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MessageSujet: oui oui il est bien responsable de l’aggravation du chômage !   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeVen 30 Déc - 13:28

Et oui, Sarkozy a bien aggravé le chômage.
Les derniers chiffres du chômage ont fait l'effet d'une bombe, en pleine période de vacances du pouvoir. Depuis quelques jours, le ministre du Travail s'exerçait à déminer le sujet, en suggérant toutes sortes de pré-annonces, y compris jusqu'à défendre le partage du temps de travail...

Evidemment, le contexte économique n'est pas favorable. Les leaders européens ont cassé la reprise de plans de rigueur en mesures d'austérité. La France, la plus fragile des économies fortes, n'y coupe pas. Aux dires de l'INSEE, elle est en récession depuis quelques semaines.

Mais les facteurs exogènes ont bon dos. Les derniers résultats désastreux de l'emploi communiqués cette semaine sont aussi la conséquence de la politique de Nicolas Sarkozy:




L'ampleur du désastre
Mardi, la DARES a publié d'exécrables statistiques sur le nombre de demandeurs d'emplois inscrits à Pôle Emploi. Rappelons que tous les demandeurs d'emploi ne sont pas inscrits à Pôle Emploi. Et quelques 200.000 chômeurs quittent les statistiques de l'agence chaque mois pour défaut d'actualisation de leur statut.

Dans toutes les catégories, le chômage s'envole encore. « La forte dégradation de l'emploi marque l'entrée en récession de la France » résume le Monde. A fin novembre, Pôle emploi enregistrait 5,2 millions de demandeurs d'emploi inscrits, dont:
2,84 millions sans aucune activité (catégorie A): +30.000 en un mois; +130.000 en un an...
1,40 millions avec activité partielle (catégories B et C): +22.000 en un mois, +84.000 en un an...
589.000 sans acte positif de recherche, avec ou sans une activité (catégories D et E): +7.000 en un mois, -16.000 en un an.
369.000 dans les DOM-TOM (dont 265.000 en recherche active).
Dans le détail, on découvre que 703.000 touchent le RSA (+30.000 en un an); que seuls 39% des inscrits perçoivent une indemnité chômage (2,03 sur 5,20 millions); que 344.000 autres sont indemnisés par le régime de solidarité nationale (ASS, ATA, AER, etc). Les bonnes nouvelles sont rares: le nombre d'offres satisfaites a cru de 15% en un an, pour 252.000 sur le mois de novembre. Mais moins de la moitié (104.000) étaient pour des emplois durables.

... d'une triple incompétence
Nicolas Sarkozy aime se décrire (ou se faire décrire) comme un chef d'Etat pragmatique. La lecture de ces résultats de l'emploi est préoccupante. On y retrouve le signe d'un triple échec. Notre Monarque est incompétente.

1. La défiscalisation des heures supplémentaires aura été une erreur historique.
Il y a quelques mois, la DARES notait une progression du volume d'heures supplémentaires au second trimestre 2011 (derniers chiffres disponibles). Sur un an, la hausse s'est vue dans les entreprises de toutes tailles « et plus fortement dans les entreprises de 50 à 499 salariés ». Le volume moyen par salarié à temps complet est monté à 10,9 heures au 2ème trimestre 2011, en hausse de 6,9 % par rapport au 2ème trimestre 2010.

Il est frappant de comparer les deux courbes, celle de la progression du chômage et celles des heures supplémentaires déclarées depuis le 4ème trimestre 2007: depuis le 1er octobre 2007 et l'entrée en vigueur de la défiscalisation des heures supplémentaires, le nombre d'inscrits à Pôle emploi a augmenté, sans attendre la brutale dégradation de l'emploi de l'automne 2008.

2. La politique industrielle de Nicolas Sarkozy est une friche. L'industrie a été l'un des symboles de l'activisme sarkozyen face à la crise: suppression de la taxe professionnelle, prime à la casse automobile, encouragement au travail partiel, etc. Le Monarque a défendu de nombreux exemples de son action à chacun de ses déplacements en usine. Il ne voulait pas rester sur l'image de Gandrange, un site fermé malgré des promesses illusoires et contraires de Nicolas Sarkozy en février 2008.

Jeudi, les Echos publiait les résultats d'une étude de l'institut Trendeo sur la désindustrialisation du pays depuis 2008: 880 usines ont été fermées, moins de 500 ont été créés.
Au final, entre les postes créés et ceux supprimés, près de 100.000 emplois industriels ont été perdus en France ces trois dernières années, indique Trendeo. Un décrochage qui rappelle la période de 1978 à 1985 et ses cataclysmes industriels comme Creusot-Loire ou Manufrance. « Alors que, dès 2010, l'économie française prise globalement a recommencé à créer des emplois, l'industrie continue d'en supprimer », souligne David Cousquer, le gérant de l'observatoire.
3. Le contre-coup de la réforme des retraites est enfin évident. Les plus de 50 ans sont particulièrement frappés par l'envolée du chômage: leur durée moyenne d'inscription à Pôle emploi était de 393 jours, contre 250 jours en moyenne (en hausse de ... 39 jours en un an!). En un an, quelque 115.000 cinquantenaires ou plus supplémentaires sont venus grossir les inscriptions de Pôle emploi, en majorité des femmes (+65.000). Au total, les plus de 50 ans représentaient 859.000 inscrits en recherche active d'emploi à fin novembre.

Coïncidence, la DARES publiait une autre étude qui n'était pas sans rapport: les départs en retraites dans les entreprises de plus de 10 salariés ont chuté de 32% en un trimestre. La DARES avance une explication, l’entrée en vigueur au 1er juillet 2011 des mesures de recul de l’âge légal de départ à la retraite (qui ajoute 4 mois dès cette échéance). « Cette baisse concerne les trois secteurs d’activité (industrie, construction, tertiaire) et les petits comme les grands établissements.» Moins de retraités, mais davantage de chômeurs... On applaudit !


Ami sarkozyste, où es-tu ?



Un malheur n'arrivant jamais seul, il fallait être attentif, comme Menilmuche, pour débusquer le cadeau d'après-Noël du gouvernement dans la loi de finances validée lundi par le Conseil constitutionnel. Pour faire face au ralentissement économique, prévisible depuis août dernier, 10% des économies de fin d'année ont porté sur la lutte contre la pauvreté.

Ami sarkozyste, vraiment... où es-tu ?

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MessageSujet: le chômage s'impose à Sarkozy   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 31 Déc - 14:50

SAMEDI 31 DÉCEMBRE 2011

242ème semaine de Sarkofrance: le chômage s'impose à Sarkozy
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Dernière semaine de l'année, dernière semaine de vacances avant la Grande Campagne. Nicolas Sarkozy a disparu des écrans médiatiques depuis quelques jours, avant de réapparaître ce 31 décembre pour ses traditionnels voeux de bonne année.

La grève des agents de sûreté dans quelques aéroports français s'est essoufflée, après la dramatisation grotesque du gouvernement. Des attentats ont frappé l'Irak et le Nigéria, comme un triste bruit de fond. Deux légionnaires français ont été tués en Afghanistan, portant à 26 le nombre de morts au combat dans la zone. Les agences de notation ont accordé un peu de répit à la Sarkofrance, lui laissant terminer l'année avec son Triple A. Mais l'emploi, ou plutôt le chômage, s'est brutalement imposé à la faveur d'une publication statistique détestable.

A l'UMP, on masque mal la panique.

Une bombe qui s'appelle chômage
Au gouvernement et à l'Elysée, on préparait le sommet pour l'emploi du 18 janvier prochain. Mais les derniers chiffres du chômage, publiés le 26 décembre, sont pires que prévu. Tous les indicateurs sont mauvais: 5,2 millions de chômeurs, un nombre en hausse dans tous les âges, toutes les catégories. La durée moyenne d'inscription est de 250 jours, contre 222 jours un an avant. Les cessations d'inscription pour défaut d'actualisation ont bondi de 9% en un mois. Le nombre de plus de 50 ans inscrits à pôle emploi a explosé de +15% de décembre 2010 à novembre 2011. Les femmes sont plus particulièrement touchées: +17% versus +14% pour les hommes cinquantenaires et plus. On se souvient que l'âge légal de retraite a été reporté de 4 mois dès juillet dernier.

Nicolas Sarkozy ne voulait pas se laisser embarquer sur ce terrain glissant sans réagir. Le chômage officiel devrait franchir les 10% de la population active en mai prochain, un record depuis 1999. D'où son sommet du 18 janvier. Aux médias, on glisse déjà quelques idées. D'abord, la crise n'est pas que chez nous: « Le chômage n'est pas un problème franco-français » (Xavier Bertrand). L'excuse est facile.

Roger Karoutchi, fidèle grognard des Hauts-de-Seine, aimerait que Sarkozy soit encore porteur de « ruptures ». Notez le pluriel. A Toulon, le Monarque avait évoqué la TVA sociale, sans la nommer bien sûr. Il voulait croire « qu'on n'avait pas tout essayé » pour lutter contre le chômage. Il faut avouer que sa politique nous a coûté cher en emplois: sa défiscalisation des heures supplémentaires a détruit l'emploi intérimaire et en CDD, puis découragé l'embauche. Comment expliquer autrement que le volume d'heures sup' progresse autant ... que le chômage ? A cause de la réforme des retraites, le nombre de retraités a déjà chuté d'un tiers en un trimestre.

En Sarkofrance, ça sent désormais la panique. Xavier Bertrand veut des «solutions rapides» pour lutter contre le chômage. L'UMP toute entière semble convaincue aux vertus du partage du temps de travail, qu'elle préfère baptisé chômage partiel. Attention, ce n'est pas qu'une affaire de dénomination politicienne. Notez la nuance, elle est crucial. A droite, on partage... le chômage ! Les ténors de Sarkofrance aimeraient imposer une plus large flexibilité. Chacun y va de sa proposition farfelue. Le MEDEF aimerait un CDD de 30 mois, les libéraux de l'UMP, Jean-François Copé en tête, voudraient supprimer toute durée légale hebdomadaire de travail afin de supprimer... les heures supplémentaires elles-mêmes... On attend les 34 heures de Sarkozy.

En 5 ans, se plaît à rappeler l'opposition de gauche comme de droite, Nicolas Sarkozy aura vu le nombre de chômeurs progresser d'un millions. Qui dit chômage de masse, dit précarisation massive.

Pauvreté oubliée
Il lui ont offert un kit de survie pour SDF. Une association nordiste d'aide aux sans-abris, le Groupe de secours catastrophe français (GSCF), a envoyé le kit qu'elle a conçu pour aider les SDF à passer l'hiver. En décembre 2006, le candidat Sarkozy promettait qu'il n'y aurait plus un sans-abri mort d'ici deux ans. En 2011, environ 360 sans-abris sont décédés dans la rue.

Les Restos du Coeurs ont quelque difficulté à satisfaire une demande qui explose. Il leur manque 5 millions d'euros. L'ont-ils réclamé au Monarque quand ce dernier est venu les voir le 22 décembre dernier ? Interrogé sur France 2 jeudi 29 décembre sur ce que le gouvernement comptait faire, le secrétaire d'Etat au commerce Frédéric Lefebvre a bafouillé une réponse incomplète: « il faut qu’on atteigne ce dont ils ont besoin, donc c’est l’objectif. » Ah... Et comment ? Lefebvre a provoqué une « réunion à Bercy », évoquée dès le lendemain midi au journal de 13 heures de TF1... Ouf! Nous sommes rassurés...


A Paris, la Mairie a informé que l'Etat avait coupé dans les vivres du Samu Social: 28 millions d'euros de moins en 2012 ! L'essentiel du budget de l'association est couvert par l'Etat: ces 115 millions d'euros de dotations en 2011 tomberont à 89 millions l'an prochain. En fin d'année, le gouvernement a aussi annulé quelques 153 millions d'euros de crédits pour la lutte contre la pauvreté, soit 10% des économies supplémentaires pour tenir l'objectif de réduction des déficits.

Au premier janvier prochain, toute une salve d'augmentations diverses viendront pénaliser les ménages les plus modestes. Le Conseil constitutionnel a validé cette semaine la loi de finances pour 2012. La TVA à 5,5% passera donc bien à 7%. Les sodas seront taxés d'une contribution particulière. De son côté, la SNCF a décidé d'augmenter les tarifs de ses TGV. Bien sûr, les plus riches paieront proportionnellement un peu plus: 3% de contribution provisoire par part fiscale dépassant les 500.000 euros, et un point d'impôt sur le revenu supplémentaire sur la dernière tranche du barème. Côté revenu, le RSA augmentera de 7 euros par mois (pour une personne seule). Laurent Wauquiez, le chantre de la Droite Sociale, en est tout retourné.


Electoralisme minable
On digère mal la loi sur les génocides, adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale. Une députée UMP, Valérie Boyer, a même reçu des menaces de mort. La réélection de Nicolas Sarkozy serait-elle à ce prix ?

La cote de Sarkozy remonte chez les bookmakers anglais, paraît-il. En Sarkofrance, la cote reste basse et le trouillomètre remonte. Sarkozy est candidat, mais il n'ose toujours pas se présenter. Il n'aime pas que ses interventions et nombreux déplacements puissent être comptabilisés au titre de sa campagne. Juste avant une gigantesque tournée des voeux, cela ferait tâche... Pour le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, pourtant, Nicolas Sarkozy est davantage candidat que président.

Un ancien prestataire de la campagne Web de Nicolas Sarkozy en 2007, Arnaud Dassier, a quitté l'UMP. Le parti présidentiel ne veut pas de primaires pour désigner ses candidats aux prochaines législatives et Dassier lorgnait sur une circonscription en Val de Loire. Claude Guéant, lui, s'est trouvé une jolie circonscription pour les prochaines législatives. L'homme aime le combat, il sera député à Boulogne-Billancourt, 67% pour Sarkozy en 2007. Après François Fillon qui s'est choisi l'ultra-bourgeois 7ème arrondissement de Paris, voici un second ténor de Sarkofrance qui livre une belle leçon de courage !

Pour le reste, Nicolas Sarkozy accélère le placement de ses proches. Libération en a fait sa couverture, mercredi 28 décembre, en citant une dizaine de nominations récentes dans la magistrature, comme celle d'André Ride, décidée le 20 décembre, au parquet de Bordeaux où s'instruisent les affaires Woerth et Bettencourt. Plus visible, l'actuel secrétaire général de l'Elysée, Xavier Musca serait pressenti pour diriger la Caisse des Dépôts et Consignations...

Dette hors contrôle ?
La dette publique française a bondi d'une grosse centaine de milliards d'euros l'an dernier. Au troisième trimestre 2011, elle se chiffrait à 1.689 milliards d'euros. Trois ans avant, elle était inférieure de 400 milliards d'euros. Sur le trimestre, la dette a baissé de 3,6 milliards d'euros, « moins rapidement que prévu » s'inquiète le Monde. N'y voyez aucun effet de la rigueur gouvernementale du moment, l'évolution n'est que comptable.

Les bourses flanchent en fin d'année. La BCE, que l'on croyait avare de prêts aux établissements financiers européens, vient de lâcher quelque 489 milliards d'euros de prêts en quelques jours. L'euro termine l'exercice à son plus bas niveau depuis 10 ans. Est-ce d'ailleurs si grave ?

Il était temps que cette année 2011 se termine.

Ami sarkozyste, je te souhaite une exécrable année 2012.
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MessageSujet: Liste des promesses non tenues   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeLun 2 Jan - 16:27

DIMANCHE 1 JANVIER 2012

L'abécédaire des promesses non tenues de Nicolas Sarkozy (2007-2012)
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Voici notre quatrième mise à jour de l’abécédaire de ses promesses non tenues, réalisé une première fois en décembre 2008, une seconde fois en mai 2010, et une troisième en mai dernier. L'exercice touche à sa fin. En mai 2010, les communicants de l'Elysée avaient déjà publié un premier feuillet d'auto-justification publié par les communicants de l'Elysée, réactualisé l'an passé.

Il y a un an, Nicolas Sarkozy promettait une année utile aux Français pour 2011. Il n'a finalement rien fait sauf campagne planqué et en coulisses.

Toutes les citations qui suivent sont malheureusement de Nicolas Sarkozy. Elles émanent de son propre abécédaire des promesses à tenir, que l'UMP a retiré du Web fin 2010. Rassurez-vous, quelques blogueurs en ont conservé la trace exhaustive, comme Yann Savidan, le Sarkopithèque ou Intox2007).

Accès à la propriété
« Depuis des années, on vous dit qu’on ne peut rien contre la crise du logement. (...) Je veux permettre à chaque ménage d’être propriétaire, parce que la propriété est le rêve de chacun d’entre nous.» En 2007, le candidat Sarkozy voulait une France de propriétaires. Il vantait même les vertus du crédit hypothécaire, quelques semaines seulement avant la gigantesque crise des subprimes aux Etats-Unis. « Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.»

Votées dès 2007, les premières mesures de soutien à la propriété, via la défiscalisation des premières années d'intérêts d'emprunts se sont révélées inutiles, coûteuses et anachroniques. La France manque de logements, pas de crédits immobiliers. Cette défiscalisation a entretenu une bulle financière. A l'automne 2010, la mesure est supprimée, au profit d'un dispositif de prêt à taux zéro accessible à tous... même aux plus riches.

Afrique
« Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d'aider les gouvernements corrompus, en mettant en place une Union méditerranéenne avec les pays du Sud, en donnant la priorité à l'Afrique. Je m'intéresse à l'Afrique et je la respecte. » Le 26 juillet 2007, Nicolas Sarkozy a prononcé l'un des discours les plus humiliants à l'égard de l'Afrique. Son « homme africain » n'était « pas assez entré dans l'histoire.» Son conseiller spécial, non élu mais très bavard, Henri Guaino, en était l'auteur. Sarkozy, pendant et après sa campagne, a aussi consolidé la Françafrique, ces réseaux occultes, hors diplomatie, qui mélanges gros intérêts privés et petites corruptions individuelles. Son Union pour la Méditerranée lui a permis d'embrasser Bachar el-Assad, le boucher syrien qui, trois ans plus tard, tua plus de 400 manifestants contestataires.
En 2011, les printemps arabes ont surpris la Sarkofrance. Michèle Alliot-Marie passait ses vacances de Noël en Tunisie invitée par un proche du régime quand les émeutes démarraient. Trois jours avant la chute de l'autocrate Ben Ali, en janvier, MAM proposait encore du matériel répressif au régime. Le nouvel ambassadeur français sur place, un jeune dénommé Boillon, fut menacé d'expulsion après des déclarations narcissiques et hors propos. En Egypte, même ignorance française. Sarkozy s'est rattrapé s'attaquant militairement à la Libye de Kadhafi, un ancien soutien.

Agriculture
« Je soutiendrai l’agriculture et l’industrie agroalimentaire » En 4 ans, Sarkozy a beaucoup parlé de l'agriculture. Il a tout promis mais n'a pas fait grand chose. Depuis sa déculottée aux élections régionales en 2010, il a multiplié les déplacements en terre agricole. Et nos paysans ont tout entendu: identité nationale (avec un discours répété deux mot pour mot à 6 mois d'intervalles en 2009), désert médical, prêts bonifiés pour les nécessiteux (50 millions d'euros, quel effort!), défense du bois, revalorisation des tarifs de rachat d'électricité, défense des éleveurs contre les algues vertes. L’agriculture avait subi la crise de plein fouet, plus tôt que les autres, à cause de la flambée des prix de l'énergie. De Salon en Salon, il se glisse dans la peau d'un Chirac immobile qui flatte les croupes et les égos.

En février 2008, pour son premier Salon de l'agriculture, Sarkozy promet de réformer la PAC par anticipation, pour redistribuer les aides aux plus fragiles. Il n'en sera rien. En 2009, son ministre Bruno Le Maire avait commencé par une bourde, en suggérant que les producteurs de fruits et légumes remboursent des aides européennes. Le Monarque avait promis la garantie des prix aux producteurs. En 2010, il n'impose qu'un engagement glissant de modération de marges sans prix d'achat plancher. La grande distribution est ravie. Le G20 français devait déboucher sur une nouvelle régulation des marchés. Il n'en sera rien. En 2011, le secteur des fruits et légumes est toujours en crise. En fin d'année, le gouvernement supprimait deux des plus grosses aides agricoles pour 2012, le remboursement partiel de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (140 millions d'euros), et l'exonération des parts départementales et régionales de taxe foncières sur les terres agricoles (200 millions d'euros).

« Il ne faut pas penser à l'agriculture à un an seulement des élections » commenta un agriculteur, lucide, lors de l'une de ses dernières visites.

Allocations Familiales
« J’aiderai les familles à chacune des étapes de leur existence. En particulier, j’allouerai des allocations familiales dès le premier enfant. » Dès avril 2008, les familles en furent pour leurs frais, en apprenant que les bonifications accordées pour les adolescents ne seraient plus versées dès les 11 ans, mais après 14 ans. A compter de 2012, les conditions d'accès aux allocations dépendant des revenus (complément familial, prime de naissance ou d’adoption, allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant) sont durcies. Leurs calculs intègrera les indemnités journalières d’accidents du travail et de maladies professionnelles. En revanche, Nicolas Sarkozy n'a pas voulu supprimer les allocs de base aux ménages aisés.

Allocations chômage
« Comme souvent en France, en matière de chômage ou en matière de minima sociaux, on indemnise chichement, mais longtemps. Alors qu'il faudrait indemniser fortement, mais brièvement pour que chacun soit incité à reprendre rapidement un emploi. Je propose que l'allocation chômage ne puisse pas être inférieure au salaire minimum, mais que nul ne puisse refuser plus de trois offres d'emploi correspondant à ses compétences. » Les allocations chômage n'ont pas été réévaluées comme promis. Un demandeur d'emploi sur deux n'est pas indemnisé par pôle emploi; 700.000 se rabattent sur le RSA. En octobre 2008, au plus fort de la crise, le dispositif de l'offre raisonnable d'emploi a été adopté : trois offres refusées déclenchent une suspension des allocations chômage pendant 2 mois. En 2010, l'agence désinscrivait un demandeur d'emploi sur deux.

Autorité
« Je ne crois pas à la République sans un minimum d'ordre, l'ordre républicain, je ne crois pas qu'on peut tout faire, je crois à la justice, mais je crois aussi à la fermeté. » Depuis qu'il est élu, les violences aux personnes, et même les incivilités aux représentants de l'ordre n'ont cessé d'augmenter. La césure entre police et population devient préoccupante. Par petites touches, différents ministres de l'intérieur ont tenté de réintégrer la police de proximité.

Banlieues
« Si je suis élu je mettrai en œuvre un grand plan Marshall de la formation pour tous les jeunes de nos quartiers, pour qu’aucun ne soit laissé de côté, pour que chacun puisse tenter sa chance, pour que chacun ait un emploi.» Le plan Marshall n'a pas eu lieu. Nommée secrétaire d’Etat à la Ville en mai 2007, virée en novembre 2010, placardisée un mois plus tard comme inspectrice de l'IGAS, Fadela Amara a peu tenté mais tout avalé. Comme son chef, elle a confondu la parole avec l'action: site web participatif (en juin 2007), «plan anti-glandouille » (août 2007), plan « Banlieues Espoirs » en février 2008 soi-disant doté d'un milliard d'euros. Au final, elle s'abrita derrière le plan ANRU (34 milliards d’euros) pour la rénovation urbaine mis en place … en 2004. En décembre 2010, son remplaçant, l'ancien communiste devenu centriste Maurice Leroy prévient : « Je ne suis pas Merlin l'Enchanteur, je n'ai pas de baguette magique. » Depuis 2009, Sarkozy a réduit les dépenses fiscales et sociales consacrées à l'activité dans les quartiers défavorisés, tout comme les crédits nationaux alloués aux actions locales.

Bouclier Fiscal
« Pour redonner confiance aux investisseurs, (…) il faut d’abord réconcilier la France avec la réussite. Or, au-delà de notre culture collective, nous savons que l’une des difficultés concrètes est fiscale. C’est pour cela que j’ai toujours défendu l’idée d’un bouclier fiscal qui limite à un pourcentage donné les prélèvements qui peuvent s’accumuler, une année donnée, sur le revenu d’un même contribuable. Je crois à un bouclier fiscal à 50 % intégrant la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Autrement dit, nul ne paiera au fisc plus que la moitié de ce qu’il a gagné.»
Pendant 3 ans, Nicolas Sarkozy a expliqué que le bouclier fiscal existait en Allemagne. En 2010, au nom de la convergence fiscale franco-allemande, il l'a carrément supprimé. Mesure phare du paquet fiscal de 2007, l’abaissement du bouclier fiscal de 60% à 50% des revenus, ajouté à l’intégration de la CSG et de la CRDS dans son assiette, n’a pas produit les effets escomptés : les exilés fiscaux ne sont pas revenus en masse en France. Les investissements étrangers en France n’ont pas varié. Au printemps 2010, le bouclier fiscal devient un boulet électoral, le symbole de cette présidence des riches. Il est supprimé. Sarkozy se cache derrière l'harmonisation fiscale avec l'Allemagne pour justifier la pirouette. Et promet une grande réforme de la fiscalité.... du patrimoine. En mars 2011, François Baroin présente le projet. Les Très Riches auront un dernier cadeau : le bouclier ne sera supprimé qu'en 2012 (1000 contribuables se partageront 370 millions d'euros), mais l'ISF sera assoupli dès 2011, pour 1,3 milliard d'euros.

Capitalisme

« Je n’accepte pas, et des milliers d’entrepreneurs avec moi, que le travail salarié et l’esprit d’entreprise soient bafoués par les rémunérations et les privilèges excessifs que s’octroie une toute petite minorité de patrons. Je n’accepte pas qu’au niveau mondial, pour des raisons de pur profit, on joue avec les salariés et avec les usines comme on déplace des pions sur un jeu de société. » Contre les délocalisations, Sarkozy s’est réfugié derrière des incantations. Sur la régulation du capitalisme mondial, ses discours aux accents gauchistes ont fait rire à l’étranger. L'année 2011 devait être décisive puisque la France organisait les G8 (à Deauville) et G20 (à Cannes). Il n'en fut rien. La crise européenne a occupé toutes les énergies. Les marchés financiers, pas davantage régulés depuis le Grand Sauvetage de 2008, faisaient payer à une Europe sans tête l'incohérence de sa politique économique.

Chaque année depuis 2007, le Monarque promit aussi qu’il édictera une loi sur le partage de la valeur ajoutée. Finalement, en mars 2011, il s'est rabattu sur une ridicule prime dite « de 1000 euros », d'un montant variable et négocié par entreprise, elle sera réservée aux entreprises qui augmentent leurs dividendes et exonéré de cotisations sociales. Comme elle réduit les résultats, elle réduit la participation.

Carte scolaire
« Je remplacerai la carte scolaire par une obligation de mixité sociale, géographique et scolaire des effectifs, qui pèsera sur les établissements. » Sarkozy a simplement supprimé la carte scolaire, mais de la façon la plus inefficace et hypocrite qui soit : les parents seront servis parmi les 10 établissements qu'ils auront choisi... Rien que ça. Le résultat est terrible. Les établissements les plus défavorisées sont gravement déstabilisés. Et se plaignent, en vain. L'obligation de mixité sociale n'a jamais été proposée, votée, ni appliquée.

Chômage
« Depuis vingt-cinq ans, on vous dit que le plein emploi est impossible et que le chômage est une fatalité. Rien n’est plus faux. » La défiscalisation des heures supplémentaires, mise en œuvre en octobre 2007, a accéléré la destruction de l’emploi intérimaire. En avril, le gouvernement ajoutait la diminution des indemnités chômage pour les sans-emploi qui refuseraient plus de « deux offres raisonnables », effectif depuis octobre 2008. La crise achève de détruire les espoirs d’une reprise de l’emploi.

