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MessageSujet: 255ème semaine de Sarkofrance: comment Sarkozy a utilisé le drame de Toulouse   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeSam 24 Mar - 14:43

AMEDI 24 MARS 2012

255ème semaine de Sarkofrance: comment Sarkozy a utilisé le drame de Toulouse
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La semaine s'annonçait risquée. Dimanche soir, le candidat sortant s'était vautré sur M6 dans l'émission Capital. Sa prestation face au journaliste Thomas Sotto fut pitoyable. Quelques heures avant, Jean-Luc Mélenchon avait réussi sa démonstration de force avec 120.000 participants à la place de la Bastille pour son premier meeting en plein air, une jolie opération qui fit oublier le mega-meeting de Villepinte du faux « candidat du peuple ».

Mais lundi, à 8 heures, la campagne fut stoppée net. Un fou venait d'exécuter quatre personnes, dont trois enfants, dans une école juive à Toulouse. Sarkozy reprit son costume de président.

Se saisir de l'évènement
Il voulut suspendre la campagne des autres. La sienne, il la poursuivit depuis l'Elysée: deux interventions lundi, puis quatre autres, longuement filmées, le lendemain: Sarkozy à l'Elysée, Sarkozy à Toulouse, Sarkozy avec des collégiens, Sarkozy avec des militaires.

Mercredi, il fut à peine plus en retenue. Il y eut un moment d'union sacrée, avec la présence de 5 candidats, graves et tristes, dans la caserne de Montauban, pour un hommage aux 3 militaires exécutés les 11 et 15 mars par le même tueur. Un moment gâché par des sbires du Monarque qui ne supportaient pas, depuis la veille déjà, que d'autres que leur mentor puissent s'associer à la douleur des victimes et la rigueur des enquêteurs.

Mercredi, nouveau coup de théâtre. Le tueur avait été localisé, et encerclé par quelque 200 policiers, à Toulouse dès 3 heures du matin. Il s'appelle Mohamed Merah, 23 ans, et sera tué le lendemain lors d'un assaut final. Au fil des 32 heures de siège, il a tout revendiqué et tout donné, le scooter utilisé pour ses meurtres, la voiture où étaient cachés explosifs et armement, ses prochaines cibles. Il s'est réclamé d'Al Qaïda. Le ministre de l'intérieur Claude Guéant était sur place. Le show fut continu, sur toutes les chaînes et radios d'information. Les médias furent abreuvés comme des oies que l'on gave pour un mauvais foi gras. Il fallait qu'ils ne parlent que de ça. Même les journalistes politiques, dont certains avaient l'oreillette reliée au plus près du pouvoir, furent transformés en chroniqueurs judiciaires.

Après l'issue fatale, on s'interrogeait: pourquoi tout ce cirque filmé comme un mauvais film hollywoodien ? Pourquoi la DCRI qui Mohamed Merah depuis ses séjours chez les Talibans avait-il pu commettre de tels actes ?

Alors que le forcené était maîtrisé et abattu, après quelque 300 balles échangées, jeudi matin à 11h37, le secrétaire désigné de l'UMP Jean-François Copé accusait encore François Hollande de ne pas avoir « respecté le temps du deuil ».

Manipuler l'opinion

Immédiatement, Sarkozy rassembla ses ministres et, à 13h, il avait imaginé une nouvelle loi: sanctionner pénalement celles et ceux qui visiteraient régulièrement des sites de propagande terroristes ou visiteraient des camps d'entrainement. Même les experts les plus dociles restaient perplexes. Encore une loi décrétée à chaud, dans l'émotion, sans aucune chance d'être votée avant juillet faute de parlement.

Depuis 2007, la boulimie législative de Nicolas Sarkozy en matière sécuritaire, pour de si mauvais résultats, n'a d'égal que son inefficacité: rétention de sûreté et peines planchers en août 2007 (8.000 par an, parmi 2,5 millions de crimes et délits constatés chaque année), filtrage des sites internet, Loppsi II, décret anti-cagoule depuis juin 2009, loi anti-bandes, videoprotection prétendument facilitée, légalisation des milices privées, dépistage obligatoire de maladies sexuellement transmissibles, autorisation des contrôles d'identité et fouille sans motif par les polices municipales, etc. Une boulimie fustigée en juillet dernier par la Cour des Comptes. Jeudi, le conseil constitutionnel avait même censuré le fichier des honnêtes gens.

Ne fallait-il pas poser la question des moyens ? En deux ans, les effectifs de la DCRI avaient été réduits de 12%. En 5 ans, les forces de l'ordre avaient perdu 12.000 postes. En 10 ans, les atteintes aux personnes avaient cru de 150.000 actes.

Dès jeudi soir, le candidat sortant était à nouveau en meeting, à Strasbourg. Il consacra un long paragraphe, presque la moitié, de son discours au drame de Toulouse. On avait dit « pas d'instrumentalisation »... n'est-ce pas ?

Il était encore trop tôt pour mesurer l'impact de cette tragédie sur la campagne, l'efficacité de la manipulation médiatique du Monarque sur l'opinion. Côté sondages, la cote du candidat sortant s'était redressée, Marine Le Pen s'était affaissée. La vraie surprise vint de Jean-Luc Mélenchon, propulsé en troisième position grâce à son meeting de la Bastille. Mais fondamentalement, le rapport de forces restait inchangé. De lundi à jeudi, la campagne fut au moins suspendue dans les décomptes de prises de parole du CSA. C'était malheureux. Sarkozy s'était engouffré dans la brèche.

Occulter les vrais sujets
L'affaire Merah terminée, nous pouvions nous inquiéter des vrais sujets, se rappeler de cette étonnante émission Capital sur M6, dimanche dernier. Devant quelques reportages et un journaliste insistant, le candidat sortant avait sombré. Pauvreté, endettement, chômage, précarité sanitaire, ségrégation scolaire, Sarkozy n'avait pas de réponses, que du déni.

En fin de semaine, il partit à Valenciennes, se montrer enfin avec Jean-Louis Borloo qui ne boudait plus. Le président du Parti radical a peut-être sauvé sa place de député et le million d'euros que lui file l'UMP chaque année pour faire vivre son mouvement. Sarkozy parla logement social. Sa grande idée avait été d'autoriser 30% de surfaces constructibles. Comme si le manque de logements en France était un problème de normes.

On pouvait donc parler de notre Sécurité sociale. De meetings en discours, Sarkozy se félicite de sa rigueur. Mais la Sécu creuse son trou, à près de 10 milliards d'euros cette année. Les cotisations ne rentrent plus. Les exonérations se multiplient, autant que les déremboursements. Dimanche dernier, le Monarque s'exclamait encore: « en France, se soigner, c'est gratuit ». Pour qui ? Xavier Bertrand vient de signer un décret imposant aux mutuelles et assurances de rembourser les dépassements d'honoraires en chirurgie, anesthésie-réanimation et gynécologie-obstétrique. Une mesure discrète qui promet de nouvelles augmentations des tarifs des mutuelles...

On pouvait enfin parler de la vie chère et du pouvoir d'achat. D'après une évaluation gouvernementale publiée vendredi mais peu commentée, les salariés des entreprises de plus de 10 employés ont été augmentés deux fois moins que l'inflation au dernier trimestre 2011. Et en rythme annuel, le pouvoir d'achat a baissé de 0,1%.

Sarkozy, c'était aussi la croissance molle. Les optimistes diront que nous sommes sortis de la récession. Pour 2012, la prévision de croissance a été révisée de 0,5 à 0,7%, mais rabaissée pour 2013, à 1,75%. Et le chômage devrait franchir le seuil de 10% de la population active d'ici juin. Les chiffres de février seront connus lundi. La production nationale n'a toujours pas recouvrée son niveau d'avant crise.

Ami sarkozyste, où es-tu ?
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MessageSujet: IL choisit ses thèmes   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeMar 27 Mar - 9:05

ARDI 27 MARS 2012

Chômage ou Musulmans d'apparence ? Sarkozy choisit ses thèmes
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Nicolas Sarkozy a débuté la semaine sur France info, lundi matin. Il est revenu sur l'affaire Merah. Il tentait de maintenir ce drame national en tête de l'agenda électoral.

Pour mieux éviter de parler des sujets de préoccupation des Français: pouvoir d'achat, emploi, santé.

Les « Musulmans d'apparence »
Le JDD en avait fait sa couverture, un traitement qui pouvait s'expliquer pour un hebdomadaire dominical. Lundi, le Figaro avait publié des images qualifiées d'exclusives de l'assaut contre Mohamed Merah, visiblement filmées par un policier.



Lundi encore, le candidat sortant en rajouta de larges couches lors de son interview matinale. Il ré-expliqua ses inapplicables propositions, sans davantage de précisions. Pire, il dérapa en évoquant des « musulmans d'apparence », un curieux concept dans la bouche d'une président prétendument rassembleur.
« Les amalgames n'ont aucun sens, je rappelle que deux de nos soldats étaient... comment dire... musulmans, en tout cas d'apparence, puisque l'un était catholique, mais d'apparence. Comme l'on dit : la diversité visible.»
Nous étions interloqués.

Sur la station voisine France Inter, Patrick Cohen avait exhumé une archive sonore vieille de 6 ans et demi: le 26 septembre 2005, juste après les attentats de Londres, un ministre de l'intérieur dénommé Sarkozy expliquait à Elise Lucet (de France 3) qu' « il n'était pas normal qu'un individu qui habite dans nos quartiers aille passer 4 mois en Afghanistan ».

C'était il y a 6 ans et demi.

Et le chômage ?
Pourtant, il y avait d'autres sujets à traiter en ce début de seconde semaine. Par exemple, on attendait toujours le programme du candidat sortant. « Mon programme est parfaitement chiffré : moins de 3% de déficit en 2013, 0% de déficit en 2016. C’est 110 milliards d’effort, 70 par la réduction de dépenses, 40 par l’augmentation des recettes » expliqua brièvement Nicolas Sarkozy ce lundi matin.

Sur qui allait-il trouver 70 milliards d'euros d'économies ? La réduction du nombre de fonctionnaires ?
Lundi soir, le gouvernement était contraint de publier ses chiffres du chômage à fin février, les derniers avant le premier tour de l'élection présidentielle. Le matin même, Sarkozy avait eu cette formule délicieuse: « les chiffres de ce soir manifesteront une amélioration de la situation, avec une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs » . Il faisait du Lagarde, du nom de son ancienne ministre de l'économie qui n'hésitait jamais à parler de « réduction de la hausse » et autres « ralentissement de la dégradation »...

Il voulait nous faire croire qu'il y avait reprise. En fait, le gouvernement avait décidé de consommer les deux tiers du nombre de contrats aidés avant le scrutin, histoire de forcer un peu les statistiques.

Le soir, donc, le chiffre tombait, et il était mauvais, une fois de plus, un record depuis octobre 1999: le nombre de demandeurs d'emploi en France métropolitaine avait progressé pour le dixième mois consécutif, avec 2,867 millions de personnes sans emploi (la catégorie A), soit 6.200 de plus en un mois (+0,2%).
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MessageSujet: Terrible bilan !   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeJeu 29 Mar - 7:01

JEUDI 29 MARS 2012

Chômage, recrutements, heures sup, le terrible bilan de Sarkozy
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Cela faisait cinq ans qu'il nous racontait n'importe quoi. En 2007, il allait le réduire. En 2008, la crise était grosse, mais les heures supplémentaires sauvaient tout. En 2009, il fallait patienter. En 2010, il fallait encore attendre, le chômage allait baisser.

En 2011, c'était sûr, promis, juré, craché. Le chômage allait baisser.

En 2012, il progressait encore. Nicolas Sarkozy se cachait derrière des formules creuses et des diversions sécuritaires.

La publication des statistiques du chômage, lundi soir par le ministère du Travail, avait confirmé l'ampleur du désastre et l'échec d'un président. Mais ce n'était pas tout. Quelques heures plus tôt, le gouvernement publiait discrètement un bilan des heures supplémentaires. Deux jours plus tard, le même complétait l'information avec un autre rapport, cette fois-ci sur l'évolution des entrées et des sorties à Pôle emploi au dernier trimestre 2011.

