Agora de l'Ermitage Libres propos d'un ermite sur les faits de société |
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| Un malade megalo et parano | |
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Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
| Sujet: bigoterie Scarpienne ( suite) Lun 11 Oct - 9:29 | |
| Sarkozy/Vatican: du "Grand Guignol" (Duflot) La secrétaire nationale des Verts, Cécile Duflot, a qualifié dimanche de "Grand Guignol" la visite de Nicolas Sarkozy vendredi au Vatican.
"C'est de la comédie, on est dans le Grand Guignol, quasiment, et je crois que ni les catholiques, ni les chrétiens ne peuvent être dupes", s'est indignée Mme Duflot sur BFM TV/BFM Radio.
"Je trouve presque inélégant vis-à-vis du pape de l'instrumentaliser dans le débat interne", a-t-elle poursuivi, jugeant "la ficelle énorme".
"On imagine les conseillers du président de la République, les pieds sur le bureau, disant, +oh là là, on a un problème avec les cathos, il faudrait que tu ailles voir le Pape+", a-t-elle ironisé. "Vraiment, c'est aussi grossier que ça".
"Le pape a fait savoir que ce n'était pas lui qui a sollicité l'entrevue, ce qui est le maximum de ce qu'il puisse faire diplomatiquement", a-t-elle estimé.
Reprochant également à Nicolas Sarkozy "le coup du signe de la croix", elle s'est déclarée "convaincue qu'il faut garder à la foi sa dimension personnelle".
"J'ai été une militante de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne, ndlr), a rappelé Mme Duflot, j'assume et mon histoire et ce que peut être ma vie personnelle, et je trouve que c'est très choquant d'instrumentaliser ça parce qu'on se dit qu'on a un problème dans les sondages avec l'électorat catholique".
"Ce n'est pas parce que Nicolas Sarkozy aura été à confesse devant le pape que ça changera quelque chose" à "la question des valeurs de sa politique", a-t-elle conclu.
M. Sarkozy a été reçu vendredi par le pape Benoît XVI lors d'une visite au Vatican destinée entre autre à enterrer la polémique sur la situation des Roms en France, qui avait créé un malaise dans les relations entre la France et le Saint-Siège. Après l'audience papale, au cours d'un "moment de prière", selon les termes du Vatican, rebaptisé "moment de recueillement" par l'Elysée, il s'est signé à plusieurs reprises et a récité le Notre Père.
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Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
| Sujet: La bigoterie du chef du pays le plus raciste et xénophobe du monde Lun 11 Oct - 9:30 | |
| La visite de Sarkozy au Vatican et ses signes de la croix font des vagues La visite de Nicolas Sarkozy au Vatican a suscité de nombreux commentaires politiques pendant le week-end, notamment à gauche, où les critiques se sont surtout concentrées sur le fait que le chef de l'Etat ait fait le signe de la croix à plusieurs reprises.
M. Sarkozy a été reçu vendredi par le pape Benoît XVI lors d'une visite au Vatican destinée entre autre à enterrer la polémique sur la situation des Roms en France, qui avait créé un malaise entre la France et le Saint-Siège. Après l'audience papale, au cours d'un "moment de prière", selon les termes du Vatican, rebaptisé "moment de recueillement" par l'Elysée, il s'est signé à plusieurs reprises et a récité le Notre Père.
L'ancien numéro un du PS, François Hollande, y a vu un "manquement au principe de laïcité". "Qu'il aille voir le pape fait partie des responsabilités qui sont les siennes", a-t-il dit dimanche. "Sur le fait qu'il fasse des prières, en tant que croyant, il en a la liberté. Mais là-bas, il n'y était pas en tant qu'individu, en tant que croyant, il y était en tant que chef d'Etat d'une république laïque".
Très attaché à la laïcité, le PRG juge "inacceptable" ce mélange entre vie publique et vie privée. "Outrepassant une fois de plus ses fonctions, (M. Sarkozy) alimente dangereusement la montée des communautarismes et des divisions de toutes sortes", a ajouté le Parti radical de gauche, qui appelle à "la vigilance" voire "des actions publiques pour faire respecter la laïcité comme la fraternité et l'égalité".
L'ex-Premier ministre socialiste Laurent Fabius s'est dit persuadé que l'objectif recherché par le chef de l'Etat ne serait pas atteint: "Il ne faut pas prendre les catholiques français pour des sots". "Il y a une faute commise par le président de la République à l'égard des Roms. Cette faute est une faute morale. Ce n'est pas n'importe quel signe de croix, même effectué au Vatican, même télévisé, qui fera oublier cette faute-là", a-t-il déclaré.
Même analyse de la patronne des Verts, Cécile Duflot, ancienne de la Jeunesse ouvrière chrétienne: "C'est de la comédie, on est dans le Grand Guignol quasiment, et je crois que ni les catholiques, ni les chrétiens ne peuvent être dupes".
"On imagine les conseillers du président de la République, les pieds sur le bureau, disant, +oh là là, on a un problème avec les cathos, il faudrait que tu ailles voir le pape+", a-t-elle ironisé, jugeant par ailleurs "inélégant vis-à-vis du pape de l'instrumentaliser".
Les deux frères ennemis de l'UMP, Xavier Bertrand et Jean-François Copé, ont volé au secours de Nicolas Sarkozy.
"Ecoutez, moi, quand je rentre dans une église, je me signe deux fois. En entrant et en sortant. Et si j'étais président de la République, je ferais de la même façon, je ferais la même chose", a affirmé le secrétaire général de l'UMP.
"Ce qui a été dit par un certain nombre de responsables du parti socialiste est dérisoire (...) Cet anti-sarkozysme qu'il nourrissent eux-mêmes, je pense qu'il se retournera contre eux", a-t-il déclaré.
Quant au patron des députés UMP, s'il ne ferait pas comme le chef de l'Etat dans la basilique Saint-Pierre car il n'est "pas de foi catholique" ni "religieux", il a jugé les reproches du PS "désolants" et "une nouvelle fois très en dessous de la ceinture".
Il a toutefois fait entendre sa différence d'approche de tels dossiers en disant n'avoir "jamais pensé que les catholiques étaient spécialement plus à droite qu'à gauche". "Moi j'ai toujours été réservé sur le découpage en tranches des électorats. Le communautarisme, je n'y crois pas", a-t-il déclaré. | |
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Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
| Sujet: Re: Un malade megalo et parano Ven 22 Oct - 8:45 | |
| JEUDI 21 OCTOBRE 2010
Retraites : Sarkozy veut nettoyer au Karchër les contestataires
Il a envoyé son super-flic, son clone imparfait, Brice Hortefeux, répliquer à la contestation toujours énergique à sa réforme des retraites. La réponse est claire. A la demande d'un débat, Sarkozy préfère la force et la fermeté. Qu'importe s'il est le premier responsable de la situation, lui qui voulut passer en force, mais en traînant. Qu'importe si la contestation est une réaction à sa propre action. Qu'importe si Sarkozy a choisi d'économiser sur la retraite du plus grand nombre pour ne pas toucher à la fiscalité de quelques-uns. A quelques jours de l'adoption de la loi au Sénat puis à l'Assemblée, Nicolas Sarkozy veut jouer à Napoléon ou Clémenceau au risque de paraître tel Louis XVI.
Le show sécuritaire Mercredi, Brice Hortefeux s'est rendu à Lyon, après le Conseil des ministres. Auparavant, il avait tenu un point presse, place Place Beauvau, « en tant que président de la cellule interministérielle de crise ». Ses propos furent d'une incroyable violence verbale. Le ministre de l'intérieur ne fait pas dans la demi-mesure. Le show sécuritaire doit reprendre ses droits : « Nous ne laisserons pas bloquer le pays et nous ne laisserons pas les voyous impunis. » a conclut Hortefeux.
Plutôt que d'engager le débat et discuter, enfin, de sa réforme, l'Elysée veut faire peur à la « majorité silencieuse » et caricaturer l'opposition comme une minorité incontrôlable, une curieuse alliance de jeunes racailles et de grévistes marginaux dans les raffineries et dépôts de carburant. Les scènes de violence, en marge des manifestations de mardi 19 octobre et le spectre d'une pénurie d'essence et de gasoil - qui frappe déjà plus d'un tiers des départements français - sont les deux prétextes tous trouvés pour ce glissement politique. Pourtant, à en croire tous les sondages, la contestation à la réforme, après quatre jours de pénurie croissante de carburant, reste populaire : mercredi, d'après un sondage BVA pour les Echos, 59% des Français interrogés se déclaraient toujours favorables à la poursuite du mouvement de grève même après l'adoption de la loi par le Parlement. Selon une autre enquête, 79% des sondés étaient favorables à une renégociation de la réforme.
Au Sénat, le ministre Woerth a refusé de suspendre les débats demandés par les 3 groupes socialistes, radicaux et communistes : « Nous avons été au bout du dialogue social lors de la préparation du texte, ce texte, il n'est pas tombé du ciel comme cela, tout cru, tout emballé, il est le fruit d'un dialogue avec les organisations syndicales, avec les partis politiques, avec les Français. » Cet argument est faux. Primo, le gouvernement n'a pas négocié sa réforme. Il a consulté puis annoncé son projet. Secundo, il avait posé comme préalable non négociable le triptyque 62 ans/67 ans/41 ans de cotisations.
La stratégie de la peur Mercredi, Hortefeux devait donc jouer les durs : « l'immense majorité n'a pas à subir la loi d'une minorité. » Dénonçant les « blocages d'une vingtaine de dépôts parmi les plus importants de notre territoire », il a oublié d'une pirouette l'imprévision gouvernementale du weekend, quand les ministres et responsables UMP se succédaient dans les médias pour expliquer qu'il n'y avait aucun problème d'approvisionnement. Pire, Hortefeux a agité la menace d'une paralysie des services publics et d'urgence : « Ce blocage a gravement désorganisé la distribution des carburants dans notre pays et peut menacer désormais le fonctionnement des services publics et des services de secours et d'urgence.»
Les forces de l'ordre sont intervenues très tôt pour débloquer les dépôts de La Rochelle, du Mans et de Donge. Mais les grévistes, s'ils n'opposèrent aucune résistance, se sont déplacés sur d'autres dépôts. Des barrages filtrants et des opérations escargots se sont multipliés. Mercredi, Jean-Louis Borloo a confirmé que 3 190 stations service étaient à sec. Dénoncer la gêne occasionnée par une grève est un argument traditionnel de la droite au pouvoir. Cette fois-ci, le gouvernement pousse le bouchon un cran plus loin. A Paris, Hortefeux en rajoute : « Ces actes sont inacceptables, mais ils sont aussi irresponsables. Irresponsables, car ils ont pour première conséquence d'empêcher nos concitoyens de circuler librement. Irresponsables, car ils empêchent des salariés d'aller travailler et de gagner leur vie. Irresponsables aussi, je vous le dis, car ces travailleurs, ce sont notamment des médecins chargés d'aller soigner en urgence, des infirmières à domicile qui doivent dispenser des soins quotidiens aux malades, des parents qui doivent aller chercher leurs enfants, des conducteurs de bus qui, dans l'impossibilité d'aller eux-mêmes au travail, pénalisent par ricochet les usagers du service public. La liste est longue et dans ces cas-là, la spirale, infernale.» L'irresponsabilité du gouvernement est pourtant évidente : à droite, on reproche désormais à Sarkozy d'avoir fait traîner le vote de la loi alors que la marge de négociation était dès le départ très faible. Rapidement, le monarque a lâché ses quelques concessions, convenues d'avance, croyant qu'elles suffiraient à calmer la contestation. Certaines mesures proposées, comme assimiler la pénibilité au handicap physique, ont pu agir comme de véritables provocations.
Jouer les durs Hortefeux, mercredi, a ensuite dérivé sur les violences : « Je l'affirme de manière la plus directe, la plus ferme et la plus déterminée : le droit de manifester, ce n'est pas le droit de casser, le droit d'incendier, le droit d'agresser, le droit de piller. » Il faut faire peur. Et sur ce registre, Hortefeux avait des exemples tous trouvés : « Hier encore à Lyon, 1 300 casseurs, dont la moitié de mineurs, ont semé la terreur dans le centre-ville, pillé 10 magasins, incendié 7 véhicules, en ont retourné 21, et détruit de nombreux abris-bus.» Après les statistiques roumaines sur la délinquance, Hortefeux déploie ses statistiques spéciales « jeunes » D'où sort-il ses chiffres ? Le même jour, le ministre expliquait n'avoir interpelé « que » 1400 casseurs en une semaine sur l'ensemble du territoire. Mais à Lyon, il en sûr et certains, plus de 600 d'entre eux étaient des mineurs ! « A Nanterre, deux jours de suite, une bande de délinquants n'a eu de cesse de terroriser les lycéens du lycée Joliot-Curie. »
Le ministre de l'intérieur aurait pu se poser la question des moyens de la police, ou de l'efficacité de son dispositif, sans cesse renforcé, de répression. Ainsi à Lyon, Jean-Paul Borrelly, secrétaire local du syndicat Alliance Police National, demandait à ce que les moyens « légaux » d'intervention soient élargis. La requête est dangereuse. Borrelly pense notamment au flashball - dont Hortefeux a déconseillé l'utilisation après le drame de Montreuil vendredi dernier. Mais, plus globalement, l'affaiblissement des moyens et effectifs de police depuis 2007 est un vrai sujet. La désorganisation des services de renseignements en est un autre, déjà pointé du doigt lors des émeutes dans la banlieue de Grenoble en juillet dernier. Les RG ne jouent plus leur rôle d'alerte. Mercredi, Marianne2 révélait que le numéro 2 de la DCRI, le directeur de la sous-direction de l’information générale (SDIG) avait démissionné de son poste en pleine crise sociale. Serge Guillen n'aurait pas supporté la faible place accordée aux ex-Renseignements généraux dans la nouvelle organisation des services français. Que dire de l'efficacité du fameux décret anti-cagoules, pris au début de l'année 2009 ? Sarkozy devait enrager de voir autant de casseurs, le visage dissimulé. La Sarkofrance accumule des lois d'affichage, à défaut de moyens.
Provoquer sur le terrain Brice Hortefeux a ensuite poursuivi sa journée sécuritaire par une visite à Lyon. Le maire Gérard Collomb, découvrant le dispositif médiatique entourant cette venue, a refusé de participer à la réunion prévue. Hortefeux souhaitait se montrer. 70 journalistes avaient été conviés à la dite réunion ! Après une petite heure de discussions avec des responsables policiers locaux, il s'est empressé de débouler, accompagné de ministres et responsables UMP, dans les rues du centre-ville pour se faire filmer et photographier auprès des commerçants victimes de saccages la veille pendant les manifestations. Cinq jeunes osèrent l'apostropher, à coups de « fasciste » et autres « T'es pas le bienvenu ici ». « La France n'appartient pas aux casseurs, aux pilleurs et aux caillasseurs. Elle appartient aux honnêtes gens qui veulent travailler paisiblement » a rétorqué le ministre.
Hortefeux, à Lyon, rappelait l'un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy, à l'automne 2005, quand ce dernier était venu promettre à la Courneuve, près de Paris, qu'il nettoierait « au Karchër » la « racaille » de la cité des 4000. On connaît la suite : une flambée de violence inédite et inouïe après un fait divers dramatique quelques semaines plus tard, et... une progression des agressions contre les personnes.
A Paris, un député UMP suggérait d'expulser les casseurs étrangers. Rien sur la déchéance de nationalité ?
Jeudi, Nicolas Sarkozy devrait parler ruralité, à Bonneval, en Eure-et-Loire. Le déplacement était tenu secret, pour éviter, comme souvent, les manifestations d'hostilité. Le décalage entre l'agenda « officiel » du président français et l'actualité du pays demeure incroyable : un sommet international à Deauville (lundi et mardi), une nouvelle visite aux agriculteurs (jeudi), déplacement en Suisse pour le XIIIème sommet de la Francophonie (samedi); jamais la réforme des retraites, et ses contestations, n'est à l'ordre du jour. On aimerait que Sarkozy prenne le temps et le courage de s'expliquer publiquement, plus longtemps que quelques phrases de commentaires lâchées en fin de conférence de presse, ou par le biais de ses ministres. | |
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| Sujet: Comment Sarkozy nie la réalité Sam 23 Oct - 9:11 | |
| VENDREDI 22 OCTOBRE 2010
Comment Sarkozy nie la réalité
Finalement, son fils Jean a été réélu à la tête de l'UMP de Neuilly-sur-Seine. Nicolas Sarkozy peut souffler dans les Hauts-de-Seine. La dynastie se met en place. Mais en France, la contestation contre la réforme continue. Eric Woerth fait à nouveau parler de lui, mais pas sur les retraites. D'autres fronts s'ouvrent, sur les heures supplémentaires défiscalisées, l'un des derniers totems sarkozyens à son tour critiqué. Mais Sarkozy n'en a cure. Il ignore les sujets.
Sarkozy visite la province Jeudi, la pénurie de carburant frappait encore davantage de stations-services. Entre 4000 et 5000 stations étaient à sec ou manquaient d'un produit au moins. Le déblocage des dépôts, annoncé en fanfare mercredi matin par Brice Hortefeux, n'a pas encore changé la donne. Comme toujours, Sarkozy avait parlé trop vite. Jeudi, Jean-Louis Borloo était plus prudent : « Je ne peux pas le dire précisément et celui d'ailleurs qui le dirait, je pense qu'il serait bien imprudent », a déclaré le ministre de l'Ecologie et de l'Energie. Jeudi, les organisations syndicales décidèrent de deux nouvelles journées de grèves et manifestations, les 26 octobre et 6 novembre prochain. Sarkozy perd son pari. Le mouvement continue.
A 10H30, Nicolas Sarkozy est arrivé à Bonneval, en Eure-et-Loir, pour une visite ultra-protégée et bien médiatisée, comme il se doit, d'une PME d'ustensiles de cuisine. La visite, placée sous le thème de la ruralité, avait été tenue secrète jusqu'à la veille. Brice Hortefeux, qui a du temps à consacrer aux photographes malgré la crise en cours, et Michel Mercier, ex-Modem devenu ministre de l'Espace Rural en 2009, l'accompagnaient. La veille, l'Elysée avait mis en ligne la déclaration du président au conseil des ministres. Sarkozy joue un mauvais cache-cache avec ses contradicteurs : pas de conférence de presse, ni même d'intervention télévisée. Encore moins de débat. Il préfère l'écrit, ou l'oral devant des auditoires contraints et soumis.
Auparavant, Sarkozy avait enjoint ses autres ministres d'éviter les déplacements publics, par crainte de débordements. A Bonneval, sans personne pour lui porter la contradiction, il a répété son monologue de fermeté à l'encontre des casseurs - « J'ai vu les images de Lyon hier. C'est scandaleux, ce n'est pas les casseurs qui auront le dernier mot » - et de fermeture à l'égard des grévistes : « On ne peut pas être le seul pays au monde où, quand il y a une réforme, une minorité veut bloquer les autres. Ce n'est pas possible, ce n'est pas ça la démocratie. » Ou encore : « On n'a pas le droit de prendre en otage des gens qui n'y sont pour rien, dans leur vie quotidienne. » Sarkozy put lâcher un gros mensonge, en toute tranquillité à l'adresse des lycéens manifestants : « Ces lycéens-là, ce qu'on ne leur dit pas, c'est que la réforme elle est faite pour eux, parce que je l'affirme, c'est parce qu'on fera la réforme des retraites qu'ils n'auront pas à payer deux fois, une fois pour eux, une fois pour leurs parents. » Rappelons-le, la réforme sarkozyenne ne règle pas l'équation financière des régimes de retraites. Le projet maintient un trou de 15 milliards d'euros annuels, d'une part, et François Fillon a concédé qu'il faudrait une nouvelle réforme en 2018/2020.
Au Sénat, le débat continue. Tard dans la nuit de mercredi à jeudi, un amendement UMP a été adopté, prévoyant l'examen obligatoire, au cours du premier semestre 2013, des « conditions de mise en place d'un régime universel par points ou en comptes notionnels, dans le respect du principe de répartition au coeur du pacte social qui unit les générations » et des « moyens de faciliter le libre choix par les assurés du moment et des conditions de leur cessation d'activité.» Le mécanisme de retraite par point existe, en complément du régime obligatoire, dans le secteur privé. Il attribue des points en fonction du salaire. Dès 2013, donc, il faudra reparler des retraites, imposer une nouvelle réforme. Les jours passent et la tartuferie se fait plus évidente : avec cette réforme, Sarkozy ne cherchait pas à pérenniser le régime des retraites comme il le promet et le répète. Il cherchait deux années de répit budgétaires sur le dos du plus grand nombre et surtout des plus fragiles. Rien de plus, rien de moins.
Woerth fait parler Au Sénat, le gouvernement presse le pas, comme l'explique la presse. sarkozu veut remanier son gouvernement, passer à une autre séquence, faire oublier l'amertume de sa réforme. « Il n'est pas justifié de rajouter cinquante heures de débat » a ainsi argumenté, jeudi au Sénat, le ministre du Travail, Éric Woerth. Le gouvernement ignore la contestation. Eric Woerth, justement, est rattrapé par deux affaires.
Eric de Sérigny, le conseiller bénévole d'Eric Woerth, en charge des relations avec le monde économique, réclame 5 millions d'euros de dommages et intérêts à Rue89. En cause, un article de septembre dernier qui détaillait la présence de Sérigny dans diverses sociétés offshore au Panama, une version contestée par l'intéressé mais confirmée par un ancien collègue. L'audience de cette affaire est prévue le 7 janvier prochain. Rue89 dénonce le caractère astronomique de la somme et, via son avocat, a présenté cette semaine toutes les pièces justifiant l'article.
La semaine dernière, le Canard Enchaîné révélait une autre affaire Woerth (relayée par le Courrier Picard et Politique.net) : alors ministre du budget, Eric Woerth a fait renfloué un fonds de retraite mise en place par le Conseil général de Picardie, géré par la Caisse nationale de Prévoyance, qui abonde d'une rente annuelle et à vie de 5 488 euros par mandat de six années effectué la retraite de ses anciens conseillers généraux. La Caisse des dépôts, maison mère de la CNP, comptait clôturer ce fond, qui se trouvait en état de cessation de paiement il y a deux ans. C'était sans compter l'abnégation du ministre du budget pour défendre ce petit avantage d'élu. Pire, Eric Woerth lui-même est un ancien conseiller général de Picardie et, à ce titre, bénéficiaire dudit fond.
Besson se cache derrière MAM Mercredi, Mediapart a mis en ligne un questionnaire destiné aux maires et aux policiers destiné à traquer les fameux mariages simulés entre Français et étrangers. Le texte, annexé à une circulaire du 22 juin dernier et signée par la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, est édifiant. Le questionnaire était resté confidentiel jusqu'alors, pour le seul usage de « la haute hiérarchie judiciaire », comme l'explique Mediapart : « Il convient que l'existence de cette proposition de grille d'audition soit connue des professionnels concernés – et uniquement de ceux-ci » peut-on ainsi lire dans ces consignes. Officiellement, la circulaire concerne tous les mariages de complaisance, et pas seulement les mariages mixtes. Mais les questions que doit poser l'officier d'état civil lors de l'audition préalable, comme les détails qu'il doit traquer, visent clairement les mariages entre Français et étrangers. Ils passent au crible l'intimité d'une relation et d'un projet de mariage (goûts du conjoint, histoires passées, anecdotes marquantes). La circulaire recommande la tenue d'entretiens séparés, et d'un procès verbal pour recenser les refus de réponses, et «toute constatation» de sentiments exprimés. Plus largement, c'est un inventaire à la Prévert des indices de fraude potentielle : «Qui a formulé la demande de mariage? Quand?», «Les parents du conjoint étranger ont-ils été présentés au conjoint de français?», «Quel est le niveau d'études du conjoint étranger? Parle-t-il français ? Écrit-il le français?», «En cas de différence d'âge importante, recevoir les observations du conjoint français», «Le conjoint étranger a-t-il des enfants issus d'un précédent mariage? Combien? De quel âge? En a-t-il la garde? Les voit-il régulièrement? Contribue-t-il financièrement à leur éducation?», «Y a-t-il eu célébration de fiançailles? Si oui, quels en étaient les témoins? Des photos ont-elles été prises? Une fête a-t-elle été organisée? Y a-t-il eu échange de cadeaux?» En Sarkofrance, le mariage mixte devient suspect. Sauf quand il s'agit de celui du ministre de l'identité nationale...
Tepa détricoté Après le bouclier fiscal - que Sarkozy s'est résolu à réformer avec l'ISF en juin prochain -, la défiscalisation des intérêts d'emprunt immobilier - supprimée dans la loi de finances, voici la défiscalisation des heures supplémentaires qui est en ligne de mire de certains députés... de droite. Mesure phare de la loi Tepa d'août 2007, promesse de campagne de Sarkozy, ce dispositif était dès le départ coûteux et inutile. La crise aidant, il en est devenu anachronique. Les critiques ne sont pas nouvelles. Mais il est incroyable de constater à quel point Sarkozy a échoué sur son propre terrain. Non seulement les résultats promis (« gagner plus...», « la France propriétaire », etc) ne sont pas atteints, mais il est rarissime qu'une majorité détricote avant la fin de son mandat les mesures phares du programme de son candidat.