Le chômage n’a cessé d'augmenter en Sarkofrance (+5% en 2011). On compte plus de 5 millions de chômeurs. Et quelques 500 000 personnes sont toujours « sorties » des statistiques chaque mois, alors que les offres collectées dépassent à peine les 250 000. Pire, le nombre de fins de droits s’est accru et Sarkozy a ignoré le problème pendant 6 mois. En avril 2010, il lâche une aumône (460 euros par mois), un « filet de sécurité exceptionnel » à celles et ceux qui accepteront une formation ou un contrat aidé. En 2011, la part du travail à temps partiel augmente, tout comme le chômage longue durée et des seniors (+15% en 2011) affectés par l'allongement du départ à la retraite. Dès janvier, les crédits de la politique de l'emploi ont été réduits de 15%. Le nombre de contrats aidés chute, par décision du Monarque. Désavoué, Sarkozy promet un sommet pour l'emploi le 18 janvier 2012, avec des « mesures fortes » sur la flexibilité de l'emploi. Il craint un chômage officiel à 10% en mai prochain, un record décennal !

Croissance
« Ma stratégie économique, c’est de libérer les forces de travail en France pour créer ce point de croissance qui nous permettra de résoudre les questions de déficit.»
De 2007 à 2009, le gouvernement Sarkozy a systématiquement menti, en surévaluant systématiquement ses prévisions de croissance. L’éclatement de la bulle spéculative des subprimes et l’inflation du cours des matières premières a plongé le monde et la France dans la récession. La France a résisté grâce à un modèle social que Sarkozy voulait détruire. En 2010, Sarkozy joue enfin la prudence, pour un an, en promettant 0,75% contre finalement 1,5% obtenu. Mais pour 2011-2013, il faut déchanter. Les conjoncturistes prévoient 1,7% à 2%. La Sarkofrance s'accroche à 2-2,5%. Personne n'y croit. En août, il faut réviser à 1%. En décembre, l'INSEE prédit une récession jusqu'au printemps 2012.

Déficits publics
« La maîtrise de nos finances publiques est un impératif moral autant que financier. Les jeunes générations ne peuvent accepter que les générations actuelles vivent à leur crédit .»
Avant même le déclenchement de la crise mondiale au second semestre, les déficits publics s'envolent et la promesse d'équilibre budgétaire en 2012 devient obsolète. En juin 2007, Nicolas Sarkozy obtient de Bruxelles un report d'un an du délai de retour à l'équilibre budgétaire. C'est le même Sarkozy qui réclame une fausse règle d'or.

Le paquet fiscal de l’été 2007, prévu à 15 milliards d’euros, en coûte toute de même près de 10 milliards pour aucun résultat. En mars 2008, Fillon suspend la promesse de réduire de 68 milliards d'euros pendant la mandature les prélèvements obligatoires. Hors effet de la crise, Nicolas Sarkozy a gâché quelques 23 milliards d'euros de recettes fiscales depuis 2007, dénonce la Cour des Comptes. Le déficit public est passé de 3,4 % du PIB en 2008 à environ 8 % en 2009. A bout de souffle (budgétaire), Sarkozy a quand même lancé un « Grand Emprunt » de 23 milliards d’euros fin 2009, pour des « grandes » priorités.

Pour 2011, la non-reconduction du grand emprunt et du plan de relance devrait permettre de descendre à 5,7%. Pour 2012, ce sera « difficile », prédit Baroin. Depuis octobre, les 3 agences de notation ont placé le Triple A français sous surveillance. Sarkozy et Fillon découvrent, sur le tard, les vertus de la discipline budgétaire.

Dette
« Je m'engage à ramener la dette en dessous des 60% du PIB d'ici 2012.» En 2011, la dette publique s'élève à 81% du PIB. Elle frôle les 1700 milliards d'euros. On la prévoit à 84%en 2012 . Sarkozy a tout promis, même n'importe quoi. Depuis 2007, la dette publique a cru de 450 milliards d’euros. C'est plus forte hausse jamais enregistrée depuis la guerre. La crise a bon dos.

Droits de l'Homme
« Je veux être le Président d’une France qui se sente solidaire de tous les proscrits, de tous les enfants qui souffrent, de toutes les femmes martyrisées, de tous ceux qui sont menacés de mort par les dictatures et par les fanatismes.»
Dès juin 2007, Sarkozy est allé réconcilier la France avec la quasi-totalité des dictatures du monde, au nom d'intérêts commerciaux bien compris. Qui n'a pas sa centrale nucléaire ou ses avions Dassault ? La diplomatie française est désormais raillée pour sa partialité, tantôt donneuse de leçon, tantôt complice silencieuse de ses dictatures-partenaires commerciaux.

En décembre 2007, il laisse le colonel Kadhafi poser sa tente à Paris. Il embrasse Vladimir Poutine avec son fils Louis. En août 2008, il est l'un des rares dirigeants occidentaux à se rendre à l'inauguration des J.O. de Pékin. L'UMP se jumelle avec le Parti Communiste chinois quelques mois plus tard (?). Début 2009, il tarde à sortir du silence face aux exactions israéliennes à Gaza.

En août 2010, la France est fustigée par l'ONU, la Commission européenne, le Conseil européen et même la Cour européenne des droits de l'homme à cause de sa chasse aux Roms. A l'automne, ses courbettes devant le président chinois de visite en France frappent les esprits, Sarkozy a même fait placer des figurants chinois dans les rues de Paris et de Nice. En décembre puis janvier, Sarkozy rate le printemps arabe, et préfère soutenir jusqu'au bout les autocrates Ben Ali et Moubarak. En mars, il tente de se refaire une virginité politique sur le dos (bombardé) de Kadhafi en Libye. En septembre, il se pointe à Benghazi et à Tripoli, puis abandonne la Libye à son sort.

Ecole
« Je veux que l’école soit un lieu de travail, d’autorité et de respect. » En janvier 2010, des meurtres d'élèves en plein établissement, une triste première depuis 30 ans, rappellent qu'on manque d'encadrement et provoquent grèves et protestations de parents et de professeurs. (Cf. « Education »)

Education
« Dans les quartiers où s'accumulent tous les problèmes de l'exclusion et du chômage, je propose de créer des classes de quinze élèves dans les collèges et les lycées.» Ou encore : « Il faut d'abord que nos enseignants exercent leur métier dans de bonnes conditions. Ils sont la clé de la réussite de tous les élèves.» Depuis 2007, Nicolas Sarkozy a utilisé deux d'arguments pour légitimer une réduction inédite du nombre d'enseignants au sein de l'Education Nationale: la baisse supposée du nombre d'élèves depuis 2005, et les nécessaires économies budgétaires. A l'approche du prochain scrutin électoral, l'examen du dernier budget de l'Education nationale concocté par le gouvernement Sarkozy a permis de constater l'ampleur de la tartufferie. Depuis 2007, Nicolas Sarkozy a réduit d'environ 15.000 les postes dans l'enseignement chaque année. Pourtant, les élèves sont en augmentation constante depuis 2006 dans le primaire (+59.000 en 5 ans), comme au collège (+41.000). A l'inverse, leur nombre semble fondre aux deux extrémités, en maternelle et au lycée (-67.000). Dans les deux cas, les moyens et programmes ont été drastiquement allégées. Surpris ?

Egalité d'accès aux soins
« Je propose de renforcer l’aide à l’acquisition d’une complémentaire et d’améliorer les remboursements des soins dentaires et optiques. » Dès janvier 2008, Nicolas Sarkozy instaura de nouvelles franchises médicales. Il multiplia les déremboursements médicaux (cf. « santé »). Last but not least, les mutuelles de santé furent taxées d'une contribution exceptionnelle en 2010, puis un relèvement de 3,75% à 7% de la taxe spéciale sur les conventions d'assurance pour les mutuelles solidaires en 2011 qu'elles répercutèrent sur leurs membres.

Enseignement supérieur
« Leurs moyens seront portés au même niveau que dans les pays les plus en pointe sur le sujet, mais cela s’accompagnera de réformes de fond. Je donnerai aux universités volontaires une autonomie réelle. (...) Pendant les cinq prochaines années, je ferai donc de l'augmentation des dépenses consacrées à l'enseignement supérieur [5 milliards d'euros supplémentaires d'ici 2012) et à la recherche (15 milliards d'euros supplémentaires, pour atteindre l'objectif de 3 % du PIB en 2012) une priorité. » La réforme de l'université est l'un des rares trophées exhibés par Nicolas Sarkozy en cette fin de mandat. Au 1er janvier 2012, 80 des 83 universités françaises seraient autonomes. Un bonheur n'arrivant jamais seul, le Grand Emprunt décidé en janvier 2009 devait octroyer 5 milliards d'euros à l'enseignement supérieur... La réalité est plus grise. Sarkozy a toujours survendu ses réformes... quand elles existaient.

Les universités obtinrent une relative autonomie: leurs présidents, nommés par l'Etat central, étaient libres de gérer quelques affections de postes ou de mobiliers, contraints par des dotations publiques limitées. En 2009, le collectif Sauvons la Recherche dénonçait un de la recherche « artificiellement gonflé par des astuces de présentation », qui stagne depuis 2007. Fin 2011, la tartufferie se révèle. La France, « cinquième économie du monde » comme aime à le rappeler Nicolas Sarkozy, figure toujours à la 14ème place des pays de l'OCDE, avec 2,2% du PIB consacré à la Recherche en 2010, et 2,21% estimés pour 2011. Ce résultat est d'autant plus détestable que le PIB français a décru en 2009 à cause de la crise.

Et une à une, les universités les plus fragiles sont laissées autonomes ... avec leurs déficits, suite aux réductions budgétaires.

Environnement
« Le développement durable doit devenir une dimension essentielle de toute l’action publique. Ce n’est pas un choix, c’est une urgence, une nécessité.» En janvier 2007, Nicolas Sarkozy signe le pacte écologique de Nicolas Hulot. Il se fait plaisir. En mai, il créé un super-ministère du développement durable (mais sans l’agriculture ni l’énergie); en octobre 2007, il organise un Grenelle de l’environnement où il met sur un même pied d'égalité pollueurs et écolos. Les ONG déchantent. Dès décembre, José Bové fait la grève de la faim pour obtenir un moratoire contre la culture d'un maïs transgénique. Sarkozy vend du nucléaire partout, même aux pires dictatures. Le malus-bonus écolo pour l'acquisition de voitures début 2008 fait patienter jusqu’à la « première loi Grenelle », un catalogue de bonnes intentions dont le financement fut reporté à l'examen d'une seconde loi votée en octobre 2009 par le Sénat.

En décembre 2008, Sarkozy obtient in extremis un compromis minable sur l'engagement européen à l'horizon 2020 (à peine 4% de réduction des émissions carbone sur son territoire). La loi de finances 2010 est légèrement teintée de vert pour faire bonne figure, mais le plan de relance de 2009 a dédié davantage de moyens financiers aux infrastructures polluantes (autoroutes, etc) qu’au développement durable. En décembre 2009, la Sarkofrance se plante à Copenhague. Le sommet éponyme est un fiasco, et la taxe carbone franco-française, forfaitaire et injuste, est retoquée en décembre par le Conseil Constitutionnel avant d’être abandonnée. « L’environnement, ça commence à bien faire » explique Sarkozy aux agriculteurs en mars suivant. En mars 2011, l'accident de Fukushima au Japon, provoqué par un tremblement de terre suivi d'un tsunami qui fit près de 30.000 morts, ne déclenche aucune prise de conscience : Sarkozy défend l'exception nucléaire française et refuse tout débat sur ses risques. Il promet une évaluation des centrales françaises. On attend.

Europe
« L’Europe doit nous permettre de faire à plusieurs ce que seuls nous faisons moins bien: notamment la politique migratoire et le développement, la politique industrielle et la recherche, le développement durable.» La politique européenne est l'un des pires échecs de Nicolas Sarkozy.
Le traité simplifié de Lisbonne, ratifié en janvier, retoqué par un référendum irlandais en juillet, fut charcuté en décembre suivant. La présidence française de l’Union européenne n’a pas servi la cause européenne. Sarkozy a joué la France, contre l’Europe ; il a commencé par troubler le couple franco-allemand avant de tenter de le conforter.
En décembre 2009, il a voté, avec Merkel, pour un Président sans charisme ni autorité. L’Europe est restée un nain politique, révélant son impuissance à chaque occasion: crise financière de l’automne 2008, récession économique ensuite, sommet de Copenhague en décembre 2009, défaillance de la Grèce en avril 2010 puis de l'Irlande. Depuis le printemps 2010, la politique européenne de Sarkozy se résume à suivre l'Allemagne. La France est sous surveillance des marchés et des agences de notation. En 2011, les sommets européens, toujours qualifiés de « décisifs », se succèdent comme autant d'épisodes d'une mauvaise série. En juillet 2011, le fabuleux (nouveau) plan de sauvetage de la Grèce doit attendre encore 4 mois pour être ratifié. En décembre, il est remplacé par un nouveau plan. Sarkozy et Merkel nous promettent un nouveau traité pour dans 6 mois.

Finances
Il n'avait rien promis en 2007. Il promettait encore des subprimes à la Française. En 2008, crise oblige, le Monarque s'est trouvé d'autres boucs-émissaires, plus détestables encore, les banquiers irresponsables et traders sans morale, accusés d'avoir précipité le capitalisme au bord du gouffre. Sarkozy a grondé, crié, promis. Suppression des paradis fiscaux ? Ils sont toujours là, ils ont simplement changé de nom. Restriction des bonus de traders ? La « super-taxe » a été adoptée très tardivement ( décembre 2009), sous la contrainte de l’exemple britannique. Limitée à l'année 2010, elle ne rapportera que 360 millions d'euros. Régulation de la finance ? Sarkozy a repris à son compte quelques mesures britanniques bien timides exigeant l’étalement des versements de bonus aux traders.

En 2011, la régulation de la finance est évacuée de l'agenda sarkozyen.

Fiscalité
« Je ferai tout pour réduire la fiscalité qui pèse sur le travail. (...) Je rapprocherai la fiscalité des entreprises de la moyenne européenne ». En février 2009, sous la contrainte de manifestations monstres, Sarkozy lâche 2,6 milliards d’euros d’allègements et aides sociales, dont la suppression du deuxième tiers de l’impôt sur le revenu. Les déficits publics sont tels qu’on imagine mal comment éviter, évidemment après 2012, une vaste cure d’austérité.
Le paquet fiscal de l’été 2007 a permis de défiscaliser certains investissements dans les PME innovantes. C’est bien la seule mesure « économique ». Pour le reste, la France compte toujours 500 niches fiscales, pour un coût annuel de 74 milliards d'euros. Début 2010, la Cour des Comptes accuse Sarkozy d’avoir plombé de 6 milliards d'euros d'exonérations fiscales supplémentaires annuelles le budget de l'Etat dès 2009, soit 0,3 points de PIB. En 2010, la baisse de la TVA sur la restauration ajoute 2,5 milliards d'euros de perte fiscale. Sarkozy protège les riches et les niches (qu’il plafonne en pourcentage des revenus imposables, ce qui signifie qu'un gros revenu aura droit à une grosse niche...) et exonère un peu plus les droits de succession. En 2010 puis en 2011, il redresse bien quelques taux marginaux sur les hauts revenus et le capital, qui ne représentent que 15% de l'effort. En 2011, Sarkozy accepte, enfin, de supprimer le bouclier fiscal. Mais il compense d'un joli cadeau, un allègement de l'ISF pour un milliard d'euros. Pour 2012, les foyers à plus de 500.000 euros de part fiscale annuelle paieront une contribution exceptionnelle et temporaire de 3%.

Président des Riches il est, président des Riches, il restera.

Golden Parachutes
« Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l'été 2007 une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes. » Cette mesure ne fut jamais votée, ni même proposée. Pire, Sarkozy a inventé le golden parachute pour ministre qui peut désormais automatiquement récupérer son mandat de député ou à sa sortie du gouvernement. Depuis 2007, Christian Estrosi, Michèle-Alliot-Marie, Roger Karoutc

Gouvernement resserré

« Si je suis élu, mon gouvernement sera limité à 15 ministres pour être plus efficace. »
A chaque remaniement, le gouvernement a grossi de nouveaux secrétaires d’Etat jusqu'à compter 40 membres, sans compter le nombre record de collaborateurs les cabinets ministériels (+400 personnes dès 2007). En novembre 2010, Sarkozy réduit son équipe à 30 membres, et allège la taille des cabinets. Autant de hauts fonctionnaires qui repartent dans leur corps d'origine ou, pour certains plus chanceux, pantoufler dans de grandes entreprises privées. En février 2011, nouveau remaniement. Il fallait virer Michèle Alliot-Marie, cramée par ses vacances en Tunisie en pleine révolution. Le gouvernement remonte à 33 membres. Il fallait un secrétariat aux Français de l'Etranger qui éliront leurs premiers députés en juin 2012...

Identité nationale
« J’aime cette France de toutes les couleurs et de toutes les religions où s’entremêlent tant d’histoires, de souvenirs et de cultures. J’aime cette France de la diversité, des différences et des mélanges.»
Grand ministère régalien créé en mai 2007 avec Brice Hortefeux, l’identité nationale est devenue un funeste débat, lancé le 2 novembre 2009. Dérapages verbaux, mise en scène préfectorale ridicule, propositions inutiles, et surtout, succès électoral du Front National. Eric Besson est prié de se taire. 


En 2008, Brice Hortefeux avait fait adopter un pacte européen interdisant les régularisations massives. Début 2009, son successeur Besson flanche avec la polémique sur le délit de solidarité réactivé par le film Welcome de Philippe Lioret. L'immigration, thème majeur de Sarkozy en campagne, reste une diversion qui n’intéresse plus grand monde. Sous couvert de quelques nominations symboliques au gouvernement (Rachida Dati, Rama Yade et Fadela Amara), depuis évacuées, Sarkozy s'est permis ce que jamais la France n'a connu depuis la France de Vichy: création d'un ministère de l'Identité nationale, regroupement familial durci jusqu'aux tests ADN, tests de Français, quotas ethniques par métier, rafles et traques jusque dans les écoles, industrialisation de la rétention, affaiblissement de la Cimade dans la gestion des CRA, tribunaux pour étrangers, rafles ciblées de Roms et gitans. En juin 2009, Sarkozy se saisit de la burqa et fait voter une loi pour 200 cas symboliques. Besson trouve péniblement ses 27 000 sans-papiers à expulser (dont 17 000 à Mayotte), mais aussi 5 000 « aidants ». Le coût des expulsions est évalué à 25 à 27 000 euros l’unité.
Le 30 juillet 2010, Nicolas Sarkozy prononce l'un des plus détestable discours de sa mandature. A la faveur d'un braquage de casino suivi d'émeutes dans une banlieur de Grenoble et du saccage d'une gendarmerie après la mort d'un rom, il lance une traque aux camps de roms qui scandalise l'Europe entière jusqu'au Vatican, promet la déchéance de nationalité pour les étrangers récemment naturalisés coupables de meurtres de fonctionnaires, et assimile publiquement insécurité et immigration. Marine Le Pen progresse dans les sondages au point qu'on s'inquiète qu'elle évince Sarkozy du 1er tour de la présidentielle.
En février 2011, Claude Guéant devient ministre de l'intérieur et absorbe le ministère de l'identité nationale. La course au Front national est relancée. Il promet de réduire l'immigration légale, déclare comprendre ces Français qui ne se sentent plus chez eux.

Infirmières bulgares
Le soir de son élection le 6 mai 2007, salle Gaveau, Nicolas Sarkozy avait promis que la France serait la terre d'accueil de toutes les femmes opprimées. Il cita notamment les infirmières bulgares, emprisonnées en Libye depuis 4 ans et menacées d'exécution par Kadhafi. Le 26 juillet 2007, Sarkozy triomphait. Sa femme Cécilia ramenait les infirmières dans leur pays. En 2011, on découvrit que Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, avait opéré un rapprochement curieux avec la Libye du colonel Kadhafi dès 2005. Avec l'aide de Ziad Takieddine, Claude Guéant et Brice Hortefeux, il avait fait vendre un sophistiqué système d'espionnage informatique français à la dictature libyenne. En juillet 2011, le patron du fournisseur Amesys était décoré de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy.

Insécurité
La lutte contre l’insécurité est l’ADN politique de Nicolas Sarkozy. C'est aussi son plus gros échec. 2007 exceptée, les violences aux personnes ne cessent de progresser depuis 2002. La police souffre d’une politique du chiffre inutile et stressante. Et, « révision des politiques publiques » oblige, les effectifs des forces de l’ordre sont réduits. En 2012, on comptera moins d'effectifs policiers et gendarmes qu’en 2002… Sarkozy et ses proches tentent des parades tous azimuts. Le 30 juillet 2010, Sarkozy indigne la France et le monde en liant immigration et insécurité. Le « voyou de la république » promet 30 ans de prisons contre les meurtriers de policiers et la déchéance de nationalité pour les immigrés criminels (une mesure qu'il abandonnera en mars dernier). Michèle Alliot-Marie créée, en janvier 2008, des « unités territoriales de quartier », une police de proximité qui n’avoue pas son nom, supprimée en 2010. En mars 2011, Guéant relance des « patrouilleurs ».

Logement
« Enfin, je souhaite mettre en place concrètement le droit au logement opposable. Une personne qui travaille doit pouvoir se loger autrement que dans sa voiture ou dans un camping. »
Le 18 décembre 2006, le candidat Sarkozy promettait de résoudre le problème des SDF d’ici à 2008. Près de 350 d'entre eux meurent toujours de froid chaque année. En janvier 2008, Fillon lance un plan pluri-annuel pour prévenir les expulsions locatives et un programme de «réhabilitation des centres d'hébergement et d'augmentation des capacités.» En mars 2010, Benoist Apparu, son secrétaire d’Etat au Logement, préfère créer une « hotline » téléphonique. Le droit au logement opposable, qui fêtait sa seconde bougie à l’automne dernier, est resté lettre morte pour plus de 80% de ses bénéficiaires potentiels.

Pauvreté
« S’agissant des personnes pauvres, je mettrai en place la réforme proposée par Martin Hirsch, président d’Emmaüs France : la création d’un revenu de solidarité active au profit de ceux qui reprennent un emploi.»
Grande (et unique) mesure sociale de la mandature, le Revenu de Solidarité Active a été mis en œuvre en juillet 2009, avec deux ans de retard. Son financement (1,3 milliards d’euros) ne concerne que les classes moyennes, bouclier fiscal oblige. L’ampleur du flicage requis pour contrôler les bénéficiaires ne lasse pas de surprendre. En 2009, ces derniers étaient 1,1 million, dont plus de 500 000 émargeaient avant au RMI. La pauvreté n’a pas reculé pour autant. Martin Hirsch quitte le gouvernement en mars 2010. En mars 2011, le dernier rapport de l'INSEE sur les inégalités de revenus note que la part de très pauvres a augmenté. En décembre, le gouvernement coupe 153 millions d'euros de dotations publiques à la lutte contre la pauvreté, dont 28 millions pour le SAMU Social.

Pouvoir d'achat

Cf. "Travailler plus pour gagner plus."

Prisons
« Je suis également partisan d'une grande loi pénitentiaire permettant à notre démocratie de définir ce qu'elle attend de ses prisons et de se donner les moyens de sa politique dans ce domaine. » La rénovation des prisons et des conditions de détention est l'un des grands échecs de la présidence Sarkozy. Les records de surpopulation sont dépassés de mois en mois. Le 5 mai 2011, Michel Mercier, garde des Sceaux depuis novembre, promet 6 milliards d'euros d'investissement pour 70.000 places supplémentaires d'ici 2018. Un avant, sa prédécesseur Michèle Alliot-Marie avait déjà promis un « plan sans précédent ».

Protection des sources journalistiques
« Je suis prêt à inscrire le droit de tous les journalistes à la protection de leurs sources dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse et à étendre à leur domicile les garanties prévues pour les locaux d'une entreprise de presse.» Une loi ambigüe fut votée. Mais trois ans après cette promesse du candidat Sarkozy, le président Sarkozy dépêchait ses services secrets espionner deux journalistes du Monde. L'affaire Woerth/Bettencourt, qui révéla les relations troubles entre le trésorier de l'UMP et l'héritière de L'Oréal, menaçait l'Elysée. L'espionnage subit par les journalistes était digne d'un mauvais roman. Claude Guéant, devenu ministre de l'intérieur, évoqua des « repérages téléphoniques ».

Récidive
« Je souhaite qu’on créé des peines planchers pour les multirécidivistes, parce que 50 % des délits, c’est 5 % des délinquants. » déclarait le candidat Sarkozy en mars 2007. C'était faux, mais personne ne releva. Dès le mois d'août 2007, Rachida Dati, éphémère créature sarkozyenne placée à la Justice, faisait voter la loi contre la récidive. Elle instaurait des peines planchers pour les majeurs récidivistes, l'exclusion de l'excuse de minorité pour les récidivistes de 16 à 18 ans, et l'injonction de soins. Comme cela ne suffisait pas, Nicolas Sarkozy ajouta la rétention de sûreté pour les délinquants condamnés à 15 ans de réclusion ayant purgé leur peine, un décret anti-cagoule en juin 2009, une loi anti-bandes , l'extension du fichage généralisé, l'autorisation des milices privées, et, en 2011 des citoyens assesseurs dans les tribunaux correctionnels. Un dispositif coûteux et inutile.

Ce grand fatras répressif ne servait pas à grand chose. Jamais les agressions contre les personnes ne furent aussi nombreuses (cf. « Insécurité »).

République irréprochable
Ce mandat fut celui de tous les excès : augmentation du traitement présidentiel de 172% en janvier 2008 ; nouvel Airbus présidentiel pour 176 millions d'euros ; dérapage des frais de la Présidence ; multiplication des voyages d'ordre privé; légions d'honneur qui dérangent, nomination personnelle des patrons de l'audiovisuel; grâce présidentielle pour Marchiani ; arbitrage favorable pour Bernard Tapie (200 millions d'euros de coût); nomination de proches à la tête de banques (Dexia, Banques Populaires), ou ailleurs ; cumul des salaires pour le patron d’EDF; relations d'affaires avec Jacques Servier; réunions du Premier Cercle des donateurs ; 

nomination (avortée) du fiston à la tête de l'EPAD ; voyages en jet ou yacht privé prêtés par des amis; déplacements électoraux clandestins ... Que reste-t-il ? En juillet dernier, Sarkozy a dû rappeler à ses ministres qu'il valait mieux qu'ils payent eux même leurs dépenses personnelles...

Lui continue de sillonner la France en jet ou en hélicoptère pour des réunions évidemment électorales. Le second meeting de Toulon, le 1er décembre, est estimé à 260.000 euros. On nous assure que l'UMP a réglé l'acheminement des 5.000 militants UMP de la région.

Retraites

« Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer, de même que les 35 heures continueront d’être la durée hebdomadaire légale du travail. Que ce soit un minimum, cela me va très bien. Ce que je n’accepte pas est que cela soit aussi un maximum.» Après 6 mois de grossières manipulations (fuites dans la presse aussitôt démentie, concessions mineures, estimations financières floues, publication retardée des bilans de la Dares, etc), la réforme des retraites fut adoptée le 27 octobre 2010. Elle est injuste et insuffisante. Elle cumule un allongement de la durée de cotisations (accepté par quasi-tous les partis), un recul de l'âge minimal de départ de 60 à 62 ans, et de l'âge maximal pour une retraite pleine de 65 à 67 ans. La pénibilité est confondue avec l'invalidité physique médicalement constatée à 60 ans : 10% minimum mais à condition d'avoir été exposé au moins 17 ans à des facteurs de risques professionnels. La disposition exclut les travailleurs non salariés.
Dès 2007, Sarkozy a dégradé le régime par petites touches: suppression des pré-retraites de 57 à 60 ans, revalorisation a minima des pensions (moins que l'inflation en 2008), et … défiscalisation des intérêts d'emprunts immobiliers et des heures supplémentaires qui ont creusé le besoin de financement des caisses des retraites de quelques 2,5 milliards d'euros par an... Sarkozy n’aura tenu qu’une promesse, celle de revaloriser de 25% en 5 ans le minimum vieillesse de 700.000 retraités... Pour les 11 autres millions, les déremboursements médicaux a grevé leur pouvoir d'achat.