Qu'apprenait-on ? Que le recul des recrutements se confirmait ! Un constat à l'exact opposé des déclarations de Nicolas Sarkozy lundi matin.

Chômage en hausse
Sur France Info, le candidat sortant avait évoqué une « une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs ». En fait, le nombre d'inscrits à Pôle Emploi avait encore augmenté, malgré un large recours aux contrats aidés pour faire sortir un maximum de chômeurs le temps de l'élection.

Les sans emploi s'élèvaient à 2 867 900 en France métropolitaine fin février 2012. Un nombre en hausse de 6,2 % sur un an et encore 6.200 de trop en février dernier. Il fallait ajouter les chômeurs à activité partielle, soit encore 1.410.700 personnes en France métropolitaine à fin février 2012. Sur ces trois catégories, il reste 4,56 millions d'inscrits à Pôle emploi, près de 6% de hausse sur un an. Formidable reprise...

Ce bilan négatif ramenait le chômage au coeur de la campagne.

Au passage, la DARES note les ravages d'une autre mesure anachronique de Nicolas Sarkozy : « le relèvement progressif de l’âge minimal d’éligibilité à la dispense de recherche d’emploi (DRE) à compter de l’année 2009 et sa suppression depuis le 1er janvier 2012 ont contribué sensiblement à la hausse du nombre de demandeurs d’emploi de 55 ans et plus enregistrés sur les listes de Pôle emploi. »

Réforme des retraites et suppression de la DRE, et voici donc la catastrophe; davantage de seniors au chômage. Sur un an, le chômage des plus de 50 ans avait progressé de 15% en un an, et encore de 1,4% sur un seul mois.

Heures supplémentaires en baisse
Autre bilan, moins commenté. Le 26 mars, la DARES publiait son analyse des heures supplémentaires au quatrième trimestre 2011. Les résultats étaient curieux. Jusqu'alors, le gouvernement Sarkozy se félicitait de la progression des heures supplémentaires. C'était le seul vestige du programme du candidat Sarkozy de 2007, une maigre incarnation du « Travailler plus pour gagner plus ». On savait, depuis, que la mesure était une arnaque: un effet d'aubaine pour les employeurs, un frein à l'embauche en pleine crise de l'emploi, une défiscalisation coûteuse pour les comptes de l'Etat et de la Sécu en pleine crise de recettes. Bref, une aberration totale, une obstination idéologique qui permettait au Président des Riches de penser qu'il pouvait être encore populaire.

Mais si ce volume d'heures supplémentaires fléchissait, c'était tout un édifice idéologique qui s'effondrait.

Certes, leur nombre progressait encore chez les autres: « Le nombre moyen d’heures supplémentaires augmente sur un an dans les entreprises de moins de 100 salariés. L’augmentation est plus forte dans les entreprises de 50 à 99 salariés. Il est en baisse dans les entreprises de 100 salariés et plus et diminue fortement dans celles de 250 à 499 salariés. »

En d'autres termes, plus l'entreprise est importante, moins elle avait recours aux heures supplémentaires. Sur un an, « le nombre moyen d’heures supplémentaires baisse sur un an de 2,2 % dans les entreprises ayant une durée collective du travail supérieure à 35 heures mais s’accroît de 3,2 % dans les entreprises ayant une durée collective du travail de 35 heures.» Pour les premières, les heures sup s'élevaient encore à 29 heures en moyenne trimestrielle par salarié. Pour les autres, paradoxalement, le nombre d'heures sup restaient toujours très bas:7 heures en trois mois!

En Sarkofrance, on appelle cela une catastrophe industrielle: les heures sup' ne progressaient que dans les entreprises aux 35 heures, preuve que le débat sur les RTT ré-alimenté par le candidat sortant était inutile. Mais les heures sup' baissaient pour les autres.

Bref, il n'y avait pas assez d'activité.

Embauches en baisse
La DARES publia un autre bilan, celui des mouvements de main d'oeuvre au cours du dernier trimestre 2011. le constat est sans appel: « le recul des entrées se confirme.»

Le taux d'entrées diminue pour le deuxième trimestre consécutif, relève la DARES: « -0,2 point au quatrième trimestre 2011, après -0,1 point le trimestre précédent, tout en restant à un niveau élevé au regard de la décennie passée », pour atteindre 12,8% des effectifs des entreprises de plus de 10 salariés. Pour l'essentiel, ces embauches étaient des CDD, et à un niveau record sur l'année: 79% en moyenne, et jusqu'à 82% dans les plus grandes entreprises (> 50 salariés).

Les embauches en CDI, qui repartaient lentement depuis son plus bas (2%) en janvier 2009, diminuent à nouveau (2,7%). C'est une autre mauvaise nouvelle: « Toutes les catégories d’établissements sont concernées par ce recul ».

Pire, la DARES constate un retournement concernant l'industrie: contrairement au trimestre précédent, le taux d'entrées en emplois chute, et lourdement: -0,6 point. Les CDI restent tout aussi rares: les embauches en CDI dans l'industrie ont représenté 1,3% des effectifs moyens du secteur...

Le taux de recrutement en CDD a reculé pour le second trimestre consécutif: -0,1 point. Il reste à un niveau « exceptionnellement élevé sur la décennie » C'est un signe de la précarisation du travail: 10% des emplois créés sont des CDD, contre 7% environ jusqu'en juillet 2006. L'envolée des CDD date d'avant la crise.

On recrute moins, mais on « sort » davantage: le nombre de fin de CDD est en hausse (12,6% des salariés sont partis. Les licenciements restent stables. La DARES note que « le taux de ruptures conventionnelles s’établit à 0,3 % pour les établissements de 10 salariés ou plus, après 0,2 % au troisième trimestre et 0,2 % au quatrième trimestre 2010 ».

On résume: les heures supplémentaires déclarées auraient atteint un plafond; les embauchent diminuent, le chômage progresse.

Qui a donc parlé de reprise ?
« Le président de la République s'est félicité des signaux de reprise économique qui laissent à penser que le bout du tunnel est proche pour l'économie française", a affirmé Valérie Pécresse, en rendant compte du conseil des ministres devant la presse. "En effet, l'Insee vient de confirmer la croissance de 1,7% pour 2011, une croissance de 1,7% conforme à nos prévisions, qui montrent ainsi leur justesse»
Source: Le Figaro.
Ami sarkozyste, reste avec nous.

Mais tais-toi.
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MessageSujet: Sarkozy avait oublié le chômage.   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeSam 31 Mar - 14:00

AMEDI 31 MARS 2012

256ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy avait oublié le chômage.
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Plus qu'un mois avant le premier tour. Les esprits s'échauffent. Nous sortions d'une séquence sécuritaire que Nicolas Sarkozy voulait prolonger, un drame à Toulouse qui plaisait à nombre de soutiens du candidat sortant. Ce dernier exultait: « Je vais gagner ! Ce sont tous des nuls ! ». Son bilan restait boulet. Son programme restait inconnu. Sarkozy restait Sarkozy.

Nicolas Sarkozy voulait croire que quelques milliards de déficits en moins feraient oublier la progression continue du chômage et de la précarité. On lui avait agrandi les épaulettes sur ses costumes, il luisait souvent, souriait toujours, clamait contre une élite qui ressemblait à la sienne.

Il ne restait que 20 jours ou presque avant le premier tour.


Les fonds secrets de Sarkozy
Samedi dernier, Nicolas Sarkozy avait publié son « patrimoine de sortie », une obligation pour un Monarque en fin de mandat.

Malgré la crise la plus grave depuis un siècle (comme il aimait tant le rappeler pour justifier la pauvreté de son bilan), il était parvenu à augmenter son patrimoine, pour atteindre 2,8 millions d'euros en février dernier. Mieux, l'essentiel de sa fortune, un contrat d'assurance-vie, avait été transféré de la Société Générale vers la filiale française d'une banque étrangère, la HSBC. Le Monarque n'avait-il plus confiance dans l'établissement français ? Mieux encore, quelques blogueurs vigilants avaient remarqué que Nicolas Sarkozy et ses associés du cabinet d'avocats avaient créé une holding, une habile manière de générer une confortable plus-value juste avant un renchérissement fiscal décidé par ... Sarkozy.

Mieux enfin, le patrimoine du Monarque a augmenté bien davantage que les 30% affichés ces 5 dernières années. En 2007, il avait du partager la moitié de son duplex avec Cécilia Sarkozy dont il divorça le 15 octobre de cette année. 5 ans plus tard, il avait largement reconstitué sa fortune, à 2,8 millions d'euros... Mediapart avait mené l'enquête sur l'origine de cette fortune. Nicolas Sarkozy était parvenu à acquérir ce duplex de Neuilly-sur-Seine avec 450.000 euros de provenance inconnue et non justifiée.

Justement, un juge d'instruction mettait sous pression l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Patrice de Maistre, effondré, devait rester en prison. Le juge craignait qu'il ne détruise des documents. Il avait la preuve que l'homme avait retiré pour 800.000 euros d'espèces pendant la campagne de 2007 à des dates coïncidant avec des rencontres avec l'équipe de campagne du candidat Sarkozy...

L'étau se resserrait-il ?

L'agenda sécuritaire de Sarkozy
Lundi, Nicolas Sarkozy ne voulait pas entendre parler de ces histoires d'argent. D'ailleurs, les journalistes qui l'interrogeaient sur France Info n'abordèrent pas le sujet. Vive la Sarkofrance !

Il préféra prolonger l'affaire Merah dans l'agenda électoral. Il dénonça les amalgames, d'une des plus curieuses et grossières façons qui fut: « je rappelle que deux de nos soldats étaient... comment dire... musulmans, en tout cas d'apparence, puisque l'un était catholique, mais d'apparence.»


Musulman d'apparence ? Qui parlait d'amalgame ?

De meetings en déplacements, on se posait toujours la même question: où était le programme du candidat sortant ? Quand on l'interrogeait, il faisait mine de ne pas comprendre: « Mon programme est parfaitement chiffré : moins de 3% de déficit en 2013, 0% de déficit en 2016. C’est 110 milliards d’effort, 70 par la réduction de dépenses, 40 par l’augmentation des recettes ». Qui paiera les 70 milliards d'euros d'économies ?

Son jeune conseiller Guillaume Peltier était à peine plus honnête. Il justifia que les annonces de son mentor soient révélées au compte-goutte car il fallait entretenir le suspense et attirer l'attention médiatique sur Sarkozy.

Cette campagne était donc un spectacle.

Mardi, dans la région de Nantes, il acheta des bols bretons avec Bernadette Chirac qui regretta d'avoir critiqué François Hollande. Le soir, Jean-Louis Borloo était rallié en meeting pour écouter l'un des pires discours frontistes du candidat sortant. Il pouvait mâcher sa cravate et son honneur.

La manipulation médiatique de Sarkozy
Quelques médias s'emballaient à nouveau. Nous étions mitraillés de sondages, à chaque heure, sur toutes les ondes, toutes les télévisions, tous les journaux. Il fallait faire croire, il fallait faire douter.

Une élection jouée d'avance n'est jamais un bonne histoire pour vendre du papier. Nicolas Sarkozy surfait donc sur les sondages ... de premier tour. Toutes les simulations de second tour le donnaient perdant (et de loin); sa crédibilité à gouverner était toujours minable. Son socle électoral rétrécit aux plus fortunés, une fraction frontiste et des cohortes de militants UMP retraités qui s'agitaient, drapeau en main, à chaque meeting. L'illusion était presque parfaite.

Le Monarque invoquait toujours la France silencieuse, celle qu'il n'avait osé rencontrer 5 années durant. Il s'amusait de la progression sondagière de Jean-Luc Mélenchon, oubliant qu'il n'avait que le Front national comme allié de second tour. Pire, lui qui pensait « engranger » les bénéfices du drame toulousain fut bien marri de constater que sa cote sondagière n'évoluait pas.

