à l'écologie était surtout trop écolo pour le poste, à quelques jours de l'examen parlementaire du second volet, celui des moyens financiers, de sa loi Grenelle. Elle s'est attirée les foudres de son ministre de tutelle comme de François Fillon. En avril dernier, elle avait commis le crime de lèse-majesté en déclarant publiquement en avoir «marre d’être confrontée à une bande de lâches ».


Eric Besson est le plus récompensé. A lui le ministère des Rafles et de l'Identité Nationale. Guy Carlier, sur RTL cette semaine, parlait de conversion «psychanalitique»: Eric Besson acceptera tout pour se venger de Ségolène Royal. C'est le Sarkozyste rêvé, le meilleur ministre du président. Il n'existe que pour et par le Monarque.


Enfin, pour ceux qui en doutaient encore, Sarkozy s'affiche sans complexe comme président... de l'UMP. Xavier Bertrand a quitté le gouvernement jeudi pour le secrétariat général du parti présidentiel. Le 24 janvier, une grande messe célébrera la nomination, et le Monarque sera là pour un discours partisan.


Sarkozy distribue ses gifles…
Lundi, il s'en est pris au personnel enseignant, dont les syndicats avaient boudé sa cérémonie de vœux à Saint-Lô. Il les a traité d'immobiles, et a rappeler quelques statistiques approximatives. Jeudi, il a tancé banquiers, patrons et syndicalistes de Sud-Rail. Les banquiers ont intérêt à limiter leurs bonus et dividendes, a prévenu le président. Une mesure démagogique et dangereuse : elle décourage les investisseurs, et fragilise les cours des banques un peu plus. La Bourse s'est à nouveau discrètement effondrée cette semaine (-9%). Sarkozy ne s'est même pas risqué à devenir actionnaire des banques quand il leur a promis des centaines de milliards de garanties à l'automne dernier


Les patrons ont également eu leur compte : une étude, publiée à point nommé, révèle que les recommandations du Medef et de l'Association française des entreprises privées (Afep). en matière de rémunérations, parachutes dorés et non-cumul contrat de travail et mandat social sont marginalement appliquées: «Il faut mettre un terme par des pratiques qui ont suscité à raison l'indignation des Français» ! Qu'a-t-il fait pour inciter à moraliser la vie des affaires depuis mai 2007 ? En septembre 2007, à l'université d'été du Medef, il souhaitait dépénaliser les affaires. Sarkozy, pompier pyromane ?


Quand à Sud-Rail, le syndicat s'est fait qualifier d'organisation syndicale «irresponsable », après la fermeture de la gare Saint Lazare suite à l'agression d'un cheminot. Personne ne s'est demandé si l'agression d'un cheminot en pleine gare n'était une illustration supplémentaire de l'échec de Sarkozy en matière d'insécurité.


…mais personne ne le claque
Nicolas Sarkozy n'aime ni la critique ni le débat. A l'Assemblée Nationale, l'opposition bataille pour faire valoir un constat simple : la seule façon de laisser le temps à l'opinion publique de comprendre réagir aux projets de «réformes» que Sarkozy exige d'adopter en quelques heures est d'obstruer le cycle parlementaire par des milliers d'amendements qu'il faut ensuite présenter et rejeter un à un. Le gouvernement veut faire voter coûte que coûte un texte qui propose d'attribuer aux groupes parlementaires un temps global de parole pour chacun des débats.


Sarkozy lui-même a choisi de se protéger. Ses vœux ne sont que des discours maîtrisés devant une assistance silencieuse et invisible à l'écran, sans question de journaliste. Chut ! Le monarque parle.
Fini le temps des conférences de presse contradictoires et des questions gênantes.


Nous aurions été curieux de savoir ce qu'il pensait de l'affaire Kouchner : apprendre que le ministre des Affaires Entrangères, avant sa prise de fonction en mai 2007, bossait comme consultant pour Omar Bongo, le dictateur gabonais, pose quelques questions éthiques. On comprend mieux la poursuite de la Françafrique, ces relations diplomatiques obscures entre la France et ses anciennes colonies africaines. On comprend mieux les retournements de vestes, l'abandon des droits de l'homme au profit d'un pragmatisme nauséeux.