Depuis novembre dernier, Sarkozy fait un service après-vente mensonger : sa réforme n'a pas résolu le problème : il y a toujours 16 milliards d'euros de déséquilibre annuel, les perspectives de rééquilibre sont basées sur des hypothèses de croissance farfelues, et, dès 2013, il faudra se remettre à l'ouvrage. En septembre 2011, François Fillon décide d'avancer d'une année les reports d'âge.

Santé
« Je ne pense pas qu’il y ait matière à beaucoup d’économies dans la santé. Compte tenu de l’allongement de la durée de la vie, du progrès médical et de l’aspiration bien naturelle de nos concitoyens à vivre en bonne santé, l’investissement dans la santé sera forcément majeur. »
Depuis 2007, la part des dépenses de santé financées par la Sécurité sociale a été réduite de 77% à 75,8% (2010). Cette dégradation a été compensée par les mutuelles privées. Le 1er janvier 2008, Sarkozy créé de nouvelles franchises médicales entrent pour économiser quelques 650 millions d'euros par an sur le dos des malades. S’ajoutent environ deux cents déremboursements de médicaments supplémentaires et une augmentation de 5% du tarif des mutuelles cette année. En 2011, mille autres médicaments perdent 5 points de remboursements. Le forfait hospitalier augmente de 2 euros. Sarkozy doit rassurer les marchés.


Seniors

« Je mets d’ailleurs les entreprises devant leurs responsabilités. On doit garder les quinquagénaires dans les entreprises »
Les entreprises avaient jusqu’au premier janvier pour conclure un plan d’emploi des seniors, sans contraintes ni engagements. En mai 2008, les pré-retraités de 57 à 60 ans (qui bénéficiaient de la Dispense de Recherche d'Emploi) devraient pointer prochainement au chômage. La suppression de la DRE fut finalement reportée de 2009 à 2011 pour cause de crise. A l'inverse, les ruptures conventionnelles de contrat de travail depuis 2009 ont surtout servie de pré-retraite déguisées. Bilan: fin 2011, le nombre de plus de 50 ans inscrits à pôle emploi frôlait les 865.000 (en catégories A, B et C), soit +350.000 depuis novembre 2007.

Soins optiques et dentaires
« Je propose un meilleur remboursement par l’assurance-maladie des soins optiques et dentaires. Ces soins, indispensables à une vie digne et de qualité, sont aujourd’hui très mal remboursés ». Aucune amélioration de leur prise en charge n'a été décidée ni actée depuis que Nicolas Sarkozy a été élu.


Travail le dimanche
Nicolas Sarkozy, travaille lui-même rarement le dimanche, mais il aime faire du shopping sur les deux côtés des Champs-Elysées. Adoptée à l’été 2009, la loi sur le travail le dimanche n’a servi à rien si ce n’est fragiliser un peu plus le petit commerce
 de proximité.

Travailler plus pour gagner plus
En 2011, l'UMP et Sarkozy expliquent que le pouvoir d'achat des Français a résisté malgré la crise. Ils négligent deux choses : primo, la résistance française est due à la qualité du système social et public national. Secundo, le candidat avait promis du vent : votée dans l'urgence dès juillet 2007, la loi TEPA exonérait les heures supplémentaires d'impôt et de cotisations sociales. Effet d'aubaine, les entreprises ont pu en profiter. Le marché de l'intérim s'est effondré dès le mois d'avril 2008. En 2007 déjà, les Français n'ont pas travaillé plus. Le pouvoir d'achat a-t-il cru pour autant ? Non. L'envolée des prix de l'énergie et des matières premières, conjuguée à une faible augmentation des salaires, a sabordé l'efficacité du dispositif. En 2008, le pouvoir d'achat des Français a baissé, le chômage technique s'étend, les destructions d'emploi se multiplient. En 2009, la crise est là. Mais Sarkozy s'obstine. Comme nous l'écrivions voici presque deux ans, on ne cherche pas à travailler plus, mais à travailler tout court. Fin 2011, Nicolas Sarkozy pense à développer le chômage partiel, c'est-à-dire le partage du temps de travail. Travailler moins pour travailler tous ? Quelle ironie !

Ami sarkozyste, où es-tu ?
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MessageSujet: de la TVA sociale à Jeanne d'Arc, Sarkozy franchit le pas   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 7 Jan - 18:18

SAMEDI 7 JANVIER 2012

244ème semaine de Sarkofrance: de la TVA sociale à Jeanne d'Arc, Sarkozy franchit le pas
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Le clou du spectacle fut ce 600ème anniversaire de Jeanne d'Arc. Un machin incroyable qui clôturait une semaine riche en voeux et en polémiques.

On ne connaît pas avec certitude la date ni même l'année de naissance de Jeanne d'Arc. Un site catholique s'en inquiétait encore cette semaine. Mais Nicolas Sarkozy a l'habitude des hommages hors date. Il nous avait fait le coup l'an dernier avec le 100ème anniversaire de Georges Pompidou, célébré en grandes pompes... hors date.

Ce vendredi 6 janvier, jour de l'épiphanie, Nicolas Sarkozy n'était plus tout à fait le président d'une République laïque. Jeanne la Pucelle est bien sûr un symbole national qu'il est très opportun de célébrer à 107 jours du scrutin présidentiel. Elle eut d'ailleurs sa plaque commémorative à la mairie de Domrémy-la-Pucelle, puisqu'elle est devenue «l'incarnation des plus belles vertus françaises, du patriotisme », dixit notre Monarque.

Mais ce dernier avait aussi choisi de se recueillir seul dans l'église du village natal de Jeanne d'Arc. Le 22 décembre dernier déjà, il s'était distingué d'un dîner avec de jeunes prêtres catholiques, largement relayé par le Figaro.Nous fûmes fascinés par ce besoin soudain de générosité chrétienne. En janvier 2008, Nicolas Sarkozy expliquait certes déjà que « L'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé ». Mais durant l'été 2010, sa traque des Roms - ces gens du voyage souvent chrétien - avait heurté par son outrance indigne la quasi-totalité de la hiérarchie catholique. Depuis, le rétropédalage sarkozyen fut massif, les courbettes nombreuses.

Pour honorer Jeanne d'Arc, Sarkozy eut des grands mots, mais il était là pour de petites raisons : «Puissions-nous aussi continuer à penser à elle comme le symbole de notre unité et ne pas la laisser entre les mains de ceux qui voudraient s'en servir pour diviser.» Il ne pensait qu'au Front National. Il était accompagné de Gérard Longuet, ce ministre qui s'interrogeait sur le « corps traditionnel français », et de Patrick Buisson, son conseiller ès extrême droite si féru d'histoire. « En cette froide journée de janvier 1412, alors que la Meuse était prise par les glaces, une humble famille de laboureurs fêtait la naissance d'un cinquième enfant »... Buisson avait préparé un discours si lyrique... Sarkozy put évoquer Charles VI « emprisonné dans sa folie », « les voix de Jeanne », ou encore « la petite paysanne illettrée ».

Le lendemain, ce samedi, la frontiste Marine Le Pen s'exhibait à son tour. Jeanne d'Arc était un hochet à disputes.

La semaine avait presque bien commencé. Dimanche 1er janvier, Nicolas Sarkozy avait filé à Metz. Pour ses derniers voeux de mandature le Jour de l'An, il voulait éviter les photos sous les dorures élyséennes. A Metz, il annonça la TVA sociale (c'est-à-dire une augmentation de trois ou quatre points d'une TVA déjà à 19,6% en contrepartie d'une réduction des cotisations patronales). Enfin, presque. Vu le tollé et l'actualité sociale déjà chargée, ses perroquets expliquèrent deux jours plus tard que cette TVA anti-délocalisation n'était qu'une hypothèse de travail. Puis, mercredi, François Fillon assura que la mesure serait votée dès le mois prochain. Il parlait à un colloque sobrement dédié au « Nouveau Monde ». La chose était organisée par un sarkozyste pur jus... un certain Eric Besson.

Lundi, Nicolas Sarkozy avait un agenda officiel vide. Il aime se garder de la souplesse pour réagir. En début de journée, il lâcha à la presse qu'il avait convoqué une énorme réunion de travail avec un quart de son gouvernement pour « sauver » les emplois de Seafrance. Sarko le Zorro était de retour ! A l'issue de cet improbable meeting, notre Monarque avait la solution. Le transporteur maritime était en liquidation depuis la mi-novembre. Mais Nicolas Sarkozy avait choisi la veille d'une audition au tribunal de commerce pour se saisir du problème. Il demanda officiellement à la SNCF de prévoir de grosses indemnités de licenciement aux 880 salariés avant de liquider l'entreprise, afin que ces derniers puissent placer leur pécule de départ dans la SCOP proposée par quelques syndicalistes. Trois jours avant, son ministre des Transports Thierry Mariani expliquait que ce projet de SCOP n'était pas crédible... Mariani était énervé. Non seulement désavoué, il devait partir en fin de semaine en Chine pour labourer sa future circonscription de député des Français de l'étranger du coin.

Bref, le lendemain mardi, les porteurs du projet de SCOP refusèrent bien officiellement la proposition sarkozyenne qui n'était qu'un piège si grossier. Le même jour, Nicolas Sarkozy pensait déjà à autre chose. Il livrait ses voeux aux Armées, en se montrant dans une école navale de Bretagne, photographié les cheveux au vent secoués par les embrunts. Devant les militaires, Nicolas Sarkozy sombra dans un narcissisme assez habituel, en comparant ses décisions aux combats militaires: « Ce poids de la décision, je le porte... comme vous porterez vous-même l'angoisse du combat ».


Deux jours après, un nouveau scandale troublait ce beau discours officiel. Quelques extraits d'un témoignage d'un terroriste d'Aqmi, la « filiale » d'Al Qaeda au Maghreb, recueilli en novembre dernier était publié par Libération. Ce dernier assura que l'un des deux otages français « a péri brûlé dans le 4x4, qui transportait de l'essence, à la suite des tirs qui l'ont touché. » La famille de l'un des décédés comprit que les soldats français, lors de la tentative de libération des deux otages français capturés au Niger, avaient reçu l'instruction de tuer les preneurs d'otages. Pas de sauver les otages. Nicolas Sarkozy avait donc fait son « devoir ». On eut la nausée. L'élection était-elle à ce prix ?

Lundi, le même quotidien Libération avait rappelé pourquoi Nicolas Sarkozy était bien évidemment au courant du montage fiscal mis en place pour assurer la déductibilité des commissions versées lors de la vente de sous-marins au Pakistan en 1994. Le Karachigate n'était pas terminé. Vendredi, une curieuse ristourne fiscale accordée en 2005 par un autre ministre du budget dénommé Jean-François Copé à un heureux contribuable grâce à l'intervention de Ziad Takieddine, ami de Copé, et « qui lui aurait été demandée par Nicolas Bazire » intéresse la police judiciaire. Fichtre ! Le Karachigate a permis de dévoiler d'incroyables relations... Samedi, l'hebdomadaire Marianne publiait une enquête de Frédéric Martel sur les curieuses largesses financières de Carla Bruni-Sarkozy avec des fonds de la lutte contre le sida en faveur de l'un de ses amis... On s'intéressa aussi, enfin et à nouveau, à Guy Wildenstein, un proche ami de Nicolas Sarkozy objet de nombreuses attentions judiciaires.

Cette semaine, le candidat Sarkozy lâcha enfin quelques promesses, lors de ses voeux au monde de l'Education. La veille, ses sbires s'étaient déchaînés contre François Hollande, prétextant des propos que le candidat aurait tenus en off, mais démentis par le journaliste auteur de la fuite. L'espace d'une semaine, Nadine Morano était devenue une star. Nombre de ministres passaient visiblement plus de temps à Tweeter qu'à bosser.

Aux enseignants, Sarkozy promit mercredi la réduction des moyens, la suppression du collège unique (avec moins de moyens ?) et une meilleure intégration de l'enseignement secondaire ... avec le monde de l'entreprise. Le candidat tentait d'imposer ses thèmes de campagne plutôt que de se voir imposer l'examen de son bilan. Il eut cette phrase malheureuse: « La plus grande des inégalités ne réside pas dans les écarts de richesse ».

Sarkozy reparla aussi de la taxe sur les transactions financières. A 107 jours du scrutin, Nicolas Sarkozy s'est dit qu'il était temps de la faire voter en France, même si ses partenaires européens ne suivaient pas. Il avait enfin mesuré la pauvreté de son bilan au G20.

Vendredi soir, il clôturait le colloque du Nouveau Monde: « la France doit anticiper les transformations du monde ».


Ami sarkozyste, tiens bon. Plus que 105 jours !

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MessageSujet: SArkozy n'est plus Triple A   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 14 Jan - 9:33

SAMEDI 14 JANVIER 2012

245ème semAine de SArkofrAnce: SArkozy n'est plus Triple A
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A 100 jours de l'élection présidentielle, tout est possible. Surtout avec lui. La violence verbale des proches de Nicolas Sarkozy contre le candidat socialiste, à l'exclusion de tous les autres, a surpris jusque dans son camp et dans la presse. Cette semaine, si illustrative de ce sale comportement, fut aussi marquée par de nouvelles promesses: une loi contre la précarité des fonctionnaires, davantage d'indépendance dans la nomination des procureurs, comme si tout devenait possible à 100 jours d'un scrutin.

Mais vendredi, patatras. La méchante agence Standard and Poor's dégradait la France à AA+, tout en épargnant l'Allemagne et même la Belgique.

Nicolas Sarkozy, l'homme aux 650 milliards de dette supplémentaires, avait perdu son Triple A.

Outrance verbale
Lundi, les Echos révèlent que Valérie Pécresse, la ministre du Budget, a fait travailler ses services sur les différentes modulations du quotient familial. La révision du quotient familial était justement une mesure proposée par le camp Hollande. Cette privatisation des moyens de l'Etat à des fins partisanes n'étonne même plus les médias. On y apprenait que les 10% des ménages les plus riches captent 25% des 10 milliards d'euros de l'avantage fiscal: leurs enfants sont-ils plus chers que les enfants des plus pauvres ? D'une façon plus générale, la droite UMP s'est toujours refusée à réformer les avantages sociaux... des plus riches.

Mardi, la charge contre François Hollande fut une nouvelle fois collective et outrancière. Même Nicolas Sarkozy a transformé ses voeux pour l'occasion. Son adresse à « la France solidaire », le 10 janvier, a débuté par un long paragraphe consacré à ... la politique familiale. Ses perroquets multiplièrent les arguments les plus violents : « anéantissement de la politique familiale » (Copé), « proposition assassine » (Wauquiez), « coup de massue » (Pécresse), « homme dangereux » (Morano)... Mardi après-midi, le (faux) patron de l'UMP se félicitait, en réunion de groupe à l'Assemblée, de ce « massacre à la tronçonneuse ». Mercredi, c'était Bernard Accoyer, pourtant président de l'Assemblée nationale, qui compara une défaite éventuelle de son camp aux prochains scrutins à une « situation de guerre ».

La violence des propos sarkozystes illustre la tactique électorale du Monarque: le candidat Sarkozy voulait tuer le débat, quitte à plonger dans l'outrance.


Mensonges politiques
On aurait aimé que les sbires du Monarque déploient autant d'énergie à défendre le bilan social de leur Chef. Selon Roselyne Bachelot, ce dernier serait « important ». La ministre des Solidarités Actives est parfois gênée par les saillies verbales de ses collègues. Jeudi, elle a très sérieusement déclaré que « Nicolas Sarkozy a été un des présidents de la République dont le bilan social est le plus important et ceci il faudrait que la gauche le reconnaisse »...

Roselyne Bachelot a cité l'allocation d'adulte handicapé augmentée de 25% en 5 ans, comme le minimum vieillesse. Elle oublia la récente hausse de la TVA, les nouvelles franchises médicales depuis 2008. Elle s'abrite derrière le RSA, qui a remplacé le RMI, mais évacuait l'échec du RSA jeune. Et puis, in fine, comment ne pas évoquer les statistiques nationales ? Le nombre de pauvres a augmenté d'environ 300.000 foyers entre 2007 et 2009. En mars 2011, l'INSEE notait que la part de très pauvres avait augmenté. En décembre dernier, le gouvernement avait même coupé 153 millions d'euros de dotations publiques à la lutte contre la pauvreté, dont 28 millions pour le SAMU Social.

Finalement, Roselyne Bachelot fut lucide: « nous avons renoncé aux mesures les plus lourdes ». Effectivement,

En milieu de semaine, la direction statistique du ministère du travail livrait son rapport sur les heures supplémentaires déclarées l'an passé dans les entreprises de plus de 10 salariés. Surprise ou pas, elles ont encore augmenté (+4%). Comme le chômage (+5%). Et les salariés aux 35 heures s'affichent toujours comme ceux qui font le moins d'heures supp (6 heures par trimestre contre 28 heures pour les autres).

La durée du temps de travail s'est invitée maladroitement dans la campagne. Jeudi matin, un institut patronal publiait un rapport au titre choc: « La durée effective du travail en France est une des plus faibles d’Europe ». La ficelle était bien grosse. L'institut oubliait le temps partiel (plus important ailleurs en Europe et notamment en Allemagne), qui fait baisser le volume horaire annuel moyen travaillé par personne.

Cadeaux électoraux
Jeudi, un obscur sondage de Paris Match semait le trouble. Nicolas Sarkozy était quasiment rattrapé par Marine Le Pen au premier tour du scrutin présidentiel. En l'espace de quelques jours, le Monarque avait complètement décroché. Une autre enquête semblait confirmer un décrochage du Monarque auprès des classes populaires. On se souvient de manipulations sondagières similaires voici près d'un an.

Il s'agissait de décourager l'électorat de centre-droit. La pression reste d'ailleurs forte contre Hervé Morin, le député du Nouveau Centre. Quelques leaders de son propre parti, par ailleurs ministres ou anciens ministres de Sarkozy, l'ont menacé d'un congrès pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle. Sarkozy n'a besoin que d'un centriste, pas de deux, pour miner l'aile droite de François Hollande.

Jeudi, Nicolas Sarkozy était à Lille. Ses voeux à l'administration furent sans outrance et mesurés. Le Monarque était doux comme un agneau. On avait oublié ses moqueries à répétition contre les fonctionnaires. Oublié aussi ses confidences de novembre 2010, quand il voulait réformer les statuts. Election oblige, Nicolas Sarkozy a promis une loi contre la précarité des CDD dans la Fonction Publique. Eric Woerth l'avait promise... en mars 2010. La supercherie avait été dévoilée l'an dernier: Sarkozy se gargarise d'avoir supprimé 100.000 postes d'agents, mais il a recruté 100.000 contractuels précaires de plus. Jeudi à Lille, il a donc répété cette vieille promesse: « tout agent en CDD occupant depuis six ans un emploi répondant à un besoin permanent de son service se verra dorénavant systématiquement proposer un CDI.» Six ans de CDD pour obtenir un CDI !

Martine Aubry était au premier rang, avec quelques élus locaux de gauche, à le fixer durement durant son intervention. A la fin du show présidentiel, la maire de Lille est allée lui demander, devant les caméras, de calmer ses troupes. Coincé, Sarkozy bafouilla que François Hollande devrait faire de même, et il déjugea Bernard Accoyer. Un peu plus tard à l'Elysée, il coupait une galette des Rois. Le discours du patron de la fédération de la Confédération nationale de la Boulangerie-Pâtisserie lui avait déplu: « vous êtes des Français, vous ne voyez pas ce qu'il y a de bien ! »

Vendredi, le Monarque voulait généraliser les jurés populaires dans les tribunaux correctionnels. L'affaire a démarré en janvier, dans deux tribunaux. C'est une véritable usine à gaz qui, faute de moyens, a conduit le gouvernement à créer une procédure d'assises simplifiée... Ses voeux au corps judiciaire furent rapides, à peine trente minutes. « Depuis presque cinq ans, j'ai cette obsession de tenter de rapprocher les Français de la justice » On souriait. Ses rapports avec l'institution judiciaire ont été largement décrits dans un excellent ouvrage, l'an dernier: pressions contre les juges, prises à témoin de l'opinion, nomination de proches, obstruction des instructions gênantes (Karachi, Woerth/Bettencourt, Françafrique). Même les procureurs ont cru bon manifester leur désarroi et leur colère contre leur manque d'indépendance en novembre dernier ! Election oblige, Sarkozy est plus coulant: il était désormais d'accord pour respecter, enfin, l'avis du CSM pour les nominations au parquet...
A 100 jours de l'élection présidentielle, tout est possible

Sarkozy a même invité le mariage gay dans la campagne. Libération en a fait sa une. A ce stade, c'était juste la confidence d'un proche conseiller.

Ami sarkozyste, es-tu dupe ?

Vendredi après-midi, François Baroin s'était précipité au Palais. L'agence Standard and Poor's venait de dégrader la note de la France. Le fameux Triple A était perdu. La nouvelle était plus terrible encore: SP maintenait la Sarkofrance sous « perspective négative», mais elle avait épargné l'Allemagne et la Belgique; la Grèce déjà affaiblie risquait une nouvelle sanction. Le radeau Sarkofrançais avait sombré, décroché du modèle allemand.

Mais Nicolas Sarkozy n'avait pas prévu de commenter cette annonce « fracassante ». Mercredi, il avait imposé une communication lénifiante de François Baroin en conseil des ministres sur un-déficit-moins-élevé-que-prévu. « On est sur la bonne voie » croyait-il pouvoir dire. L'agence franco-américaine Fitch, la veille, avait annoncé qu'elle ne dégraderait pas la France cette année.

Que pouvait-il commenter ce vendredi soir ? Son échec ?

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MessageSujet: Nicolas Sarkozy: 500 milliards envolés en cinq ans...    Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeLun 16 Jan - 5:13

Nicolas Sarkozy: 500 milliards envolés en cinq ans...

Patrick Bonazza
Le Point
sam., 14 jan. 2012 17:51 CST

© Thierry Perron / AFP
Nicolas Sarkozy et son avion présidentiel, un Airbus A330-200 entièrement réaménagé, qui a coûté 176 millions d'euros à la France en 2010. Son entretien doit coûter 49 millions d'euros les trois premières années d'utilisation, puis 10 millions par an au-delà de 2013. © Charles Platiau
Les auteurs de "Un quinquennat à 500 milliards" étrillent la gestion du président.

Posez vos questions aux auteurs d'Un quinquennat à 500 milliards, Mélanie Delattre et Emmanuel Lévy en déposant votre question dans la partie Commentaires en bas de cet article

La scène est surréaliste. "Tu vois, j'ai gagné ! J'ai gagné !" lance, triomphant et vengeur, Nicolas Sarkozy au député du Nouveau Centre Charles de Courson, présent à l'Élysée pour une cérémonie début 2010. De quelle victoire si importante se prévaut donc le président de la République ? D'avoir fait baisser le chômage ou rétabli l'équilibre du commerce extérieur ? Rien de tout cela, bien sûr. Nicolas Sarkozy se félicite des 390 millions d'euros qui vont échoir au couple Tapie (dont 45 au titre du préjudice moral) à la suite d'un arrêt du Conseil d'État qui rejette le recours intenté par quelques députés, dont Courson, contre les conclusions d'un tribunal arbitral sur l'affaire Adidas-Crédit lyonnais. "J'ai gagné ! J'ai gagné !" Stupéfiant car, si victoire il y a, c'est celle de Tapie, l'ami du président. Et pas du tout celle de l'État, contraint de faire un gros chèque.

Auteurs d'Un quinquennat à 500 milliards, Mélanie Delattre, journaliste au Point, et Emmanuel Lévy, à Marianne, recensent avec gourmandise et sévérité les petites et grandes libéralités du président de la République avec ses "amis" Liliane Bettencourt ou Guy Wildenstein, ou, fait moins connu, avec Hubert Martigny, auquel l'État a racheté à prix d'or la salle Pleyel. Quand ils ne cherchent pas la petite bête, les deux auteurs se mettent aussi en surplomb pour livrer aux lecteurs-électeurs le "vrai bilan" économique du quinquennat Sarkozy. Et là ils ne font pas dans la dentelle.

Leur audit étant assez terrifiant, on pourrait le juger militant. Mais les faits sont les faits. Depuis que Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir, la dette de la France a augmenté de 630 milliards d'euros, passant de 1 150 milliards à 1 780 milliards d'euros. Énorme. L'Élysée, relayé par Bercy, met ces résultats - "calamiteux", pourrait dire Alain Juppé - sur le compte de la crise économique la plus grave depuis 1929. Trop facile, rétorquent Delattre et Lévy. S'appuyant sur des documents officiels, ils montrent que la crise de 2008, en abaissant les recettes et en grevant les dépenses, aurait alourdi la dette de 109 milliards d'euros. Mais le reste, entièrement imputable au président, s'élève à 520 milliards d'euros (le titre de leur livre l'arrondit à 500). Explications : "Le budget dont a hérité Nicolas Sarkozy, à l'instar d'une voiture mal réglée (...), grillait 3,2 points de PIB." Plutôt que de "soulever le capot pour régler la machine", l'Élysée a laissé filer. En ne freinant pas cette dérive, il a fait gonfler la dette de 370 milliards d'euros. Auxquels s'ajoutent 153 milliards, car "le nouveau président a aussi appuyé sur le champignon". Nicolas Sarkozy, l'homme qui voulait mettre l'État à la diète, a fait bondir la dette publique de la France de 20 points (dont seulement 5,5 imputables à la crise) !

Le syndrome de Pénélope

Où est la "véritable révolution économique" promise au pays ? Le président a certes ouvert un nombre impressionnant de chantiers qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait osé toucher. Il s'est attaqué au marché de l'emploi, à la représentativité syndicale, au regroupement de Pôle emploi et des Assedic, à la carte des tribunaux, à la formation professionnelle et même aux régimes spéciaux de retraite (tout juste écornés, cependant)... L'hyperprésident a été hyperactif. Mais alors, pourquoi la réussite n'est-elle pas au rendez-vous ? En exposant les raisons de la dérive économique et financière du pays durant le quinquennat, les deux auteurs n'ont pu s'empêcher d'évoquer la personnalité d'un président qu'ils qualifient de "caméléon". Pour eux, Nicolas Sarkozy "n'a jamais eu de véritable substrat idéologique en matière économique". Libéral, il a un temps prôné des subprimes à la française ; interventionniste, il vole au secours des entreprises en difficulté, croyant, chaque fois, renouveler le coup d'Alstom ; ami des P-DG (ah ! le Fouquet's), il flirte aussi avec la CGT.

Sarkozy schizophrène, comme le prétendent les auteurs ? Quatre ans après, en tout cas, son "message est brouillé". Quand il arrive en 2007 à l'Élysée, Sarkozy est attiré par la Grande-Bretagne (surtout celle de Margaret Thatcher) et ignore l'Allemagne. En fin de mandat, c'est tout le contraire. Élu en promettant de baisser les prélèvements obligatoires de 4 points, il a fait preuve d'une redoutable créativité pour inventer des impôts : taxe sur le poisson, les huiles de moteur, la copie privée des disques durs, la téléphonie et Internet, les sodas, les assurances... L'acte économique fondateur du quinquennat, cela n'a pas échappé aux auteurs, c'est, bien sûr, la loi Tepa de l'été 2007. L'esprit en est limpide : il faut laisser les riches s'enrichir, car toute la société en profitera. Voilà comment arrivent les exonérations massives des droits de succession et le fameux bouclier fiscal, manière déguisée de réformer l'ISF. Voilà comment arrive aussi, en vertu du "travailler plus pour gagner plus", l'exonération d'impôts et de charges sur les heures supplémentaires, manière de contester les 35 heures. À ces mesures coûteuses s'ajouteront la pérennisation, l'augmentation ou la création de niches fiscales (exonération des plus-values sur les cessions de titres des entreprises, crédit impôt-recherche, TVA réduite pour les restaurateurs...). Le plus déconcertant, c'est que, dans une volte-face rare, le président va détricoter une partie de la loi Tepa. "Même au pays de l'instabilité fiscale, on n'avait jamais vu une majorité défaire en fin de mandat ce qu'elle avait voté à son arrivée."