Tout ça pour ça.

Comme toujours, la mise en scène avait été rodée. Vendredi à l'aube, quelque 17 islamistes radicaux avaient été arrêtés simultanément en Ile-de-France en en province. Des journalistes avaient conviés pour filmer ces interventions du RAID et la saisie de quelques armes. Quelques instants plus tard, Nicolas Sarkozy était l'invité d'Europe1. Le timing était parfait. Le candidat sortant se défendit mollement de vouloir prolonger l'affaire Merah. Le terroriste toulousain avait été enterré discrètement, après les horaires d'ouverture du cimetière. Le Monarque avait également ordonné à ses ministres Longuet et Guéant de refuser toute audition des chefs du renseignement au Sénat. Pourtant, lui-même n'avait-il pas reconnu que les dispositifs législatifs existants étaient insuffisants ? L'omerta doit rester totale. Pourtant, les questions étaient nombreuses, sur l'efficacité de la DCRI, la désorganisation

Vendredi, Sarkozy était en meeting à Besançon. On attendait toujours son programme. Son discours semblait à l'opposé de celui de mardi. Il se voulait encore menaçant mais aussi généreux, il avait même 7 propositions pour l'école, que l'on connaissait déjà. Il eut aussi de curieuses formules sur l'immigration : « le regroupement familial est un droit et je le garantirai. » On se rappelait les propos de Claude Guéant, son ministre de l'intérieur, il y a un an, en avril 2011: « nous allons continuer à réduire le nombre d'étrangers venant en France au titre du regroupement familial ». Qui fallait-il croire ?


La catastrophe économique de Sarkozy
Cette semaine, Sarkozy et ses ministres s'efforçaient à un autre story-telling, sur la reprise et les bons résultats de l'économie version Sarkofrance. L'INSEE avait confirmé une croissance à 1,7% du PIB l'an dernier, puis un déficit budgétaire à 5,2% du PIB... Comme par hasard. Ce dernier était prévu à 5,7% dans la précédente loi de finances. Le gouvernement avait conservé ses marges. Il tenta de nous faire croire qu'il avait réduit le déficit de 22 milliards. Il oubliait de préciser que c'était le sien, et que le plus gros effort était pour 2013.

Les explications de ce « bon » résultat étaient floues et sans matière: « ce sont des chiffres excellents (...) grâce aux efforts des Français » avait dit le Monarque. « c'est grâce aux efforts des Français » avait répété, mot pour mot, le perroquet François Baroin. Les « efforts des Français » étaient ces hausses d'impôts censées amortir d'autres cadeaux fiscaux tels l'allègement de l'ISF en 2011. Preuve de la manipulation médiatique, Valérie Pécresse s'était précipitée dans les colonnes du Monde, la veille, pour expliquer combien l'économie se redressait « dès le premier semestre 2012 ». Elle était soit menteuse soit incompétente puisqu'elle venait elle même de réduire la prévision de croissance pour l'an prochain.

Evidemment, tout ceci était faux. Un mauvais script, de mauvais acteurs, une sale histoire.

Les Décodeurs du Monde, sur leur blog, s'amusèrent vite pour dénoncer l'un des arguments. La Sarkofrance n'était pas ce pays miraculeux «qui depuis le deuxième trimestre 2009 n'a pas connu la récession » (10 autres de l'OCDE avaient connu pareille fortune) ni celui « qui, depuis 2007, a connu chaque année une augmentation du pouvoir d'achat des Français, c'est la France ».

La peur du chômage de Sarkozy
Evidemment, Nicolas Sarkozy luttait pour son poste. Mais il craignait la montée du chômage plus que tout. Lundi, grillant la politesse à ses propres services pour son seul bénéfice personnel, il annonça que les statistiques du chômage à fin février, qui devaient être publiés quelques heures plus tard, seraient moins pires que prévu. Il inventa le concept de la « baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs ».

Cela faisait déjà cinq ans qu'il nous racontait n'importe quoi sur le sujet.

Bien sûr, la Grande Crise était passée par là. mais plutôt que de la reconnaître, il persista à la nier: en 2008, la crise était grosse, mais les heures supplémentaires sauvaient tout. En 2009, il fallait patienter. En 2010, il fallait encore attendre, le chômage allait baisser. En 2011, c'était sûr, promis, juré, craché. Le chômage allait baisser. C'était faux, le chômage ne faisait que croître: 4,56 millions d'inscrits à Pôle emploi à fin février, soit près de 6% de hausse sur un an. Le ministère du travail avait aussi livré deux autres analyses cruciales, catastrophiques mais peu commentées: le nombre d'heures supplémentaires - ce marqueur du succès sarkozyen - avait chuté au dernier trimestre 2011. Et les embauches, en CDD comme en CDI, diminuait également.

Quelle reprise !

Mercredi, une dizaine de représentants du collectif Génération Précaire furent accueillis par 7 fourgons de CRS devant le QG de Nicolas Sarkozy. C'était la France forte en action ! Les jeunes avaient voulu symboliquement remettre au candidat Sarkozy (comme aux autres) les résultats de sa seconde notation sociale de la précarité. Rue de la Convention, ils furent brutalement refoulés par des CRS. Sarkozy n'était pas au QG, mais le jeune Sébastien Proto, ancien dircab d'Eric Woerth et désormais membre éminent de l'équipe de campagne, veillait au grain.

Fallait-il qu'il soit inquiet !


Ami sarkozyste, nous sommes toujours là.
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MessageSujet: 257ème semaine de Sarkofrance   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeSam 7 Avr - 15:48

AMEDI 7 AVRIL 2012

257ème semaine de Sarkofrance: la campagne se durcit, Sarkozy est surpris
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Jeudi, le candidat sortant présenta son programme. Le moment devait être grand. La campagne se durcit. Sarkozy bénéficie toujours d'une petite avance sondagière de premier tour mais Hollande creuse l'écart au second.

Que se passait-il ?

Ce fut la semaine de tous les mensonges, toujours avec appoint, jamais sans excuse, rarement avec contradiction. Mais il prit des coups nombreux. Alors Nicolas Sarkozy fut surpris.

Coup pour coup
Pendant des mois, avant de se déclarer, Nicolas Sarkozy multiplia les attaques en « off » contre ses rivaux et surtout contre François Hollande. Quand on demandait confirmation, lui ou ses proches niaient avec aplomb. Sarkozy laissait aussi ses sbires manier l'invective, traitant Hollande de lâche, de mou, d'indécis. Sans prendre la peine d'écouter, de lire, de répondre aux propositions.

Puis, à peine entré en campagne, Sarkozy attaqua fort et publiquement. On comprit qu'il était la mauvaise langue, la source de ces outrances. Il crut un temps que l'opération fonctionnerait. Quand les courbes sondagières se croisèrent, il redoubla d'effort. A l'entendre, Marine Le Pen était folle, et François Hollande était l'anti-France ou l'archaïque, le flou ou l'irresponsable.

Puis, cette semaine, Hollande a « tapé ». Il avait prévenu, devant quelques journalistes, lors de son déplacement à la Réunion. Sarkozy venait encore de jouer au petit caïd, promettant d'« atomiser » son rival. Hollande répliqua donc, coup pour coup. Et cela marchait. Et Sarkozy sembla surpris.

La campagne s'était durcie.

L'arrogance
Porte de Versailles le 31 mars, Nicolas Sarkozy avait peiné à rassembler du monde. Le Figaro du dimanche évoquait 5.000 participants pour un meeting consacré à la jeunesse. On avait rameuté les droitistes de l'UNI. Le candidat sortant sortit au bout de 45 minutes.

Lundi, le candidat sortant était à Nancy, en Lorraine, la terre de Florange. La mise en scène était grossière: le matin même, dans un entretien au Républicain Lorrain, il accusa les représentants des salariés de Florange d'être venus « m’insulter et essayer de casser mon siège de campagne ». Les propos étaient graves et infondés. Il déclarait la guerre aux syndicalistes et ouvriers du site, faute d'avoir tenu ses promesses. Contrairement à ses dires, ArcelorMittal n'avait pas garanti 17 millions d'euros sur le site.

Sarkozy criait toujours quand il ment. La France silencieuse, qu'il appelait à chaque discours, n'était pas à Florange.

Mardi, il était à la Matinale de CANAL+, quelques minutes avant 8H. Il était en rage froide. Le Parisien avait fait sa une sur un gros 56%/44% en faveur de Hollande au second tour de la présidentielle.

Les bourdes
Mercredi, il était à la Réunion, une visite expresse où il avait prévu un meeting en plein air. A la différence de ceux organisés par François Hollande ou jean-Luc Mélenchon, le sien était sécurisé par des CRS et on n'y entrait que sur invitation. A son arrivée à l'aéroport, il fut quand même sifflé. Son discours fut inaudible.

A Paris, la police avait convié caméras et journalistes pour l'arrestation matinale de nouveaux terroristes islamistes présumés un peu partout en France. Ils furent tous libérés deux jours plus tard.

Jeudi, Carla Bruni faisait des siennes. L'épouse du chef de l'Etat n'en finit plus d'amuser la gallerie. On pensait qu'elle serait l'atout-charme du candidat sortant. C'est l'atout cruche, par ailleurs abîmée par quelques polémiques. Elle se montre pourtant toujours régulièrement dans les médias (interview à TV Mag, France 5, France Culture, Nouvel Obs). Cette fois-ci, elle se déclara modeste dans ses goûts, mais plus proche de Lady Gaga que de Mme Pompidou. Elle dénonça « l'anti-sarkozysme est un phénomène d'élite parisienne » Allez comprendre... Mais pourquoi donc cette interview ?

Prétendument inquiet que sa sécurité ne fut pas assurée en plein Paris, à Sciences-Po, il annula, à la dernière minute, sa participation à un forum féministe. Sa dir'com NKM envoyée à la rescousse fut sifflée l'espace de 5 minutes.

Le bide
Le même jour, le Monarque avait convié 400 journalistes pour livrer son programme. Il trouva une curieuse excuse pour avoir tant tardé. Il voulait d'abord « dialoguer » avec les Français avant de publier, à la dernière minute (17 jours avant le 1er tour), son programme. Et surtout dialoguer avec « à ceux qui ont voté pour le Front national ». Plutôt que de défendre ses idées, il attaqua la personne de François Hollande, encore une fois. Le candidat socialiste répondit, coup pour coup: « Toutes les mesures qu'il a égrenées, nous les connaissions déjà. C'est son bilan en pire.»

Ce fut un bide, total et sans retour. La seule annonce nouvelle fut le versement des retraites le 1er du mois (au lieu du Cool, une mesure impossible. Il y avait aussi des promesses... déjà en vigueur ou de vieilles promesses exhumées du précédent programme de 2007. C'était triste.

Il confia son chiffrage, improbable car optimiste et flou: il ne voulut pas préciser quels services publics, nationaux ou locaux, qu'il souhaitait réduire de 53 milliards d'euros sur 5 ans.

Pour l'essentiel, on se demandait: « Mais pourquoi ne l'avait-il pas fait avant ?»

Il envoya sa Lettre au Peuple français, 15 feuillets pour détailler ses 32 propositions. Il y avait même un paragraphe qui mélangeait la lutte contre le terrorisme, la pédophilie et... la piraterie des oeuvres sur Internet. Quel amalgame !

La vraie annonce du jour fut celle d'un meeting place de la Concorde le 15 avril, sur le parcours du Marathon de Paris, le jour même d'un autre meeting de François Hollande.


La rage
Vendredi, il était interrogé par Jean-Michel Apathie, sur RTL vers 7h50. Le journaliste n'est pas un gauchiste invétéré, même si Sarkozy le perçoit différemment. Mais quand il posa la question qui pouvait tuer (« avez vous vérifié auprès d'Eric Woerth, qui était votre trésorier de campagne en 2007, qu'il n'avait reçu aucune sommes d'argent de Patrice de Maistre pour financer votre campagne ?»), le candidat sortant botta d'abord en touche, accusant les médias d'épargner François Hollande sur les affaires du PS, avant de nier: « vous en doutiez sérieusement, Monsieur Apathie ? » Et il en rajouta: « J'espère que lorsque vous aurez M. François Hollande devant vous, vous lui demanderez pourquoi en dix ans, il a pu laisser la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône avec un système mafieux de financement ».