Sur les heures supplémentaires, la publication d'un nouveau rapport réalisé par deux économistes est en passe de leur porter un coup fatal. Même le Figaro relaye l'affaire d'un article cyniquement intitulé « Gagner plus pour travailler autant.» Les deux auteurs de cette étude expliquent que « cette réforme n'a eu aucun impact signicatif sur les heures travaillées. En revanche, elle a bien eu un impact positif sur les heures supplémentaires déclarées par les salariés qualifiés, qui ont de larges possibilités de déclarer des heures supplémentaires actives, car leur durée du travail est difficilement vérifiable.» En d'autres termes, cette avancée sarkozyenne fut une belle arnarque !
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| Sujet: le boulet Mar 9 Nov - 5:38 | |
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| Sujet: A Colombey-les-Deux-Eglises, Sarkozy parle de lui-même et oublie de Gaulle. Jeu 11 Nov - 9:51 | |
| MERCREDI 10 NOVEMBRE 2010
A Colombey-les-Deux-Eglises, Sarkozy parle de lui-même et oublie de Gaulle.
Mardi 9 novembre, Nicolas Sarkozy s'est rendu à Colombey-les-Deux-Eglises (Haute Marne), pour commémorer le quarantième anniversaire de la mort du Général de Gaulle. Dehors, l'hommage était silencieux et grave, les mines sérieuses. Devant la tombe du Général, il faisait froid, il bruinait. Accompagné de François Fillon, Bernard Accoyer et Michèle Alliot-Marie, Sarkozy se tenait raide comme un poteau. Puis, après une courte dédicace sur le livre d'or de l'ancienne résidence gaullienne, il s'est installé au chaud, sur une tribune dressée spécialement pour l'occasion. Le décor se voulait grandiose, il avait surtout quelque chose de gênant, aux antipodes de la sobriété des obsèques du Général. Sarkozy était debout, le visage fendu d'un large sourire. Sur cette large estrade, sous une tente immense, une toile derrière lui figurant un paysage de campagne « typique » avec l'inévitable Croix de Lorraine dessinée derrière des bois, Sarkozy paraissait ravi. C'était « son » moment. Il pouvait commencer « son » discours. Même sur son pupitre, une Croix de Lorraine avait été placée.
Fidèle à son habitude, Sarkozy a d'abord livré un hommage schizophrénique, puis, comme souvent un discours... sur lui. Pendant une courte demi-heure, il a progressivement dressé, directement ou pas, des parallèles entre l'homme de Londres et lui-même, pauvre chose, l'homme du Fouquet's.
D'un hommage schizophrénique... Vers 12h15, Sarkozy se lance : « Qui ne se souvient de ces mots qui nous parlent d'une France éternelle, de « villages tranquilles et peu fortunés, dont rien, depuis des millénaires, n'a changé l'âme, ni la place ? (...). » Il poursuit : « Qui ne se souvient, parmi les gens de ma génération, de cette soirée du 9 novembre 1970 où la France apprit que le général de Gaulle venait de mourir ? Il y eut comme une grande stupeur qui saisit le pays tout entier. Que l'on fût gaulliste ou anti-gaulliste, que l'on se soit battu au côté du général de Gaulle ou qu'on l'ait combattu, chacun d'un coup se sentit orphelin (...) Tout le monde s'est senti orphelin (...).» Sarkozy glisse doucement, mais sûrement, vers une comparaison implicite avec sa propre situation, évoquant l'impopularité du général qui le conduit à démissionner en 1969. De Gaulle en 1969 était un incompris, comme Sarkozy en 2010 : « Un an et demi auparavant, ils l'avaient congédié, fatigués sans doute de le voir encore et toujours brasser de grands rêves et leur proposer une conception toujours plus élevée, toujours plus exigeante de la France. » Et les Français, un an plus tard, « se sentaient un peu coupables » de l'avoir fait partir. Déjà, la comparaison avec son propre cas personnel est posée.
Le patron de Sarkofrance cite ensuite, pèle mêle et sans distance, les multiples facettes du « sauveur» , l'honneur de 1940, l'Etat en 1944, mais aussi la République contre la guerre civile en mai 1958 et en avril 1961, et même mai 1968, « quand il avait fallu mettre fin au désordre et à la violence.» Mai 1968, qui révéla le hiatus entre des pouvoirs en retard d'un siècle et une jeunesse moderne et impatiente, n'était donc que désordre et violence pour Sarkozy. A l'époque, Nicolas Sarkozy avait 15 ans, mais il était déjà vieux.
Eclair de lucidité ou accès schizophrénique, Sarkozy évoque ensuite la simplicité de l'ancien chef de la France libre devenu président: « Il avait voulu tous les honneurs pour l'État. Il n'en avait jamais voulu pour lui-même.» Emanant d'un Monarque Bling Bling, qui sillonne le globe de séjours luxueux offerts par des amis en voyages privés payés par les contribuables et réceptions organisées à sa gloire (comme à New York, en pleine crise en 2009), cet hommage vaut de l'or !
Sarkozy poursuit, et loue la stature internationale du Général, et le message qu'il porta hors de nos frontière; « l'éternelle vocation de notre pays à défendre la liberté des hommes et le droit des peuples contre toutes les forces idéologiques ou matérielles qui prétendaient les asservir.» Quatre jours auparavant, Sarkozy se courbait encore devant un dictateur chinois, faisant nettoyer les rues de Paris et de Nice des contestataires éventuels. En 1964, de Gaulle avait reconnu, le premier, la République Populaire de Chine. En 1964, la France était coincée entre deux blocs qui s'affrontaient. Et cette reconnaissance fut sobre et discrète, quelques lignes dans un communiqué de presse. En 2010, Sarkozy se réfugie sous cet héritage pour justifier quelques contrats commerciaux et des courbettes inédites. Cherchez l'erreur. Depuis mai 2007, le président français s'est aussi attaché à se réconcilier avec tous les dictateurs du monde. Le temps d'un discours qui ne trompe personne, il peut toujours reprendre quelques formules droits-de-lhommistes de sa campagne de 2007. Pire, des dérapages du débat sur l'identité nationale en 2009 aux surenchères insécuritaires de l'été dernier, l'image de la France à l'étranger est dégradée et affaiblie à un point inégalé depuis 40 ans.
Mais Sarkozy, ce mardi, continue. L'hommage devient boomerang : « il avait pu parfois se tromper. Mais dans tout ce qu'il avait dit et dans tout ce qu'il avait fait, il avait cherché à ce que la France restât toujours fidèle à elle-même, à ses valeurs, à son histoire, à son génie.» La seule rupture de Sarkozy fut sur les valeurs, et fut multiple : faire le contraire de ce que l'on dit et jamais ne le reconnaître, lier immigration et insécurité ou délinquance et héritage génétique, justifier les moyens par la fin, voici quelques exemples.
L'homme qui a rallié la France sous la coupe du commandement militaire intégré de l'OTAN a pu se permettre, ce mardi de novembre, de s'exclamer : « D'autant plus sourcilleux sur la souveraineté française qu'était grande la faiblesse de ses moyens, d'autant plus intransigeant sur son indépendance qu'il était d'une fidélité sans faille à l'alliance des démocraties contre la menace totalitaire.» Intransigeant sur l'indépendance de la France ? Après l'OTAN, sacrilège gaulliste, en 2008, voici l'accord « historique » avec la Perfide Albion de la semaine dernière. Hypothéquer son développement militaire avec le Cheval de Troie « historique » de l'Amérique en Europe est ... cocasse.
Après la chasse aux Roms, le discours de Grenoble, les quotas d'expulsions de sans-papier, l'immigration choisie par carte de compétence interposée, Sarkozy n'hésite pas : « Il avait ouvert les frontières, fait le choix de l'Europe et du monde où il avait voulu que la France se donnât toujours les moyens de jouer le rôle de premier plan qui, à ses yeux, devait être le sien.»
Sarkozy discourt... sur lui Au détour d'un paragraphe, le glissement s'opère, presque naturellement. « S'efforçant sans cesse de distinguer ce qui change de ce qui ne change pas, il avait toujours su qu'il y avait des héritages intellectuels et spirituels qui nous venaient du fond des âges et que nous ne pouvions pas renier sans nous renier nous-mêmes, mais il avait toujours su aussi que lorsque rien ne change il n'y a pas d'autre issue que le déclin. » Sarkozy, de Gaulle, même combat ! La réforme ! le contresens historique est total, au service d'un propos de basse campagne. De Gaulle a rétabli un pays et son honneur, et avec d'autres. Homme de droite, il a dû composer avec une résistance de gauche. Homme de droite, Sarkozy a débauché Eric Besson. Chacun son époque...
On enchaîne ensuite avec un hommage à peine voilé au débat identitaire: « Jamais un homme d'État n'avait compris aussi bien que l'on ne construit rien sur le reniement de soi et que pour s'ouvrir aux autres il faut d'abord être assuré de ses propres valeurs, de son identité.» Oubliant le discours de Grenoble, il complète : « Jamais un homme d'État ne comprit aussi bien que la haine de soi finit toujours par déboucher sur la haine de l'autre.» Mais pour se rassurer sur son propre sort, sa propre action, il conclut : « Mais jamais non plus homme d'État n'avait été plus soucieux de précéder les événements pour ne pas avoir à les suivre.»
Ensuite, Sarkozy se lâche, chaque phrase ou paragraphe est un parallèle grossier avec sa propre action présidentielle, un hommage même pas masqué à son propre narcissisme : Sarkozy loue les réformes et oublie le contexte comme les forces de l'époque (« La sécurité sociale, la planification à la française, la décolonisation, la force de frappe, le nucléaire, le TGV, l'aéronautique, l'espace, l'assurance chômage, l'aménagement du territoire, le plan Rueff, le nouveau Franc, le marché commun, la participation, la régionalisation »). Toujours schizophrénique, l'homme du clivage permanent félicite celui du coup d'Etat tout aussi permanent (« De l'histoire, le général de Gaulle avait tiré la certitude que la condition de la grandeur de la France était son unité »). Il se félicite d'un costume monarchique taillé pourtant trop grand pour lui : « Ces institutions (...), le général de Gaulle les avait d'abord taillées pour lui.» Ou encore : « Il avait voulu que le chef de l'État soit l'Homme de la Nation et non d'un parti. » Sarkozy s'est efforcé de concentrer les pouvoirs qu'il pouvait, s'imaginant sauveur de la Nation : « En plaçant le Président de la République au sommet des institutions le général de Gaulle n'avait pas voulu en faire seulement le gardien de ces institutions. Il avait voulu en faire le garant de l'intérêt général.» La République sarkozyenne est celle de l'affaire Woerth/Sarkozy, du Fouquet's, des légions d'honneur lâchées comme des hochets de récompense au premier cercle des donateurs, du pantouflage des proches conseiller, du fils Jean que le père Nicolas voulait placer à la tête du plus riche quartier d'affaires du pays. L'intérêt général ?
En rendant hommage au Général de Gaulle, Nicolas Sarkozy a pu faire allusion à la contestation de sa réforme des retraites : « Il est parfaitement légitime que dans une démocratie chacun défende ses propres intérêts. Il est légitime que chacun fasse valoir son point de vue, que chacun exprime son opinion. Il est légitime que ceux qui veulent manifester, que ceux qui veulent protester puissent le faire dans le respect des lois de la République. C'est leur droit. Mais le devoir du Président de la République, responsable devant la Nation, c'est de décider sur le seul critère de l'intérêt général.» Mieux, il cite le Général, à cinq décennies d'intervalles. Sarkozy s'amuse et dégrade l'histoire au profit de son petit parcours : « Je voudrais citer une fois encore le général de Gaulle : " Si la France m'a appelé à lui servir de guide, ce n'est certes pas pour présider à son sommeil" ». On croirait l'entendre justifier la réforme des retraites : « Faire ce qu'il y a à faire. Accomplir ce qu'exige l'intérêt national et pour cela chercher inlassablement au milieu des intérêts contradictoires la voie de l'efficacité et de la justice.» ça y est ! Sarkozy se voit en héritier direct du Général : « Voilà la leçon politique du gaullisme. »
Le parallèle avec la situation actuelle a ses limites, que Nicolas Sarkozy fait semblant de reconnaître (« Car si nul ne peut faire parler le général de Gaulle ni prétendre savoir ce qu'il ferait aujourd'hui, chacun doit méditer sur ce qu'il a fait. ») pour mieux passer outre : « Le général de Gaulle n'a jamais reculé devant la nécessité de décider, quelles qu'aient pu en être les conséquences parfois douloureuses, parce qu'il savait qu'en repoussant trop longtemps la décision, les souffrances seraient plus grandes encore. »Ah ! L'éloge du courage, de la résistance aux intérêts particuliers ! Sarkozy est de Gaulle... La réforme des retraites est son 18 juin... On oublierait le bouclier fiscal, l'espionnage des journalistes (un point commun avec le de Gaulle vieillissant ?), les promesses non tenues, les renoncements en cascade.
Nicolas Sarkozy n'a pas parlé de ses frais. On rapporte que le général de Gaulle remboursait de sa poche jusqu'aux timbres qu'il utilisait à des fins personnelles. Quand Nicolas Sarkozy fut élu en mai 2007, il a d'abord fait rénover les appartements du Palais de l'Elysée pour quelques 500 000 euros et 6 mois de travaux. Puis, on se souvient du premier rapport de la Cour des Comptes qui l'épingla pour ses dépenses personnelles, qu'il se dépêcha, un an plus tard, de rembourser. On n'oserait aussi rappeler combien les frais de déplacements et de réceptions ont bondi depuis que Sarkozy est président. A l'Elysée, on invoque les nécessités de terrain. En fait, ses déplacements à répétition servent davantage les enjeux électoraux (scrutins municipaux, européens, régionaux, puis présidentiel). En 2009, 5 millions d'euros ont été ainsi engloutis dans des « visites de terrain », en hausse de 36% par rapport à l'année précédente.
Mardi 9 novembre 2010, Nicolas Sarkozy s'est donc pris pour de Gaulle, l'espace d'un hommage. Il n'a pas vu, ni lu dans le discours qui lui fut préparé, le décalage entre sa situation et l'héritage gaullien. Il n'a pas entendu, ni perçu combien certains de ses propos étaient indécents, après 3 ans et demi de mandature ratée, reniée, bafouée.
Il a cru que ce nouveau story-telling pouvait fonctionner.
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| Sujet: Sarkozy n'est pas sorti de sa crise. Jeu 11 Nov - 9:53 | |
| MARDI 9 NOVEMBRE 2010
Sarkozy n'est pas sorti de sa crise. Une cote de popularité très basse, des proches divisés dans l'attente du remaniement gouvernemental, une relance de la guerre des droites par Dominique de Villepin, une affaire Bettencourt qui repart, un secrétaire général de l'Elysée qui porte plainte contre un site d'informattion, et des députés UMP troublés par un budget 2011 qui dévoile ses hypothèses... la Sarkofrance est-elle en crise ? Nicolas Sarkozy, lui, se rend ce mardi sur la tombe du Général de Gaulle, pour le quarantième anniversaire de sa mort. Un hommage-boomerang d'un Monarque contesté à l'homme du 18 juin.
Polémiques... La semaine dernière, devant quelques députés UMP, Sarkozy avait ainsi commenté son impopularité : « J'ai un super job, une superbe femme, alors évidemment les Français me le font payer ! » Le chef de Sarkofrance n'a visiblement pas compris. Le 24 novembre prochain, il recevra les députés UMP. Cette réunion, prévue le 17, a été repoussée. On murmure donc qu'il doit enfin le nom de l'heureux élu, celui de son nouveau premier collaborateur dès cette date. Fillon ou Borloo ? Le premier a remonté la pente pour sa propre reconduction à la tête du gouvernement, le second semble disqualifié. Cette séquence de type radio-crochet pour remanier l'équipe d'exécutants du gouvernement n'intéresse plus grand monde. Mais la campagne de 2012 se prépare. A Montreux, en Suisse, lors d'un sommet de la Francophonie il y a 15 jours, Nicolas Sarkozy aurait démarré ses appels aux dons pour sa campagne en 2012. C'est du moins ce que soupçonnent certains journalistes africains. La Françafrique a toujours beaucoup donné, notamment dans les Hauts-de-Seine. Cette fois-ci, il s'agira de remotiver les troupes autour du chef.
Il y a de quoi faire. Crier à la persécution est une première tactique, déjà usitée, sans succès. Le weekend dernier, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant a fustigé Mediapart, et annoncé le dépôt d'une plainte à propos des accusations du Canard Enchaîné (?) mais relayées par le site d'informations, de l'existence d'un cabinet noir traquant les journalistes trop curieux. Une plainte sans intérêt puisque les actes de la DCRI seront couverts - parions-le - par le secret défense. L'affaire Bettencourt, justement, suit son cours, grâce à la presse.
L'ancien chauffeur de Liliane Bettencourt, cité par Mediapart, a accusé Nicolas Sarkozy d'avoir reçu un financement politique illégal de son ancienne patronne pendant sa campagne de 2007. Le témoignage est indirect. L'ancien chauffeur rapporte les propos de l'ancienne gouvernante du couple Bettencourt, Nicole Berger, décédée au mois de septembre 2008, et dont il était très proche. Les deux s'appelaient chaque dimanche, de 2004 à 2008 : «Lors d'une conversation téléphonique, (...) elle m'a dit que M. Sarkozy était venu chercher de l'argent chez M. et Mme Bettencourt (...) C'était juste en pleine campagne électorale», a-t-il déclaré : «Pour qu'elle me dise que M. Sarkozy était venu certainement pour demander une aide, c'est que quelqu'un lui a dit, mais pas dans le personnel, plutôt Monsieur ou Madame.» Et il a précisé : «C'était fin 2006 ou début 2007, je ne sais pas (...) Vous savez, c'est difficile de se rappeler car on se téléphonait tous les dimanches, elle m'a dit ça un dimanche après-midi quand je l'ai appelée, mais je situerais plutôt ça plus début 2007. (...) Ça se situe pendant la campagne électorale.» A l'Elysée, on dément, évidemment.
Autre affaire, plus politique cette fois. La charge de Dominique de Villepin contre Nicolas Sarkozy n'en finit pas de semer le trouble. L'ancien premier ministre a sorti un livre, la semaine dernière, « l'esprit de cour ». Puis dimanche dernier, il a lâché cette phrase : « Je dis que Nicolas Sarkozy est aujourd'hui un des problèmes de la France, et parmi les principaux problèmes qu'il faut régler. Il est temps que cette parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée. » La réponse de Nicolas Sarkozy, par proches interposés, n'a pas tardé : Frédéric Lefebvre a dénoncé « des propos outranciers. » Copé s'est déclaré très choqué. Même Bruno Le Maire, ancien directeur de cabinet de Villepin en 2005-2007, actuel ministre de l'agriculture, et qui espère, nouveau livre de réflexions politico-personnelles à l'appui, se maintenir en poste après le prochain remaniement, a critiqué son ancien mentor : « Ce sont des propos qui sont outrageants à l'égard du président de la République. » George Tron, autre ex-villepiniste passé secrétaire d'Etat il y a 9 mois à la Fonction Publique a regretté: « Il coupe les ponts avec tout le monde, et avec les plus proches d'entre nous. »
Lundi soir, sur CANAL+, Villepin poursuit, malgré les critiques : « l'esprit de cour a pris une importance folle.» Il avait très certainement raison.
... et inquiétudes Pendant ce temps, l'examen du budget de l'Etat pour 2011 se poursuit cette semaine à l'Assemblée. A lire les débats, on découvre tous les jours, à chaque séance, le trouble qui parcourt le camp UMP.Les députés critiquent
Ainsi le député Marc Laffineur, UMP, s'est-il interrogé vendredi 5 novembre sur l'une des conséquences de la réforme de la taxe professionnelle : la taxe d'habitation, hier gérée par les départements, a été transférée aux communes. Or les abattements fiscaux ne sont parfois pas les mêmes qu'au niveau départemental. En d'autres termes, comment gérer la péréquation fiscale qui existait auparavant entre communes riches et communes moins riches ? « La valeur locative moyenne du département ne correspond pas forcément à la valeur locative moyenne des communes ou des OPCI.» expliqua-t-il. Réponse d'Alain Marleix, le discret secrétaire d'Etat aux collectivités locales: il veillera à neutraliser d'éventuels écarts.
Jeudi 4 novembre, le budget de la Défense était évalué. Les échanges parlementaires semblent ubuesques : tour à tour, les intervenants UMP se sont succédés à la tribune pour louer le projet de budget, tout en délivrant ici ou là quelques piques désastreuses. Ainsi, Louis Giscard d'Estaing (UMP), a noté que la réintégration de la France au sein du commandement militaire intégré de l'OTAN coûterait 60 millions d'euros en 2011 puis 100 millions d'euros par an par la suite. L'exploitation de la nouvelle base français aux Emirats Arabes Unis représente un autre surcoût de 75 millions d'euros par an. Ces deux dépenses étaient imprévues. Voici donc deux dépenses, pour 175 millions d'euros, engagées par Nicolas Sarkozy sans budget alors qu'elles pouvaient parfaitement être anticipées. Mais Sarkozy en décida autrement, au grand dam des finances publiques.
Autre critique à peine voilée, le même Louis Giscard d'Estaing souligna l'ampleur des recettes exceptionnelles inscrites au budget de la Défense, 2,3 milliards d'euros sur la période 2011-2013, dont 850 millions d'euros l'an prochain (cession de fréquences hertziennes à des opérateurs de téléphonie mobile, cession d’usufruit de satellites militaires et cessions de biens immobiliers). Or, notait le député, le précédent programme de cession immobilières baptisé Vauban a été un fiasco complet : la vente des immeubles parisiens de la Défense en prévision du regroupement des installations dans le quartier de Balard n'a généré de 100 millions d'euros de recettes, contre 700 attendues. En 2010, quelque 1,16 milliards d'euros de recettes exceptionnelles, sur un total prévu de 1,7 milliard, n'ont pas été réalisées. Et voici le gouvernement qui reconduit ses prévisions farfelues !
L'un de ses collègues releva ensuite le fiasco du nouveau système informatique de gestion comptable dénommé Chorus, dont les déboires coûtèrent à l'Etat quelques 30 millions d'euros d'intérêts de retard aux fournisseurs.
Un troisième, Guy Tessier, pourtant président de la commission de Défense à l'Assemblée, précisa, au détour d'une phrase, combien nos soldats étaient démoralisés : « Le taux de fidélisation est tombé très bas : 35 % seulement des engagés volontaires signent un deuxième contrat ; c’est un symptôme qu’il faut souligner. » Bernard Cazeneuve s'est interrogé sur le projet de Pentagone à la Française, à Balard dans le XVème arrondissement de Paris, prévu ... en zone inondable (sic !), ce qui génère un surcoût budgété à ... 300 millions d'euros ! « Les sujétions en termes de construction sont donc particulièrement contraignantes, à tel point que la somme de 600 millions d’euros initialement envisagée a été réévaluée à hauteur de 900 millions d’euros. Cet abondement de 300 millions d’euros – sur une enveloppe initiale de 600 millions d’euros, ce n’est pas l’épaisseur du trait – serait dicté par la prise en compte par l’investisseur des contraintes liées au caractère inondable du terrain et notamment à la nécessité d’installer des équipements informatiques dans de bonnes conditions. » Enfin, le même député a demandé au ministre Hervé Morin de chiffrer, ce qui n'était pas fait, le surcoût occasionné par la réforme des retraites à son ministère, « qui fera passer de quinze à dix-sept ans la durée de cotisations à partir de laquelle on a la possibilité d’accéder à la retraite. »
Pour parvenir à 3,5 milliards d'économies d'ici 2013, la Défense table sur sa refonte de la carte militaire, et le regroupement des unités en des « bases de défense » (une soixantaine prévues l'an prochain). En fait, le budget prévoit une réduction des effectifs et des dépenses de fonctionnement, au profit du réarmement, notamment nucléaire : 21% des crédits d'équipement seront l'an prochain consacrés à la dissuasion nucléaire.
Sur l'Afghanistan, il n'y avait pourtant que la gauche pour critiquer la poursuite de l'intervention française. cette dernière coûtera environ 300 millions d'euros l'an prochain, la moitié du budget consacrée aux opérations extérieures; 100 000 euros par soldat et par an.
Le 24 novembre, donc, Nicolas Sarkozy aura fort à faire pour rassurer ses députés-godillots. Mais cette semaine, il pense à autre chose : son actualité internationale est toujours « chargée ». Mercredi, il recevra le président du comité de soutien à Aung San Suu Kyi, la dissidente birmane emprisonnée depuis 11 ans. Et vendredi, il file à Séoul, en Corée du Sud, pour son G20 tant attendu.
Si Aung San Suu Kyi avait été chinoise, Nicolas Sarkozy n'aurait rien dit, rien fait.
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| Sujet: Un malade dont l'instabilité devrait pousser les responsables à l'écarter du pouvoir...avant qu'il ne soit trop tard ...car son délire empire ! Dim 14 Nov - 14:57 | |
| DIMANCHE 14 NOVEMBRE 2010
« Speedy » Sarko bâcle son G20 à Séoul
N'êtes vous pas surpris ?
Sarkozy est resté 10 heures sur place, à Séoul. Pas une minute de plus.