Pendant ce temps, Sarkozy n'est pas celui qui parlera des treize suicides en prisons en quatorze jours depuis le début de l'année. L'Observatoire international des prisons demande une commission d'enquête. Aucun plan à la hauteur des enjeux n'a été lancé depuis mai 2007. Il faut attendre la crise pour que les prisons reçoivent enfin une promesse de rénovation... N'est-ce pas incroyable, de la part d'un président aussi «actif» ?


Des premiers bilans…
Parlons bilan justement. Ainsi le maintien de l'ordre affiche-t-il de piètres résultats. Sarkozy martèle depuis 2002 que la gauche était laxiste avant lui. Malheureusement pour lui, ses propres chiffres démontrent aussi un échec. A Orléans, plutôt que de reprendre les statistiques officielles, Nicolas Sarkozy les «retravaille» en s'inventant des catégories difficilement recoupables. Ainsi parvient-il à dire que la «violence de proximité» est en baisse de 6%. Ou encore, que «les violences aux personnes d'origine crapuleuse» ont baissé de 5,4%. Cela permet de cacher que les atteintes aux personnes physiques ont progressé de 80 000 entre 2002 et 2008; que les escroqueries et infractions économiques et financières sont en constante augmentation depuis juin 2006 (+9% en 2008); que certaines délinquances violentes décollent, telles les violences gratuites (+5% en 2008), ou les vols à main armée ( +11%); et que le taux d'élucidation des crimes et délits les plus violents a régressé en 2008.


A l'aune de ses propres critères, le bilan d'Hortefeux n'est pas meilleur. Sur le front de l'immigration économique, le volet «positif» de la politique d'identité nationale, l'échec est total : à peine 400 cartes «Compétences et talents» distribuées, faute de candidats ! Et avez-vous lu la décomposition des 29 799 «éloignements» effectués en 2008 ? Non ? C'est normal. le ministre se garde bien de les communiquer. A force de recoupements, on comprends que «l'ami de 30 ans» a gonflé ses statistiques avec des Bulgares et des Roumains qui peuvent revenir aussitôt et quelques 17 000 clandestins échoués à Mayotte. Un récent rapport sénatorial, portant sur 10 mois de 2008, contient effectivement d'intéressants constats : 8 700 reconduits, des Roumains et Bulgares ont bénéficié d’une «aide au retour humanitaire» (ARH) – qui prévoit l’organisation du retour et une aide financière de 300 euros par adulte et de 100 euros par enfant. Environ 2000 autres, d'origine très variée (Chine, Russie, etc) ont reçu une «aide au retour volontaire» , avec prise en charge des frais de transports, y compris secondaire dans le pays d'origine, et une aide financière (3 500 euros par couple, 1 000 euros par enfant mineur jusqu’au 3ème). Les 20 000 expulsions restantes sont des éloignements contraints, estimés à 21 000 euros le départ forcé ! Bref, pour des raisons purement électoralistes vis-à-vis de l'extrême droite, le gouvernement s'entête dans une politique du chiffre, aux prix de tous les maquillages statistiques, gaspillages d'argent et de moyens, et souffrances individuelles.


…aux vraies inquiétudes

Dans deux ans, le bilan ne risque pas d'être plus fameux. Sous prétexte d'urgence, Sarkozy et ses proches multiplient les annonces secondaires, comme récemment la suppression du juge d'instruction, l'uniforme à l'école, la création d'un musée de France, ou celle d'un «Conseil de la Création Artistique». Cela divertit les médias, gêne l'opposition, encombre l'agenda parlementaire. Sarkozy fait son ménage, récompense ses amis et ses clientèles, étouffe ses contradicteurs. Son énergie toute entière est vouée à sa puissance et à sa survie politique. Certains ne sont pas dupes, et se radicalisent.


La crise appelle davantage de sens des priorités, de vision et d'échanges. Une attitude et une démarche que notre Monarque ne suit assurément pas.


( par Juan in Marianne)
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MessageSujet: La décomposition se poursuit   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeDim 25 Jan - 20:08

90e semaine de Sarkofrance. Un comble : notre Président a trouvé la cérémonie d'intronisation du Président américain un peu trop bling-bling! La montée des oppositions et la décomposition française ont de quoi déprimer le Président...




L'intronisation de Barack Obama mardi 20 janvier a éclipsé l'actualité présidentielle en France l'espace d'une journée. Pendant quelques heures, les médias français ont oublié Nicolas Sarkozy. Un président inquiet car déboussolé, et disqualifié par Obama sur l'éthique et l'action.