On avait appris que le procureur Courroye, décoré d'une légion d'Honneur par Sarkozy lui-même, avait connaissance de transferts d'espèces de Suisse chez les Bettencourt dès 2010, en plein Sarkogate... L'enquête sur l'affaire Bettencourt s'approchait aussi des visites de Nicolas Sarkozy chez ces milliardaires, en pleine campagne. Une dizaine de témoignages avait été recueillie.

Mafieux, le terme était lâché. Sarkozy perdait ses nerfs. Il accusait François Hollande de complicité mafieuse. Son opposant lui répliqua immédiatement, coup pour coup.

En fin d'après midi, il avait encore trouvé quelques milliers de militants pour l'entendre répéter à Caen qu'il allait déjouer le destin. Quatre sondages successifs aggravaient son retard sur François Hollande au second tour. Bien sûr, rien n'était joué. Mais Sarkozy était en rage.

« Il m'avaient oublié. Je suis de retour » Il répéta: « a-t-il un seul Français qui envie le sort des Espagnols ou des Grecs ? » Son homologue espagnol, Rajoy, n'avait pas apprécié cette stigmatisation. Son pays est à nouveau en pleine crise de confiance. Que Sarkozy répète à longueur que l'Espagne sombre est un sale coup. A Madrid, le ministre des Finances avait déjà dénoncé un « non-sens ». Après avoir fâché Angela Merkel, Sarkozy coni

Quant à la Grèce, le mensonge sarkozyen est honteux. Là-bas, le socialiste Papandréou avait hérité de la gestion calamiteuse du gouvernement conservateur précédent, lui-même conseillé par quelques fumeuses banques d'affaires dont quelques pontes sont aujourd'hui devenus ministres ou technocrates ici ou là. Pire, Nicolas Sarkozy oubliait de citer la gestion calamiteuse de son ancien meilleur ami adepte du Bounga Bounga, Silvio Berlusconi.

Mais ce vendredi, le ton monta d'un cran. A Caen, Sarkozy hurla: « Compétitivité, un mot intraduisible en socialisme. Compétitivité, un mot qui n'existe nulle part dans le bréviaire socialiste ».


L'invective globalisante, toujours et encore.

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MessageSujet: Les 45 milliards d'euros de hausse d'impôt du candidat Sarkozy.   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeMar 10 Avr - 11:05

MARDI 10 AVRIL 2012

Les 45 milliards d'euros de hausse d'impôt du candidat Sarkozy.
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« Bonjour, je m'appelle, Nicolas Sarkozy, je suis candidat à ma réélection à la fonction suprême. Et j'ai décidé d'augmenter les impôts de 45 milliards d'euros en 5 ans. »

Evidemment, vous n'entendrez ni ne lirez cette profession de foi du candidat sortant. Pourtant, le chiffrage est là. On avait déjà noté qu'il avait rechigné à préciser quels services publics ou prestations sociales le Monarque allait sabrer. Il se contenta de communiquer de grands aggrégats, sans aucun détail par nature de dépenses. Il préférait évoquer les « collectivités territoriales » plutôt que les écoles, les collèges et les lycées, les routes départementales ou nationales, le RSA ou l'aménagement du territoire.

Côté impôts, ses perroquets aimaient à répondre que le plus dur avait été fait. Nicolas Sarkozy lui-même, dans sa fameuse lettre au peuple français, osa écrire: « il n’y aura aucune augmentation d’impôt nouvelle pour les ménages durant les cinq prochaines années ».

Habilement, Nicolas Sarkozy avait diverti l'attention médiatique vers ses simples annonces de campagne, soit moins de 10 milliards d'euros de dépenses nouvelles à financer. La ficelle était bien grosse. Certes, une large part des hausses d'impôts a déjà été décidée, sans attendre le débat présidentiel. Mais les Français doivent désormais en supporter l'essentiel.

Voici donc la liste de ces 45 milliards d'euros de hausse d'impôt que le candidat sortant aimerait nous faire oublier.

Hausse d'impôts déjà votées: 28 milliards d'euros pour 2012 (32 milliards d'euros pour 2016)

- Mesures du PLF2010 (annualisation des allègements de charges, suppression du crédit d'impôt sur les dividendes, hausse de TVA sur le Triple Play, Rabot général sur les niches fiscales, abrogation du crédit d'impôt intérêt d'emprunt, imposition au 1er euro des plus-values mobilières, etc): 12,4 milliards d'euros annuels...

- Gel des barèmes de l'IR, de l'ISF et des plafonds de donations: 1,7 milliard en 2012 puis 3,4 milliards en 2016. [Une mesure qui devrait rendre imposable à l'IR entre 100 et 200.000 ménages dès 2012].

- Majoration exceptionnelle de l'IS des grandes sociétés en 2012: 1,1 milliard par an.
[ Nicolas Sarkozy avait raillé l'idée d'augmenter l'IS des grandes entreprises, il a fait de même en 2012]

- Augmentation de la taxation des dividendes et des intérêts sur celle des revenus à l'IR (augmentation du PFL à 24%): 600 millions en 2012, puis 700 millions. [ Il a fallu la crise pour que, dans la dernière année du quinquennat, le Monarque se décide à ajuster partiellement l'imposition des revenus du capital sur ceux du travail, cotisations sociales en moins]

- Suppression de niches (rabots supplémentaires, suppression de la loi Scellier en 2012, recentrage du PTZ sur le neuf, et rabot du CIDD de 20%): rien en 2012 mais 2,6 milliards en 2016.

- Augmentation du taux réduit de TVA (de 5,5% à 7%): 2 milliards

- Limitation des reports déficitaires d'IS: 1,5 milliard en 2012 puis 1,74 milliard d'euros en 2016.

- Suppression des Bénéfices Mondialisés Consolidés: 600 millions

- Hausse de 5 à 10% de la Quote-part pour frais et charges Plus-Values Long-Terme:250 millions d'euros annuels.

- Hausse de 1,2% (sic!) des prélèvements sociaux sur les revenus du capital: 1,33 milliard en 2012 puis 1,54 milliard.

- Suppression de l'exonération partielle de Taxe sur les Conventions d'Assurance (TSCA) pour les contrats solidaires et responsables: 400 millions en 2012 puis 460 millions d'euros.

- Instauration d'une contribution exceptionnelles sur les hauts-revenus: 410 millions puis480 millions d'euros. [une misère, comparé à l'ampleur des relèvements de TVA ]

- Alignement des cotisations du secteur de l'énergie (IEG): 200 millions d'euros
[Le secteur de l'énergie bénéficiait d'allègement de charges patronales qui sont ici annulées]

- Hausse du forfait social de 6% à 8%: 410 millions en 2012 puis 480 millions d'euros.

- Suppression de l'abattement de 30% d'IS des DOM :100 millions d'euros.
[ Nicolas Sarkozy avait oublié de prévenir les DOM quand il partit faire ses voeux ou sa campagne ].

- Intégration des heures supplémentaires dans le calcul des allègements de charges: 600 millions en 2012 puis 700 millions en 2016. [ Faiblement commentée, cette mesure est la première brèche dans la défiscalisation des heures sup', l'un des rares trophées de Sarkofrance ]

- Harmonisation de l'assiette de la Contribution Sociale de Solidarité des Sociétés: 150 millions d'euros.

- Application de la CSG à la CLCA: 150 millions d'euros. [Pour masquer ses hausses d'impôts, Sarkozy usait et abusait de sigles. CLCA désignait... le congé parental. Fichtre ! Merci pour les familles !]

- Suppression de l'abattement pour frais professionnel pour les revenus qui ne constituent pas du salaire: 80 millions d'euros

- Réduction de l'abattement pour frais professionnels de 3 à 2%: 550 millions d'euros en 2012 puis 640 millions d'euros. [ une mesure, comme les autres, annoncée l'été dernier ].

- Hausse de la fiscalité sur les alcools: 340 millions en 2012 puis 390 millions d'euros.

- Création d'une taxe sur les boissons sucrées : 350 millions puis 410 millions d'euros. [Taxer le Coca Cola et consorts sous prétexte de santé publique alors qu'il ne s'agissait que de trouver des économies, était l'une des plus jolies tartufferies du quinquennat. ]

- Révision du barème de la taxe sur les véhicules de société: 100 millions d'euros.

Hausse d'impôts à venir d'ici à 2016: 13,5 milliards d'euros
Ce n'était pas tout. Pour justifier de sa crédibilité, Nicolas Sarkozy avait encore 13 milliards d'euros de hausse d'impôt complémentaires dans sa besace de candidat sortant.

- Suppression de la Prime pour l'emploi: 2,5 milliards d'euros
[Cette disposition concernait 8 millions de personnes. La prime était versée une fois par an sous la forme d’un chèque, d’un montant moyen de 500 €, envoyé par le fisc, rappelait le Parisien. Elle sera supprimée pour financer la baisse des cotisations familiales sur les salaires entre 1 et 1,3 fois le SMIC]

- Réduction d'abattement sur les dividendes: 1,5 milliard d'euros
[ Une mesure discrète, sans beaucoup de précision. Il fallait équilibrer le chiffrage...]

- Impôt minimal sur les grands groupes: 3,0 milliards d'euros
[ Voici 3 semaines, Nicolas Sarkozy avait découvert que les sociétés du CAC 40 n'acquittaient quasiment pas d'impôt sur les sociétés, 5 milliards d'euros à peine. Il avait décidé de les imposer de 3 milliards d'euros par an, sans davantage de détail]

- Taxe sur les exilés fiscaux: 0,5 milliard d'euros
[L'un des rares annonces nouvelles de Nicolas Sarkozy, l'imposition des exilés fiscaux était soigneusement distinguée de la lutte contre la fraude fiscale ... cf ci-dessous]

- Taxe sur les entreprises Internet: 0,5 milliard d'euros
[C'était le retour de la Taxe Google ! On souriait.]

- Taxe sur les transactions financières élargies aux produits dérivés: 3,0 milliards d'euros
[ Nicolas Sarkozy était ce président

- Réduction des niches fiscales: 1,0 milliard d'euros
[Aucun détail, on verra plus tard]

- Lutte contre la fraude fiscale: 1,5 milliards d'euros
[C'était le pompon. Pour équilibrer son budget d'après 6 mai, Nicolas Sarkozy avait besoin d'hypothéquer quelques résultats de lutte contre la fraude fiscale ]

Ami sarkozyste, reste avec nous.
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MessageSujet: assiégé par la réalité.   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeDim 15 Avr - 6:47

SAMEDI 14 AVRIL 2012

258ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy, assiégé par la réalité.
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Le 8 avril dernier, le candidat sortant trônait en couverture du Journal du Dimanche: je sens la vague monter, déclarait-il, sûr de lui. De quelle vague parlait-il ? Comme un coup du sort, sa cote sondagière s'effondra soudainement quelques jours plus tard.

Rien n'était perdu, voulait-il croire. Il en appela à la « majorité silencieuse ». Il se mit à hurler contre François Hollande, promettant la faillite de la France « en deux jours » si son rival l'emportait le 6 mai. Ce regain de hargne cachait mal son doute ou la prise de conscience que la fin du sarkozysme peut-être finalement très proche.

Brice de Nice ?
La comparaison, amusante, est venue de l'un des portes-paroles de François Hollande, Bernard Cazeneuve, mercredi matin au QG du candidat socialiste: Nicolas Sarkozy a deux points communs avec Brice de Nice, le héros déjanté incarné par Jean Dujardin en 2005: il passe son temps à casser tout le monde, et à attendre une vague qui ne vient pas.

Effectivement, la campagne prenait un tour curieux, presque inquiétant pour le candidat sortant.