Depuis des semaines, on nous répétait pourtant que les enjeux de ces G20 et G8 sont primordiaux, que la présidence française, qui a débuté hier à l'issue de ce dernier sommet à Séoul, avait des objectifs ambitieux. Sarkozy, il y a 15 jours, invoquait son agenda international « extrêmement » chargé pour justifier qu'il prenne le temps de répondre à l'inquiétude sociale en France. Christine Lagarde détaillait voici 10 jours les avancées majeures des premières réunions entre ministres des finances. Sarkozy avait multiplié les contacts, avec Angela Merkel et Vladimir Medvedev à Deauville, David Cameron à Londres, puis Hu Jintao il y a une semaine à Paris et Nice. A Séoul, Sarkozy a même promis une conférence de presse sur ces sujets, en janvier, à Paris, promesse incroyable quand on sait que le dernier exercice similaire réalisé date de janvier 2008 tant le Monarque rechigne à être plus ou moins librement questionné par les journalistes : « L'un des enjeux, c'est de faire comprendre que ce dont il est question a des conséquences sur la vie des gens », a-t-il expliqué vendredi, mais « c'est technique, les gens se disent que tout ça est lointain. Ce n'est pas gagné ! »
La presse économique a largement relayé les inquiétudes européennes et françaises : les Etats-Unis ont ravivé les guerres des monnaies, en décidant d'injecter 600 milliards de dollars dans l'économie, provoquant une dévaluation de facto de leur devise. La Chine est accusée de doper ses exportations à cause de son Yuan sous-évalué. Les pays émergents accusent l'Europe de protectionnisme. Les bourses mondiales sont toujours sous tension. En Europe, l'Irlande est bousculée par les marchés à cause d'un déficit budgétaire qui dépasse les 30% de son PIB. Le Conseil de Stabilité financière a dû cacher une liste de banques systémiques. Bref, même si ce G20 à Séoul ne promettait aucune réforme miracle, les enjeux étaient de taille et Nicolas Sarkozy semblait y être sensible.
On aurait donc tout à fait compris que le patron de Sarkofrance sèche les cérémonies du 11 novembre à Paris pour rejoindre ses collègues du G20 dès mercredi.
Il n'en fut rien. Jeudi matin, il a préféré s'afficher au pied de l'Arc de Triomphe, pour un double hommage, à l'armistice du 11 novembre 1918 et aux lycéens et étudiants qui bravèrent l'interdit pour manifester le 11 novembre 1940. Il n'est parti qu'après les cérémonies, dans son nouvel Airbus A330, entièrement rénové. A Séoul, les autres dirigeants avaient déjà travaillé une journée durant. Vendredi vers 3 heures du matin, les négociateurs parvenaient à un accord, minimaliste, après des heures d'âpres discussions. Le président français était encore en vol. Sarkozy rata le dîner d'ouverture du sommet de Séoul. Arrivé sur place vendredi matin à 9h heure locale, il ne pouvait assister qu'à deux réunions, et, évidemment, assurer une conférence de presse, pour repartir aussi sec et sécher le dîner de clôture, contrairement à ce qui était promis.
Dès son arrivée, Sarkozy a rencontré ses homologues britannique et allemand pour discuter de l'Irlande, en marge des discussions du G20. Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a critiqué la spéculation contre l'Irlande, et rappeler que l'UE s'était doté de mécanismes de soutien auxquels tout pays membre peut recourir pour éviter tout défaut de paiement. Ensuite, il a participé à deux forums, l'un sur l'énergie et le climat, l'autre sur la lutte contre la corruption. Des paradis fiscaux, il ne fut pas question. Ces derniers existent toujours, ils ont simplement changé de nom.
Il y a trois interprétations possibles à cette attitude.
1. Présider les cérémonies du 11 novembre serait incontournable. L'absence de Nicolas Sarkozy aurait été très mal vécue. Il devait de surcroît inaugurer une stèle en l'honneur des lycéens et étudiants qui manifestèrent le 11 novembre 1940 au pied de l'Arc de Triomphe, malgré l'interdiction de l'occupant nazi. Cette explication est une peu courte. Primo, l'urgence internationale aurait sans doute été très bien comprise par nos concitoyens. Il n'y a plus de survivant de la grande guerre, et ce n'est pas faire honte à la mémoire de cette boucherie inutile entre Européens que de laisser un François Fillon revigoré par sa remontée en grâce présidentielle s'occuper de l'hommage. D'ailleurs, Sarkozy n'a pas assisté au troisième hommage du jour, en l'honneur des 100 000 soldats musulmans tués pendant les deux conflits mondiaux, un peu plus tard dans la journée de jeudi. Pire, la fameuse stèle pour le 11 novembre 1940 ... existait déjà : une autre plaque, sur les Champs Elysées, avait été installée sous René Coti, en 1954. Sarkozy a voulu nous faire croire son hommage était le premier du genre. C'est raté !
2. Autre explication, Sarkozy a eu peur de s'afficher trop fortement à un sommet voué à l'échec. Contrairement au story-telling de ces derniers jours, Nicolas Sarkozy ne croyait pas aux chances de ce G20 d'aboutir à une quelconque conclusion significative. Il devait faire acte de présence, sans plus. Et garder son énergie pour les réunions à venir. Dans la presse, ses conseillers ont multiplié les confidences sur l'agenda français pour les mois à venir, comme si ce sommet de Séoul était terminé avant d'avoir commencé.
Vendredi, un communiqué officiel du G20 a détaillé le « plan d'action de Séoul », un ensemble de belles intentions, sans moyens ni planning de mise en oeuvre. Tout juste ont-ils rappelé leur hostilité aux dévaluations compétitives et l'urgence à « coordonner » les politiques économiques : « Les économies développées, y compris celles avec des monnaies de réserve, doivent se montrer vigilantes contre une volatilité excessive et des fluctuations désordonnées de leur taux de changes.» Les chefs d'Etat ont confié à la présidence française et à leurs ministre des Finances d'élaborer au cours du premier semestre 2011 « des directives indicatives » afin de détecter les déséquilibres commerciaux importants qui menaceraient de déstabiliser l'économie mondiale. Ces directives seront « composées de divers indicateurs censés permettre d'identifier en temps opportun les déséquilibres qui nécessitent des actions préventives et correctives». De son côté, le président chinois a promis de réévaluer le Yuan, si l'environnement extérieur restait « favorable », une pique à l'encontre des pays occidentaux suspectés de protectionnisme. Obama a défendu la relance américaine, qui, selon lui, vise à « stimuler la croissance » aux Etats-Unis « mais aussi à l'étranger .»
3. La dernière explication à cette attitude dilettante du président français est encore plus cynique. Nicolas Sarkozy a surjoué l'importance de la situation internationale à des fins simplement électorales. Depuis des mois, il pense, et répète, qu'une partie de son salut viendra de ces tribunes internationales.
A Séoul, Nicolas Sarkozy a quand même tenu une conférence de presse : « cette présidence » du G20, « nous l'abordons avec ambition et réalisme. » Ou encore : « Je mesure l'immensité du chemin qui reste à parcourir. » Il a même rappelé ses priorités qui ne sont même pas dans l'agenda défini par le G20 à l'issue du sommet : « la moralisation du capitalisme, la stricte surveillance de la rémunération des traders, stricte surveillance des paradis fiscaux ». C'est dit. Sarkozy veut se faire mousser à l'étranger, quitte à imputer un échec prévisible aux autres pays. « Si le G20 ne s'attaque pas aux réformes structurelles dont le monde a besoin, il perdra sa légitimité.» A l'écouter, il avait presque déjà gagné sa présidence, avant même qu'elle ne commence : « déjà que le G20, qui n'a que deux ans d'existence, accepte de donner mandat à une présidence pour embrasser de tels sujets !.... » et il ne finit pas sa phrase...
Un journaliste, Michael Darmon (France 2) a osé lui parler remaniement. Sarkozy a fait l'offensé... « Vous ne m'en voudrez pas, mais je ne répondrai pas à des questions strictement françaises... »
Mais pourquoi est-il donc parti à Séoul ?
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| Sujet: Un malade dont l'instabilité fait peur ...et l'aveuglement est une HONTE DEMOCRATIQUE ! DEMISSION ! DEMISSION ! DEMISSION ! Dim 14 Nov - 15:01 | |
| Remaniement : "Tout ça pour ça" Par TF1 News, le 14 novembre 2010 à 14h31, mis à jour le 14 novembre 2010 à 15:33 Les réactions se sont accumulées dimanche, après la reconduction de François Fillon à Matignon et dans l'attente d'un nouveau gouvernement. De l'opposition à la majorité, voici un florilège de ces déclarations.
Ecrire un commentaire Article suivant dans Politique : François Fillon reconduit Exclusif LCI : le directeur de la rédaction de l'Express donne rendez-vous chaque matin à une personnalité du monde politique ou économique. © LCI
"Tout ça pour ça", Fillon "repris de justesse", "message d'autisme" ou même "non-remaniement"... Les réactions se sont accumulées dimanche, après la reconduction de François Fillon à Matignon. De l'opposition à la majorité, voici un florilège de ces déclarations. "Une Star Academy gouvernementale" pour Bartolone
Interrogé dimanche sur LCI, Claude Bartolone, député PS et président du Conseil général de Seine-Saint Denis, s'est désolé de l'aspect cosmétique du remaniement e cours : "Tout ça pour ça, c'est l'impression que donne la reconductionde de Fillon. On assiste depuis 6 mois à une Star Academy gouvernementale". Pour le député, "la droite a joué le look plutôt que le fond". "Tout ça, c'est la preuve que tout se joue à l'Elysée et que Sarkozy n'a pas écouté le peuple.
Un remaniement "pour rien" selon Paul Quilès L'ancien ministre socialiste Paul Quilès a estimé dimanche que le gouvernement Fillon 4 était "un remaniement pour rien" puisque il sera, comme les précédents, "chargé de la mise en oeuvre du bon vouloir de Nicolas Sarkozy". Dans un communiqué, le maire de Cordes (Tarn) a ajouté qu'une "attitude plus courageuse et plus conforme aux attentes des Français aurait consisté à (...) dissoudre l'Assemblée nationale". Selon lui "le feuilleton" du remaniement n'aura "fait le bonheur que des commentateurs" politiques. Un "calendrier de l'Avent" pour Cambadélis Selon le député PS, "Nicolas Sarkozy n'avait donc comme objectif ni le changement ni un nouveau commencement dans cet interminable calendrier de l'avent. Mais tout simplement démontrer qu'il était le seul à droite. Le seul chef, le seul capable de se succéder à lui même. Bref tout ça pour ça: le gouvernement c'est moi !" Une "bunkérisation du gouvernement" pour Malek Boutih Pour le membre du Bureau national du PS, "la dernière prérogative du Président, c'est de choisir l'heure mais plus l'homme ou la femme qu'il mettra comme Premier ministre". Cette reconduction est "un message d'autisme". "Là où s'imposait à tout le monde l'idée qu'il y avait besoin d'être à l'écoute d'une partie des Français (...) on a un message d'enfermement, de bunkérisation du gouvernement". "On sent que la gestion de la France est passée au second plan et que c'est la gestion des élections présidentielles qui va donner le la". "Le second message, c'est l'affaiblissement de l'hyperprésidence au profit des luttes de clans, des luttes d'hommes. On trouve un Nicolas Sarkozy extrêmement affaibli dans sa propre majorité" (Radio J).
"C'est une mascarade", selon Olivier Besancenot Pour le chef du NPA, "la droite reconduit sa politique, reconduisons la Résistance ! Le remaniement n'en est pas un. Affaibli par l'impact de la crise économique, politique et sociale et par des semaines intenses de luttes contre sa réforme sur les retraites, Sarkozy n'a plus de marge de manoeuvre dans son propre camp et doit reconduire son premier ministre François Fillon. C'est une mascarade et une provocation" (communiqué). "Beaucoup de bruit pour rien", dit Pierre Laurent Pour le secrétaire national du PCF, "voilà des mois que l'on nous fait l'article à propos du remaniement sur le mode vous allez voir ce que vous allez voir. On a vu et c'est consternant. C'est beaucoup de bruit pour rien et surtout une preuve de mépris supplémentaire à l'égard de notre peuple après sa mobilisation historique contre la réforme des retraites. Il n'y a vraiment rien à attendre de ce prochain gouvernement qui sera comme ses précédents, de droite, injuste à l'égard des français et complaisant pour les puissants" (communiqué). "Il n'y a aucun changement", pour Marielle de Sarnez La Vice-Présidente du MoDem est catégorique : "C'est un non-remaniement. La décision de reconduire François Fillon signifie qu'il n'y aura aucun changement, ni de politique, ni de ligne, ni de cap et que le président Sarkozy inscrit son action dans la continuité de sa majorité UMP. Au final, on peut se demander à quoi aura servi ce temps perdu à s'occuper des problèmes du gouvernement et pas des Français. Quant à Jean-Louis Borloo, les centristes de la majorité, qui n'ont jamais exprimé de réserve à l'égard de la politique gouvernementale, devront prendre leur indépendance s'ils veulent peser" (déclaration à l'AFP). "Sarkozy est décrédibilisé", selon Nicolas Dupont-Aignan Pour le président de Debout la République, c'est Sarkozy qui sort perdant de ce remaniement : "Après 3 ans d'exercice du pouvoir comme un Premier ministre, présent sur tous les fronts et surexposé, Nicolas Sarkozy est aujourd'hui décrédibilisé. Il est donc contraint de maintenir dans ses fonctions François Fillon, qui gagne ainsi son bras de fer et devient le véritable président de la République. Dans l'optique de 2012, Nicolas Sarkozy préfère garder son rival près de lui plutôt que d'en faire un martyr aux yeux de l'opinion" (communiqué). Marine Le Pen ironise sur Fillon "repris de justesse" La vice-présidente du FN a ironisé dimanche sur le futur gouvernement, qui sera notamment constitué du "repris de justesse" François Fillon et du "repris de justice" Alain Juppé, allusion à la condamnation du maire de Bordeaux en 2004 dans une affaire d'emplois fictifs. Elle s'exprimait lors d'un point de presse précédant une réunion de campagne interne pour la présidence du FN, un meeting qui devait se tenir devant des centaines de sympathisants dans une discothèque à Paris. "Ceux qui pensent que ce gouvernement va prendre un tournant social vont vite être amenés à déchanter", a poursuivi Marine Le Pen. "Ce gouvernement est soumis à un dogme ultralibéral, il est entre les mains des agences de notation. Sarkozy n'est que le gouverneur de la province France qui obéit aux injonctions du gouvernement mondial qu'il constitue d'ailleurs au G20", a-t-elle encore déclaré.
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| Sujet: et mal élévé Mar 16 Nov - 6:52 | |
| 12 novembre 2010 Monsieur Sarkozy, il est temps de renoncer à être le garçon mal élevé de la scène internationale.
Cette fois, il a vraiment dérapé. Arriver au G20 après le début et partir avant la fin, c’est un comportement inacceptable pour un Chef d’Etat. Aucun autre dirigeant du G 20 ne s’est permis une telle indélicatesse. Ce qui ne l’a pas empêché de tenir une conférence de presse à l’usage des médias français comme si de rien n’etait.
Dix neufs Chefs d’Etat et de Gouvernement du G 20 ont discuté d’un des problèmes les plus épineux de notre économie mondiale : les déséquilibres croissants entre les économies principales et les problèmes liés à l’action américaine qui affaiblit le dollar et créé d’énormes tensions sur le protectionnisme.
Cette impolitesse est, fort heureusement, sans conséquences sur les débats du G 20 qui n’ont pas besoin de la France pour se dérouler. Christine Lagarde connaît les affaires et a été plus efficace que ne pourrait l’être son patron qui étudie rarement les dossiers en profondeur. Mais c’est une insulte à une institution qui cherche désespérément à traiter enfin les vrais problèmes de l’ordre monétaire international.
Rappelons-nous que c’est le même Nicolas Sarkozy qui, au début de son mandat, avait insulté la francophonie en quittant ses réunions au Québec pour aller convaincre le Président George W. Bush de réunir le G 20 au niveau des chefs d’Etat et de Gouvernement…alors que le Président Obama venait d’être élu. Il voulait en faire l’organe des réformes financières au milieu de la crise.
C’est également lui qui a annoncé lors du discours aux Ambassadeurs en septembre qu’il allait faire du G 20 sous « sa » présidence le lieu de la discussion du soi-disant dysfonctionnement du marché des changes. C’était le mauvais sujet, mais cela nous rappelait qu’en effet la France aurait la Présidence du G 20 au premier semestre de l’an prochain.
Il y a une tradition dans les Présidences tournantes : le Président de la session suivante joue un rôle particulier lors de la session précédente pour assurer la continuité des débats. Monsieur Sarkozy a, par son absence, dit aux Coréens, qu’il considérait leur présidence comme insignifiante. Connaissant les susceptibilités de ce pays, ce ne sera pas oublié lorsque la France cherchera de « gros contrats ».
Mais surtout, cela rend inefficace la Présidence française à venir. Plutôt que de préparer le terrain pour les débats suivants, le Président de la France a préféré la chaise vide. C’est un faux-pas diplomatique, et une insulte aux 19 autres Nations.
Préférer les cérémonies du 11 novembre et dévoiler une nouvelle plaque pour des lycéens qui s’étaient opposés aux Allemands en 1940 est sympathique. Mais lorsqu’on a le privilège d’être autour de la table des principaux dirigeants du monde, on s’y rend. Cette attitude ne peut que renforcer l’image d’une attitude française aussi irresponsable qu’arrogante. Y compris pour le President Hu Jin Tao que l’on recevait avec faste la semaine précédente et qui, tout comme Barack Obama, Angela Merkel et les autres, ont fait le déplacement dans la capitale coréenne.
La France ne mène pas le monde à sa guise. Le Président français sera dont le Maître de Cérémonie du G 20 en France au premier semestre de 2010. La France mérite mieux qu’un Président qui fait passer son narcissisme avant ses intérêts nationaux.
Son souhait d’une crise pendant la Présidence française pour se mettre en valeur confirme cette fâcheuse tendance. Il a aimé la Présidence Européenne : ceux d’entre nous qui dépassons la propagande savent pertinemment bien que c’était beaucoup de bruit et peu d’action. Gageons que s’il y a une crise, Monsieur Sarkozy organisera des sommets. En attendant, il a déjà prévu d’organiser des séminaires et conférences: la recette de l’agitation pour camoufler l’inaction.
L’Europe et les instances internationales sont lasses de ses coups de gueule et autres rodomontades qui empêchent le bon fonctionnement de la gouvernance économique de la planète. Les sommets européens résonnent encore des ses excès. Face aux difficultés de l’Irlande ou du dollar, il faut une Présidence sérieuse et préoccupée des vrais problèmes, et non pas au service des ambitions personnelles d’un chef d’Etat. Nul doute que tout se passera très bien a Cannes en Novembre 2011.
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| Sujet: et maintenant il détricote ce qu'il avait fait ... vous pourriez pas lui dire de consulter ? Jeu 18 Nov - 7:46 | |
| Nicolas détricote ce que fait Sarkozy Laurent Pinsolle - Blogueur associé | Mercredi 17 Novembre 2010 à 15:01 | Lu 8297 fois IMPRIMER AUGMENTER LA TAILLE DU TEXTE DIMINUER LA TAILLE DU TEXTE
Faire et défaire, telle est la petite lubie à laquelle s'adonne désormais Nicolas Sarkozy. Organisation du gouvernement, présence de ministres d'ouverture, mesures mises en œuvre…, sur tous ces points, le président de la République remet en cause sa propre action. De quoi vider de son contenu un bilan déjà très léger, selon Laurent Pinsolle.
(Flickr - World Economic Forum - cc) C’est un des aspects les plus incroyables de cette présidence. Petit à petit, Nicolas Sarkozy détricote de plus en plus de choses qu’il a pu faire au démarrage de sa présidence. Si seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, nous avons là le président le plus intelligent de notre histoire…
DES RENIEMENTS DE FOND NICOLAS SARKOZY: JE NE VOUS AI PAS COMPRIS ET ÇA N'EST PAS FINI! REMANIEMENT : BYE BYE, MINISTRES D'OUVERTURE ET DU CENTRE EXCLUSIF: APRÈS EUROPE ECO, LEPAGE EN APPELLE À BORLOO! Fin 2011, début 2012, quand les médias feront le bilan du quinquennat, cela risque d’être cruel pour ce président qui aura été trop bavard. D’innombrables déclarations contradictoires pourront être mises bout-à-bout… L’une des premières mesures du gouvernement avait été le controversé « paquet fiscal », qui mettait en place la défiscalisation des heures supplémentaires, des réductions d’impôt pour les achats immobiliers, un abaissement du bouclier fiscal ou la réduction des droits de succession.
Deux de ces quatre mesures (défiscalisation des heures supplémentaires, déductibilité des intérêts d’emprunt immobilier) ont déjà été remises en question du fait d’études démontrant leur inutilité. Et il semble que le bouclier fiscal doive subir le même sort dans les prochains mois. Bref, la bataille a été perdue et Nicolas Sarkozy doit revenir sur sa loi TEPA, cas assez unique d’un président qui défait trois ans après une des lois emblématiques adoptées à son arrivée au pouvoir.
DES RENIEMENTS DE FORME
Mais ce n’est pas tout. Alors qu’il n’en avait jamais parlé pendant la campagne électorale, Nicolas Sarkozy a fait du débauchage de seconds couteaux de la gauche en manque de reconnaissance (autrement appelé « ouverture ») un des aspects marquants de son mandat. Il était alors intarissable sur cette pratique. En deux remaniements (éliminant Martin Hirsch et Jean-Pierre Jouyet puis, dimanche, Bernard Kouchner, Fadela Amara et Jean-Marie Bockel), il a mis fin à l’expérience.
Le remaniement marque également la fin du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale et le rétrécissement du ministère de l’Environnement. Sur la forme, Nicolas Sarkozy se fait également un peu moins présent. Après s’être un peu brûlé les ailes, il laisse davantage son premier ministre et son gouvernement prendre la lumière. On le voit un peu moins dans les médias, ce qui pourrait donner un peu plus d’impact à son intervention de mardi soir. D’une part, on ne peut que se réjouir de ces 180° quand on avait dénoncé ces pratiques. Corriger ses erreurs est une attitude positive. Mais comme il n’a pas fait tellement de choses depuis son accession à la présidence, cela vide un bilan déjà bien maigre…
Retrouvez les articles de Laurent Pinsolle sur son blog
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| Sujet: Scarpia : c'est gonflé ! Lun 22 Nov - 15:37 | |
| LUNDI 22 NOVEMBRE 2010
Sarkozy à Lisbonne : de l'OTAN à ... Karachi.
A Lisbonne, 28 chefs d'Etat et de gouvernement s'étaient rassemblés. La ville était bouclée. Au menu, le bouclier antimissile, l'Afghanistan et l'Iran. Nicolas Sarkozy y était, avec ses « nouveaux » ministres Juppé et Alliot-Marie. Il bouscula l'agenda officiel, samedi, en avançant sa conférence de presse. Il voulait rentrer plus tôt à Paris, retrouver Carla. Alors qu'il paraissait presque décontracté, le geste ample, la parole dynamique, un journaliste le questionna timidement sur le Karachigate. La mâchoire présidentielle se crispa.
L'OTAN se rénove... grâce à la France bien sûr ! Devant les journalistes juste après la photo de famille avec tous ses collègues présents au sommet, Nicolas Sarkozy a eu une réaction étrange. Alors que le président roumain s'approchait de lui pour dire quelque chose, le Monarque a refusé l'échange, pointé son doigt, dit quelques mots et s'est rapidement éloigné. « Je n'ai pas du tout refusé de lui parler », a démenti plus tard Nicolas Sarkozy, « j'ai parlé peut-être quinze fois avec le président roumain, qui est un homme de grande qualité, que j'apprécie beaucoup.» Sans rire ni gêne, Nicolas Sarkozy a ensuite ajouté qu'il était favorable à l'entrée de la Roumanie dans l'espace Schenghen, à condition que ses frontières soient stabilisées (la Roumanie ayant ouvert ses frontières à la Moldavie voisine) et étanches, et que « les problèmes de corruption » objet d'une procédure de surveillance par la Commission européenne soit résolue. Cette allusion aux prétendus problèmes de corruption de la Roumanie en pleine affaire du Karachigate a quelque chose de savoureux.
A Lisbonne, Nicolas Sarkozy avait décidé de s'exprimer plus tôt que prévu, d'avancer sa propre conférence de presse en parallèle de celle du secrétaire général de l'OTAN. C'était une bourde diplomatique de plus, d'une impolitesse rare. Mais qu'importe ! Sarkozy voulait que les journalistes, surtout Français, soient concentrés sur ses propres propos, et surtout, il voulait visiblement rentrer plus rapidement à Paris: « cela vous permettra de rentrer plus tôt dans vos familles respectives, et nous, nous essayerons de vous suivre » a-t-il justifié.
Il démarra par un rappel du contexte, évoquant le 11 septembre 2001, la montée du terrorisme, la fin de la guerre froide (sic !) : « Nous avions expliqué que nous souhaitions une Alliance qui se rénove et qui se réforme. La rénovation, c'est un nouveau concept stratégique. (...) Il faut une autre stratégie pour notre alliance.» Lisant un texte préparé par ses conseillers pendant une douzaine de minutes, il rappella que « les forces nucléaires françaises et britanniques, bien sûr, sont indépendantes, ont leur propre dissuasion, et contribuent à la sécurité de l'Alliance. Comme vous le savez c'était un point fondamental. S'agissant de la réforme de l'OTAN, la structure militaire va être réduite d'un tiers, le nombre des agences va passer de 14 à 3, et 60% des comités seront donc supprimés. On peut dire qu'il va être mis un terme à une forme de gabegie que la France avait dénoncé à d'innombrables occasions. » Il était temps que la France rejoigne le commandement militaire intégré de l'OTAN ! Sarkozy expliqua ainsi que 600 militaires français ont pris leurs fonctions dans les structures militaires de l'OTAN depuis 18 mois.