Le paradoxe de Bercy

Tout aussi troublant, à aucun moment la question d'une baisse des dépenses n'est posée. Elles ne cesseront donc de grimper (de 52,4 % du PIB à 57 %, niveau exceptionnel pour un grand pays industrialisé). Sarkozy a conforté son image de "dépensier" acquise lors de son passage au Budget en 1993. Ses tentatives pour dompter le mammouth étatique n'ont ni connu de grands résultats ni ouvert de grandes perspectives. Il est vrai que le président lui-même ne donne pas l'exemple. Si - et les auteurs le soulignent - le budget de l'Élysée n'a jamais été aussi transparent, cela n'empêche pas les dérapages : voyages multiples avec des cohortes d'accompagnants, augmentation des effectifs, factures de travaux, service d'ordre à l'américaine...

Plus sérieusement, la mesure emblématique consistant à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n'a pas produit de miracles comptables (264 millions d'euros net d'économies en 2009). Il est vrai que "plus de 80 % des économies sont allées non dans la poche du contribuable..., mais dans celle des fonctionnaires". Le "1 sur 2" pécherait par son côté aveugle : "La démarche est purement quantitative." Une critique que l'on retrouve pour la Révision générale des politiques publiques, qui ne s'interroge pas, comme l'ont fait le Canada et la Suède, sur l'utilité de certains services. Le dévoiement de ces bonnes intentions est illustré aussi par la fusion des deux services-phares de Bercy, la Direction générale des impôts (elle encaisse) et la Direction générale de la comptabilité publique (elle calcule).

Politique budgétaire

On ne compte plus les ministres qui se sont cassé les dents sur le projet. Beaucoup en avaient rêvé, Sarkozy, lui, l'a fait. Chapeau, l'artiste ! Pourtant, nos compères du Point et de Marianne (ils ont la dent dure) ne lui en reconnaissent qu'un mérite relatif. La fin des bastilles de Bercy, écrivent-ils, "aurait pu être érigée en symbole de la rupture promise avant la campagne". Au lieu de cela, le gouvernement est très "discret sur le sujet". La raison ? Les économies attendues ne sont pas au rendez-vous. Car "le choix a été fait d'aligner les salaires des personnels vers le haut", ce qui, pour certains, a engendré des gains de 30 à 40 % "sans bouger de leur siège". Si les effectifs ont baissé, la masse des rémunérations, elle, a augmenté.

"Le président a toujours été plus pragmatique que dogmatique", résume un haut fonctionnaire chiraquien cité par Delattre et Lévy. Ils expliquent de la sorte les deux bonnes surprises du mandat, la réforme des universités et la réforme sur les retraites, cette dernière n'ayant jamais été promise par le candidat Sarkozy. Tout au contraire : "Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer", déclarait-il. Les auteurs du Un quinquennat à 500 milliards expliquent l'activisme du président à propos des retraites par le besoin de l'Élysée d'accomplir en fin de mandat "un acte politique marquant" qui permet de faire apparaître la gauche comme ringarde. La stratégie marche plutôt bien. Au point, d'ailleurs, que le président cherche à refaire le coup avec la "règle d'or" sur les équilibres budgétaires, laquelle n'était pas non plus au programme. L'homme qui pèse 500 milliards n'a peur de rien. Car l'épisode de la Cades en dit long sur la conversion toute récente du président de la République à la vertu budgétaire. En octobre 2010, la Cades, caisse où l'on a pris l'habitude de loger les déficits de la Sécurité sociale, a été autorisée à emprunter 130 milliards d'euros supplémentaires. Créée par Alain Juppé en 1996, elle devait disparaître en 2009 (en même temps que sa recette, la CRDS, acquittée par tous les Français). Lionel Jospin avait repoussé l'échéance à 2014, Jacques Chirac à 2018. Sarkozy crève le plafond en passant à 2025. Dans la crise internationale, le "candidat de la rupture" a certes fait preuve d'esprit de décision et d'initiative, souligné dans le livre. En revanche, pour ce qui est de la politique budgétaire, "il n'a fait que marcher dans les traces de ses prédécesseurs". Cela ne vaut pas condamnation, concluent Delattre et Lévy. Même si le mandat est un "fiasco" économique, "à quelques mois de la présidentielle tout laisse à penser que le président sortant sera davantage jugé sur sa stature d'homme d'État que sur son bilan".
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MessageSujet: ...et un bide de plus !   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeMer 18 Jan - 15:48

Délinquance: l'échec de Nicolas Sarkozy 2002-2012
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Mardi 17 janvier 2012, Claude Guéant a livré ce qui pourrait être le dernier bilan de Nicolas Sarkozy en matière de lutte contre la délinquance. Le ministre de l'intérieur avait réunit la presse Place Beauvau pour l'occasion. En 2007, Nicolas Sarkozy s'était fait élire sur un grand malentendu statistique: une large frange de l'électorat et de la classe médiatique lui attribua de grandes compétences et de beaux résultats contre l'insécurité.

Cinq ans plus tard, le constat d'un échec est largement partagé. L'imposture a été décortiquée, analysée, démasquée. Et ce dernier bilan 2011 ne change rien, bien au contraire.

Bidonnage
Chaque année depuis cinq ans, la publication des statistiques annuelles de la délinquance est l'objet d'un joli vacarme et d'un bidonnage en règle. C'est l'un des exercices les plus rodés de story-telling sarkozyen. Le ministre en poste, successeur évidemment plus fade d'un Sarkozy devenu Calife, s'échigne à trouver un point de diversion médiatique, d'une part, et globalise des statistiques ce que dénonce son propre office, d'autre part.


En janvier 2008, Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l'Intérieur, s'amusait sobrement d'être parvenue à réduire le nombre de violences aux personnes. Et le Figaro remarquait que Nicolas Sarkozy, quand il était ministre de l'intérieur, n'avait pas atteint tel résultat !

En janvier 2009, la ministre cache ses mauvais résultats en pointant du doigt vers la « violence de proximité », en baisse de 6%. On ne sait d'où sort le chiffre. MAM cachait ainsi que les atteintes aux personnes physiques avaient à nouveau progressé, pour atteindre +80.000 actes supplémentaires depuis 2002, et que le taux d'élucidation des crimes et délits les plus violents a régressé en 2008.

En janvier 2010, le Monarque était gêné par des violences à l'école.

En janvier 2011, Brice Hortefeux se concentra sur les vols de téléphones portables dans les transports en commun, ou « la criminalité organisée et la délinquance spécialisée qui recouvre, par exemple, les activités mafieuses, le proxénétisme ou les grands trafics de stupéfiants », sans toutefois que l'on parvienne à reconstituer ses analyses.?

Ce 17 janvier 2012, Guéant préféra la délinquance étrangère. Il faisait d'une pierre deux coups, puisqu'il assure le service après-vente du funeste discours de Grenoble du 30 juillet 2010, où Nicolas Sarkozy avait repris à son compte le parallèle frontiste immigration/délinquance. Début janvier, l'ONDPR avait prévenu qu'il publierait des statistiques par nationalité, pour la première fois... depuis 2006.

Coïncidence ?

La presse n'était plus dupe. Même certains journaux peu suspects d'antisarkozysme confièrent leur scepticisme: Les Echos notait ainsi que « Sarkozy n'a pas réussi à inverser les tendances depuis 2007» en matière de délinquance.

Incompétence
Depuis 2002, la boulimie législative de Nicolas Sarkozy a largement écoeuré, jusqu'à son propre camp. On se souvient comment les députés UMP résistèrent à la énième envie du Monarque, en janvier 2011, de légiférer à nouveau contre la récidive des délinquants sexuels après le drame de Pornic.

Depuis 2007, la multiplication des lois, pour de si mauvais résultats, devrait interroger les esprits: rétention de sûreté et peines planchers en août 2007 (8.000 par an, parmi 2,5 millions de crimes et délits constatés chaque année), filtrage des sites internet, Loppsi II, décret anti-cagoule depuis juin 2009, loi anti-bandes, videoprotection prétendument facilitée, légalisation des milices privées, dépistage obligatoire de maladies sexuellement transmissibles, autorisation des contrôles d'identité et fouille sans motif par les polices municipales, etc.

En juillet dernier, la Cour des Comptes avait livré un sévère réquisitoire contre la méthode Sarkozy. Claude Guéant, comme la plupart des snipers habituels de Sarkofrance, avait fustigé une analyse partisane.

Pourtant, la Cour ne jugeait pas du fond, mais de la gestion de la politique de sécurité. Elle dénonça la mauvaise définition des objectifs, l'absence d’objectifs et de systèmes d'information communs entre ministères de l’intérieur et de la justice, et le « manque de maîtrise des moyens budgétaires et humains à l’échelon local »; « une augmentation des effectifs suivie d’une égale diminution » entre 2002 et 2010 ; la dégradation des moyens matériels de la police et l'organisation globalement obsolète et irrationnelle des forces de l'ordre.

Résultats
Au final, les résultats sont mauvais. Le ministre de l'intérieur a pu se féliciter de l'évolution d'un agrégat général, la « délinquance globale », qui ne signifie plus grand chose depuis des années comme le reconnut Guéant lui-même (« ce chiffre additionne des éléments trop divers »). Cette dernière, en 2011, « a baissé pour la neuvième année consécutive. Elle a baissé de 0,34 % soit de près de 12.000 faits. Depuis 2007, cette délinquance générale a baissé de 7,8 % soit de 290.000 faits. Et depuis 2002, elle a baissé de 16,47 % soit de 678.000 faits », alors que dans le même temps, rappela le ministre, « la population française a augmenté de 3 millions 200.000 habitants ».

1. Cette baisse de l'agrégat général est due à la diminution des atteintes aux biens: de 2,534 millions en 2006, ces dernières sont tombées à 2,184 millions en 2011, soit 388.000 actes de moins sur le quinquennat. Et la baisse fut constante. Mais Guéant s'est inquiété, sur 2011, de la recrudescence de cambriolages de résidences. Son prédécesseur Hortefeux nous avait déjà partagé l'inquiétude en 2009. Mais Guéant a lui l'explication: « Cette évolution tient notamment aux raids qui sont commis par les équipes de malfaiteurs venus de l'étranger, notamment d'Europe Centrale et Orientale. Cela m'a entraîné à demander à la Commission Européenne, la mise au point d'un plan spécifique animé par Europol et Eurojust. Cette criminalité est en effet, transnationale. De surcroît, plusieurs pays voisins du nôtre sont touchés de la même façon. »

La statistique doit être secrète, puisque aucun élément d'analyse similaire n'était disponible dans le bilan de l'ONDPR. Ce dernier mentionne d'ailleurs, pour 2011, que « près de 202.000 cambriolages de locaux d’habitation principale ont été constatés par la police et la gendarmerie. Ce nombre a augmenté très fortement sur un an : + 17,1 % par rapport à 2010, soit + 29 501 faits constatés ». Mais l'ONDPR n'évoque aucune « équipe de malfaiteurs venus de l'étranger »...

2. A l'inverse, le nombre des violences contre les personnes a continuellement augmenté depuis 2002 (sauf en 2007... ): 381.000 atteintes aux personnes en 2002, 411.000 en 2005, 434.000 en 2006, 433.000 en 2007 (année électorale), 443.000 en 2008, 456.000 en 2009, 467.000 en 2010, puis 468.000 en 2011 ! La hausse a été de 14% sur la période 2002-2006), puis de 8% de 2007 à 2011. Comme dirait Guéant, ça se stabilise !

Le ministre avait une explication, pour calmer l'inquiétude de ses concitoyens: en fait, cette hausse ne serait due qu'aux « violences commises à l'intérieur du cercle familial », dont le gouvernement aurait facilité la dénonciation depuis 2002: « cette augmentation, il faut en avoir conscience, résulte notamment des efforts qui ont été déployés par les pouvoirs publics afin d'inciter les personnes victimes de violences familiales et notamment les femmes, à porter plainte ». Et il ajouta : « même si les statistiques en souffrent, nous ne devons pas regretter, bien au contraire, que ce fléau de la vie familiale soit ainsi révélé au grand jour et puisse recevoir des réponses appropriées. » En d'autres termes, cette délinquance n'a pas augmenté, selon Guéant, elle est simplement mieux mesurée...

On croit rêver... ou cauchemarder. Primo, notons la « cohérence » du ministre: quand les atteintes aux biens baisse, c'est grâce au gouvernement, quand elle augmente, c'est l'effet d'une meilleure comptabilisation... Secundo, le ministre doit disposer de statistiques secrètes puisque les « violences commises à l'intérieur du cercle familial » n'ont pas fait l'objet d'une comptabilisation en tant que tel.

L'ONDPR segmente les violences physiques en quatre segments:
Les violences crapuleuses, qui ont baissé de 6.224 de 2006 à 2011. La moitié de cette baisse émane des vols sans armes.
Les violences non crapuleuses, qui ont progressé de 17% en 5 ans, pour atteindre 241.674 actes en 2011 ! Elles ont encore progressé de 0,2% l'an dernier. Elles recouvrent principalement « les coups et blessures volontaires criminels ou correctionnels » (+28.000 en 5 ans), les violences contre l'autorité publique (+3.000 en 5 ans), les maltraitance d'enfants (+5.000).
Les violences sexuelles (viols et harcèlements), quasi-stables en 5 ans (23.871 actes l'an dernier, +1.007 en 5 ans). Le nombre de viols et violences sexuelles pour 1.000 habitants est ainsi tristement stable depuis 2006 (respectivement 2,1 et 3,7).
Les menaces et chantages (notamment pour extorsions de fonds), qui ont continuellement augmenté depuis 5 ans (+5%, pour 81.000 actes).

3. Les escroqueries et infractions économiques et financières ont suivi une évolution fluctuantes... à cause des méthodes d'enregistrements: 334.000 en 2006, 345.000 en 2007, 381.000 en 2008, 370.000 en 2009, 355.000 en 2010, puis 350.000 en 2011. L'ONDPR prévient en effet: « depuis fin 2009, les règles d'enregistrement d'infractions représentant plus de 70% des faits constatés d'escroqueries et infractions économiques et financières ont varié à plusieurs reprises. Cela explique pourquoi il n'est pas possible de commenter les statistiques annuelles du 3ème indicateur de l'ONDPR ».

Comment donc Claude Guéant pouvait-il se gargariser d'une baisse de la délinquance générale de « 0,34 % soit de près de 12.000 faits » quand l'ONDPR précise que ses statistiques ne sont pas fiables pour 246.000 actes enregistrés en 2011 ?

4. Le nombre d'infractions révélée par l'action des services suit une évolution erratique: forte hausse entre 2006 (335.000) et 2008 (près de 385.000), puis contraction en 2009 (372.000) et 2010 (358.000); puis un bon de 6% en 2011 (382.000). Parmi elles, on relève 93.000 infractions à la législation des étrangers.

Il manquait à ce bilan une évaluation des taux d'élucidation. La dernière publication date de décembre dernier, à propos de novembre 2011.

Il manquait aussi un commentaire même bref de Claude Guéant sur les mises en examen de proches de Nicolas Sarkozy.
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MessageSujet: Sarkozy cache mal son stress   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 21 Jan - 10:33

SAMEDI 21 JANVIER 2012

246ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy cache mal son stress
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Qui se réjouit de la perte du Triple A ? Les mines restent sombres, à droite comme à gauche, devant l'état du pays.

On ne se réjouit pas de la perte du Triple A. Mais on s'est réjouit que Sarkozy ait perdu le sien. Le Monarque, dit-on, en est devenu fébrile. Samedi puis dimanche dernier, il a laissé ses proches réagir.

Courage... fuyons !

Lundi, il était à Madrid, pour recevoir une fameuse décoration des mains du Roi d'Espagne, la Toison d'Or. Cet autre monarque voulait ainsi le remercier de l'action conjointe contre l'ETA. Quelques minutes après, Sarkozy a quand même lâché ses nerfs contre un journaliste de Reuters qui osait lui demander une réaction sur la perte du Triple A: « pouvez-vous me poser une autre question avec les dernières informations ? » s'est-il énervé. Il pensait à Moody's, agence concurrente de la méchante Standard and Poor's. Elle avait décidé... de ne rien décider. Pour Sarkozy, c'était la preuve que la France n'était pas si dégradée. Et il était profondément agacé que personne ne relève l'évènement qui n'en était pas un: Moody's a confirmé plus tard qu'elle attendait encore un peu pour décider si elle dégraderait à son tour la note française.

Le lendemain matin, il a confié sa rage contre François Hollande, en coulisses bien sûr, à quelques ténors de son clan à l'Elysée: « Il est impossible qu'un homme qui se réjouit de la situation actuelle puisse susciter la confiance ! On l'a vu s'exprimer les yeux brillants de gourmandise ! »

Mardi, c'était au tour des agriculteurs et du monde rural de recevoir leurs voeux présidentiels. Sarkozy s'était déplacé à Pamiers, en Ariège. Officiellement, une populace en joie acclama le bon Monarque. En réalité, la police dut charger, bombes lacrymogènes à l'appui, contre 500 à 800 manifestants récalcitrants à quelques centaines de mètres du meeting. Le village avait été bouclé. Devant son assistance silencieuse et choisie, Nicolas Sarkozy eut d'inévitables mots durs contre l'écologie. Le Grenelle de l'environnement est bien loin. Il a suffit d'une mauvaise cote sondagière parmi les agriculteurs, traditionnellement à droite, et d'une catastrophe à Fukushima, pour que Nicolas Sarkozy envoie bouler ses promesses de développement durable. A Pamiers, le Monarque fustigea donc « l'aspect tatillon de certains règlements administratifs », prenant l'exemple « des règles environnementales, la question de l'eau, la protection de l'eau».

A Paris, son ministre de l'intérieur livrait le dernier bilan de la lutte contre la délinquance du Monarque. Il osa se féliciter d'une baisse de 0,34% du nombre d'actes de délinquance en 2011, soit 12.000 délits. Or l'Observatoire responsable de ces statistiques expliquait très clairement qu'il était incapable de « commenter » quelques 350.000 infractions financières car leurs règles d'enregistrement n'étaient pas fiables... Guéant cherchait des excuses. Pour les cambriolages, dont le nombre explose, ce serait la faute à des « équipes de malfaiteurs venus de l'étranger, notamment d'Europe Centrale et Orientale. ».

Pour justifier la nouvelle hausse des violences aux personnes, le ministre se réfugia derrière une fumeuse statistique par ailleurs non publiée, sur les « violences commises à l'intérieur du cercle familial » qui seraient désormais mieux comptabilisées. Depuis 2002, le nombre des violences contre les personnes a augmenté de 381.000 atteintes à 468.000 en 2011 !

Mercredi, Nicolas Sarkozy tenait son grand sommet social, annoncé lors de son second et raté discours de Toulon, le 1er décembre dernier. On attendait de grandes choses, des « mesures fortes et rapides » puisque « la crise n'attend pas ». Mais Sarkozy ne lâcha que des mesurettes d'intendance, qualifiées de « plan sans précédent »: 150 millions pour renforcer la formation des chômeurs, 100 millions pour l'extension des exonérations de charges pour l'embauche des jeunes dans les TPE, 40 millions pour recruter 1000 CDD à pôle emploi, etc. Au final, quelques 430 millions d'euros ont été débloqués « en urgence » qui seront pris sur d'autres budgets (sans qu'on sache lesquels).

Et les grandes décisions pré-vendues depuis des semaines ? Et bien, Sarkozy se contenta d'une liste à la Prévert de ce sur quoi il allait réfléchir d'ici la fin du mois: une réforme évidemment « radicale » de la formation professionnelle (confiée au sénateur Gérard Larcher, missionné pour étudier la chose), le financement de la protection sociale, la création d'une banque de l'industrie, des « mesures extrêmement puissantes » sur le logement, et le fameux projet de taxe sur les transactions financières. Au passage, il en oublia même de mentionner les fameux accord compétitivité/emploi... Même le relèvement de la TVA ne fut pas évoqué.

Etait-il fébrile ou inquiet ?

Ce sommet n'avait servi à rien. Même le Medef était déçu. Sarko-le-courageux s'était couché, effrayé par les polémiques. Au passage, il flingua d'une formule le bilan de sa ministre de l'Apprentissage: « Les chiffres ne sont pas bons. » Nadine Morano, habituellement si prompt à dégainer sa rage ou son enthousiasme sur Twitter, resta numériquement bien silencieuse.

Un peu plus tard, le conseiller Henri Guaino expliqua: «Sarkozy n'a jamais baissé les bras contre le chômage». S'il n'a jamais baissé les bras, il faut croire qu'il fut sacrément incompétent. Un million de chômeurs plus tard, le Monarque voulait nous faire croire qu'il avait de nouvelles idées. Une video buzza plus de 250.000 fois sur le Net: on y voyait le candidat Sarkozy de 2007 s'exclamer à la télévision qu'il faudrait le sanctionner si le chômage atteignait les 10% de la population active en 2012. Ce taux sera atteint le mois prochain. L'UNEDIC s'inquiète publiquement de son déficit, qui devrait se dégrader de 4 milliards d'euros en 2012. Standard and Poor's vient justement de lui retirer son Triple A. Jeudi, l'organisme d'indemnisation chômage a dégradé ses prévisions de chômage. Il anticipe quelque 3 millions de chômeurs sans aucune activité (la fameuse catégorie A).

Une véritable catastrophe.

Le jour-même, ce micro-sommet sarkozyen était entaché d'une autre polémique, plus grave: les bonnes feuilles d'un ouvrage d'enquête sur Bernard Squarcini, le directeur de la DCRI, étaient publiées par le Point. Trois journalistes accusaient le « Squale », témoignages à l'appui, d'avoir installé un espionnage politique, pour l'essentiel au bénéfice de Nicolas Sarkozy. L'homme a porté plainte pour diffamation. Une polémique n'arrive jamais seule en Sarkofrance: Philippe Courroye, ce procureur si proche et décoré d'une Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy a été mis en examen par la juge Sylvie Zimmermann, cette semaine. Le numéro 2 de l'IGS avait révélé comment ce procureur avait commandité l'espionnage méthodique de deux journalistes du Monde en 2010. Sans rire ni gêne, Courroye expliqua que son inculpation représentait un danger pour la justice... Il a déposé une requête en annulation.

Jeudi, Sarkozy est allé à Lyon, délivrer ses voeux aux forces économiques. N'y voyez bien sûr aucune démarche politique. A chacun de ces déplacements, Nicolas Sarkozy enfile son habit de candidat, et prend un malin plaisir à critiquer l'opposition. Ses communicants ont choisi l'agence Web qui s'occupera de la campagne sur internet. Le slogan un moment choisi a été rapidement recalé. Il était déjà pris. Mais le candidat veut rester optimiste, persuadé que « tout ce que disent les socialistes est pulvérisé par la situation actuelle ! » Qu'importent les sondages, inquiétants, qui montre que sa cote déjà basse s'affaisse toujours au profit de Marine Le Pen.

A Lyon, Sarkozy ressassa de vieux arguments. On a cru qu'il avait perdu les pédales. Il s'agaça encore publiquement mais toujours sans le nommer, de la réaction de François Hollande sur la perte du Triple A. Lui, l'homme de Gandrange, fustigea les renoncements de Lionel Jospin face à la fermeture de l'usine Renault à Vilvoorde en 2001. A quelques dizaines des kilomètres de là, la dernière usine du fabricant Lejaby, vendu à un fond de pension italien, fermait ses portes. François Fillon osa louer l'action de son gouvernement contre la fermeture des usines.

Ces gens-là osent tout, c'est même à cela qu'on les reconnaît.

Vendredi, on apprenait la mort de 4 de nos soldats en Afghanistan. Le bourbier devient français. Nicolas Sarkozy a laissé entendre qu'il pourrait anticiper le retrait des troupes françaises. Contraint et forcé. C'est lui qui a décidé de renforcer le contingent français depuis 2007, une erreur historique payée au prix de la vie d'une soixantaine de soldats.

Samedi, le Monarque s'est envolé pour la Guyane, en campagne dans son Airbus présidentiel.

On s'est rappelé que cet Airbus avait coûté deux fois que l'effort « sans précédent » décidé mercredi pour la formation des chômeurs de longue durée.

Ami sarkozyste, où es-tu ?
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2,87 millions de chômeurs en France, plus que d'habitants à Rome

Alexandre Phalippou
Le HuffPost
mer., 25 jan. 2012 13:28 CST

Xavier Bertrand avait prévenu: les chiffres de décembre du chômage ne sont pas bons. C'est le cas. Les dernières statistiques publiées par le Ministère du travail et la Darès font état de 29.700 demandeurs d'emploi supplémentaires sur le mois de décembre. Désormais la France compte 2.874.500 chômeurs, un nouveau record depuis 1999 (voir ci-dessous). Un chiffre qui a désormais dépassé la population de Rome intra muros. Soit une hausse, pour la catégorie A (personnes n'ayant pas travaillé au cours du dernier mois) de 1% par rapport à novembre. En 2011, le chômage aura finalement augmenté de 5,6%, soit 171.300 demandeurs d'emploi supplémentaires.

Si l'on ajoute les personnes inscrites à Pôle Emploi exerçant une activité réduite, 4,27 millions demandeurs d'emploi au total étaient en phase de recherche en fin d'année dernière, soit une hausse de 25.900 personnes sur un mois (+0,6%) et de 225.500 sur l'année (+5,6%).

Les quinquagénaires sont les plus touchés

En 2011, en France métropolitaine, le nombre de personnes sans emploi a plus progressé chez les femmes (+7,5%) que chez les hommes (+3,8%). Le chômage chez les jeunes de moins de 25 ans a également grimpé sur l'année, de 2,8% (+1,3% sur le mois de décembre). C'est moins que dans la catégorie des 25-49 ans (+3,2% en 2011), et beaucoup moins que chez les plus de 50 ans. Les chômeurs chez les seniors ont en effet bondi de 2% en décembre et de 16% sur un an.
(+16,0 % sur un an).

On reste plus longtemps au chômage

La période de chômage s'est également considérablement allongée. Les chômeurs depuis 3 ans ou plus ont explosé de 22,5% en 2011. Même tendance pour les chômeurs de 2 à 3 ans (+9.3%). En revanche, le nombre de personnes restant entre 1 et 2 ans sans emploi a diminué 1,7%.

Xavier Bertrand imperturbable

Pour le ministre du travail, il s'agit d'une raison supplémentaire pour mettre en oeuvre rapidement les mesures annoncées Nicolas Sarkozy lors du sommet social du 18 janvier dernier. Parmi elles, le recrutement de 1000 personnes à Pôle Emploi et une enveloppe de 430 millions d'euros. Dimanche, lors de son allocution, Nicolas Sarkozy devrait annoncer la contrepartie de ces concessions faites aux syndicats lors du sommet sociale: la TVA sociale.

Lors de ce sommet social, la ministre du Budget et porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse avait précisé que certaines des mesures seraient "à effet immédiat" et pourraient "entrer en vigueur à partir du 1er février. "Ça aura un effet tout de suite et ça peut être décisif comme sera décisive la décision pour une entreprise de ne pas licencier dans les mois qui viennent", a-t-elle dit.

Fillon exhorte à ne pas baisser les bras

François Fillon a exhorté mercredi à ne "pas baisser les bras" et "ne jamais dire qu'on a tout essayé", face à des derniers chiffres du chômage "qui ne sont pas bons", estimant que les efforts devaient "aller à l'insertion des jeunes, à la reconversion des salariés".

"Avec le ralentissement de la croissance, les chiffres de l'emploi pour le mois de décembre ne sont pas bons. En 2011, même si notre économie a continué à créer des emplois nets, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 150.000", a déclaré François Fillon lors d'un déplacement à Lyon sur le thème de la formation et de l'insertion professionnelles.
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MessageSujet: Les manipulations du nabot   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeVen 27 Jan - 6:40

Comment Sarkozy a fait baisser le chômage... partiel
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On se souvient de ses incantations en faveur du chômage partiel, au début de 2009. Des centaines de milliers de nouveaux chômeurs s'amassaient mois après mois dans les agences du nouveau Pôle Emploi tout récemment créé. L'agence de l'emploi était submergée, et Nicolas Sarkozy attendit une année supplémentaire pour la renforcer de 1.850 CDD et un peu de sous-traitance.