D'abord, Nicolas Sarkozy semblait ne pas saisir la réalité. Sa campagne « n'imprimait pas ». A force de recul pour cause de re-présidentialisation depuis 2 ans, avait-il perdu tout contact avec le terrain ? Ses propositions n'étaient pas à la hauteur des enjeux du moment, comme celle-ci, dimanche, de faciliter l'accès au permis de conduire. Ou cette autre, lundi, de fusionner les instances représentatives du personnel dans les PME. Ces annonces ne déplaçaient pas l'agenda politique. A Paris, Le Petit Journal de CANAL+ raillait la réunion « Tupperware » organisée par l'épouse Carla avec quelques copines dans son hôtel particulier du 16ème arrondissement de Paris pour les convaincre de voter Sarko.

Parfois, Sarkozy s'égarait dans des mensonges trop grossiers. Le weekend dernier, en meeting, il s'inventa ainsi un déplacement à Fukushima. Dans sa lettre aux Français, il promet un gel des hausses d'impôts pour les classes moyennes. La belle arnaque ! Quelque 45 milliards d'euros d'impôts supplémentaires ont été votés pour 2012-2016 ! Outre la hausse de la TVA, le simple gel du barème de l'impôt sur le revenu doit générer 1,7 milliard d'euros de recettes nouvelles dès 2012, et 3,4 milliards en 2016. C'est la plus forte augmentation de celles incluses dans le chiffrage du programme de Nicolas Sarkozy pour 2012-2017. « Il n’y aura aucune augmentation d’impôt nouvelle pour les ménages durant les cinq prochaines années » disait-il donc.

Ses déplacements restaient trop protocolaires ou mal préparés. Ainsi, mardi, est-il parti à l'improviste à Drancy, une ville de banlieue. Il voulait répliquer, avec trois jours de retard, aux deux jours de visites et rencontres de François Hollande dans quelques banlieues de France. La presse fut prévenue une heure avant. Sa visite dura une cinquantaine de minutes, coincée dans un local fermé avec caméras.

Sarkozy semblait assiégé par la réalité.

Dépassé
Ces derniers jours, son équipe a sombré dans l'outrance. A défaut de convaincre, il fallait faire peur d'un retour de la gauche au pouvoir. La gauche au pouvoir, la Grèce au tournant fut un slogan annonné par Nathalie Kosciusko-Morizet, et rapidement affiché sur des posters de l'UNI, un syndicat étudiant qui fait passerelle avec l'extrême droite.

D'autres proches de Nicolas Sarkozy doutaient de la stratégie: trop à droite, trop de propositions inutiles, pas assez de crédibilité économique. «Je franchis les haies les unes après les autres. D'abord le premier tour. Ensuite le deuxième. » confia-t-il à ses proches pour les rassurer.

Pire, la spéculation a repris en Bourse, sans attendre un éventuel changement de majorité. Lundi, un établissement allemand allait lancer un nouvel instrument de spéculation sur la dette française. L'AMF française s'en est émue, en vain. A 6 jours du premier tour.

Ces dernières nouvelles étaient gravissimes. Nicolas Sarkozy fut accusé de souffler sur les braises. Il s'était lâché un peu vite et beaucoup trop fort contre l'Espagne, pays qu'il qualifia de « perdu ». Madrid protesta. Les marchés s'inquiètent au contraire de la faible relance de l'activité, qui rend illusoire tout redressement des comptes publics. Agiter le spectre de la spéculation mondiale en cas de victoire de la gauche était tout aussi irresponsable. Il s'en défendit. Surtout, quelque 300 des 500 milliards d'euros de dettes publiques supplémentaires accumulés depuis 2007 ne sont pas dues à la crise mais à l'irresponsabilité économique de Nicolas Sarkozy... De qui se moque-t-on ?

Hargneux
Jeudi soir sur France 2, il eut droit à sa quinzaine de minutes, comme les autres candidats. Il faisait pâle figure. Trois sondages coup sur coup lui prédisaient un décrochage de 3 points au premier tour, et une large victoire encore du candidat Hollande au second. Sarkozy fut hargneux, quand on l'interrogea sur ses menaces de faillite si Hollande l'emportait. Confronté aux sondages, il restait mauvais joueur (« Les sondages, tout le monde s'en moque »).

Il fut en rage quand on lui rapporta les accusations d'Eva Joly sur le financement de sa campagne de 2007. « Sur les ragots, sur la médisance, sur la méchanceté, sur la volonté de détruire et de démolir, permettez-moi de vous opposer le mépris le plus cinglant ». Nicolas Sarkozy ne voulait pas répondre aux révélations: Bernard Accoyer, président UMP de l'Assemblée nationale sortante, avait confirmé que le fameux prêt de trois millions de francs qui permit à Nicolas Sarkozy de boucler le financement de l'acquisition de son duplex à Neuilly sur Seine en 1997 n'émanait de l'Assemblée nationale comme il l'avait prétendu en 2007 lors de sa déclaration de patrimoine. Et Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt soupçonné d'avoir remis 800.000 euros en espèces à la campagne de Sarkozy en 2007 restait en détention.

Sarkozy a certainement encore un destin après le 6 mai, mais judiciaire.

Vendredi, le Monarque semblait toujours accuser le coup, le matin sur iTélé. La voix grave, le regard souvent fuyant, il répondait à côté, sauf pour fustiger la « politicaille » d'Anne Lauvergeon. L'ancienne présidente d'Areva publiait un livre où elle accusait Sarkozy et sa bande d'incompétence et de manoeuvre. Elle soulignait l'insistance de Sarkozy à vendre de la technologie nucléaire au colonel Kadhafi, jusqu'à l'été 2010.

L'après-midi venue, Sarkozy utilisa un jet présidentiel pour jouer au Monarque en Corse, flanqué de deux ministres. Puis, en meeting, il promit 900 millions d'euros d'investissements publics pour l'Île de Beauté pour le prochain quinquennat, dont 500 millions pour développer l'approvisionnement en énergie: « Je ne viens pas ici faire le touriste » . Joli cadeau à 9 jours du premier tour de scrutin... Il a même joué la fibre locale: « Je ne suis pas un Pinzutu ! »), évoquant ses deux fils nés de son premier mariage avec une Corse. En 2010 déjà, le Monarque flattait beaucoup, à quelques semaines des élections régionales. L'UMP finit quand même par perdre la région.

Diversions
Mercredi, pour un ultime et inutile conseil des ministres, Nicolas Sarkozy adopta ses « nouvelles nouvelles » mesures contre le terrorisme suite à l'affaire Merah. C'était une diversion électoraliste, évidemment. L'Assemblée est fermée pour cause de scrutins présidentiels puis législatifs.

Mercredi 11 avril, un sans-papier a été arrêté en sortant de l'audience de conciliation à Nanterre au Conseil des Prud’hommes. Le lendemain, dans un rapport d'observations provisoires révélé par le Monde, la Cour des comptes s'inquiète de la progression des inégalités scolaires. L'éducation n'est plus nationale, résume ma consoeur CeeCee.

La Sarkofrance ne change pas.

Ce dimanche, quelques centaines de bus amèneront ce qu'il reste des plus motivés du camp sarkozyste place de la Concorde.

Amis sarkozystes, soyez là.

Vous verrez, votre mentor n'a pas changé.
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MessageSujet: sa fin justifie des moyens   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeSam 28 Avr - 15:48

VENDREDI 27 AVRIL 2012

260ème semaine de Sarkofrance: pour Sarkozy, sa fin justifie des moyens
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Le choc est venu, dimanche soir. Les courbes ne s'étaient pas croisées. Nicolas Sarkozy restait second au palmarès de son premier tour, à 600.000 voix de François Hollande. Marine Le Pen frôlait les 20%, avec plus de 6 millions de suffrages. François Bayrou était bon dernier, et Jean-Luc Mélenchon avait tout de même créé la surprise, avec 11% des suffrages.

Les commentateurs se lamentaient d'une campagne démotivante, la participation fut au contraire exceptionnelle, à plus de 80%.

Lundi matin, Nicolas Sarkozy avait la gueule de bois.

Les digues ont rompu
Dès dimanche soir, il agita une proposition qu'il croyait décisive: il voulait trois débats de l'entre-deux tours avec François Hollande. Il fallait le comprendre, il venait tout juste de publier son programme... La manoeuvre fit choux blanc. La ficelle était si grosse.

Puis choisit une voie incroyable: chiper une à une les propositions les plus emblématiques de l'extrême droite en matière sécuritaire ou d'immigration, et les développer avec une violence verbale inédite sur les estrades de ses meetings. Cette course, Nicolas Sarkozy la menait tambour battant, « ventre à terre » vers l'extrême droite, comme la qualifia François Bayrou, déstabilisa tout le monde, et surtout son camp. A gauche, on ne croyait possible de voir Nicolas Sarkozy singer les pires de ses caricatures. Dans la presse, on doutait de cette improbable et si dramatique stratégie. A droite, des voix se multiplièrent, d'abord anonymes puis plus officielles, pour s'inquiéter. Dès dimanche soir, un propre ministre de Nicolas Sarkozy s'énerva devant un journaliste du Parisien: « Avec ses conneries, il va nous envoyer droit dans le mur ».

Depuis 2007, le Monarque avait régulièrement cassé ses digues - rappelez-vous les tests ADN, ou le discours de Grenoble. Mais il s'était « récupéré » avec un discours quasi-gauchiste post-crise et quelques mesures d'apparence humaniste ou solidaire, telles le RSA. Mais pour cette campagne, le candidat sortant avait décidé de démolir les quelques frontières qui lui restaient avec le FN. Ce n'était que tactique, nous expliquait-on chez certains UMP ou centristes qui se cherchaient des raisons de loyauté.

Nicolas Sarkozy ne choisissait pas de s'adresser à un électorat désorienté par la crise, la précarité, le chômage et la souffrance. Il plongea dans la caricature, l'insulte, la raillerie systématique, le mensonge sans limite. Il faisait exprès d'utiliser des formules quasiment inusitées depuis la Collaboration.

Mensonges ou absences ?
Etait-il fatigué au point d'avoir des absences ? Ou est-il si désespéré au point de mentir si effrontément ? Lundi, il promit une manifestation le 1er mai pour le « vrai travail », une expression malheureusement clivante et pétainiste qu'il nia avoir prononcé alors que quelques centaines de journalistes en avaient la preuve filmée. « j'ai voulu dire une vraie fête du travail » s'excusa-t-il jeudi soir sur France2. Puis, à Saint-Cyr-sur-Loire, il s'acharna contre le système « politico-médiatique », la « technocratie » et les « élites » qui l'empêcheraient de parler d'immigration... « La Burqa, ce n'est pas anecdotique ! ».

Mardi, il déclara que «Le Pen était compatible avec la République ». Libération en fit sa une. L'UMP s'indigna, Sarkozy démentit mais il mentait: sa déclaration avait été enregistrée. A Cernay, dans le Haut-Rhin, rien n'était trop gros pour faire peur: «si vous ne nous rejoignez pas, alors vous aurez le droit de vote pour les immigrés en France ! ».

Mercredi, il attaqua François Hollande et son prétendu soutien de Tariq Ramadan et de 700 imams de France. Et pourquoi pas Ben Laden ? Tout était faux, archi-faux et rapidement démenti. Mais il s'obstina encore jusqu'à jeudi, comme s'il voulait imposer la figure de Tariq Ramadan comme l'épouvantail de cette avant-dernière semaine.

A celles et ceux qui lui reprochaient, y compris dans son camp, sa dérive droitière, il mentit à nouveau, et en public. C'était à Dijon, en meeting, « Je n'ai pas fait une seule proposition nouvelle depuis lundi ». C'était faux. Il s'était saisi d'un fait divers - la mise en examen d'un policier pour homicide - pour annoncer une mesure, une nouvelle, la présomption de légitime défense pour les forces de l'ordre. Il eut d'autres idées, jamais entendues dans sa bouche ni lues dans son programme pour cette campagne: imposer la maîtrise de la langue française aux bénéficiaires du regroupement familial, ou leur retirer le bénéfice de leurs cotisations sociales pendant 10 ans.