A Lisbonne, Sarkozy s'est félicité du ralliement russe au projet de l'OTAN de bouclier anti-missile : « nous avons toujours pensé qu'il fallait travailler avec la Russie sur ce projet.» . Il aurait pu se contenter de le justifier par des raisons pragmatiques et compréhensibles. Ce serait mal connaître Sarkozy. Il fallait qu'il donne des leçons d'histoire : « c'est une décision historique, elle ne va pas de soi, parce que... nos histoires ne sont pas les mêmes. Et l'histoire du XXème siècle a laissé des brûlures.» Le rapprochement avec la Russie serait une démarche moderne car il faudrait refermer les pages du passé. Sarkozy fait semblant d'ignorer que la Russie en Europe pose d'autres problèmes. Ce n'est pas une démocratie. Il n'y a pas de « communauté de valeurs » avec le couple Mevedev/Poutine. Là-bas, on emprisonne les opposants et on flingue les journalistes trop curieux.
Sarkozy fut aussi questionné, et notamment sur l'entrée éventuelle de la Géorgie dans l'OTAN : « on ne la laissera pas tomber (...) Nous souhaitons accueillir des membres qui ont régler leurs problèmes frontaliers.» Sarkozy botte en touche sur l'indépendance de deux provinces géorgiennes, l'Ossétie et l'Abkhazie. Le souvenir est douloureux. En août 2008, Sarkozy alors président de l'Europe pour 6 mois, avait fait croire qu'il avait résolu l'invasion russe de la Géorgie. On ne découvrit que 15 jours plus tard que la Russie avait décidé d'occuper durablement deux provinces qui déclarèrent aussitôt leur « indépendance ».
Nicolas Sarkozy, toujours bravache, a désigné l'Iran comme la principale menace de l'OTAN, et donc la cible du nouveau bouclier américain: « Aucun nom ne figure dans les documents publics de l'Otan, mais la France appelle un chat un chat. La menace des missiles aujourd'hui c'est l'Iran ». A Lisbonne, la France a approuvé l'établissement du bouclier antimissile américain : « Donc, si un jour l'Iran tire un missile vers l'Europe, il est certainement souhaitable qu'on puisse l'intercepter.»
Sarkozy s'est ensuite félicité des décisions relatives à l'Afghanistan. L'OTAN a programmé son retrait d'Afghanistan. Ce sera pour dans trois ans, en 2014. Barack Obama est apparu réticent. Sarkozy était inconstant. Le président américain rechigne à prévoir un retrait sans assurance que le pays ne redeviendra pas une base du terrorisme international. Il a temporisé. Sarkozy au contraire a envoyé deux signaux contradictoires : officiellement, le président français est pour le retrait : « La transition ne veut pas dire qu'on part immédiatement (...). Il va falloir continuer à les aider en termes de développement, en termes de formation de troupes, en termes d'encadrement de l'Etat. Mais ça progresse. Il n'y a pas d'autre stratégie possible. » Officieusement, un conseiller élyséen expliquait que le retrait d'ici 2014 « doit être fonction de l'évaluation des progrès réalisés sur le terrain, district par district, province par province. » Sarkozy répéta : « nous ne sommes pas une force d'occupation. Nous n'avons pas de projet de colonisation. » « Que diriez vous si nous n'avions pas comme objectif que de faire cette transition ? » s'exclama Sarkozy.
Le Karachigate s'invite à Lisbonne Mais à Lisbonne, Nicolas Sarkozy a été rattrapé par l'affaire Karachi. A la trente-troisième minutes de cette intervention, un journaliste de France 2 ose enfin, timidement, évoquer l'affaire Karachi et le communiqué de la veille signé par Claude Guéant : « Vous aviez parlé il y a quelques mois de "fable", est-ce qu'aujourd'hui vous employez le même terme ? »
Sarkozy change de ton, plus calme, plus bas. Il fronce ses sourcils. On sent le self-contrôle. Il ne regarde que rarement son interlocuteur, garde les yeux bas. Sa main fend l'air, à quelques reprises, pour appuyer certaines fins de phrases. « Ecoutez ... le communiqué a été extrêmement précis. Je vous remercie d'ailleurs parce que vous l'avez repris dans les détails. Il dit tout ce qu'il y avait à dire. Il fait lit de toutes les calomnies. Il montre la réalité des choses. Et par ailleurs, le ministre de la Défense comme moi-même sommes décidés à ce que tous les documents qui seront demandés soient communiqués en temps et heure. A ma connaissance, aujourd'hui, pas un document n'a été refusé. Voilà. Je n'entretiendrai pas une polémique qui n'a pas lieu d'être. La justice est saisie, qu'elle fasse son travail. Et qu'on n'essaye pas de coller dessus des commentaires politiciens qui ne sont vraiment pas à la hauteur de la douleur des familles qui ont perdu leurs proches. Voilà.
C'est la seule chose qui compte. La seule ! Et le minimum de dignité, c'est de respecter la douleur de ces familles. Ces familles veulent la vérité. Pourquoi y-a-t-il eu cet attentat... C'est ça qui compte.... Et que la justice fasse son travail... Et naturellement l'Etat aidera la justice en lui communiquant tous les documents dont elle aura besoin... Je n'ai pas d'autres commentaires à faire. Pour le reste, on voit bien que ce n'est rien d'autre que de la polémique. Malheureusement.» L'homme est gonflé. Les familles, justement, sont celles qui insistent, qui se battent, qui accusent le gouvernement d'obstruction et le Président de mépris. Diverses révélations la semaine passée ont bousculé l'agenda politique, occultant le remaniement et autres diversions sarkozyennes. Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy est triplement gêné : d'abord, parce qu'il y a eut mort d'hommes. L'affaire est grave, très grave. Ensuite, parce qu'il s'agit de financement politique illégal, une accusation souvent mortelle politiquement. Enfin et surtout, parce que les attaques viennent d'abord des familles des victimes de l'attentat. Sarkozy a toujours adoré le rôle des victimes, tantôt pour en jouer, tantôt pour s'en servir. Mais cette fois-ci, le jeu est compliqué. Les victimes ne sont pas de son côté. Quand Claude Guéant publie un communiqué officiel de réponse aux accusations, la première réplique vient ... des familles de victimes. Quand Sarkozy lui-même répond à Lisbonne, la première réaction émane encore une fois des familles de victimes.
Le lendemain, Alain Juppé était invité de Dimanche+. Anne-Sophie Lapix l'interrogea, évidemment, sur l'affaire. Juppé était ministre des Affaires Etrangères sous Balladur, puis premier ministre de Jacques Chirac après mai 1995. On imagine qu'il en sait des choses ! Et bien, non ! Juppé, devenu ministre sarkozyste, a tout oublié ! Il confirme tout juste l'arrêt du versement de commissions décidé par Jacques Chirac, que des commissions ont été versées (c'était légal à l'époque), mais sur les rétro-commissions, par d'information, ni même de soupçons à l'époque : « je n'ai pas eu ces preuves, je n'ai même pas eu connaissance de ses soupçons. ». Pour le reste, il nie : « On est dans la rumeur et dans les allégations. Est ce qu'il y a un lien entre l'attentat de Karachi et l'arrêt du versement de commissions, on n'en sait rien.» « je n'ai aujourd'hui aucune preuve qui permette de le penser. (...) Il faut des preuves. » Le même jour, Dominique de Villepin ne disait pas autre chose, le même jour, sur TV5 Monde : « A ma connaissance, il n'y a aucun lien. Nous sommes dans un cas en 1995, nous sommes dans l'autre cas en 2002, ce n'est pas le même gouvernement pakistanais, ce ne sont pas les mêmes circonstances au Pakistan.»
A Paris, la réaction des familles de victimes n'a pas tardé: Magali Drouet, fille de l'un des salariés tués dans l'attentat, a dénoncé les mensonges : Sarkozy « reconnaît qu'il existe des documents intéressant l'instruction qui n'ont pas encore été transmis. (...) On sent de la panique au plus haut niveau de l'Etat et on ne peut que se réjouir que Dominique de Villepin sollicite une audition du juge.»
Les familles de victimes ont d'ailleurs décidé de suspendre leur plainte contre Dominique de Villepin pour mise en danger de la vie d'autrui, après ses explications vendredi soir au journal télévisé de TF1. L'ancien secrétaire général de Jacques Chirac avait expliqué que les commissions suspendues par Chirac ne concernaient que des étrangers non pakistanais, suspectés d'en rétrocéder une partie à des personnalités françaises. | |
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| Sujet: Scarpia et les pédophiles Mar 23 Nov - 7:02 | |
| Karachigate : Sarkozy et les pédophiles.
Après l'emballement médiatique sur l'affaire Karachi la semaine dernière, jusqu'aux déclarations de Dominique de Villepin vendredi soir, on assiste à un bel exercice quasiment coordonné de rétropédalage, notamment de Dominique de Villepin. Faut-il y voir une volonté de réconciliation chez Jacques Chirac ? L'ancien chef de l'Etat attend son procès sur les emplois fictifs de la Maire de Paris, au printemps prochain. Il a été soutenu par Nicolas Sarkozy qui a négocié, pour le compte de l'UMP, une conciliation avec la Mairie de Paris en septembre dernier.
«Amis pédophiles, à demain.» Vendredi dernier, Nicolas Sarkozy était passablement énervé qu'on l'interroge sur le Karachigate. Des propos « off », rapportés par l'Express, en témoignent. Au cours d'une rencontre informelle dans la soirée, le président français, qui pourtant parlait au micro devant plusieurs journalistes, s'est énervé qu'on ait pu le présenter comme trésorier de la campagne d'Edouard Balladur de 1995, une qualification rarement usitée dans les commentaires et analyses sur cette affaire.
Un journaliste lui demanda alors de préciser son rôle à l'époque, après le témoignage de Charles Millon. Nicolas Sarkozy, exagérant pour faire comprendre son propos, a alors complètement dérapé, en s'adressant ainsi à l'auteur de la question : « Mais écoutez, on est dans un monde de fous. Il n'y en a pas un seul parmi vous qui croit que je vais organiser des commissions et des rétro-commissions sur des sous-marins au Pakistan? C'est incroyable et ça devient un sujet à la télévision. Et vous, j'ai rien du tout contre vous. Il semblerait que vous soyez pédophile... Qui me l'a dit? J'en ai l'intime conviction. Les services. De source orale. Pouvez-vous vous justifier? Et ça devient ''je ne suis pas pédophile'. Mais attends. Faut être sérieux quand même. Soit vous avez quelque chose et dans ce cas là j'y réponds bien volontiers. Soit vous avez rien et parlez-moi de choses intéressantes... » Ces propos présidentiels ont été enregistrés. Après 10 minutes de diatribe « survoltée », Sarkozy quitte la salle avec un «Amis pédophiles, à demain », laissant les journalistes présents « interloqués ». Des membres de l'entourage présidentiel reviennent alors pour demander qu'on efface les bandes.
Cette altercation, terrorisante et invraisemblable de la part du « président de la cinquième économie du monde » aide à comprendre la timidité des journalistes, le lendemain, lors de la conférence de presse au sommet de Lisbonne. Dans l'unique question posée sur l'affaire Karachi, un journaliste de France 2 tendait en fait une perche à Nicolas Sarkozy en lui demandant son sentiment sur l'affaire, et non pas de s'expliquer sur des points précis. Cette sortie de Sarkozy témoigne surtout d'une absence totale de self-contrôle.
Depuis vendredi soir, l'Elysée a tenté de riposter avec trois arguments largement relayés par la presse lundi matin : (1) il n'y a pas de preuve de l'existence de rétro-commissions dans le cadre des deux contrats de ventes d'armes (à l'Arabie Saoudite puis au Pakistan); (2) il n'y aurait pas de lien entre l'arrêt du versement des commissions pakistanaises et l'attentat de Karachi ; (3) le gouvernement Sarkozy a toujours fait preuve de la transparence nécessaire dans cette affaire.
L'entrave se confirme De ces trois arguments, le dernier a du mal à convaincre. Depuis 18 mois, les exemples d'entrave à l'action des juges en charge des différents volets de l'affaire ne manquent pas. Et, comme l'a rappelé l'avocat des familles de victimes ce weekend et encore lundi sur RMC, expliquer aujourd'hui que le gouvernement donnera les documents nécessaires à l'enquête « en temps et en heure » (dixit Nicolas Sarkozy) sonne comme un aveu d'entrave. Maître Morice réclame d'ailleurs l'audition d'Alain Juppé, la transmission à la justice de plusieurs documents, dont le « rapport Nautilius, établi à la demande de la DCN dès 2002, quelques semaines après l’attentat, et qui fait référence à une note des services français sur les relations financières existant entre Monsieur Edouard Balladur et Monsieur Abdul Rahman el-Assir, un intermédiaire, un trafiquant d’armes », et une copie des documents rédigés après les délibérations du Conseil constitutionnel « sur l’approbation des comptes de campagne d’Edouard Balladur, alors même que des rapporteurs du Conseil demandaient le rejet de ces comptes de campagne soient transmis à la justice ». Il suggère surtout à Nicolas Sarkozy d'« arrêter de mentir. »
Lundi, le juge Marc Trévidic, qui enquête sur l'attentat de Karachi, a écrit à Alain Juppé, ministre de la Défense, pour demander, une nouvelle fois, la déclassification de certains documents. Mais surtout, le juge se plaint que sa précédente demande, datée du 5 mai dernier et adressée à Hervé Morin, soit restée lettre morte durant plus de 6 mois. La demande de déclassification n'avait même été soumise à la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN), alors que le délai de saisine de la CCSDN est habituellement de 2 mois. L'agence Reuters précise que les documents demandés sont des «enquêtes administratives sur le versement des commissions et d'un rapport réalisé par Dominique Castellan, un dirigeant de la Direction des constructions navales (DCN) sur l'arrêt du versement des commissions.»
Lundi, on apprenait également que le nouveau premier ministre François Fillon avait refusé, vendredi (la veille du speech sarkozyen à Lisbonne), une perquisition des locaux de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) au juge Renaud Van Ruymbeke : « La déclassification temporaire de tout ou partie des locaux de la DGSE (...) ne peut recueillir mon accord , compte tenu en particulier de l'avis défavorable émis ce jour par le président de la Commission consultative du secret de la défense nationale.» a écrit Fillon. De qui se moque-t-on ? Van Ruymbeke enquête sur le financement de la campagne de Balladur.
Le lien avec l'attentat Sur l'absence de lien entre l'arrêt du versement des commissions pakistanaises et l'attentat de Karachi, on s'en tient désormais à une poignée de témoignages (un ancien secrétaire général de l'Elysée, un ancien patron de la Sofresa). Croyons-les sur parole. Mais croyons alors les autres témoignages, des mêmes personnes et de quelques autres, qui maintiennent les accusations de rétro-commissions en faveur du camp balladurien.
Dimanche, Alain Juppé et François Baroin ont relayé les éléments de langage présidentiel, précisant que tous les documents nécessaires à l'enquête seront transmis. Juppé a ajouté qu'il ne se souvenait de rien, et qu'il n'y avait pas de preuves sur ces accusations de rétro-commissions. Il est dans son rôle d'ancien chiraquien devenu voici 8 jours ministre de Nicolas Sarkozy. Il est peu crédible car il fut au coeur du sujet : ministre des affaires étrangères quand les ventes de sous-marins furent signées, il fut interpellé, révèle le Point, quand un arbitrage fut demandé à Matignon pour inclure dans le contrat un équipement « très sensible » : le missile antinavires Exocet SM39 à « changement de milieu » tiré en plongée. Premier ministre sous Chirac, quand ce dernier demanda une enquête sur les dessous du contrat, il a quand prétexté ne pas avoir souvenir des écoutes téléphoniques demandées sur l'entourage de l'ancien ministre de la Défense François Léotard.
Mais le vrai rétropédalage est venu de Dominique de Villepin.
Dimanche, Villepin avait en effet lui-même « nuancé » ses propos, expliquant qu'il n'avait pas trouvé, quand il était secrétaire général de l'Elysée avant 2002 « de preuve formelle de rétrocommissions » mais seulement des « soupçons ». « Je n’ai aucun élément sur le financement de la campagne d’Edouard Balladur. Et tout cela ne fait pas une vérité. Je mets en garde tous ceux qui veulent s’amuser à faire des amalgames » » a-t-il ajouté. « Je comprends d’autant plus la colère du président de la République que j’ai vécu moi-même à l’aune de la rumeur et de la suspicion et de l’instrumentalisation de la machine judiciaire. Donc je suis d’autant plus sensible à cet aspect des choses. La vérité des faits, il appartient aux magistrats de l’établir. Il appartient à tous ceux qui, à l’époque, ont eu une connaissance sur ce dossier, d’apporter leur connaissance, d’apporter leur information. Il ne m’appartient pas à moi de porter des jugements et des conclusions ». L'ancien premier ministre précisa enfin qu'aucune enquête judiciaire n'avait été lancée pour valider l'existence et l'identité des bénéficiaires des rétro-commissions. Rappelons que ces rétro-commissions étaient, déjà à l'époque, .... illégales. Rappelons également que Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy se sont « réconciliés » en septembre dernier, quand Sarkozy accepta de faire payer 1,6 million d'euros d'indemnisation à la Mairie de Paris dans le cadre du procès pour emplois fictifs qui doit se tenir au printemps prochain.
Le soupçon demeure Deux informations et rappels sont également venus contredire la réplique élyséenne : le quotidien Libération a publié lundi 22 novembre le témoignage de Richard Mazens, ancien directeur de la Sofresa, déjà cité par le Nouvel Obs jeudi dernier : ce dernier précise qu'il ne croit pas à un lien entre l'attentat et l'arrêt des commissions : « l'attentat s'est déroulé longtemps après cet épisode ». En revanche, il confirme les soupçons de rétro-commissions, après enquête des services de renseignements. Et il rappelle que le gouvernement Balladur avait imposé trois intermédiaires étrangers non pakistanais, baptisé le « réseau K », bien après la conclusion des ventes de frégates de combat à l'Arabie Saoudite (« Sawari II ») et de sous-marins au Pakistan (« Agosta »). Ce réseau récupéra ainsi 1,5 milliards de francs sur ces deux contrats.
Libération précise également que si Nicolas Sarkozy a validé la création d'une société offshore, il se serait un temps opposé à la vente des trois sous-marins au Pakistan « pour cause de déséquilibre économique du projet ». Le quotidien fait référence à une note d'un haut responsable de Bercy datée du 22 mars 1993. Effectivement, la vente de ces sous-marins était loin d'être rentable, comme en témoignent diverses notes de la DCN de l'époque. Mais cette note évoquée par Libération était en fait signée par Thierry Aulagnon, directeur de cabinet de Michel Sapin, ministre socialiste des finances de 1992 à 1993, avant l'arrivée de Balladur au gouvernement. Mediapart l'avait publiée en intégralité le 15 octobre dernier. M. Aulagnon s'inquiétait de la fragilité financière du Pakistan et du niveau d'encours français vis-à-vis de ce pays jugé déjà élevé, suggérant de limiter la vente à un seul sous-marin (trois furent finalement cédés).
Dimanche, Mediapart a rappelé les différents documents impliquant Nicolas Sarkozy dans cette affaire, contrairement aux déclarations rapides de Claude Guéant vendredi dernier : primo, une société-écran baptisée HEINE a été créée le 18 novembre 1994. Son installation a été validée, « directement » selon la police luxembourgeoise dans un rapport de janvier dernier, par Nicolas Bazire, directeur de cabinet du premier ministre Edouard Balladur, et par Nicolas Sarkozy, alors ministre du budget.
Ce mardi, Nicolas Sarkozy a prévu de se rendre au 93ème Congrès de l'Association des Maires de France. L'an dernier, il avait séché l'évènement, après ses venues aux deux éditions précédentes. Il craignait les sifflets, et avait prétexté un empêchement international. En fait, il était parti en vacances avec Carla en Arabie Saoudite.
En Arabie Saoudite...
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| Sujet: Schyzo même... Jeu 23 Déc - 16:19 | |
| En Avignon, le Président des Riches parle de respect aux infirmières.
Il est réapparu ! Alléluia ! Nicolas Sarkozy était visible mardi dernier. Il visitait un hôpital tout neuf en Avignon, avec « Carla ». A force de prendre du recul, Nicolas Sarkozy s'est « monarchisé. » Aux personnels médicaux qui l'écoutèrent quelques minutes, il leur parla respect. La preuve qu'il comprend, même Carla lui a dit que l'hôpital, c'était important. Le président des Riches, devenu pauvre monarque, voulait s'expliquer « franchement » et « clairement ». Et faire oublier la pagaille qui règne à l'UMP, la polémique sur le moratoire photovoltaïque et les menaces judiciaires qui se précise à l'encontre de son ancien proche et trésorier Eric Woerth.
Attention, le Monarque se déplace avec Carla. Mardi 20 décembre, Nicolas Sarkozy a tenu son dernier conseil de ministres avant le réveillon de Noël. Il a exigé que « la transparence la plus totale » soit faite dans l'affaire du Mediator. On se souvient qu'il avait décoré lui-même Jacques Servier, patron-fondateur du laboratoire pharmaceutique fabricant le médicament incriminé, d'une légion d'honneur en juillet 2009. Le jour même, il s'était rendu dans la ville d'Avignon, « à la rencontre des personnels de santé ». La photo retenue pour illustrer le déplacement sur le site internet de la Présidence de la République le montre de dos, entouré d'infirmiers et personnels médicaux quasi-enthousiastes. Que s'est il donc dit lors de cette rencontre pour provoquer une telle liesse populaire inhabituelle en Sarkofrance ?
L'intervention fut brève, d'une dizaine de minutes. Point d'estrade, le propos se voulait « improvisé », Sarkozy est à la hauteur de son assistance, et les deux caméras d'Elysée.fr à sa hauteur. Nicolas Sarkozy était venu avec Carla, une initiative étonnante pour un déplacement politique. Le lieu avait été bien choisi, l'hôpital vient d'être rénové par un plan d’investissement de 58 M€. Il n'est pas allé à l'hôpital Tenon, à Paris. Les journalistes sont tenus à l'écart de la visite. On n'aura droit qu'à ces images officielles.
« Oh la, je ne savais pas que vous seriez aussi nombreux et aussi nombreuses... » commença Sarkozy, faussement modeste, debout aux cotés de Carla Bruni, dans une salle du centre hospitalier Henri Duffaut. « Bon... Mesdames et messieurs... compte tenu de la chaleur ambiante » (rires) «... et du fait que vous êtes debout, je ne vais pas faire un long discours, je voulais juste vous dire quelques mots et vous expliquer la raison de notre visite avec Carla et les ministres.»
Ah ! Cette familiarité si répétitive ... Carla est là, à ses côtés.. Sarkozy remercie ses ministres et la maire d'Avignon.
La sincérité, ou l'amnésie version Sarkozy « Je veux vous parler franchement de l'hôpital et de la santé. Rarement un président de la République est venu autant de fois visiter les hôpitaux. Pourquoi je le fais ? Je le fais pour deux raisons. La première est parce que le personnel hospitalier, médical et non médical, du grand professeur à la sage femme, de l'administratif aux services actifs, je suis frappé, et les Français doivent le savoir, par votre dévouement et par votre compétence. Et pour tout dire, je n'aime beaucoup la façon dont souvent on parle dans les médias de l'hôpital et de la santé. (...). je trouve qu'on ne rend pas hommage, assez, aux trésors de dévouement du personnel hospitalier.»
Nicolas Sarkozy, ce mardi, était tout miel : « La visite d'un président de la République et d'un ministre de la santé, ça sert aussi à mettre en valeur le travail des un million cent mille personnels qui se dévouent dans les hôpitaux de France.» On oublierait ses annonces de 2008, quand il voulait « pointer du doigt les plus mauvais résultats » des hôpitaux français. En 2010, Sarkozy ne clive plus, il veut rassembler.
Mais Sarkozy voulait expliquer, à sa façon, la rigueur budgétaire. Evidemment, il ne venait pas commenter le maintien du bouclier fiscal ou des niches fiscales, la hausse du forfait hospitalier à charge des patients, la faible contribution des hauts revenus ou du capital à l'effort national, ni même son hostilité encore récemment réaffirmée contre la création d'une nouvelle tranche supérieur de l'impôt sur le revenu. Non, ce mardi, Sarkozy voulait expliquer (1) qu'il y avait des bons et des mauvais hôpitaux, (2) que la santé coûte cher, et (3) que l'équilibre budgétaire était son devoir.
« La deuxième raison de ma visite, et je ne serai pas long, et je veux que vous le compreniez, c'est la question du budget et des choix financiers. (...). Le budget de l'hôpital a augmenté de 3% cette année. Il a augmenté de 3% l'année dernière alors qu'on était en récession. (...). Et l'année prochaine, il augmentera de 2,9. Cette année, il a augmenté de deux fois plus que la croissance. C'est justifié. Parce que les médicaments coûtent plus chers, parce que votre travail est difficile, parce que les machines coûtent plus cher, et parce que la diminution des temps de séjour à l'hôpital est financièrement plus que compensé ou moins que compensé par l'accroissement du coût de l'investissement et des technologies qu'il faut. »
La santé, ça coûte cher ! Il faut culpabiliser l'assistance. Notez la précision : les médicaments et les machines coûtent plus cher. Des salaires, point d'allusion. Et pourtant, les salaires représentent quelque 70% du budget d'un hôpital... En mars dernier, le Monarque, sagement assis lors d'une table ronde sur l'avenir de la fonction publique, expliquait d'ailleurs que la santé publique ne manquait pas de personnel : « sur les 10 dernières années, il y a eu 100 000 personnels de plus. Je ne peux pas laisser dire que les hôpitaux manquent de personnel. C'est faux ! 100 000 personnes de plus ! ça gêne quand j'dis les choses ! » Evidemment, ce mardi, Sarkozy n'était pas aussi bravache.