Un an plus tard, le chômage de masse continuait de s'imposer au pays. Interrogé à la télévision en janvier 2010 puis février 2011, Nicolas Sarkozy nous assurait qu'il allait baisser. Il avait entre-temps réduit de 15% les crédits de la politique de l'emploi en 2011, croyant que la reprise était là.

Chômage réel, chômage de masse
Mercredi 25 janvier, le ministre du travail devait encore commenter une nouvelle hausse du nombre de demandeurs d'emploi en décembre dernier. Le bilan de l'année 2011 est exécrable. Finalement, le seul chômage que Nicolas Sarkozy est parvenu à faire baisser, était le chômage partiel en entreprise...

Fidèle à son habitude, il avait prévenu dès la veille que les résultats seraient mauvais, très mauvais.

Très mauvais, ils furent. La France frôle désormais les 3 millions de sans-emplois (2,874 millions à fin décembre 2011, soit +5,6% en un an), et 4,9 millions d'enregistrés à Pôle emploi. Si l'on ajoute les 320.000 radiés pour raison administrative ou technique, on dépasse allègrement les 5 millions de demandeurs d'emploi.

Quelque 4,27 millions cherchent activement un emploi (catégories A, B et C). Leur ancienneté moyenne d'inscription à l'agence de l'emploi est de 250 jours, soit 22 de plus qu'un an auparavant. Plus grave encore, le nombre d'offres d'emploi publiées chaque mois par Pôle Emploi progresse à peine: 262.000 en décembre 2010, 280.000 en décembre 2011.

Il reste pourtant quelques UMP du clan Sarkozy pour expliquer que les Français sont empêchés de travailler... Rappelons que 42% seulement sont indemnisés par l'assurance chômage, et 7% par la « solidarité nationale » (moins de 500 euros par mois).

Chômage partiel, chômage caché
La direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) vient justement de publier, avec retard, un bilan du recours au chômage partiel de 2007 à 2010. Et ce bilan est terrifiant. Aux côtés du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle Emploi, voici une seconde mesure de la sous-activité du pays, celle du chômage caché en entreprise.

1. Le recours au chômage partiel s’est fortement accru entre octobre 2008 et septembre 2009. Ce n'est pas une surprise. Nicolas Sarkozy l'a même soutenu, afin d'éviter les licenciements purs et simples. Trois mesures décidées par le Monarque coïncident avec cette hausse: l'augmentation de la durée légale du chômage partiel (décembre 2008); le relèvement modeste de l'indemnisation du chômage partiel (janvier 2009), et la mise en place de l'activité partielle de longue durée (mai 2009). En l'espace d'un an, le volume d'heures de chômage partiel passe de 1,6 millions au 3ème trimestre 2008 à ... 31 millions au 3ème trimestre 2009 !

2. Logiquement, le nombre de salariés au chômage partiel a suivi la même évolution: 12.300 salariés en moyenne mensuelle entre janvier 2007 et septembre 2008, puis 103.000 au 4ème trimestre 2008, 220.000 au 1er trimestre 2009, pour atteindre un pic à 270.000 personnes au 2e trimestre 2009. Il est ensuite redescendu à 78.000 fin 2010. L'industrie, dont surtout l'automobile, a consommé 85% des heures de chômage partiel en France métropolitaine entre 2007 et 2010.

3. Un salarié en chômage partiel a perdu en moyenne 30 heures de travail sur la période 2007-2010. La DARES notait que « le chômage partiel concerne davantage les hommes, les moins diplômés, les salariés les plus anciens dans l’entreprise. »

4. Le chômage partiel a couté 15 millions d'euros, puis 320 millions d’euros à l’État en 2009, et encore 280 millions d'euros en 2010. S'ajoutent le financement apporté par l'UNEDIC de 43 millions d'euros en 2009 et encore 44 millions d'euros en 2010.

5. A compter de fin 2009, le recours au chômage partiel s'effondre, pour retrouver un niveau très proche d'avant 2008: le volume horaire tombe à 3,6 millions d'heures déclarées au 4ème trimestre 2010. Et le nombre de salariés concernés à 36.000 par mois.

Sarkozy navigue à vue
Au regard de ses piteux résultats, la politique du gouvernement Sarkozy paraît incohérente: pendant la période étudiée, les dispositifs de soutien au chômage partiel ont certes été maintenus. Ils n'ont été supprimés (partiellement) qu'à compter du 1er janvier 2011, et l'on ne connaît pas encore les résultats de cette stupide initiative. Il faudra attendre une année supplémentaire, après l'élection présidentielle.

Lors du micro-sommet social du 18 janvier dernier, Nicolas Sarkozy a promis de réinjecter 100 millions d'euros supplémentaires pour financer davantage de chômage partiel. C'est un aveu d'échec bien tardif.

Fin 2010, le gouvernement Sarkozy avait déjà coupé dans les crédits, et promis la reprise de l'emploi, une reprise qui n'a jamais eu lieu, d'après la DARES. Pour 2012, il avait remis ça, avec une nouvelle réduction de 10% des crédits. Pour masquer cette bêtise, la DARES a justement publié, mardi 24 janvier 2012, un glorieux bilan des dépenses publiques ciblées en faveur de l'emploi... en 2009.

Le Monarque s'est aussi refusé à toucher à l'un de ses derniers marqueurs idéologiques qui subsistent de ce quinquennat raté, la défiscalisation des heures supplémentaires. Depuis la fin 2007, les entreprises recourent ou déclarent davantage d'heures supplémentaires qu'avant, grâce à la loi TEPA. Au point de décourager l'embauche. L'emploi intérimaire puis en CDD ont ainsi commencé à se dégrader dès le printemps suivant. Le volume d'heures supplémentaires défiscalisées a augmenté quasiment sans interruption depuis la mise en place du dispositif TEPA le 1er octobre 2007.

Pire, comme le rappelle Actuchômage, les entreprises peuvent cumuler les avantages fiscaux des deux dispositifs, chômage partiel (pris en charge par l'Etat) et défiscalisations des heures supplémentaires. Que la vie est belle ! Le site d'informations sociales cite trois exemples d'entreprises automobiles qui ne s'en cachent pas. « Nous sommes dans une industrie drivée ["régie"] par les stocks, il peut arriver que l'activité doive s'arrêter pour certains salariés lors de problèmes d'approvisionnement qui ne se posent pas de la même façon pour tous les points de la chaîne » explique même l'un des responsables.

Dimanche prochain, le candidat Sarkozy a prévu de monopoliser l'antenne de quatre chaînes de télévision pour présenter de nouvelles mesures. On les connaît déjà. Il n'a pas osé les annoncer le 18 janvier dernier. Il y aura les fameux accords « compétitivité-emploi ». Une formule qui s'inspire du modèle allemand: les salariés acceptent des durées de travail variable (quitte à renoncer à des heures sup), contre une meilleure garantie de l'emploi.

Après le chômage caché, voici le travail réduit...
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MessageSujet: 6 chaines de télé pour relayer les discours creux du malade, tous les jours un arrosage médiatique sans précédent...et on se dit en démocratie ????vous voulez rire !   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 28 Jan - 14:59

SAMEDI 28 JANVIER 2012

247ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy, candidat ébranlé, président figurant
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Son grand retour sera dimanche. Point de meeting comme François Hollande, il a réquisitionné - pardon - invité 6 chaînes de télévision dans la salle des fêtes du Palais dimanche soir à 20h15. Il espère s'imposer dans 12 à 15 millions de foyers et faire oublier cette terrible semaine.

Nicolas Sarkozy a été ébranlé, les plus lucides de ses partisans doutent. Et deux tiers des militants UMP ne sont même pas allés voter le projet du parti.

Le « candidat présumé » est-il en passe de rater sa campagne ?

Président figurant.
Cette semaine, l'activité présidentielle de Nicolas Sarkozy fut très modeste. Il a fait de la figuration.

Mardi, il était à Marseille, pour les voeux à la Culture. Il tacla Hollande sans le nommer, comme à son habitude. Mercredi, Angela Merkel fit sensation au forum de Davos, ce rendez-vous des riches en Suisse. La chancelière « triple A » réclama davantage d'union européenne, du vrai fédéralisme. Nicolas Sarkozy ne réagit pas. Il préfère la « convergence entre Etats », mais il ne joue plus dans la même cour.

Jeudi, ces voeux à la Justice n'étaient qu'un exercice d'auto-satisfaction sur l'introduction de jurés citoyens dans deux tribunaux. Le Monarque occulta l'appel des procureurs en décembre dernier à plus d'indépendance, l'engorgement de la justice et les affaires en cours.

Jeudi, il recevait le président de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara. Il paraît que Carla Bruni avait mis les petits plats dans les grands pour accueillir ses hôtes au Palais. Le Monde fut plus sérieux en s'attardant sur Julien Civange, ce curieux conseiller occulte de l'épouse du chef de l'Etat qui a récupéré quelques centaines de milliers d'euros du Fond Mondial contre le Sida. Ce dernier, justement, a perdu son directeur général, ébranlé par le scandale qu'avait révélé Marianne.

Vendredi, Nicolas Sarkozy recouvrait à nouveau son costume de président. Son collègue afghan Hamid Karzaï eut droit à tous les honneurs. Sarko est un peu un George Bush de remplacement. La dégradation brutale de la situation militaire - avec la mort de 4 nouveaux soldats cette semaine - l'a forcé à accélérer le retrait des troupes françaises avant la fin de 2013. Les troupes françaises quitteront même la région de Kapisa dès le mois de mars.
La surprise Hollande
Dimanche 22 janvier, François Hollande avait réussi son premier meeting de campagne, au Bourget, près de Paris. Nicolas Sarkozy était loin, en Guyane. Il continuait sa tournée des voeux, cette fois-ci pour l'Outre-Mer. A Cayenne, il avait calé une intervention publique au moment même où le candidat socialiste devait s'exprimer. Mais l'attention médiatique était à Paris. Hollande surprit son monde en annonçant de multiples propositions. A l'UMP, on fut secoué. La cellule Riposte avait été prise de court. Les premières réponses, dimanche soir, étaient consternantes, contradictoires ou anachroniques. Certaines avaient été préparées à l'avance.

De ce dimanche, on retint deux images. François Hollande galvanisant les 25.000 participants de son meeting. Nicolas Sarkozy, grimaçant de chaleur sur une pirogue au milieu du fleuve Maroni, avec Claude Guéant et Nathalie Kosciusko-Morizet.

A l'Elysée comme à l'UMP, la semaine fut rude. Sonnée par le succès médiatique du meeting au Bourget de François Hollande, l'équipe présidentielle a tenté de se refaire le moral en distribuant quelque 6 millions de tracts de défense du bilan de son Monarque. Mais le jour même, de fausses confidences du Monarque sabordèrent l'opération de reconquête: Nicolas Sarkozy évoquait la possibilité d'un échec en mai prochain. « En cas d'échec, j'arrête la politique. Oui, c'est une certitude. » Les propos avaient été recueillis le samedi précédent, lors d'une soirée « off » avec les rares journalistes qui l'accompagnaient en Guyane. Le journal le Monde, qui venait de briser ce faux tabou du « off », se rattrapa trois jours plus tard. Vendredi, on apprenait que Nicolas Sarkozy regrettait beaucoup de choses de ce mandat qu'il espère prolongeable. Sans surprise, il regrette ... ce que les Français n'aiment pas, ce qui a choqué dans son comportement. Le courage version Sarkozy consiste à nous ré-itérer le traditionnel « j'ai changé » tous les 5 ans...

A l'UMP, on misait ensuite beaucoup sur la présentation détaillée et chiffrée du programme du candidat Hollande jeudi matin. La cellule Riposte animée par Brice Hortefeux avait même publié son « programme caché », un tissu de mensonges grossiers qui scandalisa quelques journalistes. Mais la riposte sarkozyenne fut là encore ratée. Les sbires du Monarque avaient grillé leurs cartouches. A force de crier au scandale, d'attaquer sans connaître, de fustiger sans savoir, comment pouvaient -ils être encore crédibles ou audibles ?

Le soir, Nicolas Sarkozy avait envoyé Alain Juppé guerroyer contre le candidat socialiste sur le plateau de l'émission « Des paroles et des actes », sur France 2. François Hollande moqua l'absence de Sarkozy, un candidat absent qu'il ne nomme donc plus. Et Juppé, « Le meilleur d'entre nous » comme disait Jacques Chirac, s'est fait croquer tout cru. Il termina ses 40 minutes de confrontation télévisuelle agacé, cassant et fracassé.

Valérie Pécresse dénonça la fin du modèle social français car le candidat voulait augmenter les impôts des plus riches. Bruno Le Maire dénonça la suffisance, Juppé l'arrogance. Laurent Wauquiez était occupé à sauver l'usine Lejaby de sa circonscription, qui avait fermé voici 10 jours. « Wauquiez ? On ne l'avait jamais vu ici ! » s'interrogèrent les ouvrières.

Candidat tricheur.
Dimanche, Nicolas Sarkozy a convoqué 6 chaînes de télévision (TF1, France 2, iTélé, BFM-TV, LCP) pour simultanément l'interroger sur les « mesures structurelles et fortes », le plan « sans précédent » qu'il nous promet depuis son second discours de Toulon le 1er décembre dernier. Henri Guaino, son conseiller spécial, a prévenu: « c'est le Président, pas le candidat, qui s'exprime ». Ben voyons... Même le CSA n'est plus dupe. L'autorité a précisé que le temps de parole de Sarkozy serait décompté quand il interviendra en tant que « candidat présumé ». Ses conseillers ont bien précisé qu'il n'annoncerait pas sa candidature, ce serait faire preuve d'inquiétude et déstabilisant le « socle électoral ».

Les mesures ont été préparées avec ses deux experts ès opinion, l'ex-directeur de Minute Patrick Buisson et l'ex-sondeur Pierre Giacometti. Ce sera « le grand soir », promet Charles Jaigu, l'accrédité du Figaro à l'Elysée. « c'est la première fois qu'un chef de l'État pousse les feux de la réforme jusqu'à l'extrême fin de son mandat. » C'est surtout la première fois qu'un un chef de l'État tente de rattraper cinq ans d'agitation inefficace dans les cinq semaines de fin de mandat. On nous promet une hausse de deux points de la TVA pour alléger de quelques centimes les cotisations patronales et la fin de la durée hebdomadaire de travail (et donc des heures supplémentaires).

A l'UMP, les deux tiers des militants ne se sont pas déplacés pour voter le projet présidentiel. Le conseil politique s'est quand même réuni samedi pour faire croire à la mobilisation.

Ce dimanche, Nicolas Sarkozy joue gros. L'avenir de sa campagne et son propre destin.

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MessageSujet: 248ème semaine de Sarkofrance: Pourquoi Sarkozy devrait annoncer sa candidature   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 4 Fév - 14:22

248ème semaine de Sarkofrance: Pourquoi Sarkozy devrait annoncer sa candidature
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Il voulait désespérément reprendre la main, s'imposer dans l'agenda médiatique. François Hollande l'avait grillé fin janvier. Ces jours derniers, Nicolas Sarkozy redoubla d'effort, au point de ruiner des mois d'efforts de « présidentialisation » distanciée.

Lundi prochain, il s'invitera au journal télévisé de France 2 avec Angela Merkel. Ce sera leur premier entretien conjoint à la télévision. Cette prochaine semaine sera décisive, le Monarque pourrait en profiter pour y annoncer sa candidature à l'élection présidentielle.

Président des Riches
Dimanche soir, le Monarque avait pris son courage à deux mains, convoqué 8 chaînes de télévision pour annoncer une hausse de 1,6 point de la TVA au prétexte d'y transférer 12 milliards d'euros de cotisations patronales. Pour faire bonne figure, les revenus du capital supporteront... un milliard d'euros de CSG supplémentaire. La Bourse n'a pas réagi. Sarkozy voulait reprendre la main contre le candidat Hollande. Sans attendre la fin de sa prestation, les communicants de l'Elysée distribuèrent un recueil d'éléments de langage aux ténors de Sarkofrance pour qu'ils relayent la bonne parole. Les perroquets s'exécutèrent. En rafale, les mêmes termes (courage, bourrasque, vérité, réforme, action), les mêmes arguments, tels « poursuivre les réformes pour prendre le prochain train de la croissance » ou, « pas de promesses intenables (...) mais des réformes structurelles pour que notre pays puisse affronter le monde »

L'émission fut évidemment très regardée. Le risque d'échec était minimal. Les premiers sondages furent toutefois sévères contre la prestation du Monarque. Et Hollande reprit un ou deux points de popularité sondagière dans les jours qui suivirent.

Le lendemain, Nicolas Sarkozy était à Bruxelles, pour un sommet européen informel. Il était visiblement préoccupé ... par l'actualité franco-française. Il expédia la mini-conférence de presse pour revenir au plus vite à l'Elysée.

Nathalie Kosciusko-Morizet et son ministre du Logement Benoist Apparu tentaient, à Paris, d'expliquer la proposition confuse de la veille en faveur des constructions: le Monarque avait annoncé l'assouplissement de 30% des coefficients d'occupation des sols . Sarkozy découvrait sans doute la crise du logement. Il se félicite pourtant du nombre record de constructions de logements sociaux décidées... sous Lionel Jospin.

Président des Fadettes
Le lendemain, le candidat présumé chamboulait son agenda. Il était inquiet. Il invita précipitamment quelque 400 parlementaires UMP au Palais et repoussa à la fin d'après-midi ses derniers voeux de l'année. Il lâcha une multitude de petites phrases en tous genres. Il attendait que cela résonne hors des murs. Quelques élues furent autorisées encouragées à s'épancher via Twitter pendant l'allocution. Il fallait que la France sache: Sarkozy est « motivé » et « il sait ce qu'il fait ». Il était même content de lui: « le plaisir est dans l'attente ».


Vers 17h, le Monarque livrait ses derniers voeux. Il avait convié la presse. Le show fut court. On aurait dit une tournée d'adieu. La connivence de certains, marquée et remarquée par quelques applaudissements de fin de discours, a surpris. Sarkozy s'était montré goguenard, surjouant la proximité et l'humour: « vous n'êtes pas interdit du droit au bonheur personnel »

Le lendemain, il reçut encore sa jeune garde rapprochée pour quelques nouvelles confidences Off.

Nicolas Sarkozy avait décidé de faire sa campagne en Off... Il fit mine d'être content de lui.

Candidat sortant
Jeudi, Nicolas Sarkozy se montra avec des ouvriers en train de travailler à un chantier où ils n'avaient pas le droit de le faire. Car il faisait très froid, 8 degrés largement en dessous de zéro Celsius, à Mennecy, dans l'Essonne. «Travailler en plein air, ce doit être plus agréable en été qu'en hiver » déclara-t-il, indécent. Un ouvrier transi lui lança: « Alors, candidat ou pas candidat ? » Et Sarkozy répondit « caméra ou pas caméra ?... On se comprend ! »... On se comprend ? Ils auraient pu parler de ce tarif social de l'électricité qui n'est toujours pas en place.

Il voulait se faire photographier sur un chantier du bâtiment. L'Elysée fit même réquisitionner des ouvriers et employés d'autres sites pour gonfler la figuration. Chacun devait faire semblant de travailler. La mascarade a fait long feu. Vendredi matin, quand l'information fut révélée, Nicolas Sarkozy était simplement ridicule.

Le soir, François Fillon peina à convaincre les téléspectateurs, sur France 2. Il concéda des échecs, mais défendit le discours de Dakar. Il admit la difficulté de la tâche mais redit son admiration pour le Monarque. Il confia savoir si Sarkozy sera candidat. Quel suspense ! Dans l'assistance, Gérard Larcher, sénateur UMP et ancien président du Sénat, fut filmé en train de dormir. Le lendemain, Sarkozy lâcha cette vacherie, d'après Michael Darmon (iTélé): « Fillon, c'est une Ferrari qui est restée au garage pendant tout le quinquennat, moi je suis le 4x4 qui a pris la boue ». Et paf !


Mercredi, les employées de l'établissement Lejaby d'Yssingeaux étaient soulagées. LVMH apportait les garanties suffisantes à l'un de ses fournisseurs en maroquinerie pour que ce dernier reprenne l'affaire. L'action de Sarkozy a été « déterminante », répéta le jeune Laurent Wauquiez, maire d'une commune voisine et ministre à temps partiel. Déterminante ? Effectivement. Le Monarque a convaincu Bernard Arnault, propriétaire de LVMH, d'intervenir.

Quelle sacrée politique industrielle ! Pire, Nicolas Sarkozy avait déjà cet accord quand, dimanche dernier, il promit à la télévision « qu'il ne laisserait pas tomber les salariées de Lejaby ». Le clou du spectacle était la réception à l'Elysée, vendredi, des employé(e)s ainsi sauvé(e)s, franchement émues mais pas dupes. En quittant le Palais, une représentante rappela le souvenir de Gandrange...

Encore une autre manipulation médiatique !

Laurent Wauquiez est un élément important du dispositif de campagne du Monarque. Il raconte souvent n'importe quoi, faute de finesse. Mais qu'importe, il est jeune et ambitieux. Il vient d'annoncer sa candidature présidentielle pour 2017. Nathalie Kosciusko-Morizet est l'autre atout charme du candidat sortant, une femme de pouvoir. Dans le Figaro, elle a été chargée d'expliquer que Sarkozy avait encore changé. Un type qui change tous les 5 ans, c'est pas très stable, non ?

Maître du temps ?
Le slogan est facile, tous trouvé et si réel: « avec Sarkozy, le changement, c'est tous les 5 ans ! »

Lundi 6 février, Nicolas Sarkozy passera une nouvelle fois à la télévision, sur France 2 mais avec Angela Merkel. C'est une première. Le Monarque veut rappeler qu'il voit des puissants... On sourit... Imaginez le choc si le président français était incapable de rencontrer ses homologues... Sarkozy souhaite aussi décrédibiliser Hollande avec l'aide de Merkel, une chancelière qui passera à son tour devant les urnes dans quelques mois. .L'interview sera enregistrée car elle doit être diffusée quasiment simultanément sur l'édition de 19H de la ZDF.

On attend avec impatience l'interview commune avec Vladimir Poutine... Cet ancien fidèle ami qui bloque toute résolution contre les boucheries syriennes...

On murmure que Nicolas Sarkozy devrait confirmer sa candidature dans la semaine. Il cherche une surprise. Il a préparé des « mesures choc ». Il va même « mettre le treillis ». Fichtre ! C'est Dallas. Chaque semaine, un évènement. Les semaines passent et les confidences se ressemblent.

On aurait presque oublié que les mesures choc étaient déjà promises pour dimanche... dernier.

Nicolas Sarkozy s'agite tout seul, et rate sa campagne.


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MessageSujet: Va-t-il devoir poser nu ?   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 11 Fév - 9:31

SAMEDI 11 FÉVRIER 2012

249ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy, ou le Peuple version Fouquet's
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Nous étions gênés. L'homme était présenté comme un vibrant candidat. En 2007, il était parvenu à convaincre 53% des suffrages, malgré 5 années de mandat Chirac où il fut le ministre majeur. Il était parvenu à faire croire qu'il avait changé, qu'il s'était calmé, qu'il savait incarner cette France composite du 21ème siècle.

Cette semaine, il est devenu l'un des hommes politiques les plus ridicules du moment. Un homme presque incompréhensible. Il ne cessait de se comparer au François Mitterrand de mars 1988. Mais au lieu d'un succédané de la France Unie, nous eûmes droit à une resucée de l'Union rance version Front National. Grosse déception.

En début de semaine, son ministre de l'Intérieur avait donné le « la ». Il devait justifier de propos inutiles et hors sol sur les « civilisations ». La manoeuvre était facile et rabâchée. Le lendemain, son Monarque approuvait ses propos de « bon sens ». Guéant est « l’islamophobe en chef » de Sarkozy, rétorquait le quotidien algérien Liberté. Mardi à l'Assemblée, un député apparenté socialiste l'accusa de suivre une voie dangereuse qui conduisait au nazisme. Tout le gouvernement indigné quitta l'hémicycle. En arrivant à la Réunion en fin de semaine, le ministre ne cherchait plus à se défendre, il plaidait le malentendu.

Lundi, Nicolas Sarkozy s'était montré avec Angela Merkel. Il était curieux, soucieux d'être plus vertueux dans le verbe que sa consoeur allemande. Il monopolisa une quinzaine de minutes, encore, d'un journal télévisé. On a tout oublié. Il était dans le Salon Murat.

Mardi, il s'est affiché père des familles. Il avait déboulé en jet présidentiel dans une crèche dans le Tarn, à Lavaur. Merveilleux ! Il sortit un gros mensonge. Non, il n'avait pas construit 200.000 places de crèches en 5 ans. Il avait simplement augmenté le nombre d'enfants à garder par assistante maternelle. Une véritable arnaque.

Mercredi, Nicolas Sarkozy faisait adopter son programme en conseil des ministres.
Les « mesures fortes » présentées le 29 janvier dernier sur 10 chaînes de télévision n'étaient que des mesurettes, douloureuses ou confuses, mais toutes insuffisantes pour changer grand chose à la situation du pays: les ménages paieront 12 milliards de TVA supplémentaire que l'UMP qualifie toujours de « sociale » dans des réunions politiques. L'UMP prédit que l'inflation restera maîtrisée, mais des économistes l'ont contredit, exemple allemand à l'appui. La fameuse taxe sur les transactions financières, qui « vise à créer une juste participation du secteur financier à l’effort de redressement des finances publiques », est bien modeste (0,1% des transactions sur les actions de sociétés françaises cotées dont la capitalisation excède le 1 milliard d'euros), et sans contrepartie sociale ni de développement. Quelle taxe Tobin !

L'allègement des cotisations patronales familiales réjouira les entreprises, même celles qui ne sont pas exposées à la concurrence internationale. Mais son impact sur la compétitivité est anecdotique. Pourtant, les services de Bercy sont allés jusqu'à prédire la création de 100.000 emplois créés dans les 3 ans... 25 millions de foyers vont payer 12 milliards d'euros de TVA supplémentaires pour 100.000 emplois improbables... La prévision est invérifiable, même dans trois ans.

Mercredi, on s'inquiétait, en Sarkofrance, de deux accélérations judiciaires. Un ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly-sur-Seine passait en procès pour une affaire de détournement du 1% logement. Sarkozy fait mine d'ignorer, mais il stresse comme un beau diable. Thierry Gaubert est aussi mis en examen depuis septembre dans le Karachigate. Mercredi, Eroc Woerth était mis en examen pour trafic d'influence passif dans cette affaire qui mobilisa les services secrets français inquiets de l'emballement médiatique. Rappelons que le patron de ces derniers, Bernard Squarcini, avait été inculpé pour espionnage de journalistes dans cette même affaire...

Le soir, les photographes ont immortalisé ce moment, François Hollande est allé serrer la main de Nicolas Sarkozy au dîner du CRIF. Le Monarque le tutoya spontanément. Il était extra-ordinairement chaleureux. Tout en proximité. Le lendemain, il profitait d'une distance retrouvée pour traiter Hollande de couard. La distance donne le courage...

Sarkozy nous a aussi promis un livre "intime". On craint le pire, la confession qui tombe à plat, le surcroît de langue de bois, un nouveau « J'ai compris, je regrette » après le « j'ai changé » de janvier 2007. On imagine que quelques psychologues se régaleront de l'ouvrage.

Jeudi, il était aussi à la centrale de Fessenheim, près de Strasbourg. Il s'y est rendu en avion présidentiel. Cette visite n'avait rien à voir avec son job de président. Il n'y avait aucune urgence qui nécessite le déplacement. Sarkozy n'était là que parce que le candidat Hollande avait promis de fermer l'installation. Donc il voulait s'y montrer, et tacler en public et à distance son principal opposant.

Il voulait fanfaronner devant les employés de la centrale. C'était facile. Comme l'a commenté Corinne Lepage le lendemain, Sarkozy se serait fait applaudir par des ouvriers de l'amiante. La centrale est l'une des plus vieilles de France, moins confinée que les nouveaux modèles, et installée en zone sismique et inondable; Bref, elle a autant de risques d'un accident que Fukushima.