Et les vrais sujets ?
Courir après Le Pen sans l'argument d'un succès sur ses thèmes essentiels n'était pas risqué mais suicidaire. Car que retenir du bilan du Monarque en matière de lutte contre l'insécurité sinon la progression constante des atteintes aux personnes depuis 2002 ? Que comprendre des déclamations aux relents xénophobes dans la dernière ligne droite quand on gouverne depuis 10 ans ?

La France ne manquait pas de vrais sujets.

Le futur judiciaire de Nicolas Sarkozy, en cas de défaite, inquiétait jusqu'à l'agence Reuters, qui promettait audition voire inculpation à l'ancien Monarque. Un ancien proche, Ziad Takieddine, fut mis en examen une seconde fois, cette fois-ci pour blanchiment, dans le volet financier du Karachigate. A la presse, il confia sa rancoeur et dénonça le « triumvirat de la corruption » constitué, selon lui, par Claude Guéant, Alexandre Djouhri et Bernard Squarcini.

Il y avait le chômage, dont les statistiques à fin mars furent publiées ce jeudi. Le soir sur France2, la question fut à peine évoquée. Le sous-emploi frappe plus de 5 millions de personnes, avec la plus forte hausse depuis 3 mois.

Il y avait aussi la croissance, qui s'invitait enfin dans le débat partout en Europe, sauf chez Sarkozy. Le patron de la BCE lui-même, Mario Draghi, devant le Parlement européen, a déclaré qu'il fallait « revenir en arrière et en faire un pacte de croissance.». Angela Merkel promettait un « agenda de croissance » pour le sommet européen de juin. L'Espagne, pourtant sous politique austère depuis 3 ans (avant même le changement de gouvernement), s'enfonçait dans la crise et fut dégradée de deux crans par l'agence Standard & Poor's.

De tout cela, il n'en fut jamais question dans les discours du candidat sortant. Nicolas Sarkozy était ailleurs, hors sol. Il semblait emporter la droite parlementaire vers les bas-fonds. Vendredi, Villepin se dit effrayé. Il y avait de quoi.

Mais qui réagirait enfin ?

La « France forte » était affolée.

Ami sarkozyste, es-tu encore là ?

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MessageSujet: Voici la dernière chronique de la dernière semaine du dernier quinquennat de Nicolas Sarkozy.   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeSam 5 Mai - 7:38

Il nous avait promis de « l'exploser » en plein vol et en plein débat. Bien sûr, c'était une confidence en off à quelque journaliste du Figaro. Mais ce fut l'inverse. Son agressivité ne porta pas. Cette semaine, la dernière de sa présidence active, se termina sur François Bayrou rejoignant le référendum anti-Sarkozy.

Désarçonné, le Monarque faisait mine d'attendre, encore fois, une vague, cette fois-ci qualifiée d'immense.

Voici la dernière chronique de la dernière semaine du dernier quinquennat de Nicolas Sarkozy.

J-7: Sarko et les officines
A Dimanche+ sur CANAL+, le Monarque zigzagua une fois de plus, une fois de trop. Il sentait qu'il était aller trop loin contre l'Immigré. Non pas qu'il avait renoncé à convaincre un maximum des électeurs frontistes du premier tour. Mais son propre camp avait fini par être gêné. Et François Bayrou ne s'était pas encore prononcé.

Il se félicita donc de la France accueillante, mais ne put s'empêcher de raviver le cliché d'une immigration profiteuse de notre Sécurité sociale: « Je ne peux pas accepter – dans la situation économique, fiscale, sociale de la France – une immigration qui ne serait motivée que par le seul attrait de prestations sociales parmi les plus généreuses d’Europe. Qu’y a-t-il d’antirépublicain à cela ? » Qui y avait-il de républicain à ne jamais parler des bénéfices, notamment économiques, de l'immigration ?

Ensuite, il fila à Toulouse. Son meeting fut retransmis en direct dans 6 autres villes de France, dans des salles parfois à moitié vides.

A Toulouse, il fit peur avec la Grèce, l'Espagne, le drapeau rouge, et l'immigré.
Encore.

Nicolas Sarkozy s'était aussi énervé contre la récente révélation de Mediapart, qualifiant le site d'« officine au service de la Gauche ».. Mediapart avait commis l'infâme sacrilège de publier un courrier de l'ancien patron des secrets libyens, daté de 2006, adressé à un autre dignitaire libyen, et confirmant le don de 50 millions d'euros à la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007. L'auteur, incarcéré au Royaume Uni, et le destinataire, protégé d'Interpol par les autorités françaises, nièrent avoir écrit/reçu ce courrier. Sarkozy dénonça l'« infamie » et, le lendemain, porta plainte contre Mediapart.

Durant le weekend, Dominique Strauss-Kahn avait été surpris rue Saint-Denis, à l'anniversaire de Julien Dray. Et quelques extraits d'un ouvrage sur DSK avaient été publiés par The Guardian. L'occasion fut trop belle pour le clan sarkozyste. Avec un sens de l'opportunité et du contrefeu médiatique parfait, le Figaro publia quasiment de larges extraits du PV d'audition de DSK devant les magistrats dans l'affaire du Carlton de Lille. Une audition vieille de 5 semaines. Nous nous interrogions: Le Figaro est-il une officine de Nicolas Sarkozy ? Mieux, la DCRI de Bernard Squarcini demanderait-elle les fadettes de la journaliste du Figaro pour identifier l'origine de cette violation du secret de l'instruction ?

La riposte sarkozyste passait aussi par Nathalie Kosciusko-Morizet, la porte-parole du Monarque Celle qui écrivait tout son désaccord à l'encontre du FN il y a 6 mois abusait désormais de tous les excès de langage et amalgames pour fustiger François Hollande, sans trouver rien à redire à la course vers l'extrême droite de son mentor.

J-6: Sarko élève le débat
« Chaque fois que je m'adresse aux Français, je veux élever le débat.» Nicolas Sarkozy avait toujours de curieuses et schizophrènes formules, comme ce lundi 30 avril, en Avignon. Les observateurs notèrent que Sarkozy semblait cramé, grippé, épuisé. Il faisait trop chaud.

Mais Sarkozy continua dans la surenchère de dernière ligne (d'extrême) droite: « moi, je n'accepterai jamais l'euthanasie ». Sur la dépénalisation du cannabis, « je laisse à Monsieur Hollande et ses amis ces idées-là ».

A Avignon, il fit peur avec la Grèce, l'Espagne, le drapeau rouge, et l'immigré.

Encore.

J-5: Sarkozy chez les Riches
Pour le 1er mai, Nicolas Sarkozy fit le meeting qu'il souhaitait. Ou presque. C'en était drôle. D'abord le lieu, place du Trocadéro, au coeur du riche XVIème arrondissement. Célébrer « le vrai travail » chez les Rentiers, quelle curieuse idée ! Ensuite la foule. Sarkozy, sur l'estrade, annonça 200.000, soit près du double de son meeting de la Concorde, dans un espace cinq fois plus petit. Au mieux, ses supporteurs étaient 30.000, ce qui était déjà bien. Pourquoi toujours en rajouter ? Il y avait Jean-Christophe Lagarde, Nadine Morano, Alain Juppé et François Fillon. Mais Jean-Louis Borloo, un temps promis sur l'estrade, boudait encore. N'assumait-il plus ? Il restait caché. Il pensait aux législatives.

Deux heures avant, Marine Le Pen avait promis de voter blanc au second tour. Contre Sarkozy. Elle lui disputait le leadership de la droite. Sarkozy avait si bien légitimé la plupart de ses thèses, qu'il ne lui restait plus qu'à dénoncer l'hypocrisie du clan Sarkozy. Soit Sarkozy assumait sa démarche jusqu'au bout, et donc appelait à voter FN en cas de duel FN/PS au second tour des législatives, soit il fallait l'achever.

Contre le « faux travail » et les « vrais assistés », il eut ses habituelles caricatures. Comme celle sur la prétendue injustice «que les aides soient trop souvent réservées à ceux qui n’ont pas travaillé et que ceux qui ont travaillé soient moins aidés.» Il défendit sa TVA sociale, « une TVA pour freiner les délocalisations, pour protéger l’emploi français.» C'était faux, car la baisse de charges sociales bénéficiera marginalement aux secteurs exposés à la concurrence étrangère (notamment l'industrie). Et la hausse de TVA en octobre prochain - +1,6 point - restera trop dure pour le plus grand nombre (après celle de 1,5 point pour la TVA réduite, les déremboursements médicaux, la hausse des taxes sur les mutuelles, etc), et trop faible pour changer quoique ce soit pour le coût du travail.

Il tenta aussi de propager un nouveau concept,« un nouveau modèle français». Il était trop tard, à 5 jours du second tour, de s'inventer des gadgets électoraux.

Au Trocadéro, il fit peur avec la Grèce, l'Espagne, le drapeau rouge, les médias et l'immigré.

Encore.

J-4: Caliméro au Grand Débat
C'était le Grand Débat, le Grand oral. Nicolas Sarkozy attaqua dès ma première minute. François Hollande répliqua dès la dernière minute. Au final, la presse conclut au match nul ou à la victoire du candidat socialiste. Ce qui voulait dire que la victoire avait été sacrément franche. Nicolas Sarkozy avait surpris jusqu'à son camp. Il semblait usé, incapable de sortir du terrain de son adversaire. Il voulut passer pour une victime, énumérant toutes les méchancetés et énormités prononcés contre lui depuis 5 ans. Dans le même paragraphe, il se félicitait d'avoir réussi à rassembler la France. La preuve, aucune violence, aucune émeute. C'était faux, on se souvenait de la bataille de Grenoble.

Il voulait qu'on oublie son bilan, les atteintes aux personnes qui augmentent, l'éducation en berne, le bouclier fiscal, la précarité en hausse, la désindustrialisation, le chômage qui explose, les déficits aggravés avant la crise, etc. Etc. Etc. Fallait-il répéter, une à une, toutes les promesses non tenues ?

Il répéta des pans entiers de ses discours de meetings. Mais ce qui passait devant des supporteurs survoltés fut démonté pièce par pièce par François Hollande. Sarkozy avait commis une immense erreur d'appréciation sur son adversaire. Il avait fini par croire aux mensonges qu'il proférait lui-même.

En fait, nous réalisâmes que pour la première fois depuis 5 ans moins deux jours, Nicolas Sarkozy était face à un contradicteur, contraint de répondre sur son bilan et ses propos. Souvent, il usa de termes violents, tels « mensonge » ou « calomnie ». Souvent, il fut à court d'arguments quand Hollande démontait ses outrances.

J-3: Sarko sent la « vague immense »
Nous étions jeudi. Nicolas Sarkozy semblait apaisé. Ses proches lui avaient dit qu'il avait été génial, immense, fantastique. Ses proches, ce sont son premier problème. Son dernier grand meeting était pour Toulon, en fin d'après-midi. Durant la journée, il confiait sa satisfaction après le débat d'hier. Il était plus calme, il ne regrettait pas la violence, la tension (« une campagne, c'est dur »).

Il ne fallait pas chercher bien loin, pourtant, pour comprendre combien le trouble était manifeste au sein de l'équipe de campagne. Les éléments de langage étaient mal rodés et confus. Nadine Morano expliqua que 3 débats d'une heure (tiens, d'une heure seulement ?) auraient mieux qu'un débat de trois heures. Guillaume Peltier qualifia Hollande d'agressif. Benjamin Lancard l'avait au contraire trouvé pas assez punchy.

Sarkozy voulait se rassurer, et promettait à ses soutiens et son public, « la plus grande surprise de la Vème République » pour dimanche soir. A Toulon, il éructait encore sur une estrade: «Deux jours de mensonges, et des années pour régler la facture, voilà le projet socialiste » ! Il reprit ses accusations habituelles, contre les « tribus » étrangères, contre la presse, contre la « gôche ». Ses discours étaient si agressifs, qu'une vingtaine de supporteurs se crurent autoriser à cracher et crier sur deux journalistes de BFM-TV présents dans l'enceinte du meeting. Le lendemain sur Europe 1, Sarkozy les excusa: « il faut les comprendre ».