Jalousie pathétique
Nicolas Sarkozy a semblé agacé par cette entrée en scène de Barack Obama : « On a hâte qu'il se mette au travail et qu'on change le monde avec lui. » a-t-il lâché mardi. Le Figaro rapporte que Sarkozy a trouvé les cérémonies d'intronisation d'Obama trop "bling bling": «Je suis impressionné par les Américains. Ils sont au fond du trou, confrontés à d'énormes difficultés, et cela ne les empêche pas de faire la fête pendant trois jours. Avec des concerts, des bals et tout le bling-bling!». Émanant d'un amoureux des Rolex, des stylos Mont-Blanc et des congés à répétition à chaque voyage officiel, ces remarques sont croustillantes de contradictions, et pathétiques pour notre pays.

Barack Obama n'a pas chômé. Il a préparé la plupart de ces premières mesures, qu'elles soient symboliques (Guantanamo) ou économiques (plan de relance). Dès ses premières heures à la Maison Blanche, le président américain a agi rapidement, et efficacement : son premier coup de fil fut pour Mamhoud Abbas, le président de l'Autorité Palestinienne; Hillary Clinton est déjà en place. Obama a aussi suspendu pour 4 mois toutes les procédures en cours à Guantanamo, et signé la fermeture d'ici un an de ce centre de non-droit installé par l'administration Bush au lendemain des attentats du 11 septembre. Il a enfin imposé à la CIA de respecter les mêmes règles d'interrogatoire que l'armée américaine et rendu illégaux ses centres de détention occultes à l'étranger.

Obama n'est pas qu'une menace médiatique ou diplomatique pour Sarkozy. La comparaison entre leurs actions et comportements respectifs est édifiante, triste et utile. Obama est aussi en passe de disqualifier Sarkozy sur le terrain de l'éthique et de l'efficacité.

Dès mercredi, Obama a édicté des règles strictes de transparence et d'éthique à son équipe ministérielle et ses conseillers : interdiction de recevoir des cadeaux, interdiction de travailler au sein de son administration sur un sujets dont on aurait été lobbyiste les 2 dernières années, interdiction d'exercer le métier de lobbyiste pendant la présidence. Rappelez-vous, à l'inverse, les premiers jours de notre Sarkozy national : un dîner au Fouquet's, une croisière sur un yacht prêté par un milliardaire en contrat avec l'Etat, des vacances américaines en août 2007 dans une villa également prêtée. Et que dire de Rachida Dati ? Elle a mieux incarné la Sarkofrance "Bling Bling" que Nicolas Sarkozy lui-même, à force de haute couture généreusement prêtée ou offerte. Sa fameuse séance de photos tout en bijoux et robes de luxe pour Paris Match à l'automne 2007 fut un sommet du genre. Chaque Conseil des Ministres est devenu une "montée des marches" digne du Festival de Cannes. Côté lobby, Sarkozy a brillé par sa discrétion : l'un de ses proches conseillers de l'ombre est devenu député, à la faveur d'une suppléance anticipée. Frédéric Lefebvre, porte-voix dans les couloirs de l'Assemblée, et porte-parole de l'UMP est toujours actionnaire de son entreprise de lobbying.

Obama a aussi annoncé le gel des salaires de son équipe et leur plafonnement à 100 000 dollars par an (75 000 euros): « En cette période de difficultés économiques, les familles américaines se serrent la ceinture et c’est aussi ce que Washington doit faire. Je veux que vous sachiez que j’apprécie votre bonne volonté » En France, on attend toujours un effort de Nicolas Sarkozy ou de son équipe.
Le traitement du président s'est gentiment accru de 172% en janvier dernier, et le montant des primes attribuées aux cabinets ministériels a crû de 5 millions d'euros (+20% en un an !). Le président a aussi donné le mauvais exemple avec ses propres frais qui s'envolent: rénovation du palais de l'Elysée de mai à juillet 2007, nouvelle flotte aérienne pour 280 millions d'euros en 2009, multiplication de voyages privés la saison dernière, ...