Il a fustigé le manque de courage de François Hollande. C'était facile. Lui-même n'est pas allé à Gandrange expliquer aux ouvriers d'Arcelor-Mittal pourquoi leur usine avait fermé malgré ses promesses. Le Monarque aurait pu se saisir de l'occasion pour s'interroger sur le récent rapport de la Cour des Comptes, du 31 janvier.

Vendredi, on apprenait d'une énième confidence que le Monarque se déclarerait candidat le 16 février. Le journaliste d'iTélé Michael Darmon révélait quelque part vers 18h30 que le Monarque avait choisi « un lieu symbolique pour le peuple français ». Il y aura ensuite une interview télévisée, un déplacement de province (comme chaque semaine) et un meeting (à Marseille, le 19 février). Le même jour, le Monarque recevait des élus locaux pour une « conférence sur les finances locales ». La majorité était à gauche. Le Président était à droite. Mais surtout responsable de 500 milliards d'euros de dette publique supplémentaire en un quinquennat. Le Président du Fouquet's avait pourtant de grandes idées.

Samedi, le Figaro Magazine publiait cette improbable interview. Depuis 3 jours, on en connaissait l'essentiel. Sur le tard, le Monarque découvrait les vertus du référendum ciblé et opportuniste. Il n'en voulait pas sur le nucléaire, mais lui trouvait pourtant une qualité pour « surmonter » les « blocages » de la société française. Il avait choisi deux thèmes de choix: imposer aux chômeurs des formations et des emplois et conditionner le mariage de Français avec des étrangers à des preuves de revenus et d'emploi. Fantastique ! On s'amusa de cette soudaine envie de « démocratie » si bonapartiste. Contre les collectivités locales, il menaçait :« il faudra trouver les moyens pour que les dotations de l'Etat soient modulées en fonction de leur politique de maîtrise des dépenses ».

Depuis des mois, Nicolas Sarkozy construisait son image de Président rassembleur et protecteur à coup d'images d'Epinal. Le succès de la campagne de François Hollande, la résilience de Marine Le Pen, le maintien de Jean-Luc Mélenchon lui ont fait réalisé un peu tard qu'il était en train de passer à côté de la campagne. Cette fois-ci, il choisissait de cliver à droite, voire à l'extrême droite. L'homme se fichait de la cohésion sociale, en ces temps de précarité de masse. Ce samedi, il nous a refait son discours de Grenoble.

Allait-il devoir poser nu pour attirer enfin l'attention sur son triste sort ?

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MessageSujet: Quand on échoue à ce point ...on ne se représente pas ...ON DEMISSIONNE !   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeJeu 16 Fév - 7:20

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MessageSujet: 250ème semaine de Sarkofrance: le coming out raté du candidat Sarkozy   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 18 Fév - 15:39

250ème semaine de Sarkofrance: le coming out raté du candidat Sarkozy
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On ne l'attendait plus. Mais c'est fait. Le 15 février, Nicolas Sarkozy a avoué qu'il était candidat. La surprise n'était pas là.

Nous fêtions la 250ème semaine de Sarkofrance.


La curiosité était grande. On voulait voir comment l'homme qui faisait campagne sans le dire mais prétextait de graves urgences pour rester président allait nous expliquer sa volte-face.

Impatient
Dix jours auparavant, devant 16,5 millions de Français à la télévision, il n'était pourtant pas si pressé. Le suspense était immense. Il fut entretenu avec une attention ridicule qui n'empêcha pas les couacs.

Le slogan du candidat des Riches, « la France forte », était finalement celui de l'ancêtre Giscard d'Estaing, lors de sa vaine campagne de réélection en 1981... Quelle mauvaise référence ! Le slogan « prend l'eau », commenta l'Express au bout de deux jours. Le site internet, très classique et peu interactif, affichaient des videos polluées par des publicités (sic!). Quelque part vers 8h15 mercredi, le candidat avait ouvert son compte Twitter. Quel évènement !

La première affiche nous montrait un Sarkozy sur un fond de mer... grecque. Assez rapidement, des centaines de parodies furent publiées sur le Web. Les médias traditionnels en firent presque secoués.

Justement, en Grèce, le pays sombre. La pression combinée de la Troïka, de l'Euro-group et des banques venait de précipiter des milliers de Grecs dans les rues. La Grèce dépasse les 167% de PIB d'endettement public, avec un PIB en récession. Les « remèdes de cheval » sont en train de tuer le canasson. Mais de cela, celui qui se présente encore comme le co-gérant de l'Europe n'en avait cure.

Il avait fort à faire.

Coincé
Mercredi, quelque 10,7 millions de téléspectateurs ont donc regardé cet épisode si convenu du Sarko-tour 2012, la déclaration de candidature. Le Monarque était évidemment tendu. « Oui, je suis candidat ».

L'auteur de ce blog attendait cette phrase depuis... le 6 mai 2007.

Mais la surprise fut ... qu'il n'y eut pas de surprise. On avait encore fois dans le sens du spectacle que tout le monde reconnaissait à Nicolas Sarkozy quand il était déjà candidat en 2007. On fut déçu. La grande idée du candidat sortant fut la systématisation des référendums pour passer outre les blocages de la société française. Par blocages, il visait spécifiquement les partis, les « élites », et les syndicats.

Après coup, on fut saisi par cette énormité, un accès de fièvre bonapartiste. Le président en exercice était pris en flagrant délit de délire anti-républicain. «Chaque fois fois qu’il y aura blocage, je ferai trancher le peuple français ». Après les « civilisations supérieures » de Claude Guéant, le candidat sortant veut se débarrasser des corps intermédiaires !


Quand il était président, Nicolas Sarkozy avait de nombreuses occasions de référendums, de la réforme des retraites (imprévue dans le programme de 2007) à la récente augmentation de la TVA réduite puis générale. Il n'eut même pas le courage de mettre en oeuvre le référendum d'initiative populaire.

Laurence Ferrari tenta aussi d'éclaircir en vain la curieuse proposition référendaire du weekend sur les chômeurs. Sarkozy entendait-il proposer de sanctionner les chômeurs récalcitrants à une formation ou à un emploi ? La veille, en déplacement en Isère, il avait été très flou. Vendredi matin, François Fillon tenta de clarifier la chose. Le référendum, si Sarkozy était réélu, porterait sur le transfert total ou partiel des 30 milliards d'euros de la formation professionnelle vers la formation des chômeurs. Bref, cela n'avait plus rien à voir... Sarkozy, candidat sortant, devenait brutalement très flou...

En famille
Carla Bruni-Sarkozy avait été mise à contribution. Mercredi, elle était là, pour réajuster la légion d'honneur sur le costume de son « Mari ». Vendredi, l'épouse du chef de l'Etat faisait la une du premier magazine TV de France, TV Magazine. Elle y livrait ses goûts télévisuels. Le coup médiatique, bien calé pour ce lancement de campagne, a pourtant dérapé. Carla Bruni avait aussi réagi au lancement de campagne de son « Mari ». Elle confia qu'elle n'y connaissait rien à la politique mais que son « Mari » avait des idées « fabuleuses ».

Son premier meeting électoral, dans une petite salle à Annecy, fut l'occasion de constater la violence outrancière de ses arguments. Sarkozy accusa Hollande de mentir « matin et soir ». Le mensonge ? On pensait que Sarkozy aurait un peu plus de « zen-attitude », un peu plus de fond. Il avait décidé d'éructer, faute de mieux. Le Président-candidat perdait encore ses nerfs, une habitude. François Fillon, qu'on croyait plus mesuré, en rajouta le lendemain sur RTL. En fait, Sarkozy comme Fillon pratiquaient le même verbe que leurs portes-flingues Morano ou Wauquiez.

Le candidat sortant était arrivé plus tôt dans la journée en jet. Il s'en était presque caché. Cela ne faisait pas « candidat du peuple ». Il avait d'ailleurs fait refouler les salariées de Lejaby qui, naïves, pensaient pouvoir venir.

Il a visité une fromagerie et une boucherie. Il avait trouvé un traiteur local qui répéta devant les caméras combien Nicolas Sarkozy avait eu tout bon et combien François Hollande aurait tout faux. Des militants UMP comme cela, c'est « si rare », commenta la journaliste Hélène Jouan (France Inter). Sarkozy s'enferma aussi dans un restaurant local. Les journalistes indépendants restèrent dehors. Une caméra de l'UMP filma l'évènement, mais sans le son.


Bref, ce premier déplacement électoral fut fascinant: Sarkozy se déplaçait au milieu de figurants. On se pinçait pour le croire.

Incapable
Depuis des semaines, Nicolas Sarkozy était aussi incapable de gouverner.

Lundi, ses propres députés n'étaient plus mobilisés pour aller voter la TVA sociale. Leur absentéisme à l'Assemblée empêcha l'adoption de la mesure en commission. Ce fut chose faite deux jours plus tard. Le couac fit désordre. Pire, le rapporteur UMP de la loi de finances rectificative pour 2012 ajouta une pierre bien lourde au fardeau élyséen: l'allègement de charges patronales familiales, contrepartie de cette fichue TVA sociale, profitera surtout aux services et « très peu à l'industrie ». L'argumentaire sarkozyen s'effondrait ... de l'intérieur.

Mardi, on avait eu peur. Le président sortant n'avait pas réussi à calmer l'inquiétude des marchés. L'agence Moody's qu'il aimait tant menaçait de dégrader la note de la Sarkofrance. A l'Elysée, point de commentaires. Vendredi, Nicolas Sarkozy recevait David Cameron, le premier ministre britannique. Depuis la grande entente cordiale, au printemps 2011, quand Sarkozy et Cameron se félicitaient de placer leurs développements nucléaires militaires en commun, la situation s'était tendue. Cameron a refusé de suivre le futur nouveau traité européen.

La catastrophe fut ailleurs: le Monarque Sarkozy fut contraint d'avouer que le premier ministre britannique avait bel et bien un droit de veto sur le futur projet de traité européen. La nouvelle était d'importance. Sarkozy nous l'avait caché en décembre dernier.

Ce vendredi à l'Elysée, Cameron souhaita « bonne chance » à ce candidat de la droite française.

Ami sarkozyste, bonne chance.
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MessageSujet: Le bilan implacable d'un incapable   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeLun 20 Fév - 8:16

Sarkozy: cette réalité économique que le candidat sortant ne veut pas voir
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Quand il s'exprima sur TF1 mercredi dernier, Nicolas Sarkozy n'eut qu'un commentaire sur la situation économique du pays qu'il lèguera à son successeur s'il n'est pas réélu: la croissance est revenue.

C'était un peu court. On savait que le bilan était bien plus terrible que cela.

A TF1, Laurence Ferrari avait pourtant un prétexte tout trouvé pour l'interroger sur son bilan: la Cour des Comptes présidée par Didier Migaud venait de publier son rapport sur l'année 2011, dernier bilan de la dernière année de Sarkofrance.

Le rapport était attendu, ou craint. Ou les deux. Ce fut un avis de décès politique. Le Monarque avait beau s'agiter avec des propositions de référendums improbables, le bilan était intraitable.

Incapable de gouverner

1. La Cour a rappelé combien la situation économique s'était dégradée en 2011: « les perspectives de croissance se sont nettement dégradées ; de fortes tensions sont apparues sur le marché des titres publics de la zone euro ; de nouvelles mesures de redressement des comptes publics ont été décidées par le Gouvernement. » Qui nous assurait, il y a quelques mois encore, que nous étions sortis de la crise ? En début d'année, le story-telling avait dû s'adapter, et reconnaître la dégradation. A l'Elysée, on pilote à vue, on reste incapable de gouverner.

2. Le candidat sortant voudrait l'oublier, la situation des comptes publics est sacrément grave: « Les dépenses publiques représentant 56,3 % du PIB, un déficit public de 5,7 % du PIB signifie qu’environ 10 % des dépenses des administrations publiques, soit l’équivalent de plus d’un mois de dépenses, sont financées par l’emprunt.»

3. Président, Sarkozy fut incapable de rigueur. La Cour le rappelle: 40% des 19 milliards d'euros de hausse d'impôt en 2011 correspondent en fait à la fin du plan de relance (pour 3,6 milliards d'euros) et à « la disparition du surcoût ponctuel, en 2010, de la réforme de la taxe professionnelle » (3,9 milliards d'euros). Si l'on retranche d'autres évènements ponctuels (comme « l’arrêt du plan de relance et des livraisons exceptionnelles de matériel militaire de 2010 »), la progression des dépenses publiques sous-jacente « serait donc de 1,4 % en 2011 en volume. »

4. Au passage, Sarkozy ment sur un autre point: la France n'a pas mieux résisté que ses voisins... La Cour a défoncé l'argument sarkozyen: « Même si le déficit public est ramené à 5,7 % du PIB en 2011, il restera nettement supérieur à la moyenne de la zone euro (3,7 % du PIB hors France selon les dernières prévisions de la Commission européenne) et de l’Union européenne (4,5 % du PIB hors France). »

5. Pour 2012, la Cour des Comptes a aussi critiqué la prévision de croissance « spontanée » des recettes publiques. Elle rappelle que le ralentissement des dépenses « n'est pas acquis ». Bref, pour 2012, le projet de budget et de redressement budgétaire est loin d'être fiable, Sarkozy et consorts ont raconté... des bobards: « La réduction du déficit public de 5,7 % du PIB en 2011 à 4,5 % en 2012 repose sur une hypothèse de croissance de l’activité très favorable et un objectif de maîtrise des dépenses qui n’est pas acquis. »

6. Pour 2013, la Cour s'inquiétait, et elle avait raison. Même Moody's s'en inquiète: « l’objectif de ramener en 2013 le déficit à 3,0 % du PIB est encore plus difficile à atteindre car la programmation repose sur un cumul d’hypothèses favorables. »

Dangereux en gouvernant ?
Ce n'était pas tout. La Cour des Comptes avait aussi démonté quelques curiosité sarkozyennes. Nous avions déjà rendu compte de son analyse de la réforme de ma masterisation, un échec en bonne et due forme. Mais ce n'était pas tout.

1. La lutte contre la fraude fiscale était pourtant une (fausse) grande obsession d'Eric Woerth alors ministre du Budget. Ce dernier vient d'être doublement mis en examen dans l'affaire éponyme. La Cour des Compte s'est attardée sur Tracfin. La Cour s'est justement attaquée à la faiblesse des moyens (« compte tenu de la forte croissance des déclarations de soupçon reçues » - 110.000 pour la seule année 2009 !), ou au manque de suivi des poursuites pénales. Le contrôle fiscal a eut droit à sa critique: « le système de contrôle fiscal peine à s’adapter aux nouvelles formes de la fraude, qui s’est dématérialisée, internationalisée, accélérée et complexifiée ». La Cour critique une organisation qui est restée « dans les grandes lignes celle des années 1980. »

2. L'agriculture était un grand sujet de préoccupation de Nicolas Sarkozy depuis 2009. La Cour concède 25 pages au secteur. Les Sages s'indignent de la persistance d'une curieuse pratique, l'octroi de subventions agricoles trop tard et sans contrôle. « Ces aides constituent, de façon plus générale, une réponse qui n’est satisfaisante ni pour les agriculteurs qui préfèrent vivre du revenu de leur exploitation que des aides publiques, ni pour l’ Etat qui, paradoxalement, décourage les nécessaires évolutions structurelles, en intervenant de manière asymétrique lors des crises, tout en ignorant les périodes d’embellies économiques.» La Cour pointe notamment sur « le recours immédiat à la solidarité nationale » sans prévision ni anticipation. En d'autres termes, Nicolas Sarkozy, qui a beaucoup visité d'exploitations agricoles depuis 2 ans pour se réconcilier avec le milieu, n'a rien changé.

3. La défense des victimes a été une cible de choix dans l'argumentaire sarkozyen post-2007. Cinq ans plus tard, le ministère de la Justice délègue toujours trop, et avec trop peu de moyens. La Cour constate aussi que : « Le dispositif d’indemnisation, malgré d’importants progrès, reste complexe et inégalitaire.»

4. La Cour des Comptes s'est aussi interrogée sur la « sensible réduction » de l'effort budgétaire en faveur du logement social. Le sujet n'est pas politiquement correct en Sarkofrance. Le candidat Sarkozy répète qu'il a mieux fait que Lionel Jospin en créant 200.000 logements sociaux... Rooooo. Le pays compte « 4,5 millions de logements locatifs sociaux soumis à un loyer réglementé et ouverts aux ménages selon leurs ressources, soit 16 % des 28 millions de résidences principales. » En 2009, la Cour avait pointé que « 75 % des logements sociaux étaient construits là où n’existaient pas de besoins manifestes.» En 2012, le nouveau zonage est toujours « inadapté pour définir précisément les besoins en logements sociaux.» Au passage, elle fustige les niches fiscales immobilières qui « renforcent la tension sur le foncier et rendent ainsi la construction de logements sociaux plus difficile et, à tout le moins, plus coûteuse. » Nicolas Sarkozy a mis 5 ans à comprendre que la défiscalisation des intérêts d'emprunts immobiliers étaient une bêtise.


La liste était encore longue.

Mais il faut en garder.

Nicolas Sarkozy n'a avoué être sa candidature qu'il y a quelques jours.
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MessageSujet: quand Sarkozy se prend pour la France   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 25 Fév - 7:44

SAMEDI 25 FÉVRIER 2012

251ème semaine de Sarkofrance: quand Sarkozy se prend pour la France
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Après la « représidentialisation », le voici en cure d'authenticité populaire. Nicolas Sarkozy est en campagne, mais son narcissisme l'égare toujours. De déplacements en discours, il ne cesse de s'auto-identifier à la France, qu'il veut forte et travailleuse. Quand le président des Riches s'autoproclame candidat du Peuple, le dérapage n'est pas loin.

Il pensait que cette semaine serait décisive, quelques jours après son entrée officielle en campagne. Ce fut donc à nouveau l'overdose. Mais celle-ci est plus insoutenable qu'en 2007 ou au début du quinquennat car il y a peu d'idées et trop d'images.

Des propositions modestes et contredites
Depuis des mois, Nicolas Sarkozy promettait à ses proches soutiens d'écraser ses opposants sous une avalanche de propositions fortes et inédites. Certains osèrent la fâcheuse comparaison avec la Blitzkrieg de l'armée allemande en 1940: courte mais puissante. En fait, nous réalisâmes que nous savions presque déjà tout, que le reste était bien flou ou bien faux.

Les « grandes » annonces étaient petites ou ridicules, connues et rabâchées. Après les référendums sur la formation des chômeurs et la justice applicable aux étrangers, Sarkozy promit de supprimer la prime pour l'emploi, et d'y préférer un allègement de charges sociales pour les salaires compris entre 1 et 1,2 ou 1,4 SMIC. Selon lui, 7 millions de salariés allaient toucher « un peu moins de 1.000 euros par an » en plus.

C'était faux et archi-faux. Le gain net serait de 3 à 30 euros par mois. Il déclara vouloir aussi imposer 7 heures de travail hebdomadaire aux bénéficiaires du RSA.

A Lille, jeudi soir, il revendiqua son triptyque baisse des charges sociales, extension de la formation professionnelle (pour les chômeurs) ou du travail forcé (pour les RSAistes), et suppression de certains « revenus extravagants ». Il voulait faire passer la pilule d'une réduction des prestations sociales, une proposition soigneusement cachée sous un double argument: il y a trop d'assistanat en France et Il faut réduire les cotisations salariales. Quelle tartufferie ! Le Président du chômage avait encore sévit.

Et encore une fois, nous nous posions la même question: mais pourquoi avoir attendu 60 jours avant le scrutin présidentiel pour agir ? Quels étaient donc ces fichus blocages qui l'avait empêché de supprimer les retraites chapeau et les parachutes dorés ? En 2010, respectivement 62% et 57% des entreprises du SBF120 recouraient à ces dispositifs.

L'augmentation de TVA sous prétexte social a été enfin adoptée par l'Assemblée nationale après le couac de la semaine précédente. Mais l'argumentaire sarkozyen - instaurer une TVA anti-délocalisations - a été démonté par l'INSEE. Dans une étude publiée mercredi, l'institution explique que (1) le coût du travail dans l'industrie est identique en France et en Allemagne (sic!), et (2) « la baisse des charges patronales n’est pas déterminante pour faire baisser le coût du travail ».

Spectacle guignolesque
Puisque les annonces étaient modestes, ne restait que la vacuité des images.

Ses communicants avaient calé la mise en scène. Nicolas Sarkozy devait faire « authentique ».

Nous eûmes Sarkozy marchant sur le pont Mirabeau, mais déposé discrètement par une voiture au coin de la rue; Sarkozy qui « aime » le train, et monte dans celui qui le mène à Lille dans un wagon de seconde classe devant les caméras, mais va s'installer en 1ère classe avec Nathalie Kosciusko-Morizet et Rachida Dati (jeudi); Sarkozy qui mange avec des salariés d'Alstom à leur cantine (mardi) pour regretter le Fouquet's le lendemain à la TV; Sarkozy qui se laisse photographié par des passants près de son QG; Sarkozy dans son sobre bureau de la rue de la Convention, qui tranche tant avec ces clichés dorés du Palais. Sarkozy et sa playlist de chansons préférées sur Deezer; Sarkozy qui accepte l'accolade de bouchers à Rungis.

De ses discours, on ne retenait que l'incantation et l'invective. A Marseille (dimanche), en Charente (mardi) ou à Lille (jeudi), il répétait ses « aidez-moi, aidez la France ». Il critiquait moins les 60 propositions du candidat Hollande (les a-t-il d'ailleurs lues ?) que l'homme lui-même, qu'il accusa encore d'être menteur sur le plateau de France2, mercredi. Jeudi, dans le TGV le ramenant à Paris, il se moqua des socialistes qui « préféraient DSK à Hollande ». Petites phrases, quand tu nous tiens...

Plusieurs fois, il a expliqué que cette élection présidentielle était en fait la première du XXIème siècle. Le problème de Sarkozy est qu'il est en fait le dernier président du XXème

Tout cela sonnait faux ou creux, ou les deux.

Et les vrais sujets ?
Mercredi, le candidat s'est invité au journal de télévisé de France2. Il fut moins regardé que Frédéric Nihous, le candidat de Chasse, Pêche et Tradition qui annonçait au même moment sur TF1 son retrait de la compétition au profit de Sarkozy. Ce dernier s'empêtra dans ces propositions du jour. Il ne fut pas avare de mensonges ou regrets de dernière minute: il mentit sur son vote de l'Acte Unique en 1986 (il n'était pas député!); il aimerait encadrer les hauts salaires « par la loi », supprimer les retraites chapeau et les parachutes dorés qu'il avait préservé depuis 2008 malgré la crise. Il regrettait le dîner du Fouquet's. Il bafouilla quand le journaliste lui demanda pourquoi on ne connaissait pas encore ses propositions.

Vendredi, le candidat revêtait son costume de président pour aller visiter la raffinerie de Petrolplus à Petit-Couronne. Il était souriant et sérieux. Il annonça le débloquage de 50 millions pour relancer la raffinerie, et la signature d'un contrat d'approvisionnement ... temporaire avec Shell pour 6 mois. Finalement, Sarkozy était surtout le candidat du Travail Temporaire ! Cette visite, faussement présidentielle et vraiment électorale, fut éclipsée par la surprise du jour, François Hollande s'est rendu à Florange, dans l'établissement sidérurgique d'Arcelor-Mittal occupé depuis 5 jours par des salariés en colère. Mittal avait placé l'usine en chômage technique pour au moins 6 mois.

Cette mise en scène permanente ne faisait pas oublier les vrais sujets. En Syrie, les massacres de civils se poursuivent. La bien nommée communauté internationale est impuissante. A Bruxelles, la Commission européenne prévoit désormais une récession dans la zone euro pour 2012. Où sont les plans de relance ? La Grèce poursuit sa descente aux enfers. Elle s'est acquis un plan de prêts pour 130 milliards d'euros et l'abandon d'une centaine de milliards d'euros de créances, au prix d'une nouvelle cure d'austérité. A Paris, les députés socialistes ont refusé de voter le nouveau plan européen. Sarkozy comme Fillon les ont accusé de couardise (encore ?), alors que le piège était grossier: la loi instaurait un Mécanisme Européen de Stabilité mais aussi une prétendue règle d'or.

Overdose de spectacles, flou des propositions... cette campagne commence fort, et mal.

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MessageSujet: Le chômage au plus haut dans la société des vieux cons   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeJeu 1 Mar - 15:58

Selon l'Insee, le chômage atteint 9,4% de la population active en métropole au quatrième trimestre 2011. Les 15-24 ans sont particulièrement touchés.

Le chômage, calculé par l'Insee, a poursuivi sa progression au quatrième trimestre 2011 (+0,1 point par rapport au trimestre précédent), pour atteindre 9,4% de la population active en métropole, les jeunes, surreprésentés dans les emplois précaires, étant les premiers frappés.

A moins de deux mois de la présidentielle, ces chiffres sont de mauvais augure pour le gouvernement qui espérait une stabilisation alors que l'économie était restée en croissance au dernier trimestre (+0,2%).

Départements d'Outre-mer compris, le taux de chômage calculé par l'Insee selon les normes du Bureau international du travail (BIT), s'est établi à 9,8% au quatrième trimestre 2011.

«Avec presque 50 000 personnes au chômage de plus sur le trimestre, ces chiffres confirment le phénomène de retournement observé depuis la mi-2011», a commenté Fabrice Lenglart, directeur des statistiques démographiques et sociales à l'Insee.

Au dernier trimestre 2011, l'économie française, pour la première fois depuis fin 2009, avait détruit des emplois salariés (-31 900 postes dans les secteurs marchands). Et l'Insee s'attend à ce que la dégradation se poursuive au premier semestre 2012.

Les plus mauvais chiffres depuis fin 2009

Les chiffres du chômage du dernier trimestre 2011 sont d'ailleurs «les plus mauvais depuis la fin 2009», relève Mathieu Plane, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).

Ils sont en hausse de 0,1 point par rapport au troisième trimestre 2011, en métropole comme dans les DOM, après déjà une progression au troisième trimestre (+0,2).

En France métropolitaine, 2,678 millions de personnes étaient au chômage. Mais au total, 3,4 millions de personnes sans emploi souhaitaient travailler, qu'elles soient disponibles ou pas dans les deux semaines et en recherche active d'emploi ou non.

Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a estimé que la France avait néanmoins «mieux résisté que ses principaux partenaires face à la crise mondiale», entre 2007 et 2011.

Au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, en mai 2007, le taux de chômage était de 8,1%. Il a augmenté de 1,3 point depuis le 2e trimestre 2007, soit environ 422 000 chômeurs de plus, fin 2011.

Le bilan, s'agissant des inscrits à Pôle emploi qui a des critères différents de ceux des enquêtes Insee, est plus négatif encore, avec 724 000 demandeurs d'emploi sans activité (cat. A) de plus qu'en mai 2007.

Mauvaise tendance pour 2012

Le dernier trimestre 2011 a vu une remontée très forte (0,8 pt sur un trimestre) du chômage des 15-24 ans, grande préoccupation du gouvernement qui a lancé en janvier le dispositif «contrat zéro charges» pour favoriser leur insertion dans les très petites entreprises.

«Une grande partie des emplois détruits l'ont été dans l'intérim, où les jeunes sont surreprésentés», observe M. Plane pour expliquer l'augmentation du taux de chômage des jeunes à 22,4%.

De même, les destructions d'emploi plus fortes dans l'industrie que dans les services expliquent «que le chômage progresse chez les hommes» (+0,4 pt sur le trimestre, +0,6 pt sur un an) alors qu'il recule chez les femmes (-0,1 pt sur le trimestre, -0,3 pt sur un an).

Cette baisse du chômage chez les femmes «doit être relativisée car elles ont été dans le même temps plus nombreuses à se retrouver en situation de sous-emploi» (temps partiel subi et chômage partiel), relève l'économiste.

Globalement la tendance «devrait rester mauvaise en 2012, l'incertitude portant sur la vitesse de la dégradation», estime Mathieu Plane.

La hausse des demandeurs d'emploi (+13 400 personnes, +0,5%) enregistrée parallèlement en janvier par Pôle emploi laisse penser que la dégradation se poursuivra.