La vraie (et seule) nouveauté de cette campagne était celle-là: après le chômeur, le pauvre, l'immigré, le banquier, le trader, Sarkozy s'était trouvé un nouveau bouc-émissaire: le journaliste.

Mais le soir, ce fut le coup dur. François Bayrou annonçait qu'il voterait François Hollande. Le centriste avait franchi le Rubicon. Et non pas par adhésion au programme du candidat socialiste. Mais par rejet de la dérive extrémiste de Nicolas Sarkozy. L'appel au référendum anti-Sarkozy était complet.

Le Monarque avait su rassembler une large coalition arc-en-ciel, mais contre lui. Il fallait le virer, et que notre espace démocratique reprenne son cours normal.

J-2: Sarko ensablé ?
Vendredi matin, sa rage était sourde. Contre Bayrou, étrillé de critiques venant du clan Sarkozy depuis la veille au soir, l'attaque fut directe et sans inspiration: « Bayrou manque de cohérence ». Sarkozy se voulait encore combattif. « Vous verrez dimanche soir, vous verrez une grande surprise ». Il se prenait encore pour la France: « le peuple de France ne s’est jamais senti comme ces dernières semaines, injurié, acculé, manipulé ». Il s'en prit encore aux journalistes, au « monde médiatico-politique » évidemment de gauche, un « monde égocentrique qui se regarde le nombril ». Il se croyait encore candidat du peuple.

Bizarrement, il avait encore un meeting, mais dans une petite salle municipale, aux Sables-d'Olonnes, devant 2.000 militants à peine. « Je sais bien qu'aujourd'hui, le classicisme en politique, c'est de faire peur. Ce n'est pas mon intention. » Et le voici qui enchaînait sur ... l'Espagne. Il se répétait, c'était normal. Il enrageait contre des ennemis imaginaires: « je déteste l'égalitarisme !», mais qui était pour ? «Je pense que la chasse aux Riches est une absurdité ! », mais qui pensait le contraire ?

En coulisses, la cellule Riposte de l'UMP propageait ses dernières boules puantes contre Hollande. Leur campagne s'enfonçait un peu plus dans les égouts. Le candidat socialiste était qualifié de « Malhonnête, mou, parachuté, mauvais gestionnaire, mal entouré » sur un faux site de campagne. Un autre communiqué de presse dénonçait la « tricherie », la « manipulation », ou la « paresse » du rival socialiste.

Ils pouvaient être énervés, à l'UMP. Mediapart avait ouvert son site au public.

J-1: Sarko au repos.
Les dés sont-ils jetés ? Samedi, la campagne est terminée. Chaque camp surveillait l'autre.
Nicolas se reposait avec Carla. Il ferait du vélo, au Chateau de la Lanterne, à Versailles. Ou il regarderait un classique de Dreyer, puisqu'il adore cela. Il était confiant, il ne pouvait pas croire à sa défaite.

Ami sarkozyste, je sais où tu es.

Quitte ton mentor et rejoins-nous.

Il est encore temps. La République mérite mieux.
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MessageSujet: Le vrai bilan   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeSam 5 Mai - 8:10

Peu avant le premier tour, je discutais politique avec une amie qui ne savait absolument pas pour qui voter. Une crainte la tenaillait sur l’éventuel basculement de la France à gauche: «Oui, mais si la gauche passe, les riches vont tous se sauver à l’étranger. Et dans ce cas, la France va perdre de l’argent. C’est normal que dans un pays il y ait des riches et des pauvres». D’un point de vue purement philosophique, je peine à adhérer à cette idée d’une nécessaire dichotomie. D’autant qu’on peut pousser dans des détails écœurants en matière de chiffres : un sapeur-pompier au premier échelon gagne environ 1300 euros brut par mois, un joueur de foot en ligue 1 environ 40000 euros. Le premier travaille pour sauver nos pauvres carcasses, en risquant parfois la sienne, le second nous divertit en tapant dans un ballon. Mais passons…

Ensuite, soyons clairs, si les plus aisés sont tentés de se sauver en criant «22 v’là Hollande», c’est justement parce que, jusqu’à présent, ils ont été bien à l’abri dans le pays de Sarkozy. Autrement dit, ce n’est pas vraiment leur argent qui a été utilisé pour essayer de sortir nos têtes de l’eau. Mais surtout, ce qui a échappé à mon amie, c’est que même en envisageant qu’il faut forcément des riches et des pauvres pour faire un monde, l’écart entre les uns et les autres ne fait que se creuser de plus en plus depuis quelques années. «La faute à la crise», se défendra notre Président qui joue sa place dans deux jours.
Nicolas Sarkozy a à cœur de dire sa fierté de son bilan quinquennal, les loupés sont à mettre sur le dos de la crise, et s’il n’avait pas été là, ça serait bien pire. Bon… Ceux qui m’ont suivi dans les pages Rebonds ou ici savent que je suis de ceux qui ont été dupes dans les urnes il y a cinq ans. Sarkozy, j’y suis venue, j’ai vu, j’en suis revenue. Au-delà des grands mots de candidats, petit tour d’horizon des raisons qui me font sérieusement douter que les promesses seront cette fois-ci tenues.

L’emploi dans tous ses Etats

Grace à Sarkozy, j’ai trouvé un boulot. Contrat d’accompagnement à l’emploi pour deux ans dans un lycée, à temps partiel, avec l’aspiration de nos dirigeants d’aider les demandeurs d’emploi longue durée à s’insérer durablement dans l’emploi à l’issue de leur contrat aidé. Moralité, aucune formation pertinente proposée, suppression des contrats au bout d’un an et demi, et impossibilité de postuler pour la nouvelle formule des contrats aidés (eh oui, puisqu’il faut être sans emploi depuis au moins deux ans).

Dans le même temps, je perds mon petit boulot complémentaire, parce qu’à cause de la crise, mon patron perd tous ses gros clients. J’avais un RSA complémentaire, et j’arrivais à un revenu proche du SMIC. Je bénéficiais de la CMU et j’avais une APL correcte. Je n’étais pas riche, je devais faire attention, mais ça pouvait faire l’affaire et je me sentais utile. Je me retrouve au chômage, avec environ 650 euros d’allocation. Comme je touche les ASSEDIC, je n’ai plus droit au RSA complémentaire.

Et puis je perds mes droits à la CMU, car le calcul s’effectue sur les revenus de l’année précédente, quand j’avais encore un travail. Je n’ai pas non plus droit à l’aide au retour à l’emploi, parce que nouveauté de l’année, le RSA perçu est déduit de la prime. Sept mois de chômage au final pour finir par accepter le premier travail que j’ai pu trouver: assistante d’éducation. Sauf que je fais tellement de route pour aller au travail qu’une fois l’essence payée, je gagne environ trente euros de moins que lorsque je n’avais pas de travail ! Et je ne parle même pas de la diminution de l’aide personnalisée au logement …

Aujourd’hui, je suis coincée dans un emploi qui me fait perdre de l’argent. Que je ne peux pas quitter: dans l’éducation nationale, on ne peut s'émanciper de son emploi que de deux façons : en démissionnant. Ou en se faisant virer; pour faute grave. Mais voilà: non seulement je me vois mal taper un élève pour provoquer mon renvoi, mais en plus je perdrais -de fait- mon droit aux Assedic pour 4 mois. Oui, 4 mois à zéro euros. Seule. Avec un enfant à charge. Oui, je fais partie des nouveaux pauvres, de plus en plus nombreux. Qui ont un emploi, un toit, mais se retrouvent en dessous du seuil de pauvreté. Et creusent chaque mois leur découvert. Avec l’angoisse, tenace, de l’interdit bancaire.

L'insécurité, comme entretenue

Et comme je ne vois pas que mon nombril, je ne peux que constater l’ampleur de la détresse -du désespoir- autour de moi. Des personnes gravement malades, n’étant plus en mesure d’exercer un travail dans des conditions normales. Obligées par Pôle Emploi à faire du bénévolat dans des associations sous peine de se voir supprimer leurs aides. Des infirmières qui n’ont pas connu de revalorisation salariale depuis bien longtemps. Alors qu’elles gèrent de plus en plus d’urgences, travaillent dans des conditions de plus en plus pénibles et rencontrent des situations de plus en plus risquées. Des projectionnistes virés discrètement pour privilégier des projections numériques à moindre coût dans des cinémas multiplexes. Autrement dit, la mort lente et muette d’un savoir-faire qui aurait pu s’adapter à l’évolution technologique au lieu d’être remplacé par elle. Des employés de Pôle Emploi sans qualification particulière embauchés pour un CDD d’un an et Ciao pantin. Magnifique la fusion ANPE/Assedic, monsieur le Président….

Sur la sécurité? Le président sortant est allé à l’encontre de ses propres convictions sécuritaires. Une de mes amies a récemment dû déposer une main courante devant les plaignants qui faisaient la queue. Pas un seul bureau pour la recevoir en toute discrétion. Quand je rentre dans ma tour HLM avec ma fille après l’école, je suis régulièrement obligée de croiser un attroupement de jeunes extérieurs. Avant de tenter d'expliquer à ma fille de 7 ans les dangers de la drogue. Victime il y a quelques semaines d’une agression en bas de chez moi, j’ai vu une semaine plus tard deux voitures brûler dans le quartier. Aucune consigne de surveillance policière renforcée n’a, visiblement, été demandée par la municipalité. Faut-il blâmer la police? Peut-être. Reste que 12000 postes de policiers et de gendarmes supprimés durant le mandat de Nicolas Sarkozy...

Lors du débat face à François Hollande, le chef de l'Etat, après s’être longuement posé en victime, s’est vanté d’avoir fait passer aux forceps tout un tas de réformes difficiles sans violence. Mais la violence, nous sommes nombreux à la subir depuis 5 ans au gré de postures qui privilégient les plus favorisés.

La crise est bien réelle. Mais elle n’explique pas tout. Peut-on encore espérer qu’il puisse faire mieux? Doit-on craindre qu’il ne fasse pire? Il a fait beaucoup de promesses il y a cinq ans. Et nous sommes nombreux à avoir déserté son camp. Je ne dis pas qu’un autre à sa place fera des miracles. Mais ce président-là a eu sa chance. Il faut maintenant savoir si il mérite d’en avoir une seconde. Ou si on essaye autre chose. Nous ne sommes pas tous des assistés, des fraudeurs, des faux travailleurs. Vous nous aviez promis le travail, M. Sarkozy. Où est-il ce vrai travail? Nous sommes nombreux à ne demander que ça...
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MessageSujet: les ardoises du nabot   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeSam 19 Mai - 15:50

Il manquerait 20 milliards dans les caisses pour atteindre l'objectif des 3% de deficit de PIB en 2013. Cette petite ardoise de Nicolas Sarkozy est la plus importante des bombes laissées en héritage. François Hollande devra choisir. Soit se conformer a cet objectif et augmenter les impôts d'autant. Soit renoncer à la parole de la France, en pointant du doigt son prédécesseur. L'audit de la Cour des comptes devrait l'y aider.