« Mais en même temps, je ne peux pas rester avec les 2/3 des hôpitaux qui sont en déficit. Je voudrais d'ailleurs vous féliciter parce que le vôtre a diminué son déficit en deux ans de près de la moitié, mais ce n'est pas sain en tant qu'outil de travail. On ne peut pas vivre en déficit... (...) Il n'y a personne qui peut vous dire qu'un hôpital qui en déficit n'est pas un hôpital qui est menacé. Il ne s'agit pas de faire de la marchandisation de la santé, mais chacun peut comprendre que cela ne peut pas fonctionner. »
Non, chacun ne peut pas comprendre que la cinquième économie du monde n'ait pas de quoi se payer une santé fusse-t-elle plus chère pour des raisons démographiques évidentes. A-t-on oublié la réforme hospitalière menacent quelque 200 blocs opératoires parce qu'ils ne sont pas « rentables » ?
Sarkozy poursuit : « Un mot sur la T2A. J'ai regardé dans le monde entier les systèmes de rémunération dans les hôpitaux. Il n'y a aucun système qui soit totalement satisfaisant. Alors en France, j'ai connu le budget global... moyennant quoi chaque année venaient négocier le budget de l'année passée plus l'inflation. Que les choses soient claires, ça pénalisait les bons hôpitaux et ça favorisait les moins bons. Et oui ! Puisque de toute manière qu'on travaillait plus, ou moins, on avait la même chose que l'année passée. »
La T2A, tarification à l'activité, fait correspondre à chaque acte médical un tarif déterminé. Et il y a des actes plus rentables que d'autres... Sarkozy avoue : « La T2A, la Tarification à l'Activité, je sais que c'est très compliqué, je sais que ça provoque des frustrations, mais un hôpital comme le vôtre qui a plus d'activité aura plus de rémunération. » La remarque est facile, Sarkozy a choisi l'hôpital rénové d'une ville bourgeoise.
« Dernier point que je veux évoqué avec vous... car je sais... tout le monde me dit... Carla la première d'ailleurs, les hôpitaux manquent de personnel (Sarkozy est tout sourire et regarde son épouse), mais est-ce qu'on ne peut pas faire davantage, ... je vous le dis, on fera 3% de plus. Mais la France ne doit pas être un pays dans la situation de certains en Europe aujourd'hui. Est-ce que je suis clair ?»
Personne ne répond, Sarkozy a le seul micro, et n'attend pas pour continuer.
« Je sais que pour un certain nombre d'entre vous, je vous ai mécontenté avec la réforme des retraites. Je le sais. (...) Ma façon de respecter mes interlocuteurs, c'est de parler des choses difficiles... J'aurai pu venir vous remercier, vous mettre un million de plus, m'en aller... non... je peux pas...»
C'est pourtant exactement ce qu'il a fait. Il est venu, et a promis, sur place, un million d'euros de subvention supplémentaire pour l'an prochain. Sarkozy serait-il schizophrène ?
Un gros mensonge sur les retraites « Tenir les équilibres financiers, faire en sorte que vos retraites soient financées, c'est mon devoir. Il y avait 1,5 millions de retraités dont les retraites n'étaient pas payées. On peut parfaitement juger que la réforme que nous avons mis en oeuvre aurait pu être différente. Mais on ne peut pas contester la nécessité de cela. Vos retraites seront payées.»
L'assistance semble plutôt jeune, la quarantaine en moyenne. Pour les retraites dans 20 ans, la réforme ne résout rien. Pendant que Nicolas Sarkozy discourait, syndicats et Medef discutaient pendant plus de trois heures pour étudier justement les conséquences financières de la réforme des retraites. Et, ô surprise, les négociateurs ont conclu que cette réforme était ... insuffisante pour les régimes complémentaires ! Trois mois à peine après l'adoption de la réforme, les négociateurs privilégient une hypothèse de chômage à 7 % (contre 4,5% retenus par le gouvernement) : « Avec ces hypothèses, l'excédent des deux régimes complémentaires tomberait à un peu moins de 1,1 milliard en 2018 et se limiterait à 110 millions en 2040. Pis, le solde des déficits et excédents accumulés depuis 2009 ferait apparaître à terme un besoin de financement de 52 milliards d'euros !» rapporte le Figaro, peu suspect d'antisarkozysme primaire...
En Avignon, Sarkozy avait recouvré son air contraint par la charge de son devoir, une attitude qu'il rôde depuis septembre, pour le plus grand amusement des commentateurs : « Et je ne laisserai la France devenir comme ce que sont certains pays aujourd'hui qui doivent tendre la main et qui dépendent des marchés.» Comme c'est bien dit. La réformette des retraites était moins faite pour les retraités de demain - sinon, d'autres paramètres plus justes auraient pu être considérés - que pour soulager la pression des marchés financiers. La France de 2010 a une dette publique de 1 600 milliards d'euros, et les retraites n'y pèsent que pour une vingtaine de milliards...
« Comprenez moi bien. Oui il faudrait payer mieux les gens, oui il faudrait plus d'emplois dans les hôpitaux, c'est vrai. mais en même temps, si on ne tient pas les équilibres financiers, on n'est plus un pays qui pourra demeurer indépendant et libre. (...) Dans les pays qui tendent la main aujourd'hui, les pauvres, je vois des manifestations, des protestations, je me dis que ce n'est donc pas la solution. »
N'essayez pas de protester, chers auditeurs, ce n'est pas la solution.
« Si j'vous dis ça c'est pas du tout pour convaincre que ce qu'on a fait est bien, c'est pour vous dire qu'on donnera, avec Xavier Bertrand et Nora Bera, le plus possible pour faire fonctionner les hôpitaux. La seule limite que je lui fixe c'est que je n'irai pas au-delà de certains équilibres nécessaires (...). Je me devais de vous le dire. (...) Je veux que l'impression que vous gardiez c'est qu'on vous a respecté en vous disant vraiment, non pas la vérité, mais en vous disant avec sincérité les choses telles qu'elles sont. Après, chacun fait son avis.» Avez-vous compris ? Sarkozy pérorait ce mardi en Avignon. Il ne dit pas la vérité, mais « les choses telles qu'elles sont.» Kessako ? Il s'excusait presque. Cet exercice d'humilité, comme un Saint Louis mais version Fouquet's qui vient accompagné de sa chanteuse d'épouse pour témoigner de son respect aux « petites gens » ... Il ne manquait qu'un argument, il fut pour la conclusion :
« Comme les médecins, les décisions faciles, elles n'arrivent jamais dans mon bureau.» Le monarque usa du même arguments avec une poignée de médecins, voici 15 jours à Orbec, ou devant les maires de France, à Paris.
Il termina par des voeux de bonheur, et, pour celles et ceux qui auront une année 2011 moins bonne que 2010, un appel à la solidarité infirmière... L'intervention avait duré 11 minutes, il était temps de repartir.
A Paris, la pagaille à l'UMP Une information judiciaire sera finalement ouverte à propos de la vente de l'hippodrome de Compiègne par Eric Woerth, ministre du budget. Elle fait suite à la plainte déposée par sept députés socialistes. Le parquet a précisé l'objet, très large, de l'instruction : abus d'autorité, complicité de prise illégale d'intérêt, trafic d'influence par personne dépositaire de l'autorité publique, trafic d'influence par particulier et favoritisme et recel. Rien que cela. Eric Woerth avait été accusé par le Canard Enchaîné d'avoir cédé le terrain à prix bradé (2,5 millions d'euros), malgré une opposition du ministère de l'agriculture.
Le principal syndicat des personnels de l'Office National des Forêts (ONF), est sur le point de se joindre à la plainte. Il estime que cette vente est « illégale ».Et en janvier prochain, la Cour de Justice de la République se prononcera sur l'éventuel examen du sort de l'ancien ministre. Eric Woerth a décidé de porter plainte tous azimuts. Mais il était bien seul, ce mardi. Ces amis de l'UMP ne disent mot. Les commentaires étaient rares. Il faut dire que la pagaille semble générale.
Jean-François Copé, désigné secrétaire général de l'UMP par Nicolas Sarkozy, oeuvre toujours en coulisses à l'Assemblée. A la dernière minute, il a fait déposer un amendement par Christian Jacob sur le projet de loi sur la transparence financière. Le dit amendement visait à supprimer la sanction de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende prévue à l'encontre d'un député ayant sciemment omis « de déclarer une part substantielle de son patrimoine ou de ses revenus ». Devant le tollé, l'amendement fut retiré, et, depuis, un Christian Jacob contrit est contraint de se justifier, comme ce mercredi matin, sur France inter. On apprend aussi, mercredi, qu'un autre amendement téléguidé par le patron du parti présidentiel été lui adopté pour punir la divulgation publique des déclarations de patrimoine des députés. En coulisses, on appelle cela l'amendement Martin Hirsch. Copé et Longuet avaient peu apprécié que Martin Hirsch dévoile certains conflits d'intérêts ou petits arrangements dans un récent ouvrage en octobre dernier.
Ami sarkozyste, où es-tu donc ?
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| Sujet: incompétent il se croit maintenant au dessus des lois --> DEMISSION ! Mar 8 Fév - 6:40 | |
| LUNDI 7 FÉVRIER 2011 Avion, justice et succession : l'impunité de Nicolas Sarkozy Envoyer par e-mailBlogThis!Partager sur TwitterPartager sur FacebookPartager sur Google Buzz Depuis jeudi, Nicolas Sarkozy fait mine d'ignorer la polémique créé par ses propos accusateurs et sans preuves contre magistrats et policiers dans l'affaire Laëtitia. Il part ce lundi à Varsovie, en Pologne. On imagine qu'une flottille aérienne le suivra, comme pour aller à Bruxelles vendredi dernier. En France, son camp se déchire dans les Hauts-de-Seine, affecté par les ambitions du Prince Jean. Et sa ministre des Affaires Etrangères s'enfonce chaque jour un peu plus dans des polémiques sur des relations tunisiennes. Petits luxes compromettants... Michèle Alliot-Marie a utilisé un second jet privé lors de son périple tunisien à Noël. La ministre a confirmé et s'est défendue, à nouveau : « cette nouvelle polémique est totalement artificielle. J’ai dit dès mercredi dernier que avec monsieur Miled, j’avais à la fois rejoint Tunis à Tabarka et fait des excursions... je suis allée au port de Tabarka, dans un site archéologique et avec des amis nous sommes allés dans le désert... Quand je suis allée en Tunisie entre le 26 décembre et le 1er janvier il y avait des mouvements sociaux limités à deux provinces...au moment où j’y étais il n’y avait pas d’émeutes généralisées...» Sa défense est de moins en moins crédible. La ministre, comme son ancien collègue Eric Woerth, a une riposte bien maladroite, alternant démentis en bloc et aveux parcellaires. La première fois, elle expliquait que (1) son ami Aziz Miled, chef d'entreprise tunisien l'attendait par hasard à l'aéroport de Tunis, (2) que ce dernier n'est pas un proche du clan Trabelsi/Ben Ali, et (3) que les émeutes qui débouchèrent sur le renversement de Ben Ali n'avaient pas démarré. Quelques jours plus tard, elle du reconnaître que la révolte tunisienne était si grave au point de voyager en avion pour l'éviter, sans apporter par ailleurs aucune explication sur la mise à disposition d'un jet privé pendant l'intégralité de son séjour. Quand à Aziz Miled, ses relations décennales avec le pouvoir Ben Ali ont également été détaillés dans la presse. Mediapart relève ainsi qu' « Aziz Miled peut en effet s'enorgueillir d'être l'un des rares entrepreneurs tunisiens à avoir été en affaires, dans la finance, le tourisme ou l'aviation, avec à peu près toutes les composantes de ce qu'il était convenu d'appeler le «clan Ben Ali». Que ce soit les familles Materi, Trabelsi, Chiboub ou Mabrouk. » Nicolas Sarkozy apprécie tout autant les déplacements en avion que sa ministre. Pour se rendre à Bruxelles et assister à un sommet européen, à 300 kilomètres de Paris, il a utilisé deux avions : son gros Air Bus A330-223, acquis et rénové pour 176 millions d'euros, si gros qu'il est stocké à Evreux ; et un un second appareil, « un luxueux avion d’affaires » Falcon 7X au rayon d’action de 11.000 km. Lundi 7 février, le monarque est parti à Varsovie pour un sommet du Triangle de Weimar (Pologne - Allemagne - France), une rencontre initiée en 1991. En avril dernier, Nicolas Sarkozy avait séché les funérailles nationales du président polonais, décédé dans un accident d'avion. Son Air Sarko One n'était pas prêt. Justice enflammée Les magistrats entament cette semaine leur mouvement national contre les provocations verbales de Nicolas Sarkozy, jeudi dernier à Orléans. La révolte est « inédite », note le Figaro. A droite, les réactions sont restées rares. Le Monarque paraît bien isolé. Dimanche sur Canal+, Patrick Devedjian, en disgrâce présidentielle depuis qu'il contrarie les ambitions népotiques du fils Jean dans les Hauts-de-Seine, a déclaré que la justice est à bout de souffle. Quel constat d'échec ! Le député Eric Ciotti, qui s'est vu confier une mission sur l'application des peines par Nicolas Sarkozy lui-même, a semblé battre en retraite dans une interview au Figaro : « Le président de la République a eu raison d'indiquer que les dysfonctionnements qui a priori ont été relevés doivent être sanctionnés » mais, ajoute-t-il « les inspections (...) diront » s'il y a eu des fautes. Jeudi dernier, Sarkozy était moins prudent et plus catégorique. Sans attendre le résultat de ces fameuses inspections, il a lâché : « il y a eu un certain nombre de dysfonctionnements graves. (...) Ces dysfonctionnements, j'ai demandé aux deux ministres, Michel Mercier et Brice Hortefeux, de les sanctionner. ». Ciotti a suggéré qu'il « faudrait bâtir un plan Marshall pour la justice et la police, qui doivent être traitées globalement », reconnaissant qu'au « regard d'autres démocraties voisines, comme l'Allemagne, la justice française n'est pas à la hauteur.» En 2011, le budget de la Justice augmente de 4%, pour dépasser les 7 milliards d'euros. Mais ces augmentations ne suffisent pas à rattraper le retard français sur ses voisins européens : en 2008, la France était classée 35ème sur 42 pays européens par le Conseil de l'Europe. En 2011, la justice a gagné 80 millions d'euros supplémentaires, soit à peine la moitié du coût d'investissement et d'aménagement du superbe avion présidentiel. Guerre de succession dans les Hauts-de-Seine Les élections cantonales approchent. La semaine dernière, dans l'indifférence générale, Jean-François Copé a lancé la campagne de l'UMP. Dans le fief de Nicolas Sarkozy, les Hauts-de-Seine, la bataille fait rage. On se souvient de l'affaire de l'EPAD, quand Sarkozy père avait voulu imposé son rejeton Jean, toujours étudiant, à la tête de l'Etablissement Public d'Aménagement de la Défense, le plus riche quartier d'affaires de France. Devedjian avait ensuite refusé de céder sa place de président du conseil général au fiston Sarkozy. Crime de lèse-majesté ! La riposte s'est organisée en 4 temps, avec une hypocrisie et un cynisme politiques rares : (1) le couple Balkany, grands amis du Monarque - ils faisaient partie des rares invités à souffler les 56 bougies de Sarkozy à l'Elysée le 28 janvier dernier - attaquent Devedjian dans la presse; (2) des conseillers élyséens appellent un à un les électeurs de l'UMP locale pour dégager Devedjian de la présidence de la fédération départementale en novembre dernier; (3) Isabelle Balkany se présente contre Devedjian à la présidence du département ; (4) Jean Sarkozy la remplace. Le Monde a d'ailleurs publié une lettre de 6 pages du Prince Jean, adressée le 31 janvier, à tous les conseillers généraux et maires de droite du département, où il décrit ses ambitions et priorités pour les Hauts-de-Seine : il propose « la stabilité fiscale pour les trois ans qui viennent », de « bâtir une véritable politique de l’adolescence », « d’aider au rapprochement des générations en aidant les familles », de régler « la question essentielle des modes de garde de la petite enfance », de « contribuer à l’emploi des parents », en généralisant les « espaces insertion » dans l’ensemble du département, et, pour accompagner le discours de Papa Nicolas, d'« assumer nos compétences en matière de prise en charge de la dépendance », et, enfin, d'« inverser la tendance » des difficultés croissantes d'accès au logement. Avion, luxe et succession, Nicolas Sarkozy ne change pas. Souvenez-vous en ! DEGAGE ! DEGAGE ! DEGAGE ! Maintenant ! | |
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| Sujet: C'es-t la crise ? ...mais lui mène grand train !!!! Mer 9 Fév - 7:13 | |
| La discrète escapade new-yorkaise de Nicolas Sarkozy LEMONDE.FR | 08.02.11 | 12h25 • Mis à jour le 08.02.11 | 15h02
L'avion présidentiel Airbus A330 surnommé "Air Sarko One", lors d'une escale, le 27 octobre 2010, en Nouvelle-Calédonie.AFP/THIERRY PERRON
Nouvel épisode dans la saga des avions gouvernementaux : France Inter révèle, mardi 8 février, que le chef de l'Etat est parti, en toute discrétion, à New York le week-end du 5 février. Selon la radio, qui a obtenu confirmation de l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'est envolé directement de Bruxelles après le sommet européen de vendredi, pour quarante-huit heures de voyage privé dans la ville américaine où vit une partie de l'année son fils cadet, Louis.
DEUX AVIONS À BRUXELLES
Un voyage qu'il a préféré garder discret, au moment où Michèle Alliot-Marie se débat dans la polémique née de son séjour en Tunisie durant les émeutes, fin 2010, et de son voyage dans le jet privé d'un riche homme d'affaires tunisien.
Sollicité par LeMonde.fr, l'Elysée justifie cette discrétion par le fait que ce séjour était à caractère strictement personnel. Le voyage a été effectué, dans un appareil de l'ETEC (Escadron de transport, d'entraînement et de calibration, qui gère les avions gouvernementaux). Plus précisément, selon France Inter, à bord d'un Falcon 7X, appareil de seize places, acheté en même temps que l'Airbus A330 baptisé par la presse "Air Sarko One" pour remplacer deux appareils gouvernementaux plus anciens.
Cet avion, surnommé "Carla One" par les aviateurs de l'ETEC – car, s'il est réservé au gouvernement, il serait occasionnellement utilisé par l'épouse du chef de l'Etat –, a fait le voyage Paris-Bruxelles, de même que l'avion présidentiel. L'usage de deux appareils pour faire un trajet aussi court avait étonné la presse belge.
Les services de la présidence expliquent que l'usage de l'A330 se justifie par la taille de la délégation qui accompagnait M. Sarkozy. Quant au second appareil, c'est un "spare" ("rechange"), un second avion présent en cas de défaillance du premier, qui accompagne le président à chaque déplacement.
Les services de la présidence ont précisé à France Inter que Nicolas Sarkozy, puisqu'il utilisait l'appareil "à titre privé", en a réglé le voyage. Ou plus précisément, qu'il avait réglé le coût d'un billet "au tarif commercial".
"PAS DE POLÉMIQUE"
Le tarif "commercial" correspond-il à l'équivalent de celui d'un vol régulier, ou à celui appliqué pour un vol privé à bord d'un petit appareil ? La différence est de taille. Si un vol régulier coûte de 1 000 à 4 000 euros en classe affaires, un Falcon 7X coûte plus de 7 000 euros par heure de vol, et louer un appareil de ce type revient à plusieurs centaines de milliers d'euros pour un particulier.
Pour le député socialiste René Dosière, spécialiste du budget de l'Elysée, il n'y a pourtant là rien d'irrégulier. "Il n'y a pas de polémique sur l'usage d'un avion de l'ETEC par le chef de l'Etat pour se déplacer à titre privé, explique l'élu au Monde.fr. Il est chef de l'Etat tout le temps, même en vacances ou en week-end, et a des besoins permanents de sécurité, de personnel, et la capacité de rentrer en France rapidement."
Pour ses premières vacances, en août 2007, Nicolas Sarkozy était rentré des Etats-Unis à bord d'un vol régulier. Un geste destiné avant tout à soigner son image : son vol était suivi par un Falcon gouvernemental, qui est resté à sa disposition tout le temps de son séjour.
"Dans son rapport de 2009, la Cour des comptes a jugé que cette situation était absurde, relate René Dosière. Elle a donc préconisé que, puisqu'il ne peut pas faire autrement que de prendre un appareil de l'ETEC, Nicolas Sarkozy rembourse le prix d'un billet normal sur une ligne régulière. Il ne règle pas non plus le coût du déplacement de son personnel ou de ses gardes du corps." Interrogé sur le montant acquitté par le chef de l'Etat, l'Elysée répond qu'il est de l'ordre d'une place équivalente en classe affaires, soit de 2000 à 4000 euros.
DISCRÉTION
Cette consigne nouvelle n'a pas cependant pas empêché la présidence, en d'autres occasions, de continuer à recourir à l'illusion du "vol régulier". Ce fut le cas lors d'un court séjour à New York en juillet 2009. Au-delà du caractère familial de ce déplacement, on peut se demander si M. Sarkozy n'a pas souhaité éviter qu'on y voie un lien avec la polémique touchant Mme Alliot-Marie
René Dosière s'interroge également sur l'hébergement du chef de l'Etat à New-York : "souvent, il garde dans ses voyages une petite partie officielle, qui lui permet de justifier l'hébergement". Sollicité par LeMonde.fr, l'Elysée répond que Nicolas Sarkozy était en voyage totalement privé et a réglé lui-même ses frais de séjour.
Par ailleurs, M. Dosière a interrogé l'exécutif sur les raisons de l'utilisation par le chef de l'Etat de l'Airbus présidentiel pour se rendre à Bruxelles, à moins d'une heure trente en TGV. L'heure de vol de l'appareil du chef de l'Etat revient à 20 000 euros. "Nicolas Sarkozy ne prend plus le train depuis qu'il est chef de l'Etat, pour des raisons de sécurité et de nuisances pour les autres passagers, qui auraient à souffrir du dispositif de sécurité lourd qui accompagne ses déplacements", répond-t-on à l'Elysée.