Nicolas Sarkozy devrait aussi s'agacer du discours d'investiture de Barack Obama. Ce dernier reste modeste, et célèbre un rêve américain ouvert et généreux: "C'est la bonté d'accueillir un étranger chez soi quand les digues cèdent, le désintéressement des travailleurs qui préfèrent travailler moins que voir un ami perdre son emploi, qui nous permet de surmonter nos heures les plus sombres." Ce ne sont certes que des paroles, mais quel écart avec le président français ! Depuis 18 mois, fidèle à ses pratiques de campagne, Sarkozy choisit les victimes, comme par exemple, à l'été 2007, un enfant sauvé des griffes d'un pédophile plutôt qu'un enfant sans-papier qui se défenestre quand la police frappe à la porte. Sarkozy cible avec choix ses bouc-émissaires (chômeurs, sans-papiers, retraités, patrons, enseignants, cheminots, syndicalistes). Il a créé ce fâcheux et coûteux ministère de l'Identité Nationale, à l'intitulé digne des années trente, que le traître modèle Eric Besson a repris avec gourmandise il y a 10 jours.

Un président sans boussole
On devrait être indulgent avec notre président. Il paraît qu'il est déboussolé. Il y a de quoi. Rien ne marche comme il veut. Dominique de Villepin l'a dit cette semaine sur BFM : la France peut couler comme le Titanic. Les industriels dépriment, les ménages consomment moins, le chômage s'envole. Plus à l'aise dans le discours sécuritaire, Sarkozy doit se concentrer sur l'économie, un sujet qu'il comprend mal. Depuis 10 jours, il sillonne la France de discours encadrés et sans débats, multiplie les cadeaux aux uns, les menaces aux autres.


Il se montre toujours, s'agite beaucoup mais s'inquiète souvent. Il a ainsi très récemment découvert qu'il ne peut y avoir d'aide publique sans contrepartie. Avec l'aide de Fillon, Lagarde et de l'UMP, il répète à l'envie depuis 10 jours que les patrons doivent rendre leur bonus ou maintenir leurs usines en France. Il réalise en fait qu'il est victime de son agitation et de son manque de réflexion.

En novembre dernier, il a promis 40 milliards d'euros de prêts aux banques françaises. Il avait ensuite fait les gros yeux pour inciter les banques à dessérer à leur tour les vannes du crédit aux ménages et aux entreprises. Ses homologues anglais et allemande n'ont pas commis la même bévue en octroyant des fonds à leurs banques menacées: au Royaume Uni ou en Allemagne, l'Etat est devenu actionnaire et a obtenu des contreparties dès le début : suspension des dividendes et des bonus, nomination d’administrateurs en Angleterre; suppression des dividendes et la limitation des salaires des managers à 500 000 euros en Allemagne. En France, voici notre président qui réalise un peu tard le prix de sa dilletance. Et notez l'étroitesse des contreparties qu'il se met à réclamer des banquiers ou des constructeurs automobiles: suspension des bonus et, pour l'automobile, interdiction des délocalisations. Pas un mot sur les dividendes (le terme est passé à la trappe dans le communiqué de mardi soir); rien sur les stock-options ni les augmentations de salaires fixes.

La France en révolte
La seconde raison d'inquiétude présidentielle est la montée des oppositions sociales, politiques, médiatiques.

Un peu vite, Sarkozy s'était réjoui en public que les grèves en France. Depuis la fin de l'année 2008, il se réjouit moins. Il s'est aliéné la quasi-totalité des corps sociaux. L'exemple grec est présent dans les esprits. Sarkozy a déjà du lest aux lycéens sur la réforme de la classe de seconde. Ses récents voeux en province ont été un échec. Peu de reprises, des réunions boycottées, des discours raillés. Quand la gare Saint Lazare est paralysée pendant une après-midi après l'agression d'un cheminot, Nicolas Sarkozy surjoue l'indignation et traite Sud-Rail d'irresponsable. Aurait-il fallu un meutre pour Sarkozy daigne répondre au problème plutôt que de tancer la France ?

La crise sociale se manifestait de manière disparate jusqu'à présent. Pour la première fois depuis longtemps, les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA ont appelé à une grève unitaire et générale le 29 janvier prochain. Un coup de gueule prévu de longue date pour "défendre l’emploi privé et public, lutter contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales, exiger des politiques de rémunérations qui assurent le maintien du pouvoir d’achat des salariés, des chômeurs et des retraités et réduisent les inégalités, défendre le cadre collectif et solidaire de la protection sociale, des services publics de qualité qui assurent en particulier tout leur rôle de réponse aux besoins sociaux et de solidarité." Tout y est. Le pari est risqué. les Français craignent pour leur précarité. Franchiront-ils le pas d'une contestation rassemblée et massive ?