Le taux de chômage devrait dépasser les 10% au cours de l'année 2012, selon l'OFCE qui affinera en mars ses prévisions.
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MessageSujet: 252ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy décroche, dérape, dévie.   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 3 Mar - 16:18

SAMEDI 3 MARS 2012

252ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy décroche, dérape, dévie.
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Il avait l'habitude de voyager dans une France fictive. Depuis quelques désagréables manifestations lors de sa première tournée des voeux, en janvier 2008, Nicolas Sarkozy ne circulait que dans des zones bouclées par des cohortes de gendarmes ou CRS, à l'assistance choisie et silencieuse. Parfois, quand il visitait un chantier, une école ou une usine, il s'entouraient de figurants. Devenu candidat, il s'était risqué à quelques meetings, là encore, et évidemment, devant des militants UMP.

Cette semaine, Nicolas Sarkozy enchaîna les déconvenues pour terminer la semaine sous les huées, à Bayonne, lors d'un déplacement que le maire du coin lui avait pourtant déconseillé.

Lundi, le candidat sortant était sur RTL, presque trop tôt. Ce devait être sa semaine, celle où les fameuses courbes sondagières allaient se croiser. Il allait défoncer François Hollande. Il avait des idées à proposer sur l'Education, 24 heures avant son grand meeting. Mais il se trompa. Il raconta n'importe quoi sur le nombre d'enseignants. Sa langue avait « fourché », s'empressèrent d'expliquer ses communicants. Fichtre !

Il attaqua aussi Valérie Trierweiler, la compagne de François Hollande, et l'un des patrons du Monde, Mathieu Pigasse, pour mieux faire oublier combien il avait été le Président des Riches: « C'est moi qui suis l'ami de (..) de M. Pigasse, richissime, mettant l'ensemble de ses moyens au service de M. Strauss Kahn d'abord, puis de M. Hollande?» Puis: « est-ce moi qui travaille dans le groupe de M. Bolloré ? » Il n'était pas candidat, ni même président. Il n'était qu'hargneux.

En fait de propositions, nous fûmes déçus, il commença à répéter ses discours de ... 2007. Il fallait « revaloriser d'urgence la fonction enseignante ». Sans rire ? Sur le référendum, sa seule « grande » idée depuis 15 jours, il n'en voulait pas pour les sujets sérieux comme le nouveau traité européen. « Trop compliqué »... Cet homme-là a une conception très particulière de la démocratie participative.

Il ne s'excusa pas sur Gandrange, « les promesses ont été tenues ». Il voulait contre-attaquer sur Florange, où les 5.000 salariés risquaient le licenciement définitif depuis qu'Arcellor-Mittal (encore lui) avait décidé de fermer « temporairement » mais pour l'année le haut-fourneau. Hollande y avait promis une loi pour forcer la vente d'établissements abandonnés par des multinationales peu précautionneuses. Sarkozy bafouilla qu'il devait convaincre la Commission européenne de retenir un projet français de captage-stockage de CO2 qui pourrait sauver le site.

Mardi, c'était la rage. Le candidat socialiste avait encore bousculé la campagne millimétrée du président sortant. Il avait proposé, la veille à la télévision, la création d'une tranche d'imposition à 75% pour les revenus annuels au-delà de un million d'euros. « impôt spoliateur » (Carrez), « fuite en avant fiscale» (Juppé), « racisme financier » (Séguéla), « folie fiscale » (Sarkozy). Ces gens-là n'avaient pas compris la rage du plus grand nombre. Ils tentèrent de convoquer les stars du foot à leur cause.

On avait beau répéter, chiffres à l'appui, que la France était le pays européen où les très riches étaient les moins taxés, où le taux moyen de prélèvement fiscal des 0,01% de foyers les plus aisés (3.523 en 2009, avec plus de 1 million d'euros de revenu fiscal) n'était que de ... 17,5%, rien n'y faisait. Le Président des Riches était sorti de ses gonds.

Sarkozy, le soir à Montpellier, en était tout déstabilisé. Il commit une grosse bourde en annonçant précipitamment la libération de la journaliste Edith Bouvier, gravement blessée à Homs en Syrie. Il oublia un paragraphe entier de son discours, celui-là même qui comprenait une maigre nouvelle, la promesse de renoncer à supprimer un poste d'enseignant à la retraite sur deux en primaire et maternelle.

Son bilan éducatif était terrifiant. Ses propres arguments étaient contradictoires. 15.000 postes de profs supprimés chaque année (alors que le nombre d'élèves progresse depuis 2006), réduction des horaires et des programmes, augmentation de 8 à 12 enfants par assistante maternelle en crèches collectives, chute du taux de scolarisation à deux ans de 35% en 2002 à 13,6% en 2010; baisse du poids de l'Education dans le budget de l'Etat (de 28% en 2007 à 21% en 2010), quasi-disparition des RASED, échec de la réforme de la mastérisation des professeurs (dénoncée par la Cour des Comptes), aggravation de la violence scolaire.

Pour l'après-2012, le candidat sortant recycla ses idées de ... 2007: il voulait que les enseignants du secondaire travaillent plus. L'argument était grossier. Le Monarque confondait le temps en classe avec la durée de travail. La proposition était contradictoire: Sarkozy justifiait la réduction des postes au nom de l'équilibre budgétaire, mais attribuait intégralement les maigres économies générées aux heures supplémentaires qu'il réclamait des enseignants.

Jeudi, nous étions le premier jour de mars et François Hollande était toujours loin devant Nicolas Sarkozy dans ces fichus sondages. Pire, quelques enquêtes sur 1000 personnes nous donnaient un Sarkozy fléchissant. Une catastrophe. L'homme claquait près de 3 millions d'euros par an, d'abord sur le budget de l'Elysée, puis masqué dans les budgets des ministères, en sondages politiques depuis bientôt 5 ans. Tout ça pour ça.

Le matin, il répéta, sur France Inter, ses arguments sur l'Education et contre François Hollande. « Monsieur Hollande veut moins de riches en France. Moi je veux moins de pauvres ». Depuis 2007, le nombre de pauvres a cru de 500.000 en France. Merci qui ?

Il avait une annonce. La veille, il avait téléphoné à M. Mittal. Le président Sarkozy venait au secours du candidat Nicolas. Sa grande annonce fut une promesse pour Florange, rapidement démenti par le groupe Arcelor lui-même. Le président Sarkozy semblait avoir forcé la main au sidérurgiste pour débloquer immédiatement 17 millions d'euros et éviter la fermeture du haut-fourneau. Sarkozy convoqua son « comité stratégique » de campagne, au QG rue de la Convention. Devant des journalistes impatients d'un quelconque « happening », le Monarque se livra à une courte déclaration sur le trottoir. Arcelor-Mittal doucha l'assistance quelques instants plus tard. Les 17 millions ne seront débloqués qu'au second semestre... « en fonction des conditions de marché ».

Le candidat sortant fila au pays basque. Devant une nuée de journalistes... il s'engueula avec un couple d'agriculteurs à Itxassou. La scène fut insensée.

Quelques instants plus tard, en arrivant à Bayonne, il arriva sous les huées et une pluie de mini-bulletins de vote indépendantistes. Il était enfin face au peuple. Il savait qu'il venait en territoire tendu. Mais il voulait faire le bravache, et accuser le PS d'orchestrer des violences. L'attaque tourna court, la manipulation - là aussi - était grossière. Réfugié dans un bar, il dénonça « l'épuration » prétendument promise par François Hollande dans la fonction publique s'il était élu.

Le candidat sortant était hors contrôle. A ses côtés, ses communicants étaient blêmes.

Vendredi, Sarkozy reprit son costume de président. Encore un sommet européen à Bruxelles. Quelques mesures, comme le renouvellement, pour deux ans, de l'insipide Herman van Rompuy. Celui-là ne fera d'ombre à personne, comme depuis 2009. José-Manuel Barroso expliqua qu'il conviendrait de réfléchir aux eurobonds et à la croissance. Tout arrive.

Il fit de l'humour avec Jean Quatremer, l'envoyé spécial de Libération, qui s'inquiéta de savoir si Sarkozy briguerait la présidence de l'Union Européenne: « La seule façon que vous ayez pour continuer à m'entendre, c'est de me réélire ».


Le soir, à Annecy, son ministre de l'intérieur expliqua que le vote des étrangers conduirait tout droit à imposer des plats halal dans les cantines scolaires. Claude Guéant était en meeting. Sarkozy a demandé à ses ministres de s'éparpiller sur le territoire. Guéant s'est éparpillé tout seul. Accepter le vote de Claude Guéant en France, c'est être obligé de vomir à chaque repas à la cantine.

Le candidat, lui, a accordé une interview à Têtu, pour le numéro d'avril du magazine homosexuel. Il s'est calé un entretien à Femme Actuelle, pour le 8 mars, journée de la Femme. Bref, il thématise à fond. On espère qu'il ira en banlieue. La rencontre sera fameuse.

« Avec Alain Juppé, nous avons décidé de fermer notre ambassade.» Vendredi soir, Nicolas Sarkozy parlait aux micros de quelques journalistes sur le tarmac de l'aéroport de Villacoublay, en banlieue parisienne. La journaliste Edith Bouvier était enfin rapatriée. « Les autorités syriennes auront à rendre des comptes devant les juridictions pénales internationales de leurs crimes. » Il reprenait un costume qu'il pensait encore présidentiel.

Nous avions en mémoire l'image de ces collations et cérémonies avec le boucher syrien en 2008. Décidément, ce quinquennat était riche en souvenirs.

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MessageSujet: La hausse du chômage s'accélère   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeDim 4 Mar - 13:09

DIMANCHE 4 MARS 2012

Sarkozy: quand la hausse du chômage s'accélère.


Nicolas Sarkozy a conçu la publication de ses propositions pour l'élection présidentielle d'avril prochain comme un spectacle. Comme elles sont rares, il les distille avec parcimonie. Il faudrait éviter de parler du bilan.

Et pourtant, l'actualité l'y contraint. Ces derniers jours, le vacarme d'une campagne qui lui échappe nous a fait oublier de parler du sujet du jour, de la préoccupation du moment, le chômage.

Coup sur coup, trois rapports édifiants ont été publiés sur le chômage en France.

Chômage générationnel
Le premier, relayé par les Echos, est un sondage de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) sur 14.000 adultes réalisée en 2006. Les résultats, bizarrement, n'ont été communiqués que la semaine dernière.

La Dares a ses raisons que la raison ignore. On y apprend que « près de la moitié des actifs âgés de moins de 50 ans (45,7 % parmi ceux nés dans les années 1960 et 1970) ont déjà vécu une période de chômage ». Cela fait trente-cinq ans que la crise s'est imposée dans notre vocabulaire courant. Ce résultat est à peine surprenant.
En 2006, date à laquelle a été effectuée l'enquête, près de la moitié des actifs âgés de moins de 50 ans (45,7 % parmi ceux nés dans les années 1960 et 1970) ont déjà vécu une période de chômage. Un contraste saisissant par rapport à leurs aînés : malgré une carrière professionnelle plus longue, seuls 13,6 % des individus nés avant 1940 en ont fait l'expérience.
Le ravage des heures supplémentaires
Le second rapport est une analyse des heures supplémentaires au dernier trimestre de l'an passé. C'est une catastrophe. Elles ont encore progressé. Et le nombre d'embauche du secteur privé a encore baissé. La nouvelle tombe au plus mal. Toute la semaine, le candidat sortant a développé sa dernière idée, une variante déjà connue du « travailler plus pour gagner plus » appliquée à l'Education nationale: proposer 40% d'heures supplémentaires aux enseignants du secondaire contre une augmentation de 25% de leur traitement.

Au dernier trimestre 2011, la défiscalisation des heures supplémentaires a coûté 795 millions d'euros au 4e trimestre 2011, « ce qui correspond à un total de 190 millions d'heures supplémentaires en données brutes, non corrigées des variations saisonnières ». Le nombre d'heures supplémentaires a progressé de 3,5% sur un an, dont +1,9% au dernier trimestre.

Sur la même période, les déclarations d'embauches d'une durée supérieure à un mois réalisées par les entreprises du secteur privé, hors intérim, ont chuté de 3,9% par rapport au trimestre précédent.

Au total, le nombre d'heures supplémentaires a atteint 738 millions en 2011, contre 706 millions en 2010, et 738 millions en 2008.

Chômage de masse
Le troisième rapport, publié vendredi 24 février, émanait de la Dares. Il fut à peine l'objet d'une brève ici ou là. La Dares communiquait le nombre d'inscrits à Pôle Emploi en janvier 2012.

Le nombre de sans-emploi (catégorie A) a encore progressé, +13 400 en janvier, pour s’établir à 2.861.700 personnes en France métropolitaine fin janvier 2012. C'est moins qu'à l'automne ou en décembre, mais c'est bien davantage qu'en janvier 2010, une période plus comparable, où le nombre de sans-emploi avait... baissé de 19 000.

S'ajoutent les demandeurs d'emploi à activité partielle (catégories B et C), soit 1,40 millions d'inscrits, en légère baisse), et et les 609.300 demandeurs dispensés de recherche (en hausse). Au final, Pôle Emploi comptait donc 5,1 millions d'inscrits en janvier dernier.

L'ancienneté moyenne d'inscription a augmenté de 3 jours, pour atteindre 461 jours ! La part des demandeurs inscrits depuis plus d'un an a franchi le seuil des 38%.

Hors allocation de formation, la part des inscrits à Pôle emploi qui reçoivent une indemnité est de 49,5%, soit 2,4 millions de personnes. Quelque 343.000 d'entre elles émargent au RSA.

Plus inquiétant, le chômage progresse parce que le nombre d'entrées à Pôle Emploi est plus important (585.000 en janvier 2012, soit 25.000 de plus qu'en janvier 2011). Les sorties, elles, sont stables à 499.000. Les radiations et cessions d'inscriptions pour défaut d'actualisation représentent toujours la moitié des sorties d'inscription (soit 247.000).

Début février, Nicolas Sarkozy avait à nouveau avancé le nombre de 500.000 offres d'emploi non-satisfaites. On peine à trouver la preuve de ce qu'il avance. Relevons d'abord qu'en janvier, Pôle emploi a collecté 271.000 offres, dont seulement 40% qualifiées de « durables » (plus de 6 mois); notons aussi que, toujours en janvier, quelque 236.000 offres ont pu être satisfaites.

Nicolas Sarkozy voulait vendre sa proposition de référendum sur la formation des chômeurs. Son idée, encore floue et pas explicitée dans ses documents de campagne (*), serait de contraindre les chômeurs à suivre une formation puis de les contraindre à accepter une offre correspondant à cette formation.

Autre proposition du candidat sortant, faire travailler les bénéficiaires du RSA, à raison de 7 heures hebdomadaire obligatoire. Une mesure, non financée dans le projet mal connu du candidat Sarkozy, qui coûterait entre 800 millions et 1,5 milliards d'euros par an.

A fin janvier 2012, Pôle Emploi enregistrait 726.000 bénéficiaires du RSA dans ses registres, dont les trois quarts (soit 540.000) ne déclaraient aucune activité même partielle (catégorie A).

Sarkozy allait-il tous les forcer à ces 7 heures hebdomadaires ?
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MessageSujet: 253ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy est un homme politique périssable   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 10 Mar - 16:24

SAMEDI 10 MARS 2012

253ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy est un homme politique périssable
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Avait-il agi par fatigue, stress ou sincérité ? Jeudi, le candidat sortant a créé la surprise en annonçant son retrait de la vie politique le 7 mai au matin en cas d'échec à la présidentielle. Nicolas Sarkozy avait ainsi lancé un référendum contre sa personne.

Quelque chose d'inédit sous notre Vème République.

De déplacement en meeting, d'interventions en interviews, l'image est toujours la même. Nicolas Sarkozy nous présente un visage crispé au teint gris, un sourire grimaçant sous un regard fuyant.

Il a l'air si désolé d'être incompris, si déçu de ne pas comprendre.


Candidat crispé
Vendredi, la Grèce avait enfin bouclé son nouveau plan de sauvetage. Les créanciers privés avaient accepté, la veille, de renoncer à 106 milliards d'euros de dette.

Nicolas Sarkozy, lui, était à Nice. Il visitait une entreprise de déménagement. Certains symboles sont ravageurs.

Il s'agaça du grand bruit que faisaient quelques mamies invitées par l'UMP alors qu'il tentait de parler aux micros.

Il se félicita trop vite d'avoir sauvé la Grèce: « Depuis des mois avec Angela Merkel, nous avons travaillé jour et nuit pour trouver cette solution ! » « Aujourd'hui le problème est réglé, je veux dire aux Français que tous ces efforts ont été couronnés de succès, que la page de la crise financière est en train de se tourner, que nous pouvons nous attaquer aujourd'hui à la crise économique ». A quelques kilomètres de là, le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, répliqua immédiatement: « Ce serait une grosse erreur de donner l'impression que la crise a été résolue ». Et paf!

A Nice, Sarkozy était en campagne, il cherchait le vote communautaire, chez les pieds-noirs. Il les avait oublié depuis 5 ans, sauf à considérer que la nomination ici ou là de quelques enfants de harkis suffisaient à réhabiliter ses oubliés de la guerre d'Algérie. Aucune de ses promesses de la campagne d'avant n'avait été tenue.

«Cette campagne va réserver les plus grandes surprises depuis des décennies » confia-t-il à Nice. Effectivement, à Nice, il put marcher sans souci. C'était presque une surprise. Depuis les heurts de Bayonne, chaque déplacement du candidat sortant est source d'important stress. La promenade des Anglais avait été bouclée. Il fallait une carte de l'UMP ou une invitation du maire pour franchir le barrage, et tenter d'approcher le candidat sortant, forcément souriant.

Jeudi, Nicolas Sarkozy était à Saint Just Saint Rambert, dans la Loire. Là encore, il avait fallu quelques centaines de CRS pour sécuriser la zone, et une carte de l'UMP pour franchir le barrage. Les images étaient terribles. L'incident dit de Bayonne n'était pas un cas isolé, une manipulation de quelques indépendantistes basques marginaux. Le candidat sortant semblait enfin réaliser qu'il n'était plus désiré. Sur l'estrade, il était furieusement tendu, exagérément crispé. Qu'il était loin le temps où il disait « bien sentir » cette campagne !

A New-York, plus troublant encore, le conservateur Time Magazine s'inquiétait de la « xénophobie de Sarkozy ».

Moral à zéro
Journée internationale des femmes oblige, Nicolas Sarkozy s'est imposé à Yssingeaux pour saluer les ex-salariées de Lejaby. Carla Bruni-Sarkozy avait été exhibée, mais à Paris. Mardi dans les coulisses de l'émission de son Mari, elle qualifia les journalistes de Pinochio. Elle s'exclama qu'elle et Nicolas étaient « des gens modestes ». Jeudi, elle confia sur France 5 qu'elle craignait que son Mari ne meurt d'épuisement. Et réitéra qu'excepté Etienne Mougeotte, tous les journalistes « sont terribles avec lui, très à charge ».

Du côté des équipes de la « France forte », on avait presque le moral à zéro. Les sondages s'obstinent à être mauvais, on a fait appel à des call-centers privés pour rameuter des militants à Villepinte ce dimanche, et la déclaration de Sarkozy qu'il se retirerait de la vie politique en cas d'échec a achevé la motivation de militants rares mais fidèles. Même la porte-parole Nathalie Kosciusko-Morizet est paraît-il sur la sellette. Le jeune Franck Riester se chauffe en coulisses pour la remplacer.

Ce dimanche, Nicolas Sarkozy jouait encore gros, à Villepinte, pour un meeting qu'il espérait énorme. Il coûterait 2 millions d'euros. Initialement, il était prévu que l'UMP y investisse le candidat. Finalement, il n'en sera rien. A Villepinte, il a été décidé de montrer qu'il est le candidat de tous les Français et de la France forte.

On souriait. Après l'acteur Gérard Depardieu, ce sont les frères Bogdanoff qui ont affiché leur soutien au candidat sortant. La science forte !

Comme à chaque fin ou chaque début de semaine, un ministre ou conseiller lâchait la même confidence: « Franchement, si une nouvelle dynamique ne s’enclenche pas à partir de lundi, ça risque de devenir très compliqué pour nous ». On nous promettait 40.000 puis 60.000, puis 70.000 personnes. On se souvient des sur-évalués 100.000 participants au meeting du 14 janvier 2007. Sarkozy avait limité ses apparitions pour peaufiner son discours avec sa plume Henri Guaino et ses sondeurs.

Candidat cherche propositions
Vendredi, son ministre Baroin, curieusement absent de cette campagne, s'exprimait enfin. Il a tenté de préciser la proposition de son mentor, le candidat Sarkozy, l'impôt minimum sur les grands groupes. On ne savait plus qui parlait, le ministre des Finances ou l'un des innombrables portes-paroles de la campagne du candidat du peuple.

Sarkozy, mardi soir sur France 2, lors de son émission Des Paroles et des Actes, s'était inspiré d'une proposition socialiste, une imposition minimum, cette fois-ci sur les bénéfices des grandes entreprises. Mais son idée restait gravement floue. Deux jours plus tard, sur RMC, Sarkozy dût reconnaître qu'il n'avait rien de précis. Vendredi, Baroin pataugeait: le taux de la nouvelle taxe n'était pas encore fixé, elle concernerait les entreprises basées en France dont la capitalisation boursière est supérieure à un milliard d'euros. Elles seraient une centaine. Même si le taux n'était pas fixé, François Baroin expliqua que la taxe devrait rapporter 2 à 3 milliards. On nageait en pleine approximation. A vue.

Sur France 2, Nicolas Sarkozy avait livré du grand spectacle, près de 3 heures de télévision devant 5 millions et demi de Français, un score jugé décevant. Confronté à des questions sur son bilan, il se réfugia dans le mea culpa intime. Il évoqua sa séparation avec Cécilia, il était l'homme blessé qu'il réclamait notre indulgence. Sarkozy faisait sa psychothérapie en public. De temps à autre, il invoquait la « majorité silencieuse », celle qui devait créer la surprise les 22 avril et 6 mai prochain. Ce soir-là pourtant, cette majorité regardait les chaînes concurrentes, et surtout Docteur House sur TF1.

Sur France 2 comme sur RMC, Nicolas Sarkozy aggravait deux handicaps. Son bilan est mauvais, et ses propositions, qu'il nous promettait « choc » et multiples, sont maigres ou floues. L'autre idée du jour était la création d'une agence qui garantirait le versement des pensions alimentaires. Une protection déjà assurée par... les Caisses d'Allocations familiales.

Au QG de campagne, on regrettait que le Monarque n'ait publié son programme aussi rapidement que ses rivaux. Rappelez-vous les efforts de ses lieutenants tels Laurent Wauquiez ou Bruno Le Maire, pour accoucher d'un programme de l'UMP depuis 2010, un programme que Sarkozy a évacué dès l'été dernier.

A Villepinte, on jouait donc gros, et sans doute trop tard.

Le coeur n'y était plus.

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MessageSujet: 254ème semaine de Sarkofrance: le référendum anti-Sarkozy peut-il commencer ?   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeSam 17 Mar - 15:53

AMEDI 17 MARS 2012

254ème semaine de Sarkofrance: le référendum anti-Sarkozy peut-il commencer ?
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Rien n'est jamais gagné, surtout en politique. Mais cette semaine, Nicolas Sarkozy voulait croire qu'il allait terrasser le destin que d'aucuns lui promettaient pour cette élection présidentielle.

Il voulait croire et faire croire que cette semaine serait celle de tous les retournements, que le référendum contre sa personne n'aurait pas lieu le 6 mai prochain.

Nous eûmes donc droit à nouveau story-telling, une construction médiatique de haut-vol, un montage qui ne changeait rien mais devait tout changer.

Enthousiasme forcé
Le bilan du Monarque était soudainement bon: « le meilleur tremplin de Sarkozy, c'est son bilan » lança Valérie Pécresse. En réalité, rien n'avait changé. Le chômage s'aggravait toujours, et surtout chez les seniors. Le déficit budgétaire restait abyssal. La dette publique avait bien dépassé les 1.700 milliards d'euros. La croissance était atone. La fraude sociale chez les entreprises était massive. Tout comme la précarité. Un ménage sur deux consacre près de 20% de son budget à son logement. Des mal-logés manifestaient encore la semaine dernière quand la CAF de Paris décida de supprimer des allocations logement à des foyers reconnus prioritaires DALO. Tout juste l'envolée du prix de l'essence devenait-elle un sujet politique...

A l'étranger, ce n'était guère mieux. La Syrie était toujours le théâtre de massacres de civils, un an de guerre civile. La Grèce n'était pas sauvée, malgré les grandes déclarations sarkozyennes d'il y a 10 jours. Le FMI s'est inquiété de sa sortie de la zone euro. Et l'on parle de prolonger de deux ans le mandat des commissaires européens présents sur place.

Cette semaine, il fallait surtout croire que l'opération reconquête avait débuté: le meeting de Villepinte serait gigantesque. Nous eûmes les 40 à 80.000 participants dans une salle qui n'avait que 30.000 places debout. Nicolas Sarkozy serait convaincant dans l'émission Paroles de Candidat. Le candidat sortant allait enfin dépasser son rival socialiste dans les intentions sondagières de premier tour. Dès lundi soir, quelques 30 personnes sondées firent effectivement une différence suffisante pour placer Sarko devant Hollande. Nicolas Sarkozy serait charismatique et vibrant vendredi à Recy. Nicolas Sarkozy serait souriant et charmant sur Europe1 mercredi matin. Jeudi, François Hollande allait perdre son face-à-face face à l'énergique copain de Ziad Takieddine et futur candidat à la présidentielle de 2017. Vendredi, le Monarque martelait encore: « Si le peuple de France décide que la majorité silencieuse refuse le diktat de la pensée unique, refuse les scénarios écrits à l’avance, refuse qu’on lui impose des idées dont elle ne veut pas, alors je vous le dis, oui, on va gagner. »

Et l'ex-frontiste Guillaume Peltier relayait les éléments de langages: « la peur de perdre et l’envie de gagner sont en train de changer de camp ». Tout comme Xavier Bertrand, toujours ministre du Chômage, qui releva « un sentiment de peur, une pression dans le camp de Hollande ».

Ils l'avaient écrit, prédit, promis. Sarkozy l'avait fait.


Médias soulagés
Quelques éditorialistes se frottaient les mains. Le match aurait quand même lieu. Les instituts de sondages se régalaient. On parlait de leurs enquêtes matin, midi et soir, et même entre les deux.

Vendredi, c'était le pompon. De Funès était à Meaux devant quelques centaines de partisans. Sa maquilleuse l'avait repoudré, Sarkozy semblait presque orange et surtout aux anges. Il se moqua de François Hollande. Il l'accusa de vouloir faire la guerre au dictionnaire puisque le candidat socialiste avait proposé la suppression du mot race de la Constitution. L'annonce datait de deux mois, mais Sarkozy était en retard. Il ne voulait pas discuter des 60 propositions de Hollande, il voulait nier, ridiculiser, empêcher le débat. Les termes de riposte contre Hollande n'étaient pas sur le fond mais toujours sur l'homme. On aurait du sourire. Nicolas Sarkozy était cet homme agité, incapable de maîtriser ses nerfs, dangereusement narcissique, souvent psychologiquement fragile.

Le soir, il était au Grand Journal de CANAL+, pour deux heures d'émission. « Ce soir, Sarkozy reçoit l'équipe du Grand Journal » commenta un intrenaute sur Twitter. Un autre s'inquiéta de la mort de l'émission. Mais l'important était ailleurs: le Monarque esquiva tous les sujets. Son échec ? La faute à la crise. La France aurait mieux résisté. Aucun journaliste ne contesta. Il confirma avoir découvert, au bout de 5 ans, que ses amis du CAC 40 présents au Fouquet's ne payaient pas d'impôt sur les sociétés, s'indigna Ségolène Royal.

Il fut ignoblement cynique jusqu'à regretter Jean-Marie Le Pen père contre sa fille Marine. Au moins avec le père, déclara-t-il, « il y avait une histoire, une perspective, une culture ».