Samuel Laurent | |
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Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
| Sujet: Voil qu'il parle tout seul maintenant !!! Quand on a plus rien à dire il vaut mieux partir !!!! Ven 11 Fév - 6:00 | |
| Sarkozy sur TF1: la presse pointe l'absence de contradicteurs (AFP) – il y a 1 heure PARIS — Les éditorialistes de la presse française pointent la criante absence de contradicteurs lors du grand oral de Nicolas Sarkozy face à un échantillon de neuf Français, jeudi soir sur TF1. "Monsieur avait demandé à être servi sur un plateau - quelque chose de simple et convivial - et surtout de ne pas être dérangé. Pas de syndicaliste surtout !", ironise Patrick Apel-Muller, dans L'Humanité. Un constat que partage Yann Marec dans Midi Libre jugeant que "Le remake télévisuel de l'an dernier, formaté pour dérouler la politique gouvernementale, manquait singulièrement de contradiction." "Parole usée, électorat déboussolé, image brouillée, opinion désabusée, serments éculés", énumère Rémi Godeau dans l'Est républicain, "dans une mise en scène sur mesure, le crypto-candidat a dévoilé sa stratégie". "Censé être à l'écoute, il a souvent +oublié+ les questions du panel faire-valoir", accuse l'éditorialiste. "Ce n'était pas Sarkozy, c'était un Pinocchio dont le nez s'allongeait à la mesure de cette interminable émission", assène Jean-Marcel Bouguereau dans la République des Pyrénées. "Une émission sur mesure d'où l'on avait soigneusement choisi les Français en évitant, comme lors de la précédente émission, tous les gréviculteurs qui l'avaient pollués." "Hier soir, +Paroles de Français+ aura donc permis à Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages, de se livrer à une tentative de reconquête de l'opinion via un échantillon choisi aux petits oignons", renchérit Jacques Guyon dans la Charente libre. "Pourquoi s'embarrasser de journalistes susceptibles de vous gâcher un solo de compassion ou une improvisation sur la justice sociale quand on a la chance d'avoir un choeur de "vrais" gens, posant les +vraies+ questions et face auxquels on peut faire un vibrant récital de nouvelles promesses?" Etienne Mougeotte dans Le Figaro exprime un point de vue radicalement opposé, estimant qu'en "répondant aux questions concrètes de neuf Français anonymes plutôt qu'aux admonestations péremptoires de stars des médias, le président a voulu conjuguer les contraintes de la mondialisation avec le volontarisme hexagonal". Mais pour Jacques Camus de la République du Centre, dénonçant les "questions-prétexte posées par les Français sélectionnés" et qualifiant Jean-Pierre Pernaut de "Monsieur Loyal", l'émission "s'appelait improprement +Paroles de Français+ mais évidemment, il fallait comprendre +Paroles du Président+." Qui le croit encore ce pauvre malade !!!! DEMISSION IMMEDIATE !!! DEGAGE !!! | |
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| Sujet: Yen a encore qui l'écoutent ???laissez le parler tout seul...ou poussez le un peu...il n'en a plus pour longtemps ... Ven 11 Fév - 6:18 | |
| VENDREDI 11 FÉVRIER 2011 Sarkozy sur TF1 : Paroles de Français, blabla de Président. Envoyer par e-mailBlogThis!Partager sur TwitterPartager sur FacebookPartager sur Google Buzz Ils étaient neuf, neuf témoins sélectionnés « parmi les reportages de TF1 en 2010 » précise Laurence Ferrari, en ouverture de son journal télévisé jeudi 10 février. Neuf témoins pour interroger et écouter Nicolas Sarkozy, dans un petit plateau dans le 15ème arrondissement de Paris. Les murs n'étaient plus gris/bleu, mais à dominante orangée. Par qui ont-ils été sélectionnés ? La rédaction de TF1 ! Aucun d'entre eux n'étaient là pour la précédente confession politico-intime de Nicolas Sarkozy. Autre différence, cette fois-ci, Sarkozy avait évité toute interview par Laurence Ferrari. L'actualité du jour n'était pas fameuse. L'Egypte se débarrassait de l'autocrate Moubarak, hôte récent de François Fillon; les tribunaux du pays étaient recouverts de magistrats en grèves. Des milliers de juges, policiers, avocats, greffiers et personnels pénitentiaire avaient battu les pavés de France TF1 diffuse un court reportage sur les coulisses de l'émission. A 20h08, Jean-Pierre Pernaut lance quelques thèmes (sécurité, santé, éducation Egypte, ...) « je ne sais pas quelles questions il veulent poser », rajoute-t-il. Il est 20h28, ça commence. Sarkozy laisse éclater un large sourire. Il y a Lina la prof, Claudine la commerciale depuis un an après neuf fois de chômage, Ted le doyen, 80 ans, photographe et époux d'une femme atteint d'Alzheimer ; Lionel, 56 ans, soudeur dans les chantiers navales ; Fatiha, 62 ans, pharmacienne cambriolée 4 fois en un mois et demi, d'origine algérienne, installée dans le fief de Christian Estrosi ; Stéphanie, patronne d'une PME, 38 ans ; Simone, medecin généraliste de 57 ans ; Edouard, étudiant de 20 ans ; et Mickaël, agriculteur de 33 ans près d'Arras. « Monsieur le président, les Français vous les rencontrez souvent » commence Pernaut « qu'est-ce qui vous surprend ». Le plateau est servi. « C'est le monde qui change à une vitesse stupéfiante. » répond Sarkozy. « Si on veut garder la France telle que nous l'aimons (...), il faut accepter de changer. C'est un paradoxe. C'est le changement qui permettra de préserver notre modèle.» Il résume ses constats : « lucidité des Français, inquiétudes des Français, mais en même temps grande capacité d'adaptation des Français.» C'est la laïus du président soucieux de protéger le pays. Insécurité Fatiha interpelle Sarkozy sur la délinquance et l'insécurité vécue à Nice. « Vous avez inauguré le commissariat de ce quartier qui se trouve à 400 mètres de ma pharmacie (...). Un quartier devenu une zone de non-droit, où règne les petits caïds.» Elle dénonce l'impuissance des pouvoirs publics, face à « une violence qui démarre très jeune.» Sarkozy l'interroge : « est-ce qu'on a arrêté les coupables ? » Oui, « des enfants de 15 ans et demi.» Fatiha complète : « après le 3ème braquage, le préfet m'a donné une protection rapprochée.» Nice, c'est l'une des villes les plus dangereuses de France, mais aussi le bastion des sécuritaires Christian Estrosi (le maire) et Eric Ciotti (le président du département). Fatiha finit par poser sa question, elle aimerait « une police qui connaisse les gens les gens et leurs habitudes, sûrement plus efficace que toute intervention en nombre une fois que le délit est commis.» On se souvient du déploiement de forces dans la banlieue de Grenoble, en juillet dernier. Sarkozy semble coincé : « Au fond, ce que vous vivez, tant de gens le vivent.» Ou encore : « je ne vais pas fuir. » Sans surprise, il embraye sur son bilan. « il y a dans cette affaire, ce qu'on a réussi, et ce qu'il faut changer. » Il dénonce la « situation de démobilisation » dans laquelle il a trouvé la police, il se félicite d'avoir « obtenu des résultats ». Grâce à sa politique du chiffre, le taux d'élucidations des crimes et délits est monté à 40%. Arrêter un toxico plutôt qu'un dealer, cela fait d'une pierre deux coups (un délit et une élucidation !). Mais Sarkozy fait mine de reconnaître, premier aveu public : « Il y a deux points où on n'a pas réussi : les mineurs et l'hyper-violence venant de gens qui n'ont ni valeur, ni règles.» Pour les premiers, il promet une révision des sanctions et une réforme des tribunaux pour enfants d'ici l'été : « un mineur d'aujourd'hui n'aurait rien à voir avec un mineur de 1950.» Il ajoute : «Il faut que nous changions... Ce n'est plus adapté. Les sanctions ne sont pas adaptés, elles ne sont pas systématiques... (...) ce n'est pas un problème de gauche et de droite.» Autre point de fixation sarkozyenne, « sur les multirécidivistes, vous les Français, vous serez appelés une semaine par an à siéger dans le tribunal correctionnel de votre départenement.» Il ressort son idée de jurés populaires. La grosse bourde. Les multirécidivistes, expression fumeuse, « sans valeur ni règles », c'est-à-dire auteurs de crimes violents passent déjà devant des jurys d'assises. Les nouveau jurés populaires que Sarkozy veut introduire concernent les tribunaux correctionnels. Sur le plateau, personne ne relève. « Il me semble que la sanction judiciaire ne suscite pas la crainte suffisante pour ces délinquants.» complète-t-il. C'est tout ? Sarkozy ment par omission. La progression des atteintes aux personnes est loin d'être limitée aux seules délinquances récidivistes ou aux mineurs ! Et les moyens ? Sarkozy ressort la rengaine habituelle. Fatiha lui demandait des policiers de proximité, Sarkozy répond que « ce n'est pas un problème d'effectif. (...) Il faut qu'on développe la videoprotection.» Il se félicite aussi du développement des fichiers. Fatiha relance : « excusez moi Monsieur le Président... et la prévention ? » Sarkozy n'aime pas la question. Il répond en provoquant : « la première des préventions, c'est la certitude qu'a le délinquant majeur ou mineur d'être sanctionné s'il commet un délit.» Et il s'enfonce dans son rôle tout-sécuritaire : « L'école est gratuite en France ! La santé est gratuite en France ! (...) Il y a un moment, aide-toi le ciel t'aidera ! » Justice Pernaut intervient, et lance un sujet sur la contestation judiciaire contre les attaques de Sarkozy contre les magistrats. Sarkozy devient faussement miel : « comme je vous le disais, ... j'ai été 20 ans dans ma vie avocat (?), je connais les magistrats. ils sont compétents. »Mais, ajoute-t-il, « pour moi, ce qui fait déborder le vase, c'est cette jeune Laëtitia, violée par un récidiviste; assassinée par un récidiviste, découpée par un récidiviste... si ce récidiviste est bien le coupable.» Sarkozy évoque sa rencontre avec la famille adoptive qui lui aurait demandé de sanction les fautes éventuelles. « Président de la République, je suis aussi un être humain. Je dois garder cette part d'humanité.» Sarkozy défend son monopole du coeur. Pernaut insiste : « que dites vous aux juges qui disent qu'ils n'y a pas assez de moyens ? » Sarkozy revient sur l'affaire, et conteste à l'avance que l'enquête interne ne puisse pas trouver de dysfonctionnements : « si l'enquête conclue que tout s'est bien passé et c'est circuler y a rien à voir.» Sarkozy conteste le caractère historique de la grève, et sort ses fiches : de 2002 à 2011, on serait passé de 7300 à 8510 magistrats, de 8700 à 10700 greffiers, et le nombre de personnels d'insertion a augmenté de 143% sur la même période. Pourquoi se plaindre que la France demeure au 35ème rang des membres du conseil de l'Europe pour son budget de la justice ? Sarkozy promet quand même une concertation avec le monde judiciaire pour savoir d'où vient le malaise. Il relance sur les 30.000 peines qui ne sont pas executées. Un scandale ! Qui est président ? Qui a fait voter les peines planchers sans réforme carcérale ? Sarkozy concède : « Il y a un petit problème de moyen qui se pose certainement, notamment pour les places de prisons.» En 2018, on aura 70.000 places (contre 56.000 actuellement). Et en 2025 ? 100.000 ? Pouvoir d'achat 20 minutes de monologue déjà. On continue. Pernaut lance un autre thème : emploi et pouvoir d'achat Lionel le soudeur s'inquiète de ses fins de mois. 1.600 euros par mois en faisant les trois huit ! Pernaut insiste sur les chiffres : le pouvoir d'achat aurait progressé en 1,4% l'an dernier mais « personne n'y croit ». Sarkozy acquiesce : « Bien sur, personne n'y croit, je le sais.» Il a de la chance. Lionel travaille aux chantiers de Saint-Nazaire, pour lesquels Sarkozy s'est tant démené depuis juillet. le Monarque loue l'incroyable savoir-faire de ces chantiers : « on a réussi à les sauver ». mais dans trois ans ? s'inquiète Lionel. « Toute la question, c'est l'avenir de l'industrie en France.» répond Sarkozy. Et ? Et rien. Il ressort des chiffres bien connus sur la baisse de l'emploi industriel... et dénonce les 35 heures et le décrochage de compétitivité. Bon. Mais les 35 heures, ça n'existe plus depuis 2002. Et pourtant ... Lionel s'inquiète : « j'ai pas d'heures sup' » Sarkozy insiste, fustige encore les 35 heures et la retraite à 60 ans. Et la pénibilité, glisse Pernaut en souriant. Sarkozy a cette réponse incroyable, pour botter en touche : « ... Faudrait s'entendre sur la pénibilité... c'qu'est pénible, c'est d'être au chômage. » Mickaël l'agriculteur bondit. Il trépignait. « Mais c'est quoi votre projet ? La guerre économique mondiale ? (...) C'est très inquiétant ! » Sarkozy est surpris, mais reste calme, cool et zen : « qu'est ce que vous proposez ? Qu'on ne fabrique plus d'avions ? » Mickaël : « je n'ai pas dit ça.» Sarkozy revient sur le modèle social. « Pour le garder, il faut qu'on travaille ! » 21h15, Pernaut coupe Sarkozy et lance un micro-témoignage d'une mère précaire, divorcée, avec 3 enfants. Pour rebondir sur le pouvoir d'achat, Sarkozy attaque les fonctionnaires : « je ne peux pas donner la priorité aux salariés sous statuts.» L'assistance le regarde, le visage sombre. Affaires ? Pernaut sort sa première question d'internaute masqué, sur le « grand train de nos dirigeants » et leurs voyages de luxe. « Ces questions sont toutes légitimes » reconnaît Sarkozy. Mais, précise-t-il, « pas un centime d'argent public n'a été détourné », et « la politique étrangère de la France n'a pas été impactée» par les voyages de MAM et Fillon à Noël. Il ressasse ses consignes de la veille, on voyagera en France. « Pas de faute, pas d'erreur, pas de sanctions ? » insiste Pernaut. « Ecoutez, j'essaye d'être très honnête... si je pensais qu'il y a avait une faute, j'aurai sanctionné.» répond Sarkozy. Mais « je considère que ça a choqué et donc il faut l'encadrer.» Il s'excuse. « je sais bien qu'il y a des choses qu'on rate, des choses qu'on ne voit pas. (...) Les ennuis ne viennent jamais de là où on les attend. (...) C'était sans doute une erreur.» Chômage Claudine, commerciale, mère célibataire anciennement au chômage, témoigne de ses difficultés à retrouver un emploi. Elle bégaye un peu à cause de l'émotion. 50 CV, 3 entretiens, elle ne comprend pas les réticences des employeurs. Pernaut évoque la hausse du chômage en 2010. Sarkozy prend l'air grave : « Entre la sécurité et le chômage, ça dit être pour nous, le gouvernement, les deux domaines de priorité absolue.» Il repromet le retour à la croissance, se félicite de la création de pôle emploi. Claudine l'interrompt. « Je n'ai pas du tout parlé de ça. » Sarkozy annonce une hausse de 500 millions d'euros du budget de l'emploi. Xavier Bertrand sera ravi. Enfin une nouvelle promesse ! Ce demi-milliard servira à recevoir tous les chômeurs de longue durée dans les trois mois, développer l'apprentissage et augmenter le nombre de contrats aidés (y compris pour les jeunes des quartiers). « Cette décision, nous l'avons prise aujourd'hui.» ... Comme par hasard, juste avant de venir à TF1. Sarkozy est confiant, comme en janvier 2010 : « la croissance est revenue, les signes sont encourageants, ça va marcher.» Il faut être patient : « dans un monde qui est devenu un village, on ne peut pas inverser des tendances en quelques mois. » Sur l'apprentissage, il promet de « mettre sur place dès maintenant un système de bonus/malus » pour les entreprises de plus de 250 salariés qui dépasseront ou n'atteindront pas les 3% d'apprentis obligatoires Dépendance Pernaut sert le sujet sur un plateau doré : la dépendance. Ted, 80 ans, témoigne rapidement de la maladie de sa femme. Il critique le plan Alzheimer de Sarkozy, trop lent, trop tardif, alors que la situation des aidants est déjà « dramatique ». Pas question de parler des retraites. Sarkozy boit du petit lait. La dépendance, c'est son chantier ! ça permet d'éviter de parler santé et déremboursement, retraites et pénibilité. Il évoque les 300 millions d'euros mobilisés pour la recherche sur la maladie. Sarkozy s'enfonce dans la compassion. « problème essentiel », « humanité », « chiffres extra-ordinaires » du vieillissement. Il rappelle, cet été , la création d'une cinquième protection pour la dépendance. Mais « il va falloir trouver des moyens de financement » Et tout est possible : assurance, reprise sur succession, jour férié en moins, CSG). « Après avoir réglé la question des retraites », Sarkozy promet de régler la dépendance... en 6 mois. De qui se moque-t-il ? Il n'a rien réglé. Ted insiste sur le manque de moyens. Sarkozy confirme. « Nous avons besoin de plus de moyens. » Pas de promesses précises, sauf une belle phrase pompeuse : « Ma conception de mon rôle de président de la République, c'est de régler les problèmes, pas de les commenter. » Santé Simone, médecin de campagne, s'inquiète du maintien du service au public, et de la difficulté de recruter des médecins. Sarkozy s'enthousiasme : «Votre coin, c'est l'Ardèche ? C'est magnifique.» «Nous n'avons jamais eu autant de médecins en France. (...) Il y a trop de médecins dans certaines villes. Et il y a un manque de médecins dans certaines spécialités. » Sarkozy reprend quasiment mot pour mot son argumentaire d'une précédente visite de terrain sur le sujet. Mais, « je ne crois pas à la coercition »... Il préfère les bourses, 400 prévues cette année. Simone l'interrompt : le problème, c'est le manque de services publics et d'emplois en zone rurale. Sarkozy relit ses fiches. « Il faut redonner du temps médical au médecins. Il passe leur temps à remplir des formulaires.» Il aimerait aussi que les médecins de campagne soient rémunérés plus chers qu'en zone urbaine. Pernaut évoque le scandale du Mediator. Sarkozy enfonce quelques portes ouvertes (« il faut des médicaments utiles »). Puis il s'embrouille : on ne peut pas refuser le progrès.» Quelle curieuse formule pour réhabiliter les labos ! « Nous sommes en train de réfléchir à de nouvelles formules » de pharmaco-vigilance Il est 22H11, et nombre de sujets n'ont pas été évoqués. Multiculturalisme « Ne trouvez vous pas que le multicuralisme est un échec ?» relaye Pernaut. Sacrée question d'un internaute masqué. Sarkozy adore. « Bien sûr, le multiculturalisme est un échec. (...) Si on vit en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté qui la communauté nationale.» Il dénonce les exemples anglais et américains. « Nous ne voulons pas de cela. (...) Cela pose la question de l'islam et de nos compatriotes musulmans ». Et paf ! Nous voici reparti dans le débat sur l'identité nationale. « « On s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait en France, pas assez de l'identité du pays.» Ou encore : « Nos compatriotes doivent pouvoir pratiquer leur religions (...) mais il ne peut s'agit que d'un islam de France et non pas d'un islam en France. » Sarkozy insiste sur la laïcité. « Nous ne voulons pas en France d'un prosélytisme religieux quel qu'il soit. » Sarkozy redécouvre la laïcité contre l'islam, après s'être fait l'apôtre catholique que l'on sait. Fatiha intervient, et dénonce les ghettos : « comment voulez vous qu'ils s'intègrent si on les laisse ensemble ? » Sarkozy a sa réponse : c'est la faute aux « régularisations à tour de bras » des décennies précédentes ! La belle affaire ! Agriculture C'est au tour de Mickaël l'agriculteur. « J'ai été certainement maladroit, mais vous avez été un peu méprisant. » Il ajoute : l'alimentation est un thème clé. Il dénonce que le retrait de la sphère publique dans le soutien aux agriculteurs. Sarkozy se couche : « Vous n'aviez pas pas à vous excuser ! Vous n'étiez pas maladroit. » Il fait dans la langue de bois : « il n'y a pas un métier qui ait plus d'avenir que l'agriculture. » Il critique les importations de produits étrangers qui ne respectent pas les règles de traçabilité définis en Europe: « la sécurité a un prix. » Il rappelle : « nous avons décidé de taxer les terres agricoles qui deviennent des terres à bâtir. » Et la division par deux du crédit bio ? « C'est solennel (...) Il n'est pas question que nous acceptions le démantèlement de la PAC. » Mickaël s'énerve: « ce n'est pas la question. » Il dénonce l'instabilité des marchés, et l'absence de prévisions et connaissances des stocks. Sarkozy reprend son monologue : « Nous venons de décider que la 20% de la restauration collective de l'Etat soit bio. » Il promet un triplement des surfaces bio d'ici 2012. « Le thème de la régulation, le seul pays qui le défend, c'est la France.» Et il évoque la présidence française du G20. « Je ne sais pas si je vais réussir.» PME Pernaut s'impatiente. Il faut qu'on parle d'emploi. « Dans 10 minutes, on rend l'antenne. » Stéphanie évoque les PME. « Nous avons des difficultés à maintenir notre production en France. Pour toutes les entreprises à fort taux de main d'oeuvre en occident, la clé pour pérénniser nos entreprises, c'est d'acheter à l'étranger notre bas de gamme. » Elle continue : « Etre chef d'entreprise aujourd'hui, c'est très difficile.» Pernaut lui souffle : « à cause du coût du travail ? » Elle acquiesce. Les statistiques affichées sur l'écran sont fausses. Sarkozy abonde. Il faut réhabiliter le chef d'entreprise. Elle s'inquiète des charges et des normes. Sarkozy rappelle le gel des prélèvements obligatoires qui nuisent à la compétitivité. Et, ô surprise, la promesse du jour : « il faut favoriser le capitalisme familial.» Et le voici qui défend ... la future réforme du fiscalité du patrimoine, « de façon à privilégier les gens comme vous qui investissez dans votre entreprise.» Sarkozy dérive sur la TVA sociale, une « école intéressante », « ce n'est pas une mauvaise idée », mais « je ne souhaite pas une augmentation de la TVA qui nuirait au pouvoir d'achat.» Sarkozy ajoute sur la taxation des plus-values sur la résidence principale, une idée défendue à l'UMP. Education Lina, professeur d'école en court préparatoire, silencieuse depuis le début, a quelques minutes pour parler éducation. Il est 22h42. Lina n'est pas contente des 16.000 suppressions de postes annoncées pour la rentrée, l'augmentation du nombre d'élèves, ses 50 heures de travail par semaine, les élèves en difficultés à cause de la crise, la dégradation des conditions de travail. « C'est de votre responsabilité.» « Est-ce que l'éducation est une priorité ? C'est le premier budget de la nation.» Sarkozy ressort ensuite la statistique habituel : « depuis 1990, la France a embauché un million de fonctionnaires de plus. Deouus 35 ans, la France a présenté un budget en déficit. (...) Nous avons pris des engagements de réductions des déficits, nous les tiendrons.» il parle devoir, rigueur, déficit. TF1 sert la soupe. Pernaut montre une jolie courbe : depuis 1989, 500.000 élèves de moins, mais 34.000 d'enseignants supplémentaires. Merci Pernaut ! Les enseignants, « on a besoin d'eux », il rappelle la revalorisation des rémunérations oubliant le gel des salaires dans la fonction publique. Sarkozy joue la compassion, le « qualitatif contre le quantitatif », et promet de rencontrer les organisations syndicales. Edouard, l'étudiant, souhaite que les imams français et républicains soient formés. Pernaut le coupe. « Parlez d'éducation. » Edouard réclame de pouvoir faire des stages. Sarkozy embraye, sans répondre, sur la grande réussite de l'autonomie des universités. « Le changement est colossal. Et dans quelques années, nous aurons les meilleurs universités d'Europe ! » Sarkozy y croit. Sur le problème des moyens, « les moyens de l'université française ont augmenté de 28% depuis 2007. » Pernaut laisse quelques secondes à Sarkozy pour commenter la quasi-retraite du président Moubarak, Sarkozy se félicite du regain démocratique en Egypte. « Pardon d'avoir été un petit peu long pour ceux qui attendent la série qui suit. » conclue Jean-Pierre Pernaut. Il est 23 heures, c'est fini. Enfin. Le Président des Riches s'en est bien sorti. On n'a pas parlé de ses amis du Fouquet's. ALLEZ DEGAGE ! | |
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| Sujet: C'est Pinnochio Ven 11 Fév - 16:10 | |
| Ce n'était pas Sarkozy, c'était un Pinocchio» REVUE DE PRESSE Les éditorialistes de la presse française ont critiqué l'absence de contradicteurs et le quasi-monologue du président de la République. 1059 réactions Les éditorialistes de la presse française pointent la criante absence de contradicteurs lors du grand oral de Nicolas Sarkozy face à un échantillon de neuf Français, jeudi soir sur TF1. "Monsieur avait demandé à être servi sur un plateau - quelque chose de simple et convivial - et surtout de ne pas être dérangé. Pas de syndicaliste surtout !", ironise Patrick Apel-Muller, dans L'Humanité. Un constat que partage Yann Marec dans Midi Libre jugeant que "Le remake télévisuel de l’an dernier, formaté pour dérouler la politique gouvernementale, manquait singulièrement de contradiction." "Parole usée, électorat déboussolé, image brouillée, opinion désabusée, serments éculés", énumère Rémi Godeau dans l'Est républicain, "dans une mise en scène sur mesure, le crypto-candidat a dévoilé sa stratégie". "Censé être à l'écoute, il a souvent oublié les questions du panel faire-valoir", accuse l'éditorialiste. "Ce n'était pas Sarkozy, c'était un Pinocchio dont le nez s'allongeait à la mesure de cette interminable émission", assène Jean-Marcel Bouguereau dans la République des Pyrénées. "Une émission sur mesure d'où l'on avait soigneusement choisi les Français en évitant, comme lors de la précédente émission, tous les gréviculteurs qui l'avaient pollués." "Hier soir, Paroles de Français aura donc permis à Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages, de se livrer à une tentative de reconquête de l'opinion via un échantillon choisi aux petits oignons", renchérit Jacques Guyon dans la Charente libre. "Pourquoi s'embarrasser de journalistes susceptibles de vous gâcher un solo de compassion ou une improvisation sur la justice sociale quand on a la chance d'avoir un choeur de "vrais" gens, posant les vraies questions et face auxquels on peut faire un vibrant récital de nouvelles promesses?" Etienne Mougeotte dans Le Figaro exprime un point de vue radicalement opposé, estimant qu'en "répondant aux questions concrètes de neuf Français anonymes plutôt qu’aux admonestations péremptoires de stars des médias, le président a voulu conjuguer les contraintes de la mondialisation avec le volontarisme hexagonal". Mais pour Jacques Camus de la République du Centre, dénonçant les "questions-prétexte posées par les Français sélectionnés" et qualifiant Jean-Pierre Pernaut de "Monsieur Loyal", l'émission "s'appelait improprement Paroles de Français mais évidemment, il fallait comprendre Paroles du Président." allez du balais ! et vite ! | |
| | | Admin Admin
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| Sujet: ...un "verbeux" Sam 12 Fév - 5:40 | |
| Etre interviewé, jeudi soir sur TF1, par neuf Français « ordinaires » n'a fait qu'ajouter au confort rhétorique du Président.
Le président Sarkozy, ancien avocat, est un habile rhéteur. Mais, il est aisé, en prenant un peu de recul, de démonter quelques ficelles rhétoriques utilisées, et décortiquer les mécanismes concrets de son argumentation, faite de roublardises de prétoire, parfois de mensonges.
S'attribuer une mesure et son succès
« Lorsque j'ai créé le fichier d'empreintes génétiques pour les délinquants sexuels, souvenez-vous en 2003 le scandale que cela a fait. Aujourd'hui, on retrouve un coupable de viol sur deux ! »
Le fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) a en fait été créé en 1998 par la loi Guigou (garde des Sceaux du gouvernement Jospin) relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles. La loi pour la sécurité intérieure de 2003 à laquelle Sarkozy fait ici allusion a permis d'étendre ce fichier génétique à toutes les personnes à l'encontre desquelles il existe « des raisons plausibles de soupçonner qu'elles ont commis une infraction ».