(Nicolas Sarkozy - WITT/SIPA)
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La Commission européenne n’aura pas attendu la passation de pouvoir pour saluer, à sa manière, le nouveau locataire de l’Elysée. Dès le 11 mai, Olli Rehn, son vice-président chargé des Affaires économiques, menace : les comptes publics français seront déficitaires à hauteur de 4,2 % du PIB en 2013, au lieu des 3 % imposés par le nouveau traité, et promis par la France. Bien sûr, cette sortie des clous, c’est un peu à cause de la croissance : en 2013, la hausse du PIB français devrait atteindre 1,3 %, contre 1,7 % anticipé. Mais ce différentiel de croissance n’explique que 5 milliards d’euros. Outre les bombes des plans sociaux gelés avec l’élection, celle de la nationalisation de Dexia (cf le Marianne de cette semaine en kiosque), cette petite ardoise de 20 milliards constitue sans doute le plus important des cadeaux empoisonnés laissés par Nicolas Sarkozy au nouveau pouvoir.
Car si il tient à se conformer à la promesse faite à Bruxelles par Nicolas Sarkozy, promesse reprise par le nouveau chef de l’Etat, François Hollande sera obligé de trouver l’équivalent soit en recettes soit en moindres dépenses… A moins que la Cour des Compte, qui doit être prochainement saisie d’un audit sur l’état des finances publiques ne vienne sauver la mise à François Hollande…
« En vérité, le gros de l’ardoise, c’est la vingtaine de milliards d’euros de nouveaux impôts que le gouvernement a prétendu avoir votés, alors qu’il n’en était rien », décrypte Michel Sapin, le monsieur économie du candidat PS et aujourd’hui ministre du travail. Revoilà donc la polémique qui avait opposé les deux camps durant toute la campagne. Les socialistes, au premier rang desquels Jérôme Cahuzac, président de la commission des Finances de l’Assemblée, ont sommé le gouvernement Fillon de détailler ces 20 milliards d’euros d’augmentations d’impôts pour 2012-2013. Car pour être bien inscrits dans le cadrage budgétaire envoyé à Bruxelles, ils n’en étaient pas moins virtuels selon eux puisque non votés durant l’un des multiples plans de rigueur de la fin du quinquennat. Il ne s’agissait pas d’un simple argument électoral. Pour respecter les clous bruxellois, l’objectif de 3% de déficit en 2013, Hollande a naturellement –naïvement ?- fait figurer ces 20 milliards dans son programme. A ce premier étage, il prévoyait d’en ajouter un second de 29 milliards d’€ « purement socialistes ». Sauf que Nicolas Sarkozy a laissé l’ascenseur des prélèvements obligatoires au rez-de-chaussée, avec François Hollande devant.
Le président choisira-t-il dès lors d’appuyer sur le bouton du second étage et d’augmenter les impôts non pas des 29 milliards d’euros prévus mais de 49 milliards ? Ou profitera-t-il de cette dernière malhonnêteté sarkozyste pour s’affranchir de la trajectoire budgétaire drastique (synonyme de croissance atone) dans laquelle la France s’est engagée ?

C’est la question, cruciale, que François Hollande devra trancher dans les prochaines semaines. Le nouveau Président dispose pour ce faire d’un atout dans sa manche : l’audit de la situation du pays qu’il s’apprete à commander à la Cour des Comptes. Tout dépendra de la lettre de mission que les magistrats devraient recevoir en début de semaine. Il y a peu de chance que celle-ci se limite à la simple analyse de l’exécution du budget 2012. On sait par exemple que les enveloppes allouées à la politique de l’emploi ont été consommées par anticipation, laissant un trou pour la fin 2012.
Didier Migaud, le premier Président de la Cour, devrait également être amené à juger de la virtualité des fameux 20 milliards d’€….ouvrant du même coup une opportunité salutaire à François Hollande pour se dégager de la promesse bruxelloise de la France.
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MessageSujet: Sarkozy: le troisième tour a lieu dimanche   Devoir de résultat ? - Page 13 Icon_minitimeMar 5 Juin - 11:12

Sarkozy: le troisième tour a lieu dimanche

Rédigé par Juan Sarkofrance le Mardi 5 Juin 2012 à 00:00 | 39 commentaire(s)

La période se présente comme un faux plat . Nicolas Sarkozy a été défait mais tous ses anciens proches, à l'exception d'Eric Besson, sont en campagne. Le scrutin présidentiel n'a que 4 semaines mais il faudrait oublié le bilan politique des 10 dernières années. François Hollande gouverne à peine faute de majorité parlementaire, mais l'on voudrait nous faire croire qu'il a déjà un bilan.




L'UMP a un bilan.
L'une des caractéristiques des 4 dernières semaines est la quasi-absence de tout débat sur le bilan UMPiste de la précédente décennie, comme si la campagne présidentielle avait épuisé le sujet. Pourtant, ce scrutin législatif n'est qu'un troisième tour, celui de la confirmation ou de l'échec. Chez les plus aigris de Sarkofrance - dont certains s'expriment en commentaires frôlant l'insulte en bas des articles ou billets politiques des journaux et blogs d'information - la victoire du 6 mai dernier est usurpée. L'argument est spécieux. La défaite, fut-elle à une voix près, reste une défaite. Et Nicolas Sarkozy a agrégé contre lui les 18 millions de voix qui se sont portées sur Hollande ET les deux millions de bulletins blancs - un score inégalé sous la Vème République. Le rejet du sarkozysme fut net et sans bavure.

Le bilan des 5 dernières années mériterait d'être rappelé. Voulons-nous des prolongations ? Citons quelques études sur les sujets les plus signifiants du moment:

En matière de lutte contre le chômage, la continue progression du nombre de demandeurs d'emploi depuis 12 mois est une très mauvaise nouvelle; la relance (attendue) des plans sociaux révèle que rien n'est réglé. Les embauches diminuent, et, l'an passé, les heures supplémentaires déclarées ont atteint un plafond. Passé l'effet d'aubaine pour les employeurs, cette dernière mesure - unique vestige de Sarkofrance - s'est révélé un formidable frein à l'embauche en pleine crise de l'emploi et une défiscalisation coûteuse pour les comptes de l'Etat et de la Sécu en pleine crise de recettes.

En matière de lutte contre l'insécurité, on connaît enfin le bilan de Nicolas Sarkozy: à force de se féliciter de la diminution des vols d'autoradio, il avait oublié qu'il y avait plus grave: après 10 ans de lutte contre la délinquance, les atteintes aux personnes ont progressé de 380.000 à 500.000 par an. Le tout, malgré une boulimie de mesures gadget en tous genres. En janvier dernier, Claude Guéant faisait peine à voir à défendre le bilan de son patron. La baisse de la délinquance générale, qui fut constante, était due à la diminution des atteintes aux biens: de 2,534 millions en 2006, ces dernières sont tombées à 2,184 millions en 2011, soit 388.000 actes de moins sur le quinquennat. A l'inverse, le nombre des violences contre les personnes a continuellement augmenté depuis 2002 (sauf en 2007... ): +14% sur la période 2002-2006, puis +8% de 2007 à 2011.

En matière de maîtrise budgétaire, la Grande Crise a eut bon dos. Comme le notait Terra Nova il y a quelques semaines, « la période 2007-2013 a été marquée par un dérapage sans précédent des déficits publics, inédit y compris en temps de crise ». Le déficit budgétaire termine à 5,7% en 2011, à plus de 110 milliards d'euros. Cette dégradation n'est pas due à la seule chute des recettes pour cause de crise: la dépense publique a progressé de 15% au total entre 2007 et 2011, pour atteindre 1.126 milliards d’euros en 2011: «Tous les secteurs de l’action publique sont en cause dans le dérapage de la dépense depuis 2007, mais l’État s’est caractérisé par la gestion la moins vertueuse ». L'endettement public, porté par l'Etat, est passé de 1.250 à 1.700 milliards d'euros en fin d'année dernière. La France a perdu son Triple A chez S/P en janvier.

Cohabitation-catastrophe
Le Parisien évoquait récemment les 4 difficultés de l'ancien parti majoritaire, ses « quatre bombes à retardement » : la bataille du leadership, le cactus des alliances avec le FN, une ligne politique à reconstruire, et les menaces sur les finances du parti. Comme l'écrivait dimanche le blogueur Reversus, il y en avait une cinquième, la cohabitation.

Nicolas Sarkozy n'y croit pas. Il l'aurait confié à des proches pendant son repos marocain. La cohabitation serait une catastrophe.

Qui connaît le programme de l'UMP ? Passé l'affreux slogan chipé à Marine Le Pen (« ensemble, choisissons la France »), on y retrouve en fait les mesures proposées dans le programme présidentiel de l'ancien candidat Sarkozy:
Obligation pour les bénéficiaires du RSA de travailler au moins 7 heures par semaine. Augmentation du salaire net grâce à une baisse de cotisations salariales de 4 milliards d'euros.
Maintien des heures supplémentaires défiscalisées.
Baisse de 13 milliards d'euros des charges sur le travail pour protéger 14 millions d’emplois et lutter contre les délocalisations.
Réserver 20 % des marchés publics aux PME.
Suppression de deux normes pour une norme supplémentaire créée.
Zéro déficit en 2016, vote d’une règle d’or budgétaire.
Poursuite du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, sauf à l’école primaire.
Suppression des remises de peine automatiques.
Atteindre 80 000 places de prison
Diviser par deux le nombre d’immigrés qui entrent en France.
Obligation d’avoir résidé 10 ans et travaillé 5 ans en France pour toucher le RSA
Versement des retraites le 1er du mois et non plus le 8, revalorisation des pensions de réversion pour les veuves.
Reposons donc la question, celle-là même qui se posait pendant la campagne présidentielle: mais pourquoi donc ces mesures n'avaient-elles pas été votées plutôt ?

Les anciens sarkozystes se cachent.
Certains ont jeté l'éponge, tel Eric Besson. L'ancien traître a décidé de se retirer de la vie publique. Nous lui en sommes gré. Nora Berra, Alain Juppé ou Brice Hortefeux ne sont pas candidats.

Pour les autres, ils font souvent campagne bien discrètement. Comme si le précédent quinquennat était déjà bien loin. 24 des 34 anciens ministres de Nicolas Sarkozy sont candidats à la députation.

Observez Claude Guéant, à Boulogne-Billancourt. Il est doux comme un agneau centriste. Lui qui défonça toutes les digues idéologiques qui séparaient l'UMP de l'extrême droite à coups de petites phrases bien choisies quand il était ministre, le voici appeler au vote républicain en cas de second tour PS/FN.

Laurent Wauquiez, le jeune chantre de la chasse aux pauvres, sillonne sans média sa circonscription de Haute Loire. Il refuse que des journalistes nationaux l'accompagnent. Il a voulu se distinguer en refusant son indemnité d'ancien ministre. Il avait oublié de préciser qu'il avait peu de chances de la toucher puisqu'il sera certainement réélu et qu'il est toujours maire du Puy-en-Velais. Sur place, il n'hésite pas au clientélisme habituel : « En cinq ans, j'ai bien connu les rouages administratifs, je sais comment cela fonctionne. J'ai tissé un certain nombre de réseaux pour bien défendre la Haute-Loire. » Sa campagne est tout en rupture avec ses grandes déclarations nationales passées contre le RSA, les minima sociaux et autres cancers de la société qu'il aimait tant dénoncé: il veut défendre les artisans, la production locale, le maintien des services publics, la protection des agriculteurs, soutenir les familles, revaloriser les petites retraites, et abaisser le coût des maisons de retraite abordables. Bref, il est métamorphosé !

Thierry Mariani, l'ancien ministre des Transports et co-animateur de la Droite Populaire, a abandonné sa circonscription du Vaucluse pour préférer la 11ème circonscription des Français de l'Etranger. Quel courage ! Rappelons que les expatriés ont voté à 53% pour Nicolas Sarkozy le 6 mai dernier. Frédéric Lefebvre, autre fidèle de Sarkofrance, s'est également choisie une circonscription d'expatriés. Tout comme Marie-Anne Montchamps, ancienne villepiniste débauchée par Sarkozy en 2010. A nouveau, applaudissons leur courage !

Autre symbole du courage politique, Henri Guaino s'est imposé, après intervention directe de Nicolas Sarkozy le 7 mai au matin, dans l'une des circonscriptions les plus à droite du pays, dans les Yvelines.

Rares sont ceux qui assument haut et fort le bilan et le programme. Il y a tout de même Jean-François Copé à Meaux, ou Nadine Morano à Toul. Ils sont en posture délicate, mais ils n'ont pas renoncé à la tactique frontiste adoptée par Nicolas Sarkozy pour sa campagne présidentielle. Nathalie Kosciusko-Morizet dans l'Essonne est un cas particulière: elle a assumé sans critique ni recul la campagne droitière de son mentor; mais le FN ne lui pardonnera pas ses prises de position antérieures.

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