La crise politique n'est pas loin. Les députés socialistes ont claqué la porte de l'Assemblée Nationale mercredi. Ils proposaient pourtant un compromis simple au plafonnement du temps de débat que le gouvernement veut imposer : 4 exceptions par an à ce quota, pour des lois "majeures". L'amendement rejetté, ils ont boycotté les questions au gouvernement. La monarchie élective devient complète. Nicolas Sarkozy revendiquait avoir revalorisé le rôle du Parlement. Même l'intriguant Jack Lang s'en est ému. Cela n'empêchera pas les "réformes" d'avancer. Cette crise politique met un coup de projecteur sur un contat déjà ancien: la profusion d'annonces présidentielles nuit au débat et à la réflexion, jusque dans l'hémicycle.

Le Parti Socialiste s'est même fendu d'un contre-plan de relance. Histoire de répondre au berger de l'Elysée, la bergerie socialiste a doublé la mise, en renforçant les propositions de soutien à la consommation, clarifiant l'orientation souhaitable des investissements publics (notamment en matière de croissance verte). Ce plan a le mérite d'exister, malgré ses lacunes. Il a grillé l'argument habituel de la Sarkozie au pouvoir, qui reprochait à l'opposition de jamais rien proposer. Mais il a été quelque peu occulté par le coup d'éclat des parlementaires socialistes à l'Assemblée.

La contestation touche aussi la dérive sécuritaire. Télérama s'en faisait l'écho. Les médias se sont enfin emparé de la critique de la CNIL contre le fichier STIC, le "Système des traitements des infractions constatées", principal fichier de police. Créé en 2002, ce dernier recensait, en décembre 2008, 6,5 millions de procédures, 37,9 millions d’infractions, 5,55 millions d’individus mis en cause, et 28,33 millions de victimes. Mais la CNIL lui reproche d'être mal classé, rarement mis à jour et accessible sans vrai contrôle. Pire, le récent bilan de la délinquance en France montre qu'il est peu efficace. Des victimes, fichées également, se trouvent exclues de fonctions publiques par erreur. Et le taux d'élucidation des crimes grâce au fichier reste très faible. Délinquance violente en hausse, fichiers mal contrôlés, Taser en vente libre, tout va bien en Sarkofrance !

En fin de semaine, Sarkozy a voulu s'acheter la presse. Comment appeler son plan autrement ? Il double les dépenses de communication de l'Etat et des institutions publiques vers la presse écrite (+20 millions d'euros), augmente les aides à la presse de 200 millions en trois ans, gel des tarifs postaux, transport gratuit des abonnements aux jeunes de 18 ans. Sarkozy a même reculé sur sa volonté initiale de faire sauter les seuils de concentration dans les médias. Qui dit mieux ? Quel contraste avec sa conférence de presse houleuse du 8 janvier 2008 !

Un modèle américain qui le disqualifie, une méthode qui patine, une opposition sociale et politique qui se radicalise... Il y a de quoi être inquiet et agacé.

Ami sarkozyste, où es-tu ?

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MessageSujet: DEHORS LE NABOT !   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitimeJeu 29 Jan - 17:10

Brogroll de Peuples.net explique tout haut ce que tout le monde pense tout haut : les grandes manifestations de ce jour sont entièrement dirigées contre Scarpia. Le Président s'est placé tout seul en position de fusilble face aux centaines de milliers de salariés qui vont manifester aujourd'hui.

Aujourd'hui a lieu la plus grande manifestation populaire contre Scarpia depuis son élection en Mai 2007. Son entourage aura eu beau faire diversion en prétextant la réforme ou je ne sais trop quelle autre raison fumeuse pour dévier l'attention. Personne n'est dupe, les grévistes manifestent contre Scarpia. Sujet de passion, il s'est placé seul contre tous dans cette position de fusible indéboulonnable.

DEMISSION ! DEMISSION ! DEMISSION ! DEMISSION ! DEMISSION ! Twisted Evil Twisted Evil
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MessageSujet: Re: Devoir de résultat ?   Devoir de résultat ? - Page 2 Icon_minitime

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