Il fut insultant quand, après la diffusion du Zapping quotidien, il fit cette comparaison outrancière concernant l'un des représentants de Florange: « Entre l'agité de la CGT et l'accro au sexe, on fait de la publicité à ce qu'il y a de plus extrémiste. La vraie vie, ce n'est pas ça »

Outrances
Alors, ça y est. Il a gagné. Serait-ce fini ?

Bien sûr, la réalité était tout autre.

Dimanche, on ne connaissait toujours pas le programme de Nicolas Sarkozy. Interrogé 10 jours avant, il avait pourtant promis qu'il le livrerait à l'occasion de son « mega-meeting ». Où est donc passé le programme de Sarkozy ? C'est le mistigri de cette campagne

Lundi, Nicolas Sarkozy traita Laurence Ferrari de porte-parole de Kadhafi. La journaliste avait gagné ses galons d'indépendance. Il n'avait pas supporté qu'elle l'interroge sur le financement de sa campagne de 2007 par le clan Kadhafi. Le médecin personnel de Ziad Takieddine, brouillé avec ce dernier, avait confié que de nombreux voyages et contacts avaient eu lieu en 2005/2007 entre Sarkozy, Guéant, Takieddine et le pouvoir libyen. A la clé, un juteux contrat de vente d'équipement d'espionnage de la société Amesys, et, n financement occulte de la campagne Sarkozy. Mediapart avait lâché sa nouvelle petite bombe lundi matin. Le montage financier passait par les Bahamas.

Mardi, certains réagissaient à la proposition de la veille, imposer les exilés fiscaux sur leurs revenus mondiaux. Comme toujours, on se demandait pourquoi Sarkozy-le-gauchiste n'avait pas fait voter la dite mesure quand il était président. Ses services de campagne se sont rapidement fait communiquer les adresses emails des Français expatriés pour les spammer d'un email rassurant.

Mardi, nos partenaires européens, y compris allemands, n'en revenaient toujours pas de chantage sarkozyen de sortir de l'espace Schengen sans durcissement des frontières. « Qui est le candidat de l'extrême droite en France, Le Pen ou Sarkozy ? » s'inquiéta Guy Verhofstadt, l'actuel président du groupe libéral au Parlement européen. Le WallStreet Journal s'interrogea sur « Nicolas Le Pen ».

Sarkozy, lui, traitait les écologistes d'EELV de « forme de secte ». Une outrance de plus. L'homme débloquait sans doute.

Violences
Mercredi matin, Nicolas Sarkozy était tout en connivence souriante sur Europe1. Les questions n'étaient plus gênantes. Il avait fait oublier une autre de ses matinales, sur RMC voici 6 jours, où il avait confié qu'il arrêterait la politique le 7 mai prochain en cas de défaite électorale.

Jeudi, le candidat sortant avait refusé de recevoir les représentants CFDT et CGT des salariés d'Arcelor-Mittal de Florange. Des CRS avaient accueillis au gaz lacrymogène les quelque 200 ouvriers venus spécialement de Lorraine. Le symbole était terrible. C'était encore un choc de la France réelle contre la France fictive . Le « candidat du peuple » s'échappa rapidement pour visiter une fonderie dans la Marne, non sans avoir expliqué à des micros impatients que ces métallos n'étaient pas de « vrais salariés ». Il traita un journaliste de couillon. Il aimait rudoyer certains journalistes de temps à autre pour attirer l'attention.

Le même jour, il lança son idée du jour, étendre le congé parental (sans solde) jusqu'aux 18 ans de l'enfant. La belle arnarque !

Vendredi, nous savions qu'il n'y aurait que 10 candidats. A droite, le paysage s'était éclairé.

En l'espace de 6 mois, Nicolas Sarkozy avait débranché Jean-Louis Borloo (qui boudait en coulisses), Frédéric Nihous (ravi d'incarner la ruralité), Hervé Morin (rescapé du naufrage), Christine Boutin (toujours du côté du manche), et même Dominique de Villepin (qui s'attendait pourtant à un miracle républicain).


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MessageSujet: Délinquance: l'échec de Nicolas Sarkozy 2002-2012   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeVen 23 Mar - 16:14

MERCREDI 18 JANVIER 2012

Délinquance: l'échec de Nicolas Sarkozy 2002-2012
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Mardi 17 janvier 2012, Claude Guéant a livré ce qui pourrait être le dernier bilan de Nicolas Sarkozy en matière de lutte contre la délinquance. Le ministre de l'intérieur avait réunit la presse Place Beauvau pour l'occasion. En 2007, Nicolas Sarkozy s'était fait élire sur un grand malentendu statistique: une large frange de l'électorat et de la classe médiatique lui attribua de grandes compétences et de beaux résultats contre l'insécurité.

Cinq ans plus tard, le constat d'un échec est largement partagé. L'imposture a été décortiquée, analysée, démasquée. Et ce dernier bilan 2011 ne change rien, bien au contraire.

Bidonnage
Chaque année depuis cinq ans, la publication des statistiques annuelles de la délinquance est l'objet d'un joli vacarme et d'un bidonnage en règle. C'est l'un des exercices les plus rodés de story-telling sarkozyen. Le ministre en poste, successeur évidemment plus fade d'un Sarkozy devenu Calife, s'échigne à trouver un point de diversion médiatique, d'une part, et globalise des statistiques ce que dénonce son propre office, d'autre part.


En janvier 2008, Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l'Intérieur, s'amusait sobrement d'être parvenue à réduire le nombre de violences aux personnes. Et le Figaro remarquait que Nicolas Sarkozy, quand il était ministre de l'intérieur, n'avait pas atteint tel résultat !

En janvier 2009, la ministre cache ses mauvais résultats en pointant du doigt vers la « violence de proximité », en baisse de 6%. On ne sait d'où sort le chiffre. MAM cachait ainsi que les atteintes aux personnes physiques avaient à nouveau progressé, pour atteindre +80.000 actes supplémentaires depuis 2002, et que le taux d'élucidation des crimes et délits les plus violents a régressé en 2008.

En janvier 2010, le Monarque était gêné par des violences à l'école.

En janvier 2011, Brice Hortefeux se concentra sur les vols de téléphones portables dans les transports en commun, ou « la criminalité organisée et la délinquance spécialisée qui recouvre, par exemple, les activités mafieuses, le proxénétisme ou les grands trafics de stupéfiants », sans toutefois que l'on parvienne à reconstituer ses analyses.?

Ce 17 janvier 2012, Guéant préféra la délinquance étrangère. Il faisait d'une pierre deux coups, puisqu'il assure le service après-vente du funeste discours de Grenoble du 30 juillet 2010, où Nicolas Sarkozy avait repris à son compte le parallèle frontiste immigration/délinquance. Début janvier, l'ONDPR avait prévenu qu'il publierait des statistiques par nationalité, pour la première fois... depuis 2006.

Coïncidence ?

La presse n'était plus dupe. Même certains journaux peu suspects d'antisarkozysme confièrent leur scepticisme: Les Echos notait ainsi que « Sarkozy n'a pas réussi à inverser les tendances depuis 2007» en matière de délinquance.

Incompétence
Depuis 2002, la boulimie législative de Nicolas Sarkozy a largement écoeuré, jusqu'à son propre camp. On se souvient comment les députés UMP résistèrent à la énième envie du Monarque, en janvier 2011, de légiférer à nouveau contre la récidive des délinquants sexuels après le drame de Pornic.

Depuis 2007, la multiplication des lois, pour de si mauvais résultats, devrait interroger les esprits: rétention de sûreté et peines planchers en août 2007 (8.000 par an, parmi 2,5 millions de crimes et délits constatés chaque année), filtrage des sites internet, Loppsi II, décret anti-cagoule depuis juin 2009, loi anti-bandes, videoprotection prétendument facilitée, légalisation des milices privées, dépistage obligatoire de maladies sexuellement transmissibles, autorisation des contrôles d'identité et fouille sans motif par les polices municipales, etc.

En juillet dernier, la Cour des Comptes avait livré un sévère réquisitoire contre la méthode Sarkozy. Claude Guéant, comme la plupart des snipers habituels de Sarkofrance, avait fustigé une analyse partisane.

Pourtant, la Cour ne jugeait pas du fond, mais de la gestion de la politique de sécurité. Elle dénonça la mauvaise définition des objectifs, l'absence d’objectifs et de systèmes d'information communs entre ministères de l’intérieur et de la justice, et le « manque de maîtrise des moyens budgétaires et humains à l’échelon local »; « une augmentation des effectifs suivie d’une égale diminution » entre 2002 et 2010 ; la dégradation des moyens matériels de la police et l'organisation globalement obsolète et irrationnelle des forces de l'ordre.

Résultats
Au final, les résultats sont mauvais. Le ministre de l'intérieur a pu se féliciter de l'évolution d'un agrégat général, la « délinquance globale », qui ne signifie plus grand chose depuis des années comme le reconnut Guéant lui-même (« ce chiffre additionne des éléments trop divers »). Cette dernière, en 2011, « a baissé pour la neuvième année consécutive. Elle a baissé de 0,34 % soit de près de 12.000 faits. Depuis 2007, cette délinquance générale a baissé de 7,8 % soit de 290.000 faits. Et depuis 2002, elle a baissé de 16,47 % soit de 678.000 faits », alors que dans le même temps, rappela le ministre, « la population française a augmenté de 3 millions 200.000 habitants ».

1. Cette baisse de l'agrégat général est due à la diminution des atteintes aux biens: de 2,534 millions en 2006, ces dernières sont tombées à 2,184 millions en 2011, soit 388.000 actes de moins sur le quinquennat. Et la baisse fut constante. Mais Guéant s'est inquiété, sur 2011, de la recrudescence de cambriolages de résidences. Son prédécesseur Hortefeux nous avait déjà partagé l'inquiétude en 2009. Mais Guéant a lui l'explication: « Cette évolution tient notamment aux raids qui sont commis par les équipes de malfaiteurs venus de l'étranger, notamment d'Europe Centrale et Orientale. Cela m'a entraîné à demander à la Commission Européenne, la mise au point d'un plan spécifique animé par Europol et Eurojust. Cette criminalité est en effet, transnationale. De surcroît, plusieurs pays voisins du nôtre sont touchés de la même façon. »

La statistique doit être secrète, puisque aucun élément d'analyse similaire n'était disponible dans le bilan de l'ONDPR. Ce dernier mentionne d'ailleurs, pour 2011, que « près de 202.000 cambriolages de locaux d’habitation principale ont été constatés par la police et la gendarmerie. Ce nombre a augmenté très fortement sur un an : + 17,1 % par rapport à 2010, soit + 29 501 faits constatés ». Mais l'ONDPR n'évoque aucune « équipe de malfaiteurs venus de l'étranger »...

2. A l'inverse, le nombre des violences contre les personnes a continuellement augmenté depuis 2002 (sauf en 2007... ): 381.000 atteintes aux personnes en 2002, 411.000 en 2005, 434.000 en 2006, 433.000 en 2007 (année électorale), 443.000 en 2008, 456.000 en 2009, 467.000 en 2010, puis 468.000 en 2011 ! La hausse a été de 14% sur la période 2002-2006), puis de 8% de 2007 à 2011. Comme dirait Guéant, ça se stabilise !

Le ministre avait une explication, pour calmer l'inquiétude de ses concitoyens: en fait, cette hausse ne serait due qu'aux « violences commises à l'intérieur du cercle familial », dont le gouvernement aurait facilité la dénonciation depuis 2002: « cette augmentation, il faut en avoir conscience, résulte notamment des efforts qui ont été déployés par les pouvoirs publics afin d'inciter les personnes victimes de violences familiales et notamment les femmes, à porter plainte ». Et il ajouta : « même si les statistiques en souffrent, nous ne devons pas regretter, bien au contraire, que ce fléau de la vie familiale soit ainsi révélé au grand jour et puisse recevoir des réponses appropriées. » En d'autres termes, cette délinquance n'a pas augmenté, selon Guéant, elle est simplement mieux mesurée...

On croit rêver... ou cauchemarder. Primo, notons la « cohérence » du ministre: quand les atteintes aux biens baisse, c'est grâce au gouvernement, quand elle augmente, c'est l'effet d'une meilleure comptabilisation... Secundo, le ministre doit disposer de statistiques secrètes puisque les « violences commises à l'intérieur du cercle familial » n'ont pas fait l'objet d'une comptabilisation en tant que tel.

L'ONDPR segmente les violences physiques en quatre segments:
Les violences crapuleuses, qui ont baissé de 6.224 de 2006 à 2011. La moitié de cette baisse émane des vols sans armes.
Les violences non crapuleuses, qui ont progressé de 17% en 5 ans, pour atteindre 241.674 actes en 2011 ! Elles ont encore progressé de 0,2% l'an dernier. Elles recouvrent principalement « les coups et blessures volontaires criminels ou correctionnels » (+28.000 en 5 ans), les violences contre l'autorité publique (+3.000 en 5 ans), les maltraitance d'enfants (+5.000).
Les violences sexuelles (viols et harcèlements), quasi-stables en 5 ans (23.871 actes l'an dernier, +1.007 en 5 ans). Le nombre de viols et violences sexuelles pour 1.000 habitants est ainsi tristement stable depuis 2006 (respectivement 2,1 et 3,7).
Les menaces et chantages (notamment pour extorsions de fonds), qui ont continuellement augmenté depuis 5 ans (+5%, pour 81.000 actes).

3. Les escroqueries et infractions économiques et financières ont suivi une évolution fluctuantes... à cause des méthodes d'enregistrements: 334.000 en 2006, 345.000 en 2007, 381.000 en 2008, 370.000 en 2009, 355.000 en 2010, puis 350.000 en 2011. L'ONDPR prévient en effet: « depuis fin 2009, les règles d'enregistrement d'infractions représentant plus de 70% des faits constatés d'escroqueries et infractions économiques et financières ont varié à plusieurs reprises. Cela explique pourquoi il n'est pas possible de commenter les statistiques annuelles du 3ème indicateur de l'ONDPR ».

Comment donc Claude Guéant pouvait-il se gargariser d'une baisse de la délinquance générale de « 0,34 % soit de près de 12.000 faits » quand l'ONDPR précise que ses statistiques ne sont pas fiables pour 246.000 actes enregistrés en 2011 ?

4. Le nombre d'infractions révélée par l'action des services suit une évolution erratique: forte hausse entre 2006 (335.000) et 2008 (près de 385.000), puis contraction en 2009 (372.000) et 2010 (358.000); puis un bon de 6% en 2011 (382.000). Parmi elles, on relève 93.000 infractions à la législation des étrangers.

Il manquait à ce bilan une évaluation des taux d'élucidation. La dernière publication date de décembre dernier, à propos de novembre 2011.

Il manquait aussi un commentaire même bref de Claude Guéant sur les mises en examen de proches de Nicolas Sarkozy.
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MessageSujet: Insécurité : la Cour des Comptes accuse,   Devoir de résultat ? - Page 12 Icon_minitimeVen 23 Mar - 16:16

Insécurité : la Cour des Comptes accuse, Sarkozy récuse.
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Mois après mois, Nicolas Sarkozy doit se maudire d'avoir laissé une quelconque indépendance à la Cour des Comptes. Après un calamiteux rapport sur l'état des finances publiques le mois dernier, la Cour vient de sortir un long dossier de 241 pages sur l'organisation et la gestion des forces de sécurité publique.

Claude Guéant, le ministre de l'intérieur et de l'immigration, était furax, sur l'antenne de RMC/BFM-TV, jeudi matin : « Avec le vocabulaire qui est bien le sien, la Cour parle de bilan contrasté, mais depuis 2001 nous avons 500 000 victimes de moins, ce n'est pas contrasté, c'est un vrai succès de la politique gouvernementale.». N'y voyez aucun lien de cause à effet, mais le ministre va être opéré mardi « pour un pontage coronarien ».

Le problème des rapports de la Cour des Comptes est qu'il est assez facile de distinguer le factuel de la recommandation. Et les conclusions, factuelles, sont terrifiantes en la matière. D'ailleurs, les ténors de Sarkofrance (Guéant, Copé) n'ont pas critiqué les recommandations de la Cour... mais ses constats.

Quelle peine perdue !

Cela fait quelques années que l'on sait que les résultats de Nicolas Sarkozy depuis 2002 en matière de lutte contre la délinquance sont mauvais. Jusqu'à la campagne de 2007, Sarkozy avait pu faire illusion, grâce à une baisse des infractions contre les biens (plus nombreux que les violences aux personnes) et une agitation législative hors normes. Mais depuis 2008, l'augmentation du nombre de violences aux personnes, continue depuis 2002, est enfin apparue aux yeux de tous. Voici pour les résultats.

Le rapport de la Cour des Comptes apporte la pierre qui manquait à l'édifice : il s'attaque aux moyens mis en oeuvres. Et le bilan est terrible.

Pilotage inefficace
La Cour critique d'abord la définition des objectifs assignés à la police et la gendarmerie. Si elle reconnaît que les objectifs ont été « de plus en plus nombreux et précis au fil des années, complétés par une batterie de leviers d’action pour les atteindre », ces objectifs ont réduit toute marge de manoeuvre et d'initiative des services territoriaux. La lutte contre le trafic de stupéfiants a été ainsi « oubliée » des objectifs prioritaires avant un passé récent. Et elle a été orientée principalement vers « l’interpellation des consommateurs sans amélioration significative des résultats en matière de revente ou de trafics » pour « rehausser le taux moyen d’élucidation ». En d'autres termes, Sarkozy trafique les statistiques...

La Cour fustige aussi l'absence d’objectifs et de systèmes d'information communs
entre ministères de l’intérieur et de la justice, et le « manque de maîtrise des moyens budgétaires et humains à l’échelon local ». Elle relève que les résultats statistiques sont contradictoires : « quasiment chaque mois depuis 2003, l'ONDPR enregistre une baisse sensible des atteintes aux biens, que les enquêtes de « victimation » conduite par l’ONDRP
conduisent à relativiser, et une hausse symétrique des atteintes aux personnes ».

De manière générale, la DGPN et la DGGN, note la Cour, « sont rarement en mesure de relier les évolutions statistiques des principales catégories de délits aux actions engagées par les forces de sécurité ». Faut-il rire de rage ou pleurer de découragement ? Sarkozy, depuis 2002, s'était fait le chantre de l'efficacité. On découvre, près de 10 ans plus tard, que l'homme fut incapable de lier objectifs et mesures de résultats... le B-A-BA de la gestion !!

Moyens rognés
En matière de moyens, la Cour dénonce « une augmentation des effectifs suivie d’une égale diminution » entre 2002 et 2010. Grâce à la loi LOPSI de 2002, la police avait augmenté ses effectifs de 1 037 agents, soit 2,1 % au cours de la période 2003-2009, pour atteindre 51.523 policiers fonctionnaires au 1er janvier 2010. Mais cette hausse a été intégralement effacée depuis. Pire, « compte tenu de la forte baisse du nombre d’adjoints de sécurité, l’effectif total de policiers (fonctionnaires et ADS) a reculé de 5,3 % au cours de la période 2003-2010 ».

Finalement, les moyens de la police ont également été dégradés, car les besoins des services ont été sous-estimés, et les efforts de rationalisation et de réduction des dépenses ont intégralement porté sur « les moyens nécessaires à l’activité opérationnelle et aux enquêtes judiciaires, au renouvellement des équipements informatiques (8 millions d'euros en 2007; 3 millions en 2010) et à l’entretien des locaux (16M euros en 2007; 9M euros en 2010) » . Hors loyers, la police a vu son budget de fonctionnement augmenter de 7,8% en 2007, pour baisser de 2,1% en 2008, rester stable en 2009, puis chuter de 25% en 2010 (sic !).

Par exemple - et le constat est factuel - la Cour mentionne que « les DDSP de nombreux départements, comme ceux du Rhône, Bouches-du-Rhône, Hauts-de-Seine et Seine-Saint-Denis, ont été dotées en 2009 d’un budget initial insuffisant pour couvrir les besoins de leurs services jusqu’à la clôture de l’exercice, même au prix d’une réduction sensible de leurs dépenses. »

Côté gendarmerie nationale, le bilan n'est pas meilleur : « les effectifs régionaux ont commencé à baisser en 2010 après avoir stagné (- 0,75 %) de 2006 à 2009. » Là encore, c'est un constat, pas un jugement.

Mauvaise gestion
Alors que le gouvernement Sarkozy demandait des contractions de crédits et d'effectifs, les conditions de gestion n'ont pas été adaptées : « règles complexes d’organisation du temps de travail », « stock considérable d’heures dues aux agents » (non résolu à ce jour), prise en charge de tâches administratives par des policiers, « faible présence sur la voie publique » à cause de la multiplication des tâches périphériques... En fait, la Cour décrit une organisation de la police totalement obsolète et inefficace, à l'inverse de celle des gendarmeries, plus déconcentrée, davantage présente sur le terrain, grâce à leur statut militaire.

Mais qui donc a été ministre de l'intérieur, responsable de la police, depuis 2002 ? La Cour révèle donc combien le ministre Sarkozy a simplement omis de s'occuper de son propre ministère...

La Cour ne critique pas en soi la réduction des moyens. Elle pointe juste la faiblesse des résultats et l'absence de réorganisation en conséquence : « la répartition territoriale des
effectifs de sécurité publique laisse subsister des inégalités importantes entre les circonscriptions, révélatrices de situations de sur-dotation ou sous-dotation au regard des niveaux de délinquance.»

Ainsi, à Paris, la répartition des policiers dans la capitale et de la petite couronne (qui dépend de la Préfecture de Police et représente près du quart des effectifs nationaux) « ne procède pas d’une évaluation rationnelle des besoins ». Relisez : la Cour critique l'absence d'évaluation rationnelle...

L'organisation des forces de sécurité elle-même pêche aussi. La Cour note que les réformes en cours sont insuffisantes.

- La suppression de la police de proximité a conduit Nicolas Sarkozy à multiplier la création de forces d'intervention spéciale, régionales ou autres. La Cour relève ainsi que « tant la police que la gendarmerie utilisent leurs unités de forces mobiles pour remplir des missions de sécurisation, de manière régulière voire permanente, à Paris et dans des départements réputés sensibles, en renfort des services de proximité ou des unités spécialisées prévues à cet effet ». Or, note la Cour, « ces missions occupent dans l’emploi de ces unités une place largement supérieure à celle du maintien de l’ordre ». Cet abus - la Cour parle d'« emploi croissant » - des forces mobiles présente « un surcoût sensible, par rapport à l’emploi d’unités classiques ». Et pourquoi ? Pour des raisons simples, factuelles et compréhensibles : à cause des « contraintes inhérentes au déplacement et au logement des CRS ou des EGM » (escadrons de gendarmerie mobile), mais aussi de la « réduction de leur disponibilité globale, peu compatible avec leur fonction première de forces de réserve, notamment en cas de nécessités de maintien de l’ordre ».

En bref, ça coûte plus cher et... c'est inefficace !

- L'allocation des moyens et effectifs de sécurité est opaque : « la répartition des effectifs entre les départements les plus touchés par la délinquance et les autres, non fondée sur des critères objectifs connus, continue de manquer de transparence ». Fichtre ! Pourquoi donc le gouvernement Sarkozy n'a-t-il pas établi une meilleure allocation des moyens alors que les statistiques de la délinquance sont régionalement connues ? Erreur involontaire ou démarche volontaire ?

- Dans les grandes villes, le nombre de policiers ou gendarmes (agents de terrain, administratifs, etc) semble indépendant des niveaux de délinquance. La Cour note que l'affectation des moyens et effectifs dépend plutôt du nombre d'habitants. Ainsi, à Marseille en 2009, alors que la délinquance avait augmenté, le nombre de fonctionnaires de sécurité a ... baissé. Et des villes moins insécures telles Nancy, Dijon, Orléans et Reims avaient la même dotation... Et ce n'est pas tout. La Cour livre quelques statistiques édifiantes, un panorama des villes de banlieue parisienne, « pauvres ET mal dotées » en moyens de sécurité :
« Au 1er janvier 2009, certaines villes paraissaient mal dotées au regard de leur niveau élevé de délinquance, notamment celles qui avaient moins d’un policier pour 400 habitants alors que leur taux de délinquance était supérieur ou égal à 90 ‰ : Juvisy-sur-Orge et Massy (Essonne), Le-Blanc-Mesnil, Epinay-sur-Seine, Aulnay-sous-Bois, Les-Lilas et Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Ivry-sur-Seine (Seine-et- Marne), Sarcelles (Val d’Oise). Les Mureaux (Yvelines), Rosny-sous-Bois et Villepinte (Seine-Saint-Denis) avaient même moins d’un policier pour 500 habitants. Bondy, Clichy, Stains et Pantin avaient moins d’un policier pour 400 habitants avec un taux de délinquance supérieur à 100 ‰, de même qu’Aubervilliers avec un taux de 136 ‰. Or, pour beaucoup, ces villes ont subi une baisse de leurs effectifs au cours de la période sous revue : Aubervilliers (- 1,8 %), Epinay-sur-Seine (- 2,0 %), Le Blanc-Mesnil (- 9,5 %), Les Lilas (- 2,0 %), Montreuil (- 4%), Pantin (- 9,5 %), Rosny-sous-Bois (- 2,8 %), Stains (- 3,4 %)»
Et à votre avis, quelles sont les communes mieux dotées ? Et bien citons la bourgeoise Raincy dont le député-maire est l'UMP Eric Raoult, prompt à donner des leçons comme « maire de banlieue de Seine Saint-Denis»; ou Gennevilliers et Puteaux (Hauts-de-Seine). Parmi les plus favorisées, on trouve La-Garenne- Colombes (Hauts-de-Seine)...

Sans commentaire.

La Cour reconnaît que « certaines des disparités relevées doivent être relativisées » par « le volume de l’activité consacrée à l’assistance judiciaire et au service d’ordre ». Mais ces facteurs ne suffisent pas à justifier de tels écarts car « les activités dites d’assistance, si elles sont contraignantes, ne représentent qu’une faible part du potentiel disponible (en moyenne 3,7 % en 2009 dans l’ensemble des CSP).»

Police municipale, pis-aller
La Cour a d'abord remarqué que « l’accroissement au cours de la période 2002-2009 des effectifs des polices municipales a été beaucoup plus important que celui des forces de sécurité de l’Etat ».

Elle a ensuite relevé que les policiers municipaux « tendent à devenir des forces de substitution de la police nationale.» Le problème est simple : les statuts et les formations sont différents, et toutes les communes ne disposent pas des moyens de sécurité publique suffisant pour compenser le désengagement de l'Etat... « L’ Etat paraît s’ accommoder de cette situation au nom du principe de libre administration des collectivités territoriales, mais surtout faute de moyens pour exercer une action régulatrice.»

Video-surveillance, jamais étudiée
La Cour des Comptes rappelle que le gouvernement s'est engagé à subventionner 40% du programme de video-surveillance évalué à 300 million d'euros sur la période 2010-2012, 60% restant à charge des collectivités locales. Mais la conclusion est terrifiante : « il aurait été souhaitable, notamment du fait de l’importance des sommes en jeu, qu’une évaluation de l’ efficacité de la vidéosurveillance accompagne, sinon précède, la mise en oeuvre, de ce plan de développement accéléré ». Le constat est factuel : y-a-t-il, oui ou non, étude préalable au lancement du plan de video-surveillance ? La Cour apporte la réponse : c'est non. Une nouvelle fois, on découvre que Nicolas Sarkozy s'est lancé sans préparation. « La France se caractérise par la quasi- absence d’ enquête scientifique sur le sujet. »

La Cour n'a trouvé qu'une étude du ministère de l'intérieur, aux « résultats contradictoires » et sans « enseignements fiables ». Enfin, le contrôle sur les projets de video-surveillance reste imparfait et insuffisant. En particulier, « la Cour et les chambres régionales des comptes ont souvent constaté la faible professionnalisation des agents communaux chargés d’ exploiter les systèmes de vidéosurveillance de la voie publique, notamment de visionner les images ».

Finalement, ce bilan, factuel dans ses constats, est simplement un coup de grâce, le dernier coup qui manquait pour achever la crédibilité sécuritaire de Nicolas Sarkozy.
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