En aucun cas, donc, il n'a « créé » ce fichier contre les délinquants sexuels, et en aucun cas le tollé que cette disposition a effectivement causé à l'époque n'était lié au fait de prendre les empreintes génétiques des délinquants sexuels.
Il s'attribue donc mensongèrement la paternité d'une mesure prise avant lui, en l'associant à un climat de scandale qui portait sur autre chose, et en enchaînant avec un « aujourd'hui », il fait un lien explicite entre le succès annoncé après (un viol sur deux élucidé) et la mesure, tout en sous-entendant que les belles âmes qui auraient alors protesté avaient bien tort car sa mesure est efficace.
Effacer ce que l'on a dit en jouant sur l'émotion
Extrait d'un reportage. Marc Fricoteaux, juge au tribunal de grande instance de Nantes, déclare :
« Voir accusés nos collègues, qui ont dénoncé le manque de moyens pour ne pas pouvoir assurer le suivi comme il le fallait, c'était tout à fait intolérable. Et je crois qu'il y a là une exaspération. C'était je crois, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. »
Nicolas Sarkozy commence par saluer l'action des juges dans leur ensemble. Puis :
« Ce magistrat, et c'est parfaitement son droit de le dire, dit : “ Ah, quand même le président de la République a dit : ‘S'il y a une faute, elle doit être sanctionnée.’” Il a raison : c'est ce que j'ai dit. […].
Et j'ai répondu aux parents de Laëtitia, je vous promets, je vais voir précisément ce qui s'est passé et s'il y a des fautes, il y aura des sanctions. »
Ce qu'a dit le juge n'est pas du tout la façon dont Nicolas Sarkozy en rend compte. Car « voir accusés » est une assertion. Dans la bouche du magistrat, cela repose sur l'idée que l'accusation a effectivement été prononcée, et non pas qu'elle est hypothétique, à venir.
Pourtant Nicolas Sarkozy rapporte les propos bien autrement : « S'il y a une faute, elle devra être sanctionnée. » Voici exactement ce que le président de la République avait déclaré la semaine précédente :
« Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable sans s'assurer qu'il sera suivi par un conseiller d'insertion, c'est une faute. Ceux qui ont couvert ou laissé faire cette faute seront sanctionnés, c'est la règle. »
Factuellement, il n'a donc pas émis une hypothèse, il a bien porté une accusation (« c'est une faute ») et l'annonce de la sanction est faite au futur et non au conditionnel. C'est justement le fait de condamner, avant même les résultats de l'enquête interne, qui a choqué les magistrats.
Double mensonge rhétorique Nicolas Sarkozy, qui a manqué de prudence en annonçant une sanction à venir, cherche ici à rattraper le coup, en effaçant des mémoires la réalité de ses propos. Il réintroduit la notion d'hypothèse : si il y a faute, il y aura sanction. Pour ce faire, il a recourt à un ressort émotionnel : son propos n'est que la traduction publique du serment qu'il a fait aux parents de la victime. Et il met dans la bouche du juge interviewé la confirmation de sa tournure prudente (alors qu'il n'a jamais dit ça) : « Il a raison, c'est ce que j'ai dit. »
On est face à un double mensonge rhétorique : ce n'est pas ce que le juge a dit, ce n'est pas ce que Nicolas Sarkozy avait dit. Et un peu après, en conclusion d'un long rappel des faits concernant l'assassin présumé de Laëtitia, il assène une dernière fois sa reformulation en prétendant qu'il ne fait que confirmer :
« Donc, je confirme, s'il y a eu dysfonctionnement, il y aura responsabilité, et le responsable aura à en répondre dans le cadre des procédures. »
Induire une idée via des faits qui n'ont rien à voir
Le passage sur Laëtitia est riche d'astuces rhétoriques :
« Pour moi, ce qui fait déborder le vase, c'est cette jeune Laëtitia, violée par un récidiviste, assassinée par un récidiviste, découpée en morceaux par ce même récidiviste, s'il s'avère que c'est bien lui, les charges pesant sur lui étant très lourdes. Vous voyez, moi je suis plus choqué par ça que par toute autre chose. […]
Je veux d'abord aller à l'essentiel. Qu'est-ce qui s'est passé avec Laëtitia ? Ça intéresse les gens de savoir ça. C'est pas rien. Un monsieur, qui avait déjà violé, qui avait passé onze années en prison, est relâché, après sa peine, ce qui est normal, sans que personne ne le suive ! Et ne s'occupe de lui ! Personne ! Ce même monsieur, au même moment où sa compagne dépose au commissariat de police une plainte pour tentative de meurtre et viol, on ne le recherche pas. […] Soit l'enquête conclut que tout s'est bien passé (circulez, y a rien à voir).
C'est la fatalité ? Je peux pas l'accepter ! Je peux parfaitement comprendre la fatalité d'un homme qui n'a jamais violé et jamais tué et qui tout d'un coup commet l'irréparable. Ça, qui pouvait prévoir ? Mais il avait déjà violé, il avait déjà un passé judiciaire ! Donc je ne peux pas accepter qu'on me dise… [changement d'idée en cours d'énoncé] »
Oui, Tony Meilhon est un récidiviste. Oui, il a été condamné pour un viol commis en 1997, à cinq ans de prison dont deux avec sursis. Il avait alors 16 ans. Tel que Nicolas Sarkozy le raconte, on peut croire que le violeur mis en examen dans l'affaire Laëtitia est donc un délinquant sexuel qui s'est déjà attaqué à des femmes par le passé.
Or, les faits pour lesquels il a été condamné n'ont rien à voir avec cette association d'idée induite par le propos de Nicolas Sarkozy. Dans un foyer pour mineurs, en compagnie de deux codétenus, ils ont introduit un manche à balai dans l'anus d'un quatrième détenu mineur afin de le punir d'être ce que l'argot des prisons nomme un « pointeur » (des détenus inculpés pour des affaires de mœurs, pédophilie notamment).
Cet acte de torture est une punition contre des délinquants sexuels pédophiles qui sont victimes de l'opprobre en prison depuis très longtemps, comme Jean Genet par exemple a su le décrire. Car même les taulards se considèrent comme régis par un certain code de l'honneur, dans lequel figure le droit de martyriser ceux qui se sont sexuellement attaqués à des enfants, jugés des êtres faibles et incapables de se défendre.
« Il avait passé onze années en prison. » Dans le contexte énonciatif, on peut penser qu'il s'agit de onze années pour des faits de viol. Or, il n'a purgé pour cette affaire que trois ans, et les autres années sont liées à divers délits, essentiellement des attaques à main armée et une agressivité vis-à-vis des autorités de police et de justice (« rébellion », « outrage »…).
L'affaire Meilhon, fatalité que Sarkozy « peut comprendre » Toujours dans le même contexte, le propos de Nicolas Sarkozy, par contiguïté des énoncés, laisse croire que, après ces onze années de prison pour délinquance sexuelle supposée, il a été mis en liberté sans suivi pour être soigné de ses pulsions.
Or, les faits ont été commis il y a plus de douze ans, la peine purgée pour cela il y a bientôt dix années. La justice a manifestement affaire à un être violent, pas à un délinquant sexuel récidiviste.
Quant à la plainte déposée par son ex-petite amie, elle date du 26 décembre 2010, et la disparition de Laëtitia date du 18 janvier. Si l'enquête concluait à l'absence totale de toute tentative de le retrouver, suite à cette plainte, il faut quand même noter qu'il ne s'est écoulé qu'une vingtaine de jours et qu'il est courant de voir des enquêtes et recherches s'enclencher en plus de temps.
Enfin, le motif de la plainte n'est pas celui énoncé par Nicolas Sarkozy, qui charge la barque pour renforcer sa démonstration : « Une plainte pour tentative de meurtre et viol. » Il s'agit en réalité d'une plainte pour « menace de mort » et « agressions sexuelles ». Très agressif avec sa compagne et encore après qu'elle soit devenue son ex-compagne, Tony Meilhon n'a pas accepté la rupture et lui a annoncé : « Je vais te tuer ! Je vais tuer ton fils ! Et j'irai tuer ta mère à Fougères [Ille-et-Vilaine] et je vais me tuer après » et « Il a répété ces menaces une dizaine de fois en quinze jours », ajoute-elle dans une interview au Parisien.
Elle n'a donc pas porté plainte pour meurtre, comme l'affirme Nicolas Sarkozy, mais pour des menaces. Ça ne le rend pas plus sympathique, mais cela relativise la gravité de la faute que Nicolas Sarkozy impute aux juges et aux policiers. Ce n'était pas un violeur récidiviste ni un assassin recherché suite à une plainte pour meurtre. En matière d'homicide, il n'était encore jamais passé à l'acte. Il est donc tout à fait dans le cadre « d'un homme qui a jamais tué et qui tout d'un coup commet l'irréparable », ce que Nicolas Sarkozy « peut parfaitement comprendre » selon ses propres dires…
Anaphores émotionnels
Le début de son propos sur cette affaire est fait d'anaphores, de cette répétition du même terme pour donner une sensation d'accumulation à l'auditeur. « Récidiviste » est ainsi répété trois fois de suite, pour montrer justement à quel point il a fait, refait, récidivé.
Ces anaphores introduisent en plus une série de trois crimes (viol, meurtre et découpage du corps) qui sonne comme une surenchère dans l'horreur et qui vise évidemment à provoquer émotion et compassion pour mieux faire ensuite passer son argumentaire.
Symétrie argumentative
Ensuite, la mise en exergue de sa posture « moi, je » est une opposition explicite à un autre (ici, le juge dont on a livré un extrait). Et il affirme qu'il est « choqué » par ce crime atroce, ce qui revient à sous-entendre que le juge, lui, ne l'est pas. Il s'oppose à lui en disant que ce qui a fait déborder le vase pour lui, c'est le crime.
Il construit donc une représentation des positions en jeu ainsi :
lui, est choqué par le crime ; le juge et ses collègues sont choqués par ses seuls propos. C'est aussi une façon de démonétiser la contestation des juges, en affirmant que leur protestation est moins légitime que la compassion avec un drame effroyable.
Un shérif capable de régler les problèmes Sur un plan rhétorique, il est intéressant de noter que Nicolas Sarkozy ne va pas jusqu'au bout de la symétrie argumentative qu'il initie.
« Un homme qui n'a jamais violé et jamais tué et qui tout d'un coup commet l'irréparable. […] Mais il avait déjà violé, il avait déjà un passé judiciaire. »
Sachant que se laisser aller à affirmer que Tony Meilhon avait déjà commis un meurtre lui reviendrait en boomerang, il commence un parallèle – viol/viol – puis est obligé de nuancer son parallèle – tué/passé judiciaire. Ce qui d'un strict bon sens ne signifie rien, du coup. Vous pouvez avoir un passé judiciaire pour grivèleries, escroquerie, attentats à la pudeur, par exemple, cela ne fait de vous un tueur en puissance qu'il faudrait particulièrement surveiller.
Mais il faut dresser de cet individu un portrait monstrueux, aussi bien avant qu'après le crime, de façon à justifier ses accusations de faute qui lui permettent alors de donner des coups de menton et de surfer sur l'émotion pour s'afficher comme un shérif capable de régler les problèmes.
L'art de jongler avec les chiffres de la Justice
« Sur les moyens. Quel est le seul ministère, qu'avec le Premier ministre nous avons exonéré du non remplacement de un sur deux ? La justice avec l'université.
J'ai amené les chiffres. Je voulais que ce soit précis. Entre 2002 et 2010, le nombre de magistrats est passé de 7 300 à 8 510. Une augmentation de 16%. Les effectifs de greffiers sont passés de 8 700 à 10 700. Une augmentation de 22%. Et quant aux personnels d'insertion, leur nombre a augmenté de 143%.
Cette année même, le budget de la Justice : augmentation 4,3%. Donc tout n'est pas qu'une question de moyens ! »
Reprenons ces données chiffrées afin d'en tester la véracité et la fiabilité.
Si on prend les chiffres fournis par le ministère de la Justice lui-même (ici et ici, documents PDF), on constate d'abord que leur propre décompte annuel d'un rapport à l'autre n'est pas totalement similaire. Mais surtout on ne retrouve pas du tout les chiffres donnés par le Président, et à chaque fois son estimation semble plus haute quand cela arrange sa démonstration.
Dans ce dédale de chiffres pas toujours parfaitement ajustés on cherche donc, en 2002, 7300 magistrats. On les trouve, mais en 2003, 7 294 magistrats des services judiciaires. Ce doit être cela.
En revanche, impossible de retrouver les 8 510 annoncés. Sur la même ligne qu'en 2003, ne figurent, en effet, en 2009, que 7 893 magistrats. Et on peut ajouter que le mouvement ne va pas à la hausse, puisque la loi de finances pour 2011 prévoit la disparition de 76 postes de magistrats.
Ci-dessus, dans le tableau récapitulatif des emplois dans le projet de loi de finances 2011, on va retrouver des données aussi un peu différentes. En 2002, il y avait 7 005 magistrats en activité (et un peu plus de 300 ailleurs). Là, cela nous donne aussi les 7 300 annoncés. Rien de tel en revanche en 2010. Le nombre de magistrats en activité est de 8 258 (pas assez) ou, avec ceux affectés à autre chose, on arrive à 8 619 (trop).
Pour les greffiers, pas d'ambiguïté possible a priori, ils ne figurent tous que sur une seule ligne comptable, avec des effectifs assez constants. En 2002, ils étaient 9 135 (un an auparavant, ils n'étaient que 8 499 en revanche). Le chiffre de 8 700 présenté comme celui de 2002 n'est donc peut-être plutôt que celui de 2001. En 2009, ils n'étaient que 10 236, chiffre le plus bas depuis 2005 et qui tend donc à s'éloigner des 10 700 revendiqués, même si un effort est consenti dans le budget 2011 avec l'annonce de la création nette de 399 postes. Ces créations s'obtiennent en partie par redéploiement (baisse du nombre de magistrats et perte de 196 postes de personnels administratifs et techniques).
Pour ce qui concerne les personnels d'insertion, il y a en effet eu un gros effort de recrutement fourni, mais il faut y apporter des bémols comme la Cour des comptes l'a fait dans son rapport (document PDF) sur « Le service public pénitentiaire : prévenir la récidive, gérer la vie carcérale », de juillet 2010. Elle souligne que compte tenu de la masse nouvelle de tâches et de nouveaux délits ajoutés dans les lois successives sur la délinquance, le nombre de dossiers par conseillers d'insertion n'a pas diminué en moyenne.
« Les effectifs des services pénitentiaires d'insertion et de probation (Spip) s'établissaient au 1er janvier 2009 à 3 747 agents (soit plus du double de leur nombre en 1998 à leur constitution).
Les recrutements n'ont cependant pas éteint toutes les difficultés relevées par la Cour en 2006. Nombreux sont ainsi les Dspip à souligner, dans leur rapport d'activité annuel, la précarité des recrutements de vacataires opérés entre 2006 et 2008.
Les fonctions de conseillers d'insertion et de probation (CIP) ont bénéficié d'un effort de recrutement soutenu depuis 2006. Ainsi, les promotions formées à l'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire (Enap) sont deux à trois fois plus importantes que celles du début des années 2000. Ces recrutements n'ont cependant pas permis de faire diminuer le ratio des mesures suivies par CIP. En effet, le nombre de mesures en milieu ouvert et en milieu fermé n'a cessé de croître. Le ratio de personnes suivies par un conseiller était ainsi de l'ordre de 84 en 2009 contre 80 environ en 2006. »
Alors même que la tradition française d'interview journalistique du président de la République est souvent marquée au sceau de la déférence, on peut constater sans peine que d'être interviewé par un Français « ordinaire » ne fait qu'ajouter au confort rhétorique de Nicolas Sarkozy.
Il ne trouve aucun interlocuteur en face de lui pour oser vraiment contester sa parole, et surtout pour avoir les bagages techniques et d'information requis pour pouvoir, en pleine émission, contester les données exposées dans leur réalité ou dans leur agencement argumentatif.
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| Sujet: La honte d'une incompétence de plus en plus visible Jeu 17 Fév - 9:59 | |
| Cassez, Laëtitia, MAM : Sarkozy désavoué, humilié, bafoué. Envoyer par e-mailBlogThis!Partager sur TwitterPartager sur FacebookPartager sur Google Buzz
Quelle journée ! Sarkozy parlait réindustrialisation des territoires près du Chateau de Montmirail. Il promit même de supprimer l'Impôt de Solidarité sur la Fortune. Mais l'attention était ailleurs. On commenta surtout son échec cinglant dans l'affaire Cassez. Quelques heures plus tôt, le fameux rapport de l'inspection générale des services judiciaires minimisait la thèse sarkozyenne de graves dysfonctionnements dans l'affaire Laëtitia. Et tandis sa ministre des affaires étrangères répondait à des députés sur la crise franco-mexicaine, le Canard Enchaîné lâchait une nouvelle bombe : ses parents faisaient des affaires avec l'homme d'affaires Aziz Miled pendant son séjour à Noël en Tunisie.
Désavoué, humilié, bafoué... le candidat Sarkozy ...
Laëtitia : Sarkozy désavoué Le gouvernement Sarkozy a reçu le même jour un rapport de l'Inspection générale des Services Judiciaires qui minimise la thèse de dysfonctionnements dans la chaîne pénale sur le cas de Toni Meilhon, le suspect principal de l'affaire Laëtitia. Les « carences », pour reprendre le terme employé par le Garde des Sceaux, sont réels mais rien qui ne justifie des sanctions dans la magistrature ou la police. On a d'ailleurs du mal à voir qui pourrait être convaincu qu'elles seraient la cause de l'horrible meurtre de la jeune de Pornic.
Pour Sarkozy, qu'importe, il fallait des dysfonctionnements pour excuser ses propres débordements des 15 derniers jours. Il sera bien déçu. Les inspecteurs ont relevé une « absence de liaison » entre conseillers d'insertion pendant et après la prison, des critères d'affectations des dossiers de suivi mal priorisés, « l'absence de réactivité de la hiérarchie », « des charges de travail lourdes » , et l'absence de mise en œuvre du sursis de mise à l'épreuve de Toni Meilhon.
Mardi 15 février, le ministre de l'Intérieur a rapidement précisé qu'il n'y avait pas de « fautes personnelles » dans la police, mais un « défaut de transmission d'information » entre services. Le Garde des Sceaux a fait de même avec les magistrats, en leur assurant que les enquêtes ne justifiaient aucune sanction. Reste la gendarmerie, dont on attend le rapport, et le service pénitentiaire d'insertion et de probation de Nantes pourrait faire les frais d'une sanction.
Cassez : Sarkozy humilié Lundi, Nicolas Sarkozy a été humilié dans l'affaire Florence Cassez. Jeudi dernier, alors qu'il se démenait pour convaincre 9 Français sur TF1, la jeune compatriote fut déboutée de son pourvoi en cassation par la justice mexicaine. Condamnée au Mexique à soixante ans de prison pour complicité d'enlèvements, elle attendait un soutien officiel de la France. Tout le weekend, des appels au boycott de l'année du Mexique qui débute en France cette année, ont été lancés, notamment du parti socialiste. « Il est impensable de fêter le Mexique tant qu'elle sera là-bas » a déclaré la propre mère de Florence Cassez.
Sarkozy attendit lundi pour recevoir la famille. Face à la décision de la justice mexicaine, il avait deux options : la fermeté, c'est-à-dire la pression diplomatique et surtout publique. Ou la négociation en coulisses agrémentée de propos publics calmes et responsables marquant quand même une déception. Sarkozy tenta une troisième voie, vouée à l'échec, un mélange de fermeté et de concessions, de maladresses et d'arrogance qui (1) répondait à des impératifs à la fois commerciaux et électoraux, ou (2) témoignait d'une incompétence crasse qui finit par devenir inquiétante.
Malheureusement, on a trop l'habitude de ses postures quand la France est prise à partie, pour être surpris parce gâchis final. Sans surprise fut également la réaction des autorités mexicaines.
Sarkozy ne voulait pas qu'on annule le programme des festivités. Ces exercices de célébration mutuelle sont bonnes pour le tourisme et le commerce. En quelques minutes, il convainquit les proches de Florence Cassez. Lundi soir, devant la caméra d'Elysée.fr, il prend 6 minutes et 41 secondes pour délivrer la réaction officielle de la France, avec 4 jours de retard : « voilà ce que nous avons décidé en plein accord avec Florence et avec les parents de Florence. »
D'abord, il refuse l'annulation de l'année France/Mexique, au motif qu'elle serait insultante pour le peuple mexicain : « Ce que nous voulons faire comprendre, c'est que le peuple français est ami du peuple mexicain. Et je veux dire au peuple mexicain que nous sommes leurs amis, que nous admirons leur culture, que nous nous sentons proches de leur pays, que nous partageons leurs valeurs. Que dans cette affaire nous faisons la différence entre le peuple mexicain qui est un peuple profondément ami de la France, et l'attitude de certains dirigeants mexicains. C'est ce qui me conduit à maintenir, en accord avec Florence Cassez, l'année France/Mexique. La supprimer serait une offense au peuple mexicain. » L'argument est spécieux. L'année France/Mexique était une opération protocolaire, officielle, organisée sous l'égide des deux gouvernements. Rien à voir avec un mouvement populaire et civil dont l'annulation aurait soulevé des foules.
Deuxièmement, pour paraître ferme, Sarkozy promet le pire des affronts: « Je souhaite en tant que chef de l'Etat dédier l'année France-Mexique à Florence Cassez , et je demande donc le maintien de toutes les manifestations et que chaque officiel qui aura l'occasion de prendre la parole au cours de ces manifestations commence par parler de Florence Cassez, de sa situation, afin qu'on ne l'oublie pas. » Il réclame d'ailleurs à sa ministre des affaires étrangères de lui réserver la première inauguration « d'ampleur »... pour « parler de Florence ». Espérait-il que le gouvernement mexicain laisse faire sans broncher ? Le soir même, le ministère des affaires étrangères mexicain indiquait : « la lumière des déclarations du président Sarkozy, le gouvernement du Mexique considère que n'existent pas les conditions pour que l'Année du Mexique en France soit menée à bien de manière appropriée et que soit mis en œuvre l'objectif pour lequel elle avait été conçue. (...) malheureusement, le gouvernement du Mexique ne sera pas dans la possibilité de participer à ses activités »
Troisièmement, Sarkozy réclame officiellement le transfèrement de la jeune Française en France afin qu'elle y purge sa peine. Espérait-il obtenir satisfaction ? Ensuite, il menace à mots couverts les autorités mexicaines, en leur demandant de veiller à la santé et la sécurité de Florence Cassez : « Encore une fois, je fais confiance à la grande démocratie mexicaine. Je voudrais que chacun comprenne, et ce sont mes derniers mots, que, dans cette affaire, nous ne voulons bafouer personne. Nous respectons les procédures même si il y a beaucoup à dire sur ces procédures. » Enfin, il faut qu'il prouve qu'il s'investit personnellement : tel un Poutine de pacotille, il prévient qu'il publiera une tribune dans la presse locale. Pas question d'une interview contradictoire : « J'aurai d'ailleurs l'occasion de m'exprimer bientôt dans la presse mexicaine pour que la position de la France soit bien comprise, sous la forme d'une tribune que j'adresserai aux journaux mexicains. » Et à celles et ceux qui réclament le boycott de l'année France/Mexique, Sarkozy conclue d'une phrase : « ne confondez pas le peuple mexicain et certains de ses dirigeants. »
Au final, quelle habileté diplomatique ! En matière de négociation, il y a toujours une limite, un point de non-retour au-delà duquel la partie adverse devient ennemie, et la négociation un duel au soleil. Sarkozy l'oublie trop souvent. Au moins qu'il ait agi exprès.
MAM : Sarkozy bafoué Il doit être en rage. Ce mercredi, le Canard Enchaîné ajoute une nouvelle pierre à l'affaire MAM. Alors que la ministre des Affaires étrangères et son ministre de compagnon Patrick Ollier voyageaient en jet privé gracieusement mais par hasard, ses propres parents, âgés de 92 et 94 ans, rachetaient des parts de d'une société du généreux propriétaire du dudit jet. Incroyable ! Le hasard est formidable !
La ministre défendait l'échec de son patron dans l'affaire Florence Cassez à l'Assemblée nationale quand la nouvelle tomba. Certains privilégiés ont toujours les révélations les plus croustillantes du Canard avant les autres. L'AFP se fendit d'une dépêche.
La vente aurait eu lieu, d'après Le Canard enchaîné, le 30 décembre 2010, à l'hôtel Sentido Beach à Tabarka: l'ami Aziz et son fils Karim auraient cédé toutes leurs parts de la société civile immobilière (SCI) Ikram (dont les parents de MAM détenaient déjà 13%) à Bernard et Renée Marie, en présence d'employés de la commune de Tabarka. L'hebdomadaire satirique précise que la ministre était alors présente dans l'hôtel.
Le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères Guillaume Didier n'a pas nié les faits : « Les éventuelles transactions de ses parents ne concernent en rien Michèle Alliot-Marie et elle n'a pas à les commenter ». La ministre ajouta, dans un communiqué : « leur vie privée leur appartient. Les acquisitions qu’ils effectuent pour eux-mêmes ne concernent qu’eux, et personne d’autre. » Quelques heures plus tard, mardi soir, le père de la ministre vint au secours de sa fille sur Europe 1 : tout ceci n'était qu'un hasard ! « Ma femme et moi sommes les seuls responsables de cette affaire-là » .
Quelle défense ! | |
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| Sujet: Autocélébration du sang froid du névrosé expert en discernement nébuleux...mais bien aux ordres des lobbys de Washington Ven 18 Mar - 5:43 | |
| ENDREDI 18 MARS 2011
Comment Sarkozy se prend pour Churchill. Envoyer par e-mail BlogThis! Partager sur Twitter Partager sur Facebook Partager sur Google Buzz
La France n'est pas en guerre, mais la brutale accélération des troubles du monde a permis à Nicolas Sarkozy de redresser son image. Devant des chefs d'entreprise, il insiste sur le sang-froid nécessaire, pour mieux refuser le débat nucléaire. Le soir, il publie une violente et urgente missive à destination du conseil de sécurité de l'ONU afin qu'une intervention militaire même modeste et aérienne soit rendue possible en Libye. La crise libyenne déstabilise d'abord les marchés pétroliers. Et le lendemain, il s'impose chez des pompiers pour une inauguration-prétexte, et louer le courage des soldats du feu, en France comme au Japon.
Il n'est évidemment pas sûr que l'électorat gobe aussi facilement ce nouveau story-telling présidentiel. Mais le candidat déploie tous ses efforts.
Un show au Grand palais Mercredi 16 mars, Nicolas Sarkozy avait réservé l'immense salle du Grand Palais à Paris pour célébrer l'excellence et l'esprit d'entreprise devant 2000 personnes, pour la plupart chefs d'entreprise membres du réseau Oseo Excellence. La manifestation, une première pour Oseo, avait été spécialement organisée pour cette célébration présidentielle. Tous les moyens, et les prétextes, sont bons pour la campagne du candidat !
Les entreprises, financièrement soutenues par l'établissement public Oseo, totalisent 46 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 315.000 salariés et 7.600 brevets déposés. En novembre dernier, François Drouin., le président d'Oseo expliquait qu'il avait quasiment dépensé l'enveloppe de 1 milliard d'euros alloué pour les années 2009-2011. François Drouin précisait également qu'il allait devoir restructurer sa propre organisation, actuellement composé de 4 sociétés, pour ouvrir davantage le capital de chacune. Ce premier milliard a été distribué en toute subjectivité, sous forme de prêt sans garantie ni caution personnelle, d'une durée de 7 ans (avec un différé de remboursement de deux ans), et plafonné à 3 millions d'euros, baptisé « contrat de développement participatif.» Au final, seule une petite moitié des bénéficiaires ont pu être qualifiées d'« innovantes.»
Pour Sarkozy, l'occasion permettait de positiver son discours, célébrer « l'esprit d'entreprise » plutôt que la précarisation, parloter sur « l'excellence » et l'innovation plutôt que constater la hausse du chômage ; faire l'éloge « du capitalisme à la française, du capitalisme familial, du capitalisme réactif, du capitalisme qui se soucie d'innovation et d'emplois » plutôt que s'interroger sur l'incroyable survivance de la spéculation boursière deux ans après les promesses de régulations du G8.
Sang-froid et opportunisme Mais le Japon s'est invité dans l'actualité, il pouvait même glisser un court laïus sur le sang-froid en politique.
« Mes premiers mots seront pour dire au peuple japonais, bien sûr, la solidarité du peuple français dans la tragédie à laquelle ils font face avec un sang froid admirable et un sens élevé des responsabilités. (...) Nous avons un triple devoir. Un devoir de lucidité - la situation au Japon est extrêmement préoccupante. Elle est très grave (...). Un devoir de vérité sur les conséquences qu'il nous faudra en tirer. Et pour face à ce devoir de vérité, la transparence sera le maître mot de l'action gouvernementale.» et, enfin, « un devoir de sang froid. Quand il y a une crise, il faut avoir du sang-froid. Notre pays a fait des choix sur les quarante ou cinquante dernières années.» Sarkozy défend l'énergie nucléaire « non pas de façon exclusive, mais de façon principale.»
Cet argument est central depuis plus d'an, dans l'entreprise électorale du candidat. Affaibli par un bilan inexistant aux résultats maigres ou contestés, Sarkozy tente de rebondir sur son tempérament : son présumé courage face aux évènements « incroyables » qui ont marqué son mandat : crash boursier, récession historique, troubles géopolitiques... Tout est bon pour se portraiter comme un Churchill. Le geste était ferme, la main droite tranchait l'air, le ton calme.
Pour le reste, Nicolas Sarkozy lâcha d'habituelles annonces, pour l'essentiel attendues, entre-coupées de leçons de vie tout aussi habituelles. Côté annonces, Sarkozy rallonge de 1 milliard l'enveloppe de prêt participatifs d'Oseo : « Mille dossiers ont été approuvés. Oséo pourra mobiliser une enveloppe supplémentaire de 1 milliard de prêts participatifs ». En parallèle, Sarkozy augmente de 400 millions d'euros la dotation du Fonds stratégique d'investissement (FSI). Le crédit d'impôt recherche ne sera pas modifié, malgré la chasse aux niches fiscales. Et il promit de nouvelles simplifications administratives pour l'embauche : « Je sais à quel point la complexité administrative est une entrave. Nous allons nous attacher à la simplification des formalités liées à l'embauche en divisant par quatre les informations demandées.»
Côté leçons, il dénonça le mérite et la réussite, par quelques formules creuses dont il a le secret : « On ne peut pas n'être fasciné que par le nivellement, que par l'égalitarisme. La réussite n'est pas un gros mot, la réussite est positive » Qui est donc fasciné par le nivellement ? Qui ne souhaite pas réussir ? Sur l'apprentissage, le candidat répéta ses mêmes anecdotes contre la formation théorique. Sur sa future réforme de la fiscalité des riches, contestée y compris à droite, le candidat tacla ses critiques : « Je reçois beaucoup de conseils, notamment pour ne rien faire. Comme sur les retraites, le service minimum, les universités... Je ne mettrai pas cette réforme de côté. En Espagne et en Allemagne, on a supprimé l'ISF. Je n'y ai pas observé de combat titanesque. La France va réformer tranquillement les modes d'imposition du patrimoine. Il s'agira d'une véritable réforme. »
Courage et impuissance Le soir même, le Monarque élyséen publiait sa missive au Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en conclave à New-York : « La France appelle solennellement tous les membres du Conseil de sécurité à prendre pleinement leurs responsabilités et à soutenir cette initiative. Ensemble sauvons le peuple libyen martyrisé ! Le temps se compte maintenant en jours, voire en heures. Le pire serait que l'appel de la Ligue arabe et les décisions du Conseil de Sécurité soient mis en échec par la force des armes.» En Libye, le colonel Kadhafi est en passe de reprendre Benghazi, le coeur de la révolte libyenne. « Grâce à l'Europe, Kadhafi a les mains libres » pouvait commenter un journaliste italien de la Reppublica. « Kadhafi achève sa reconquête. La Communauté internationale masque au mieux son embarras derrière l’émotion suscitée par le désastre japonais et la grande peur nucléaire.» Jeudi soir, le Conseil de Sécurité de l'ONU, par 10 voix pour et 5 abstentions, approuvait le recours à la force contre les troupes du dictateur libyen. On saura plus tard si ce sursaut de dernière minute servira à quelque chose pour sauver l'opposition résiduelle. On sait déjà que les belles déclarations de dernière minutes n'effaceront pas l'inefficacité européenne et de l'OTAN que Nicolas Sarkozy nous a intégralement fait rallier, pour rien, en 2009
Dans cette même journée de jeudi 17 mars, le candidat Sarkozy a filé dans les Bouches-du-Rhône. S'afficher aux côtés des pompiers est politiquement utile en ces temps de catastrophe nucléaire au Japon. A Vitrolles, il a assisté à une démonstration d'opérations de commandement et de secours sur le plateau technique de l'Ecole Nationale Supérieure des Officiers de Sapeurs Pompiers. A Aix-en-Provence, il est arrivé pressé, pour 18 minutes de discours avant de repartir dès 13h. Il inaugurait l'École Nationale Supérieure des Officiers de Sapeurs-Pompiers (ENSOSP)à Aix-en-Provence. Il parle « mutualisation des moyens avec les autres forces de sécurité », notamment la gendarmerie en ce qui concerne les flottes d'hélicoptères, « modernisation du statut des sapeurs-pompiers » et encouragement du volontariat, « un enjeu fondamental pour l'avenir de la sécurité civile en France.» En ces temps de rigueur budgétaire et de suppression de postes publics, l'appel aux volontaires est presqu'une obligation présidentielle.
Il promit d'aller au Japon. Ce fut la seule information notable retenue de ce déplacement : « il n'est pas question de déranger les autorités japonaises qui doivent se consacrer de façon totale à la gestion de la crise mais, bien évidemment, si l'opportunité se présentait et si les autorités japonaises le souhaitaient, il va de soi qu'au moment de mon déplacement en Asie, je me rendrai là-bas pour manifester notre solidarité.»
Bref, le tableau était complet pour les JT du jour.
Un président « protecteur » et « responsable », un vrai Churchill.
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Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
| Sujet: Inconscient , irresponsable ...et indécent Ven 1 Avr - 6:36 | |
| Accueil | Suivant » Au Japon, Sarkozy confond sang-froid et inconscience. Nicolas Sarkozy fut le premier chef d'Etat étranger à se rendre au Japon depuis le tremblement de terre du 11 mars dernier, pour y célébrer la solidité de la filière nucléaire. Faut-il s'en réjouir ? Sur place, le Monarque français a joué à l'autruche. Sans surprise, il expliqua à la communauté française du Japon qu'il n'y avait aucun problème de contamination radioactive à Tokyo. Au premier ministre japonais, il lâche une proposition sans conséquence ni intérêt : la création de normes internationales de sûreté nucléaire. Comme si la catastrophe de Fukushima provenait d'un manque de normes.
En France, voici que débute, ce 1er avril, la 9ème semaine du développement durable, pour encourager « les Français à adopter les bons réflexes pour soutenir, au quotidien, le développement durable. » Cela ne s'invente pas. La ministre de l'Ecologie n'est d'ailleurs pas là. NKM s'est inscrutée dans le voyage présidentiel, pour profiter, à la dernière minute, de l'Airbus Air Sarko One.
A Tokyo, Sarkozy prit quelques minutes pour s'adresser à la communauté française expatriée au Japon. Il lisait un texte qui se voulait émouvant, levant rarement les yeux. L'émotion se prépare. « Mes premiers mots en arrivant au Japon seront pour adresser toutes mes pensées à ces familles décimées, à ces villages rayés de la carte, à ces paysages dévastés, à ces populations déplacées (...). Je pense à ceux qui ont tout perdu.» Il évoqua « ces images stupéfiantes » du tsunami, ces « quartiers en ruines », ces « bateaux éventrés », ces « objets familiers devenus la relique d'un monde disparu », cette « violence inconcevable ». On attend l'essentiel. Comment parlera-t-il de la catastrophe nucléaire qui ne fait que débuter depuis 3 semaines ? Sarkozy insiste sur le « séisme du 11 mars » qui fut « l'un des plus graves qu'ait connu le Japon », « un pays tout entier plongé dans le malheur ». Il évoque les « millions de blessés », lapsus, il se reprend, les « milliers de blessés », les « 240.000 déplacés », les « millions » de personnes affectées.
« Face à la catastrophe il reste peu de mots, et pourtant il faut trouver les mots pour conforter ceux qui souffrent. A tous, je suis venu donc dire le soutien de la France, au nom de tous les Français, au nom de l'Europe, et au nom de tous les pays du G20 puisque la France préside aujourd'hui le G20.»
Les Etats participants au G20 n'ont rien demandé au Monarque français. Le G20 n'est d'ailleurs pas une organisation institutionnalisée comme l'Europe, avec une « présidence ». La France organise simplement sur son sol et toute l'année les débats de l'agenda convenu. Mais il fallait à Sarkozy cette touche personnelle et narcissique pour que son discours soit complet. Aux expatriés, il lance un « sachez que la France est à vos côtés.» Au bout de trois minutes et trente secondes, on arrive à l'essentiel. Fukushima, 6 réacteurs incontrôlées, une pollution radioactive pour une petite centaine d'années, un océan voisin contaminé. Quels seront les mots du VRP du nucléaire français ?
« Aujourd'hui même, alors que l'ampleur de la catastrophe se dévoile peu à peu, un nouveau danger menace, le danger de l'accident nucléaire. » Notez le terme employé : le tsunami fut une catastrophe. Mais l'explosion puis les fuites incontrôlées de radioactivité à Fukushima ne sont qu'un « accident.» Et d'ailleurs, Sarkozy se veut rassurant. « Face à cette situation, nous devons faire preuve d'un grand sens de la responsabilité. Pour aider les techniciens japonais qui travaillent jour et nuit dans la centrale de Fukushima, la France avec le CEA et les entreprises françaises a d'ores et déjà fourni du matériel technique, des équipements de protection. » Serait-ce tout ? Non, le Monarque embraye sur les consignes de départ dans l'urgence des premières menaces radioactives voici deux semaines.
« Je sais que la rapidité avec laquelle la communauté française a réagi a suscité certaines réserves. Je le dis sans hésitation. Il était du devoir des autorités françaises d'appliquer ce principe de précaution. Et j'assume la recommandation aux Français que rien ne retenait à Tokyo de quitter la région. Mon devoir est de protéger les Français.» Le devoir, toujours le devoir ! Sarkozy évoque ensuite, « en toute transparence », la situation du nucléaire au Japon. « Cette situation est critique, très instable et malheureusement durable.» Oh ! Le monarque reconnaîtrait-il la gravité de la catastrophe ? Que nenni ! Il précise aussitôt : « vous devez accepter de vivre avec cette situation pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois.» Plusieurs mois ? La catastrophe de Fukushima a des conséquences séculaires sur l'environnement de la région.
Le même jour, on apprenait que de l'iode radioactif 131 avait été découvert dans une nappe d'eau à 15 mètres sous la centrale nucléaire de Fukushima. Plus les réacteurs sont arrosés pour être refroidis, plus les nappes et l'océan sont pollués. On se rassure en expliquant que l'iode n'a qu'une durée de vie de 8 jours. Il y a quelques jours déjà, le premier ministre japonais avait expliqué que l'évolution de ces réacteurs était désormais « imprévisible.» La zone de radiation déborde les 40 kilomètres au-delà de la centrale. Seuls les 20 premiers kilomètres ont été évacués. Il y a 8 jours, les habitants de Tokyo ne devaient pas faire boire de l'eau du robinet à leurs nourrissons.
« Que devez-vous faire ? » s'interroge le Monarque. Et que répond-t-il ? Rien : « Ce n'est pas à moi de vous le dire. Chacun de vous doit décider en son âme et conscience selon sa situation familiale et sa situa professionnelle. Pour éclairer votre décision, sachez que les autorités françaises sont là, aux côtés des autorités japonaises, pour donner des informations fiables. » Quelle curieuse position ! Le Monarque nous explique que la France est là, qu'elle maîtrise, qu'elle conseille, qu'il s'agit d'un accident. Mais... mais .... ne paniquez pas. Faites vos choix. On vous informera des pollutions en cours. Il y en a pour quelques semaines.
Ce jeudi à Tokyo, Sarkozy représentait la filière nucléaire française. Il était comme un représentant de commerce désolé de son produit défectueux. Surtout, Areva a prévu de se coter en Bourse sous peu. Pour rassurer , il ajoute : « j'ai sollicité l'expertise scientifique du CEA, de l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de l'Institut de Protection Nucléaire. On est tranquille. » Pour résoudre la rivalité entre EDF et Areva sur les marchés internationaux, Nicolas Sarkozy a confié au CEA, en février dernier, le soin d'exporter, notamment en Chine, la technologie française. Le CEA est actionnaire à 72% d'Areva. Juge et partie. La veille, en France, un rapport de l'ASN critiquait la sûreté de 4 centrales françaises d'EDF. Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) n'exclait même plus un moratoire sur la construction de l'EPR de Flamanville : « C'est un questionnement, une réflexion. On n'est pas sûr. Ca fait partie du champ des hypothèses. » Au Japon, Nicolas Sarkozy était ailleurs. Hors sol.
« Tous, je dis tous, s'accordent à dire que dans la situation actuelle, résider à Tokyo ne constitue pas un danger réel pour la santé des population. Bien entendu, nous maintenons notre vigilance, en accord avec les autorités japonaises. Et nous vous alerterons s'il existe un risque. Je vous dois la transparence. » Vraiment ? Nicolas Sarkozy est juge et partie. Il vend, à tour de bras, des centrales et la technologie nucléaire française depuis 2007. Pour le risque nucléaire, il n'avait pas grand chose de plus à dire. FukushimaSarkozy nous préviendra. Il enchaîne aussitôt sur l'installation d'un nouveau lycée français à Tokyo, « symbole du lien qui unit nos deux pays.» Sarkozy précise : « la vie doit reprendre son cours mais nous devons aussi prendre en compte ce qui s'est passé et en tirer tous les enseignements. La situation de Fukushima suscite de très nombreux débats. » Mais, précise-t-il, « l'heure n'est pas aux polémiques, elle n'est pas aux anathèmes, l'heure n'est pas aux choix précipités, qui ne marquent qu'une seule chose, le manque de sang-froid. Dans ces situations, il faut faire preuve de sang-froid.» L'homme qui parle ainsi n'a cessé d'instrumentaliser les faits divers les plus sordides et les plus anecdotiques pour créer toutes sortes de lois inutiles et mal ficelées en matière de lutte contre la délinquance. Et voici qu'un accident, une catastrophe nucléaire ne mériterait ... aucun débat.
On croit rêver. Sarkozy s'obstine sur cette ligne de défense depuis 3 semaines. Et Sarkozy sort l'argument économique, incroyable en ces temps de catastrophe : « Pour la France, le nucléaire civil est un élément essentiel de son indépendance énergétique et de la lutte contre les gaz à effet de serre.»
Il annonce ainsi qu'il veut réunir les autorités nucléaires des Etats du G20, « à Paris », pour définir une norme internationale en matière nucléaire. « Il est absolument anormal que ces normes de sûreté internationale n'existent pas. »
C'était la grande idée du moment. Quelques heures plus tard, Nicolas Sarkozy répéta son propos : « Il faut remédier à cette incongruité qui fait qu'il n'existe pas de norme internationale pour le nucléaire.» Sarkozy noit le poisson et joue l'hypocrite. Quelles normes a-t-il imposé quand il a vendu le nucléaire français à la Libye ?
« Le problème est un problème de norme de sûreté plus que de choix de l'énergie nucléaire, pour laquelle il n'y a pas d'alternative à l'heure actuelle, poursuit le locataire de l'Elysée, appelant à la mise en place de règlements internationaux. Il est absolument anormal que ces normes de sûreté internationales n'existent pas (...) ce qui compte, c'est qu'avant la fin de l'année il y ait des normes internationales. Le nucléaire n'est possible qu'avec des normes de sûreté exceptionnelles. »
Ces propos sont indécents. Une représentante de Greenpeace rappelait, jeudi soir sur Canal+, que la France a vendu deux EPR à l'Inde, en décembre dernier, qui doivent être construits sur une zone à fort risque sismique.
Le cauchemar reste français, et l'inconscience sarkozyenne.
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Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
| Sujet: Complètement malade... Mer 27 Avr - 15:01 | |
| Piratage : Sarkozy remet déjà en cause la loi Hadopi Publié le 27.04.2011, 14h30 | Mise à jour : 16h44 Le président de la République Nicolas Sarkozy s'est dit mercredi prêt à une remise à plat de la loi Hadopi sur le piratage sur internet, reconnaissant une part d'erreur du gouvernement dans la génèse de ce dispositif qui a suscité une vive opposition des professionnels. | Thibault Camus 3 réactionsRéagir Nicolas Sarkozy s'est dit prêt, mercredi, à une remise à plat de la loi Hadopi contre le piratage sur internet, reconnaissant une part d'erreur dans la génèse de ce dispositif qui a suscité une vive opposition des professionnels. «On me dit "est-ce que vous êtes prêts à un Hadopi 3 ?" Bien sûr, que j'y suis prêt», a déclaré le chef de l'Etat à l'occasion de l'installation du Conseil national du numérique, une instance de dialogue entre les acteurs de la filière et le gouvernement.
Une loi adoptée dans la douleur
La loi Création et Internet, dite «loi Hadopi» - du nom de la Haute Autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet qu'elle a instaurée - est entrée en vigueur en 2010, malgré les vives oppositions des acteurs de l'internet. Elle prévoit qu'une personne soupçonnée de récupérer illégalement du contenu sur internet reçoive un premier mail d'avertissement, puis un deuxième et une lettre recommandée s'il récidive dans les six mois. A la troisième infraction, il risque une amende et une suspension de son abonnement pouvant aller jusqu'à un mois, sans possibilité d'en souscrire un autre.
Son adoption avait été pour le moins rocambolesque et son accouchement dans la douleur après plusieurs passages devant l'Assemblée nationale et une censure par le Conseil constitutionnel. Le projet a également suscité un immense débat au sein de la communauté artistique, partagée sur les moyens mis en oeuvre.
Le président de la République a admis des erreurs du gouvernement dans la conduite du projet. «Je prends d'ailleurs ma part de l'erreur (...) L'intuition que j'avais, c'est qu'on ne pouvait pas (abandonner) les créateurs. Peut-être que la maladresse a été de donner le sentiment que vous étiez attaqués», a déclaré le président.
Des professionnels sceptiques
Cette hypothèse d'une remise à plat de la loi surprend les professionnels de la filière musicale. «Je ne pense pas que le président de la République, qui a toujours montré qu'il était du côté des créateurs, veuille abandonner le principe de protection de la propriété intellectuelle sur internet», estime ainsi David El Sayegh, directeur général du Snep, le principal syndicat de producteurs de disques. Jugeant Hadopi «adapté et proportionné», il rappelle que qu'un premier bilan ne pourrait être tiré qu'un an après l'envoi des premiers messages d'avertissement, c'est-à-dire fin 2011.
Le secrétaire général de la SPPF (producteurs indépendants), Jérôme Roger, estime de son côté que «la réponse graduée ne fait peser aucune contrainte majeure sur le développement souhaitable de l'internet (...). Tout le monde est conscient qu'un minimum de régulation s'impose pour faciliter le déploiement de l'offre légale».
Convainci de «l'inefficacité de l'Hadopi», Jérémie Zimmerman, porte-parole de l'association la Quadrature du Net qui s'était opposé à cette loi, considère que «la seule chose à faire est d'adapter le droit d'auteur aux nouveaux usages du numérique». LeParisien.fr | |
| | | Admin Admin
Messages : 9371 Date d'inscription : 25/04/2008
| Sujet: LMe dernier nucléariste inconscient aux ordres des lobbys Ven 29 Avr - 15:50 | |
| Nicolas Sarkozy sera-t-il le dernier nucléariste au monde ? Avec le sens de la nuance qu’on lui connait, le Président de la République a profité de son déplacement dans une scierie pour défendre la poursuite du tout nucléaire. A peu près aussi délicat que d’aller faire la promotion de l’aspartame dans une exploitation de betteraves à sucres!
En recourant aux clichés les plus éculés, et en associant environnement et retour au moyen âge, il tourne encore un plus le dos au Grenelle de l'environnement.
Alors que le défi du XXIème siècle est d’inventer un nouveau modèle de progrès capable de satisfaire les besoins humains et de protéger la planète, il s’inscrit dans l’opposition stérile entre développement et écologie.
Son discours en Corrèze est un tissu de sottises et de contre vérités. Dire que l’accident au Japon n’est pas un accident nucléaire mais est du à un tsunami relève du pur déni de réalité. Un tel propos est d’ailleurs très inquiétant sur sa capacité à gérer la survenance d’un accident similaire en France. Nicolas Sarkozy est probablement le dernier nucléariste au monde, pour lequel, il n’y a pas d’après Fukushima.
Sur les énergies renouvelables que le gouvernement français a sabordées, par une politique brouillonne et inconstante, les chiffres affichés par le Président de la République (multiplication par 18 de l’éolien) sont fort éloignés de ceux indiqués par les professionnels (plus 30%). En tout état de cause, qu’il s’agisse de l’éolien ou du photovoltaïque, le retard français, en termes de filières, production et ambition est patent. Nous sommes probablement le seul pays dans lequel on licencie dans le secteur des énergies renouvelables.
En ce qui concerne l’avenir du nucléaire, toutes les démocraties ( Etats-Unis, Suisse, Allemagne..) s’interrogent sur la poursuite de leurs programmes. Et toutes le font, avec le sens des responsabilités qu’exige une telle technologie. En France, le Président de la République préfère la polémique politicienne à une réflexion collective et sensée. Il n’y a pas que les tsunamis qui sont dangereux pour la sureté nucléaire, il y a aussi les postures des dirigeants politiques qui refusent de voir la réalité en face.
Le Parti Socialiste réaffirme, après Tchernobyl, Three Miles Island et Fukushima sa volonté fonder note politique énergétique sur la sobriété, le développement massif et réel des énergies renouvelables pour mettre fin à notre dépendance au nucléaire.
Laurence ROSSIGNOL, Secrétaire Nationale chargée de l'environnement au PS
Philippe MARTIN, secrétaire National adjoint de l'environnement au PS | |
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